Vers une seconde vague pire que la première ? "Ce n'est pas impossible..." selon Anne Sénéquier (IRIS) - DR : Depositphotos
TourMaG.com - Les nouvelles sont mauvaises à tous les niveaux. Face à une situation sanitaire difficile, la France et les Français vont connaître un second confinement...
Anne Sénéquier : C'est une décision qui fait face à la nécessité de faire baisser les chiffres dans les hôpitaux qui ne sont pas bons.
Il existait deux choix possibles avec un confinement moins strict que le précédent ou une extension du couvre-feu. Au vu de l’impact du couvre feu, le Président Macron a tranché en faveur de la mesure qui pouvait donner des résultats les plus rapides.
Il faut bien prendre en compte la temporalité longue de la crise. Nous ne revivrons pas un déconfinement comme au printemps.
A la sortie de celui-ci, nous serons aux portes de l’hiver avec tout ce que cela implique : le poids des virus hivernaux, la grippe, la gastroentérite, les bronchiolites... Le fait que nous vivrons plutôt en intérieur donc dans des espaces clos, peu aérés.
Si nous ne souhaitons pas rapidement revenir à une situation compliquée où un troisième confinement pourrait devenir nécessaire, il va nous falloir adopter au quotidien et une bonne fois pour toutes les mesures barrières.
TourMaG.com - Devons-nous nous préparer à entrer dans un long tunnel jusqu'à la fin de l'hiver voire même du printemps 2021 ?
Anne Sénéquier : Le confinement vise à faire baisser la transmission pour éviter l'engorgement des hôpitaux. Nous ne serons pas confinés six mois.
Par contre, il faut anticiper d’ores et déjà sur le déconfinement et notre attitude à avoir à ce moment-là.
Les mesures prises aujourd’hui prennent leurs sources dans notre été 2020. Nous voulions profiter, oublier ce que nous avions vécu et tourner rapidement la page de cette première vague.
On a eu cru que l’été viendrait à bout de la covid, que passée cette première vague, on pourrait vivre "comme avant".
Sauf que nous avons oublié de regarder ce que le monde vivait durant cette période, mais aussi de nous projeter sur la nouvelle normalité que nous évoquions au printemps dernier.
Accepter cette nouvelle normalité, cela consiste à changer notre façon de vivre au quotidien pour y intégrer les mesures barrières. Sauf que n’avons pas su le faire, nous n’étions pas prêts.
Après ces 4 semaines de confinement (annoncé pour l’instant), nous entrerons dans l'hiver, avec son lot de pathologies. Il est primordial de comprendre l’importance qu’a notre comportement individuel sur la suite de l’épidémie.
Le gouvernement a sa part à jouer, mais nous sommes clairement la variable capable de faire changer la donne.
La covid19 s’installe... pour l’instant disons jusqu’au printemps 2021, si on ne veut pas (et personne n’en veut) d’un confinement tous les six mois, il va falloir apprendre à vivre autrement.
Cela ne veut pas dire "ne plus recevoir" mais plutôt que de faire une soirée avec 10 personnes dans un 30 m2, envisager d’inviter 2 ou 3 personnes. C’est pas "moins bien" c’est "différent, plus sûr".
A chacun de trouver son espace de créativité tout en respectant les mesures barrières.
Anne Sénéquier : C'est une décision qui fait face à la nécessité de faire baisser les chiffres dans les hôpitaux qui ne sont pas bons.
Il existait deux choix possibles avec un confinement moins strict que le précédent ou une extension du couvre-feu. Au vu de l’impact du couvre feu, le Président Macron a tranché en faveur de la mesure qui pouvait donner des résultats les plus rapides.
Il faut bien prendre en compte la temporalité longue de la crise. Nous ne revivrons pas un déconfinement comme au printemps.
A la sortie de celui-ci, nous serons aux portes de l’hiver avec tout ce que cela implique : le poids des virus hivernaux, la grippe, la gastroentérite, les bronchiolites... Le fait que nous vivrons plutôt en intérieur donc dans des espaces clos, peu aérés.
Si nous ne souhaitons pas rapidement revenir à une situation compliquée où un troisième confinement pourrait devenir nécessaire, il va nous falloir adopter au quotidien et une bonne fois pour toutes les mesures barrières.
