Pascal de Izaguirre, Laurent Timsit, Hélène Clave dans les locaux de la FNAM à Paris ce jeudi 20 avril.
Après une brève introduction par le Président de la FNAM, Pascal de Izaguirre, c’est Marc Rochet le Président d’Air Caraïbes et de French Bee qui a ouvert la conférence en se félicitant d’être celui qui allait pouvoir évoquer « un sujet d’optimisme », celui du trafic et de ses perspectives pour la saison à venir.
Toujours avec en point de repère, l’année 2019, au global, le transport aérien en France a retrouvé en 2022, 80% du trafic. La dynamique continue en ce début d’année avec un taux de 91% et 94% en janvier et février dernier.
Lire aussi : FNAM : 2023 une année de défis pour le transport aérien !
Toujours avec en point de repère, l’année 2019, au global, le transport aérien en France a retrouvé en 2022, 80% du trafic. La dynamique continue en ce début d’année avec un taux de 91% et 94% en janvier et février dernier.
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Une bonne dynamique, mais freinée par les mouvements sociaux.
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Une dynamique contrastée suivant les zones :
- Proche de 2019 vers l’Unio Européenne, l’Amérique du Nord ou les DOM-TOM
- En développement vers l’Afrique,
- Toujours en retrait vers l’Asie ainsi que les pays impactés par la guerre en Ukraine
- À 78% du niveau de 2019 pour le trafic en métropole.
Sur ce dernier point, le trafic intérieur, Marc Rochet a souligné un taux qui n’est pas à la hauteur de cette reprise. En cause : les grèves dans le contrôle aérien qui ont particulièrement touché les vols domestiques ces derniers mois dans le contexte de l’opposition à la réforme des retraites.
À ce sujet, Alain Battisti, b[Président de la compagnie régionale Chalair n’a pas hésité à qualifier les mois qui viennent de s’écouler de « véritable cauchemar »]b. Et de donner quelques chiffres : au cours du premier trimestre 2023, le trafic a subi 34 jours de grève, soit un jour sur trois avec b[3000 annulations anticipées à la demande de l’état, 520 annulations « à chaud » ce qui a fortement pesé sur les anticipations de voyages notamment en ce qui concerne la clientèle « affaire ».
À ce jour, le nombre de passagers perdus pour Air France est estimé à 110 000 et 500 000 par les deux aéroports parisiens Orly et CDG.
La FNAM demande donc avec insistance d’envisager une réforme pour pouvoir mieux anticiper l’impact de ces mouvements sociaux chez les contrôleurs aériens français.
Questionné sur les mesures concrètes qui pourraient être mises en place, Pascal de Izaguirre a évoqué une éventuelle extension aux contrôleurs aériens français de la loi Diard qui impose aux grévistes des compagnies aériennes de se déclarer au plus tard 48 heures avant le début du conflit, et cela pour permettre de mieux s’organiser.
À ce sujet, Marc Rochet a tenu également à alerter sur le degré de stress vécu par les équipages suite à ces mouvements avec des recalages d’horaires en permanence, des attentes sans savoir l’heure à laquelle on pourra partir…. « Tout cela crée du stress sur des personnes en charge d’assurer la sécurité des vols. Cela ne peut pas durer. «
- Proche de 2019 vers l’Unio Européenne, l’Amérique du Nord ou les DOM-TOM
- En développement vers l’Afrique,
- Toujours en retrait vers l’Asie ainsi que les pays impactés par la guerre en Ukraine
- À 78% du niveau de 2019 pour le trafic en métropole.
Sur ce dernier point, le trafic intérieur, Marc Rochet a souligné un taux qui n’est pas à la hauteur de cette reprise. En cause : les grèves dans le contrôle aérien qui ont particulièrement touché les vols domestiques ces derniers mois dans le contexte de l’opposition à la réforme des retraites.
À ce sujet, Alain Battisti, b[Président de la compagnie régionale Chalair n’a pas hésité à qualifier les mois qui viennent de s’écouler de « véritable cauchemar »]b. Et de donner quelques chiffres : au cours du premier trimestre 2023, le trafic a subi 34 jours de grève, soit un jour sur trois avec b[3000 annulations anticipées à la demande de l’état, 520 annulations « à chaud » ce qui a fortement pesé sur les anticipations de voyages notamment en ce qui concerne la clientèle « affaire ».
À ce jour, le nombre de passagers perdus pour Air France est estimé à 110 000 et 500 000 par les deux aéroports parisiens Orly et CDG.
La FNAM demande donc avec insistance d’envisager une réforme pour pouvoir mieux anticiper l’impact de ces mouvements sociaux chez les contrôleurs aériens français.
Questionné sur les mesures concrètes qui pourraient être mises en place, Pascal de Izaguirre a évoqué une éventuelle extension aux contrôleurs aériens français de la loi Diard qui impose aux grévistes des compagnies aériennes de se déclarer au plus tard 48 heures avant le début du conflit, et cela pour permettre de mieux s’organiser.
