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Aérien : face à la hausse des tarifs et à l'inflation, l'hiver pourrait jeter un froid...

L'Europe de l'Ouest en leader, les prix des billets s'envolent en France


Après un début d'été plus que chaotique et quelques mouvements sociaux qui ont suivi les beaux jours, l'aérien a quelque peu reculé dans les sujets des médias "grand public". Une bonne nouvelle pour un secteur qui retrouve des couleurs et se rapproche inexorablement des niveaux de 2019. Pendant que l'Europe de l'Ouest est devenue le 1er marché au monde, grâce aux low cost, l'Amérique du Nord a vu son trafic reculer durant le mois d'août., tandis que la hausse des tarifs se poursuit...


Rédigé par le Lundi 22 Août 2022

L'Europe de l'Ouest en leader, les prix des billets s'envolent en France - Crédit photo : Depositphotos @AndrewLozovyi
L'Europe de l'Ouest en leader, les prix des billets s'envolent en France - Crédit photo : Depositphotos @AndrewLozovyi
Après avoir défrayé la chronique avant les grands chassés-croisés estivaux, l'aérien a un peu reculé dans la hiérarchie de l'actualité, remplacé par l'été caniculaire.

D'ailleurs les annulations de vols ont poursuivi leur décrue durant tout le mois de juillet (seulement 0,4% en France, d'après OAG).

Si tout n'est pas réglé, les avions ont de nouveau sillonné le ciel et les volumes se rapprochent de ceux de 2019, notamment en Europe.

OAG, un des fournisseurs de données sur le voyage, révèle que l'ouest du continent devient le 1er marché au monde.

En effet, alors que l'Amérique du Nord a connu une baisse des capacités (23,07 millions de sièges) lors des 15 derniers jours, l'Europe de l'Ouest a vu ses volumes augmenter. Ils ont atteint 24,5 millions de sièges pour la semaine du 22 août 2022 (+3,1% par rapport à la semaine passée).

Une hausse permettant de détrôner la région de l'avion-roi.

Dans le même temps, les capacités mondiales ont dépassé le cap des 100 millions, pour atteindre 102,3 millions de sièges (-13,3%). Malgré ce beau score, l'aérien reste en repli par rapport aux niveaux d'avant crise.

Aérien : la peur de l'hiver ?

Prenons un autre point de vue.

Les dernières statistiques d'Eurocontrol annoncent que le ciel européen a vu passer du 11 juillet au 17 août 2022, à 30 242 avions par jour. Un chiffre qui peut paraître astronomique, mais qui reste inférieur de 13% par rapport à 2019.

L'offre supplémentaire n'a donc pas toujours trouvé son public.

Sans surprise, l'international est toujours à la peine (-24%), même si les restrictions aux frontières ont tendance à disparaître. Les Européens ont privilégié la sécurité à la prise de risque, en s'éloignant de l'Europe.

Un frein qui se matérialise aussi dans les chiffres, car le trafic est inférieur d'un point en juillet et en août (87 contre 88%) au scénario de base de l'Organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne sur la reprise de l'activité.

Pour rappel, l'organisation prévoit que le nombre de vols atteindra 92% de 2019, en décembre 2022. Vous l'aurez compris, le retour à la normale n'est donc pas pour maintenant !

C'est aussi le constat dressé par OAG.

"Il semble y avoir une inquiétude croissante au sujet du dernier trimestre de l’année, car une combinaison de nouvelles économiques et de visibilité limitée autour de la demande des entreprises commencent enfin à attirer l’attention," au sein des équipes des transporteurs, prédit le fournisseur de données.

Pour illustrer cela, la réduction actuelle de la capacité entre octobre et novembre est d’environ 16%, alors qu'elle n'était que de 8% en 2019.

Les compagnies low cost tirent le marché vers le haut

Si le secteur poursuit sur ce rythme, il faudra attendre avril 2023 pour que l'aérien retrouve ses pleines capacités... sauf pour les low cost. Ces dernières étaient les premières à repartir déjà en 2020 et en 2021. Leur marche en avant ne s'est pas arrêté au changement d'année.

En effet, les compagnies à bas coût surperforment par rapport à leurs concurrentes. Sur fond, d'inflation et de restrictions de vols long-courriers, ces acteurs ont su attirer à nouveau massivement les voyageurs.

