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La case de l’Oncle Dom : et si les taxes aériennes servaient enfin à quelque chose ?

L'édito de Dominique Gobert


Que font les Etats lorsque leurs caisses sont en difficultés ? Ils taxent ! En la matière, nos dirigeants font preuve d’une imagination débordante, particulièrement en ce qui concerne le transport aérien. Surcharge carburant, sécurité, aéroport… Et j’en oublie !


le Lundi 23 Janvier 2017

Ce sont environ 10% des quelque 3 milliards de passagers aériens annuels qui ne prennent pas la peine de réclamer le remboursement des taxes en cas de perte de leur billet © nito - Fotolia.com
Ce sont environ 10% des quelque 3 milliards de passagers aériens annuels qui ne prennent pas la peine de réclamer le remboursement des taxes en cas de perte de leur billet © nito - Fotolia.com
Nos confrères de BFM Business viennent de soulever un sacré lièvre (ou lapin). Un lapin que je vais soumettre à votre réflexion sagace.

Vous savez, vous qui êtes tous de grands professionnels, que le prix d’un billet d’avion, outre la partie "transport" pure, comporte un nombre d’éléments absolument ahurissant.

Eléments qui, parfois, peuvent quasiment doubler le tarif de base d’un ticket.

Or, que se passe-t-il lorsqu’un passager n’utilise pas son billet d’aéroplane, soit parce qu’il a raté son vol, soit parce qu’il a changé d’avis ? Parfois, la compagnie lui rembourse... ou pas !

C’est selon.

Pourtant, comme le souligne notre confrère, les billets « non remboursables » comportent aussi des taxes, qui doivent, elles, être remboursées au client.

Si je ne m’abuse d’ailleurs, la loi, votée il y a deux ans stipule bien que ces taxes diverses et variées doivent être impérativement remboursées au passager.

Avec toutefois un léger bémol : le passager doit demander le remboursement de ces taxes, lesquelles peuvent atteindre souvent des niveaux conséquents.

Dominique Gobert et Chien Charly - DR
Dominique Gobert et Chien Charly - DR
Et bien souvent, soit parce que le passager (ou son agence de voyages) ne le sait pas, n’y pense pas ou ne veut pas se lancer dans des formalités longues et chronophages, elles aboutissent dans les caisses de l’Etat… En toute illégalité !

C’est un journaliste suisse, Giuseppe Melillo, lequel après avoir subi l’amère expérience de rater un vol et de perdre son billet, a eu l’idée de se pencher sur le problème.

D’après ses calculs, ce sont environ 10 % des quelque 3 milliards de passagers aériens annuels qui ne prennent pas la peine de réclamer le remboursement des taxes en cas de perte de leur billet.

Taxes que se gardent bien de rembourser les compagnies mais qui sont bien obligées de les reverser aux Etats.

Et selon notre confrère suisse, ça représente quand même la bagatelle de plusieurs dizaines de milliards au cours des 10 dernières années.

Jacques Chirac avait en son temps décidé de créer, lui aussi, une taxe sur les billets d’avion, destinée à alimenter UNITAID, une organisation chargée de lutter contre le sida, ainsi que le paludisme et la tuberculose.

Une taxe d’ailleurs que seuls quelques rares pays, dont la France, appliquent.

Notre ami suisse, lui, a eu une idée encore plus généreuse et vient de lancer une pétition afin d’exiger que les compagnies aériennes reversent systématiquement les taxes non remboursées à l’ONU.

A charge pour cette grande institution de créer un Fonds Mondial de la Philanthropie, destiné à soutenir des ONG diverses mais solidaires.

Utopie, me direz-vous ?

Certainement, mais cela ne mérite-t-il pas que l’on s’y penche sérieusement ?

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Tags : Chirac, ONU, taxes, UNITAID
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Commentaires

1.Posté par LaBlondeDuVillage le 23/01/2017 12:42 | Alerter
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Bonjour,
Au risque de passer pour la blonde du village, j'aimerais poser une question tout simple:
Un billet non-remboursable ça veut dire que le client n'est pas remboursé, c'est à dire que l'acte de vente est définitif. Du coup, toutes les taxes qui se rajoutent au prix net (TVA, surcharge carburant, taxes d'aéroport, etc... + la commission de l'agence) sont liés à cet acte de vente. C'est le produit (ou le service) qui est taxé et le client paye un "pack" incluant le produit + les taxes.

Si on ne rembourse pas le produit (ou le service) comment le client peut-il demander le remboursement des taxes?

Le payement des taxes n'est pas soumis à une condition de "consommation" du service.

Merci d'avance pour vos explications techniques.

Cordialement,

2.Posté par VoleEnAvion le 23/01/2017 13:46 | Alerter
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Interressant cette notion de pack mais ne s'applique pas toujours. Voyageant beaucoup avec une companie hongroise, quand j'achète un billet remboursable ils ne me remboursent justement pas la fameuse taxe. Ils sont très clairs à ce sujet avant l'achat. Alors..?

3.Posté par MOULAY OUMAR le 26/01/2017 09:38 | Alerter
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Acheter un billet d'avion signifie avoir payé un ticket afin de voyager d'un aéroport à un autre, il s’agit d’une avance sur consommation.
Si le voyage ne s'effectue pas, l'argent n'est pas dû.
Le prix du billet est composé de la valeur du transport propre à la compagnie aérienne, d’une part, et des taxes qui payent les services l’Etat de l'aéroport et les autres prestataires, d’autre part.
Si le passager ne voyage pas la compagnie retient, généralement, une partie de l'argent prévu pour transport (pour elle) en guise de pénalités. Cependant, elle n'a pas le droit de retenir les taxes, puisqu’elles ne la concernent pas. Elle ne sert ici que d’intermédiaire, afin d’éviter les tracasseries aux passagers au moment du voyage.
En fait, il y’a quelque temps les passagers payaient directement dans les aéroports les taxes dues au voyage. Maintenant, si le passager ne vient pas à l’aéroport, les services objets des taxes ne se réalisent pas. Donc il n y a pas lieu de payer.
Effectivement, les règlements, des taxes entre les compagnies et les Etats, ne se font que sur la base des passagers ayant réellement voyagé.
Si le passager ne voyage pas et ne réclame pas le remboursement des taxes, il permet à la compagnie de garder avec elle de l’argent qui ne lui appartient pas. Il n’appartient pas, non plus à l’état ni aux aéroports.
Légalement ces sommes, qui doivent être conséquentes, ne font pas partie du patrimoine des compagnies aériennes.

4.Posté par LaBlondeDuVillage le 26/01/2017 13:09 | Alerter
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OK avec toi Oumar, mais ton explication vaut pour les billets remboursables.
L'article et moi nous parlions des billets NON remboursables.

5.Posté par westar le 28/01/2017 10:11 | Alerter
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bonjour



Il serait souhaitable que vous critiquiez en peu plus les derives du Yield Managment, et du liberalisme-libertaire appliqué à l'economie.

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