À ce sujet, Marc Rochet a tenu également à alerter sur le degré de stress vécu par les équipages suite à ces mouvements avec des recalages d’horaires en permanence, des attentes sans savoir l’heure à laquelle on pourra partir…. « Tout cela crée du stress sur des personnes en charge d’assurer la sécurité des vols. Cela ne peut pas durer. «
Transport aérien français : retour à 100% du trafic cet été
Cependant et pour les mois qui viennent, l’heure est à l’optimisme concernant le trafic et Marc Rochet prévoit « un retour pour cet été à 100% du trafic par rapport à 2019 »
Une forte reprise donc, accompagnée de hausses des tarifs a concédé la FNAM en souhaitant cependant relativiser les choses.
Selon la branche du transport aérien, en comparant les tarifs à 2017, on constate une augmentation de 15% des tarifs. Une hausse non négligeable, mais en face de laquelle il faut mettre des hausses de cout considérables : le kérosène, les coûts de maintenance avec des matériaux difficiles à trouver et une augmentation des couts sociaux.
Lire aussi : Exclusif : la FNAM passe à l'offensive "juridique" sur le prix du kérosène ! 🔑
L’aviation d’affaires, qui paradoxalement était en très fort développement pendant les années Covid marque très sérieusement le pas. Depuis la fin de l’été 2022, une année « fast », l’activité en Europe est en forte baisse pour atteindre – 30% sur l’activité long-courrier.
Une forte reprise donc, accompagnée de hausses des tarifs a concédé la FNAM en souhaitant cependant relativiser les choses.
Selon la branche du transport aérien, en comparant les tarifs à 2017, on constate une augmentation de 15% des tarifs. Une hausse non négligeable, mais en face de laquelle il faut mettre des hausses de cout considérables : le kérosène, les coûts de maintenance avec des matériaux difficiles à trouver et une augmentation des couts sociaux.
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La feuille de route de la décarbonation est déposée
Autre gros sujet évoqué, la transition énergétique et la compétitivité.
Laurent Timsit, le Délégué général de la FNAM a salué la remise au gouvernement, le 14 février dernier, de la feuille de route de décarbonation du transport aérien au titre de l’article 301 de la loi climat et résilience, en soulignant que le secteur aérien était le premier à le faire.
L’objectif est fixé : assurer la transition écologique en préservant la démocratisation de l’aérien.
« Deux scénarios sont évoqués pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 » a expliqué Laurent Timsit, deux chemins possibles avec dans les deux cas la possibilité d’arriver à la neutralité carbone à l’horizon 2050
- Un scénario « Action » qui correspond au scénario règlementaire et qui se base sur ce que la règlementation européenne prévoit en matière de disponibilité de C.A.D (Carburant aéronautique durable)
- Un scénario « Accélération », plus audacieux avec des objectifs plus ambitieux en matière d’incorporation de C.A.D
Laurent Timsit a aussi rappelé les principaux leviers de la décarbonation :
- La constitution d’une filière de carburants aéronautiques durables.
- La mise en place d’aides à la recherche, l’industrialisation et à l’exploitation
- La réduction du cout des SAF par rapport au kérosène fossile
La FNAM s’est également félicitée d’avoir été entendue par le gouvernement sur l’urgence de la création d’une filière française sur les C.A.D.
Dans tous ces domaines, des avancées concrètes sont attendues et le salon du Bourget en juin 2023 devrait être l’occasion d’un certain nombre d’annonces.
Levier important également, le renouvèlement des flottes avec de nouveaux avions permettant la réduction d’émissions de 15 à 25% en moyenne.
Vincent Etchebehere, directeur Développement durable et Nouvelles Mobilités d’Air France-KLM présent lors de cette conférence a indiqué que pour Air France la part de nouveaux avions dans la flotte était de 7% en 2022. Elle sera de 30% en 2023, 45% en 2025 et 70% en 2030.
La feuille de route complète est désormais disponible sur [le site de la FNAM]urlurlblank:https://www.fnam.fr/wp-content/uploads/2023/04/Feuille-de-route-decarbonation-transport-aerien-Article-301-mars-2023.pdf
Laurent Timsit, le Délégué général de la FNAM a salué la remise au gouvernement, le 14 février dernier, de la feuille de route de décarbonation du transport aérien au titre de l’article 301 de la loi climat et résilience, en soulignant que le secteur aérien était le premier à le faire.
L’objectif est fixé : assurer la transition écologique en préservant la démocratisation de l’aérien.
« Deux scénarios sont évoqués pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 » a expliqué Laurent Timsit, deux chemins possibles avec dans les deux cas la possibilité d’arriver à la neutralité carbone à l’horizon 2050
- Un scénario « Action » qui correspond au scénario règlementaire et qui se base sur ce que la règlementation européenne prévoit en matière de disponibilité de C.A.D (Carburant aéronautique durable)
- Un scénario « Accélération », plus audacieux avec des objectifs plus ambitieux en matière d’incorporation de C.A.D
Laurent Timsit a aussi rappelé les principaux leviers de la décarbonation :
- La constitution d’une filière de carburants aéronautiques durables.