"Ryanair, WizzAir, Indigo et Southwest Airlines offrent désormais plus de capacités qu’avant la pandémie.

Cette semaine (15 août 2020, nldr), les compagnies aériennes à bas prix représentent 33% de toute la capacité en vente, contre 30% en 2019, soit une augmentation de 10%,
" analyse OAG.

Eurocontrol rejoint aussi ce bilan.

Pour l'organisation intergouvernementale européenne, leur trafic a atteint 91% des niveaux de 2019, tandis que les majors ne dépassent pas les 80%.

A ce petit jeu, Ryanair tire son épingle du jeu, avec une hausse de ses vols de l'ordre de 15% (3 015 vols par jour) comparativement aux volumes d'avant crise, suivi de Wizz Air (818 vols; +20%).

Du côté des majors, Turkish Airlines est la compagnie qui se rapproche le plus près des niveaux de 2019 (-1%), devant Iberia (- 8%) et Air France (-10%). Tous ces chiffres démontrent une chose : l'aérien est sur le bon couloir, pour oublier la crise sanitaire.

Alors que les compagnies régulières sont toujours en retrait, deux autres secteurs sont aussi à la peine : l'aviation d'affaires (-16 % en Europe) et les charters (-20%).

Des segments de marché toujours impactés par la crise sanitaire et le conflit armé en Ukraine.

DGAC : les prix des billets en France s'envolent

Une guerre qui a un impact sur le prix des billets d'avion.

Avec la hausse du prix du carburant couplé à une sortie de crise, les compagnies aériennes n'ont pas hésité à augmenter les tarifs des billets d'avion. Surtout que dans le même temps la demande a suivi.

Le dernier indice des prix du transport aérien de passagers publiés par la Direction générale de l'Aviation civile (DGAC) révèle une hausse des prix de 43,5 % toutes destinations confondues, juste sur le mois de juillet 2022.

"L’augmentation est fortement tirée par le réseau international moyen-courrier, pour lequel la hausse enregistrée est de 54,5 %. Tandis que le réseau international long-courrier affiche quant à lui une hausse moins prononcée, de 28,8 %," explique la note de la Direction chargée de surveiller les activités de l'aviation civile.

La hausse est plus contenue (+ 21,1%) vers les destinations d'outre-mer, où les surcapacités d'Air France empêchent ses concurrentes de rétablir le yield management et donc afficher des prix nettement plus élevés.

Si nous comparons les chiffres de juillet 2022 à ceux de 2019, nous observons que la hausse est moindre, mais atteint quand même + 37,7% (tous segments confondus).

Une inflation principalement tirée par le réseau intérieur (+ 41,4 %) et des destinations bien spécifiques comme l’Afrique du Nord - Levant (60,2%), mais aussi de l’Asie - Pacifique (45,4%).

Après un bel été dans son ensemble et malgré quelques soubresauts, l'aérien va devoir maintenant devoir composer avec plusieurs inconnues que ce soit l'inflation, une croissance économique au ralenti et un conflit armé qui s'éternise aux portes de l'Europe.

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Gilles Gompertz // Avico le 23/08/2022 08:54 | Alerter
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Ce qui est rassurant, c'est que l'aérien sait composer aussi : si les prix sont vus comme trop chers aujourd'hui, ils seront ajustés à grand coup de yield management. Si certaines destinations fléchissent, d'autres retrouveront des couleurs. On peut notamment espérer une ré-ouverture plus franche de l'Asie du Sud Est, et des prix canons sur certaines destinations qui ont beaucoup souffert du Covid.
Notre écosystème relève la tête, on a le droit d'être optimiste !!

2.Posté par ObjectifLune le 23/08/2022 10:21 | Alerter
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Il faut rajouter à votre article que la guerre en Ukraine a occasionné la fermeture de l’espace aérien Russe et Sibérien, de sorte que les avions qui vont vers l’Est, et donc vers toute l’Asie, sont tenus d’emprunter une route beaucoup plus longue, ce qui entraîne évidemment un surcoût important en temps de vol et en carburant.
Les prix des billets vont donc subir le double impact de l’augmentation du prix du baril de pétrole (1200/1500€ vs 500€ avant crise) et de l’augmentation de la consommation de carburant des routes rallongées.
Ça n’empêche pas la reprise bien plus importante que pronostiquée cet été 2022 alors que les experts s’accordaient à dire que ce ne serait pas avant 2025…

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