TourMaG.com - Devons-nous nous préparer à entrer dans un long tunnel jusqu'à la fin de l'hiver voire même du printemps 2021 ?
Anne Sénéquier : Le confinement vise à faire baisser la transmission pour éviter l'engorgement des hôpitaux. Nous ne serons pas confinés six mois.
Par contre, il faut anticiper d’ores et déjà sur le déconfinement et notre attitude à avoir à ce moment-là.
Les mesures prises aujourd’hui prennent leurs sources dans notre été 2020. Nous voulions profiter, oublier ce que nous avions vécu et tourner rapidement la page de cette première vague.
On a eu cru que l’été viendrait à bout de la covid, que passée cette première vague, on pourrait vivre "comme avant".
Sauf que nous avons oublié de regarder ce que le monde vivait durant cette période, mais aussi de nous projeter sur la nouvelle normalité que nous évoquions au printemps dernier.
Accepter cette nouvelle normalité, cela consiste à changer notre façon de vivre au quotidien pour y intégrer les mesures barrières. Sauf que n’avons pas su le faire, nous n’étions pas prêts.
Après ces 4 semaines de confinement (annoncé pour l’instant), nous entrerons dans l'hiver, avec son lot de pathologies. Il est primordial de comprendre l’importance qu’a notre comportement individuel sur la suite de l’épidémie.
Le gouvernement a sa part à jouer, mais nous sommes clairement la variable capable de faire changer la donne.
La covid19 s’installe... pour l’instant disons jusqu’au printemps 2021, si on ne veut pas (et personne n’en veut) d’un confinement tous les six mois, il va falloir apprendre à vivre autrement.
Cela ne veut pas dire "ne plus recevoir" mais plutôt que de faire une soirée avec 10 personnes dans un 30 m2, envisager d’inviter 2 ou 3 personnes. C’est pas "moins bien" c’est "différent, plus sûr".
A chacun de trouver son espace de créativité tout en respectant les mesures barrières.
Vers une seconde vague pire que la première ? "Ce n'est pas impossible..."
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TourMaG.com - Si les Français ne prennent pas conscience de la situation, pourrions-nous arriver dans une situation bien pire que celle que nous avons connue en mars et avril 2020. En résumé, la seconde vague pourrait-elle dépasser la 1ère ?
Anne Sénéquier : Ce n'est pas impossible et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les opérations, que nous avons déprogrammées au printemps dernier pour accueillir les patients covid n’ont pour certaines toujours pas eu lieu.
Aujourd'hui, nous continuer d'opérer, les personnes qui ont vu leurs opérations déprogrammées en mars ou avril.
Et pour recevoir les patients covid, nous allons devoir les redéprogammer à nouveau pour limiter la tension hospitalière. Cette fois-ci, les épidémies hivernales (grippe, gastro) risquent d’alourdir le tableau. D’autant plus que ces déprogrammations risquent d’augmenter l’incidence des aggravations dans les maladies chroniques, cancer...
D’autre part, lors de la 1ère vague, nous avons utilisé les réanimations pédiatriques que nous avions converties en réanimation adulte. Chose qui ne sera pas possible aujourd'hui en raison de l'épidémie de bronchiolites chez les nourrissons.
A tout cela s'ajoute la démotivation du corps médical. Ce dernier s'était très fortement investi en début d'année, et subissant aujourd’hui la lassitude, de se rendre compte que nous n'avons quasiment rien appris du printemps dernier et que nous retombons dans la même situation.
Le personnel n'est plus disponible comme avant.
D'autre part, si au printemps, nous pouvions jouer le jeu des chaises médicales, en transférant des malades d'une région infectée à une autre qui l'était moins, c'est plus difficilement le cas.
Nous avons dorénavant moins cette possibilité, car l'épidémie est plus diffuse sur le territoire.
Au milieu de tout cela, nous n'avons toujours pas de traitement ni de vaccin spécifique. Et si certains évoquent l’idée qu’en lieu et place de couvre-feu/confinement, nous pourrions « juste » augmenter le nombre de lits de réanimation...
Je dirais que c’est probablement quelqu’un qui n’a jamais eu à passer par un séjour en réanimation. La réanimation est une épreuve en soi pour le corps dont on ne ressort pas indemne.