- La mise en place d’aides à la recherche, l’industrialisation et à l’exploitation
- La réduction du cout des SAF par rapport au kérosène fossile
La FNAM s’est également félicitée d’avoir été entendue par le gouvernement sur l’urgence de la création d’une filière française sur les C.A.D.
Dans tous ces domaines, des avancées concrètes sont attendues et le salon du Bourget en juin 2023 devrait être l’occasion d’un certain nombre d’annonces.
Levier important également, le renouvèlement des flottes avec de nouveaux avions permettant la réduction d’émissions de 15 à 25% en moyenne.
Vincent Etchebehere, directeur Développement durable et Nouvelles Mobilités d’Air France-KLM présent lors de cette conférence a indiqué que pour Air France la part de nouveaux avions dans la flotte était de 7% en 2022. Elle sera de 30% en 2023, 45% en 2025 et 70% en 2030.
La feuille de route complète est désormais disponible sur [le site de la FNAM]urlurlblank:https://www.fnam.fr/wp-content/uploads/2023/04/Feuille-de-route-decarbonation-transport-aerien-Article-301-mars-2023.pdf
Une pique vers la SNCF
Reprenant la parole, et évoquant la compétitivité du secteur, Pascal de Izaguirre a souhaité mettre en garde sur le réflexe trop facile, sous couvert de transition énergétique, de taxer davantage des compagnies aériennes significativement endettées suite à la crise du COVID.
Le Président de la FNAM plaide pour que dans l’intérêt collectif, le transport aérien puisse financer sa transition énergétique estimée d’ici la fin de la décennie à 1 milliard d’euros supplémentaires pour le pavillon français en 2025 et 3 milliards d’euros en 2030.
Visiblement, la proposition du Président de la SNCF faite le 12 avril dernier dans le cadre d’une audition à l'Assemblée nationale et proposant la taxation de l'aérien pour financer le plan à 100 milliards d'euros promis pour le ferroviaire n’a pas du tout plu au Président de la FNAM qui a lâché quelques flèches ce jeudi.
« Certains acteurs des transports souhaiteraient taxer davantage le transport aérien, mais cela ne contribuera pas à la décarbonation du secteur. Les émissions de CO2 de Géodis, filiale du groupe SNCF (qui à sa propre flotte d’avions NDLR), sont équivalentes à celles du transport intérieur français (incluant les DOMs) »
Le Président de la FNAM plaide pour que dans l’intérêt collectif, le transport aérien puisse financer sa transition énergétique estimée d’ici la fin de la décennie à 1 milliard d’euros supplémentaires pour le pavillon français en 2025 et 3 milliards d’euros en 2030.
Visiblement, la proposition du Président de la SNCF faite le 12 avril dernier dans le cadre d’une audition à l'Assemblée nationale et proposant la taxation de l'aérien pour financer le plan à 100 milliards d'euros promis pour le ferroviaire n’a pas du tout plu au Président de la FNAM qui a lâché quelques flèches ce jeudi.
« Certains acteurs des transports souhaiteraient taxer davantage le transport aérien, mais cela ne contribuera pas à la décarbonation du secteur. Les émissions de CO2 de Géodis, filiale du groupe SNCF (qui à sa propre flotte d’avions NDLR), sont équivalentes à celles du transport intérieur français (incluant les DOMs) »
Un bon climat social et de nouveaux adhérents
Hélène Clave, déléguée générale adjointe aux affaires sociales a témoigné d’un dialogue social de branche dynamique avec plusieurs accords signés depuis juillet 2022 par une grande majorité des organisations syndicales avec notamment des accords salariaux pour tenir compte de l’évolution du SMIC.
Dans cette période de reprise, la FNAM a également contribué activement à des actions de promotion des métiers de l’aérien et apporté son soutien au développement de l’alternance au sein des entreprises du transport aérien.
Enfin la Fédération nationale de l’Aviation et de ses métiers a annoncé l’arrivée de trois nouveaux membres : Newrest* (catering aérien), les compagnies CMA-CGM Air Cargo et EasyJet « Deuxième compagnie aérienne domestique en France en parts de marché et deuxième contributeur en montant de cotisations sociales après Air France » a précisé Pascal de Izaguirre.
*adhésion à venir.
Dans cette période de reprise, la FNAM a également contribué activement à des actions de promotion des métiers de l’aérien et apporté son soutien au développement de l’alternance au sein des entreprises du transport aérien.
Enfin la Fédération nationale de l’Aviation et de ses métiers a annoncé l’arrivée de trois nouveaux membres : Newrest* (catering aérien), les compagnies CMA-CGM Air Cargo et EasyJet « Deuxième compagnie aérienne domestique en France en parts de marché et deuxième contributeur en montant de cotisations sociales après Air France » a précisé Pascal de Izaguirre.
*adhésion à venir.
Publié par Christophe Hardin
Journaliste AirMaG - TourMaG.com
Voir tous les articles de Christophe Hardin
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