L’objectif des restrictions est de limiter le nombre de décès il est vrai, mais aussi les entrées en réanimation... pour ainsi diminuer le risque de séquelles.
Pour finir de dresser le tableau, le 1er novembre correspond à l'arrivée des nouveaux internes, ces jeunes médecins qui portent l’hôpital public sur leurs épaules. Ils vont devoir découvrir leurs nouveaux services en pleine crise sanitaire...
Ce n’est bon ni pour eux, ni pour le patient, et encore moins pour l’organisation hospitalière qui va devoir trouver des ressources qu’il n’a pas pour accompagner et enseigner à ces nouveaux venus
TourMaG.com - Malgré ce que nous avons vécu, les Français n'écoutent pas ou plus le gouvernement. Cette posture pose problème ?
Anne Sénéquier : Énormément de gens ne se sentent pas concernés par l'épidémie.
Tout le monde à une bonne raison de ne pas l’être : ils sont jeunes, ils habitent à la campagne, ils ne connaissent personne de malade, ils portent le masque pour aller faire les courses...
Nous avons littéralement besoin de tout le monde pour faire obstacle au virus. La grande majorité des Français sont observant des mesures barrières, mais aujourd’hui nous avons une telle masse critique de gens contaminants qu’une minorité peut facilement continuer de faire circuler le virus.
En ce qui concerne les mesures barrières, il est important de comprendre que ce sont des mesures additionnelles : le masque ne suffit pas pour se protéger et endiguer l'épidémie.
C'est en additionnant les mesures, comme le masque, le gel et l'utilisation de l'application "Tous AntiCovid" (TELECHARGER) que nous diminuerons le plus possible le risque.
Le manque de confiance envers notre exécutif est le second problème. Les mesures contraignantes ont été largement critiquées, sauf qu'elles sont là pour que les mesures barrières soient le plus appliquées possible.
Malgré la divergence des opinions, à tous les niveaux, tout le monde s’accorde a dire qu’une épidémie cela se combat et se vainc ensemble.
Aujourd’hui être dans le clivage, la critique et la « résistance » c’est faire avancer le virus. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Il y aura un temps pour critiquer la gestion de l’épidémie, cela sera une fois que nous nous serons débarrassés de la covid.
Anne Sénéquier : Ce n'est pas impossible et pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les opérations, que nous avons déprogrammées au printemps dernier pour accueillir les patients covid n’ont pour certaines toujours pas eu lieu.
Aujourd'hui, nous continuer d'opérer, les personnes qui ont vu leurs opérations déprogrammées en mars ou avril.
Et pour recevoir les patients covid, nous allons devoir les redéprogammer à nouveau pour limiter la tension hospitalière. Cette fois-ci, les épidémies hivernales (grippe, gastro) risquent d’alourdir le tableau. D’autant plus que ces déprogrammations risquent d’augmenter l’incidence des aggravations dans les maladies chroniques, cancer...
D’autre part, lors de la 1ère vague, nous avons utilisé les réanimations pédiatriques que nous avions converties en réanimation adulte. Chose qui ne sera pas possible aujourd'hui en raison de l'épidémie de bronchiolites chez les nourrissons.
A tout cela s'ajoute la démotivation du corps médical. Ce dernier s'était très fortement investi en début d'année, et subissant aujourd’hui la lassitude, de se rendre compte que nous n'avons quasiment rien appris du printemps dernier et que nous retombons dans la même situation.
Le personnel n'est plus disponible comme avant.
D'autre part, si au printemps, nous pouvions jouer le jeu des chaises médicales, en transférant des malades d'une région infectée à une autre qui l'était moins, c'est plus difficilement le cas.
Nous avons dorénavant moins cette possibilité, car l'épidémie est plus diffuse sur le territoire.
Au milieu de tout cela, nous n'avons toujours pas de traitement ni de vaccin spécifique. Et si certains évoquent l’idée qu’en lieu et place de couvre-feu/confinement, nous pourrions « juste » augmenter le nombre de lits de réanimation...
Je dirais que c’est probablement quelqu’un qui n’a jamais eu à passer par un séjour en réanimation. La réanimation est une épreuve en soi pour le corps dont on ne ressort pas indemne.
L’objectif des restrictions est de limiter le nombre de décès il est vrai, mais aussi les entrées en réanimation... pour ainsi diminuer le risque de séquelles.
Pour finir de dresser le tableau, le 1er novembre correspond à l'arrivée des nouveaux internes, ces jeunes médecins qui portent l’hôpital public sur leurs épaules. Ils vont devoir découvrir leurs nouveaux services en pleine crise sanitaire...
Ce n’est bon ni pour eux, ni pour le patient, et encore moins pour l’organisation hospitalière qui va devoir trouver des ressources qu’il n’a pas pour accompagner et enseigner à ces nouveaux venus
TourMaG.com - Malgré ce que nous avons vécu, les Français n'écoutent pas ou plus le gouvernement. Cette posture pose problème ?
Anne Sénéquier : Énormément de gens ne se sentent pas concernés par l'épidémie.
Tout le monde à une bonne raison de ne pas l’être : ils sont jeunes, ils habitent à la campagne, ils ne connaissent personne de malade, ils portent le masque pour aller faire les courses...
Nous avons littéralement besoin de tout le monde pour faire obstacle au virus. La grande majorité des Français sont observant des mesures barrières, mais aujourd’hui nous avons une telle masse critique de gens contaminants qu’une minorité peut facilement continuer de faire circuler le virus.
En ce qui concerne les mesures barrières, il est important de comprendre que ce sont des mesures additionnelles : le masque ne suffit pas pour se protéger et endiguer l'épidémie.
C'est en additionnant les mesures, comme le masque, le gel et l'utilisation de l'application "Tous AntiCovid" (TELECHARGER) que nous diminuerons le plus possible le risque.
Le manque de confiance envers notre exécutif est le second problème. Les mesures contraignantes ont été largement critiquées, sauf qu'elles sont là pour que les mesures barrières soient le plus appliquées possible.
Malgré la divergence des opinions, à tous les niveaux, tout le monde s’accorde a dire qu’une épidémie cela se combat et se vainc ensemble.
Aujourd’hui être dans le clivage, la critique et la « résistance » c’est faire avancer le virus. Il ne faut pas se tromper d’ennemi. Il y aura un temps pour critiquer la gestion de l’épidémie, cela sera une fois que nous nous serons débarrassés de la covid.
"Les Français sont prêts à faire des efforts pour eux-mêmes, mais ils ne veulent pas en faire pour les autres"
TourMaG.com - Quand vous dites que "nous n'avons pas retenu les leçons", vous parlez des Français ou du gouvernement ?
Anne Sénéquier : Je pense que l'exécutif est dans la volonté d’éviter un confinement total, car nous ne sommes plus seulement sur une vulnérabilité sanitaire, mais également économique.
Aujourd'hui, il faut jongler avec ces deux problématiques. Le gouvernement pourrait reconfiner pendant 8 semaines, pour faire baisser drastiquement les chiffres, mais certains pourraient ne pas s’en remettre. Pour dire vrai, c’est déjà le cas.
De plus, un confinement a des implications au-delà du sanitaire. Il nous touche dans toutes les sphères de notre vie : le professionnel, mais aussi le côté familial, social et personnel.
Au printemps, l’exécutif a été énormément critiqué. On lui a reproché d’être paternaliste et d’infantiliser la population en imposant un confinement dur.
Depuis l’été l’approche privilégiée a été de responsabiliser les Français, nous voyons aujourd’hui que cette approche a ses limites. Nous n’avons pas su bâtir la confiance nécessaire pour utiliser une telle stratégie.
Je ne suis pas sûr qu'un Français ne connaisse pas les mesures barrières. Maintenant, les gens n'ont plus confiance, ajoutés à cela les médias qui véhiculent des fausses ou mauvaises informations et vous avez un cocktail qui décrédibilise les actions de l'Etat et de fait limite son impact potentiel.
Nous sommes dans une crise sanitaire de santé... « publique ».
C’est une notion difficile à comprendre. Il est facile de faire un effort quand on y voit son intérêt. Aujourd’hui il est demandé aux Français de faire un effort pour les autres. Comprendre la santé publique, c’est avoir compris qu’au-delà de notre vulnérabilité personnelle, il y a une société et un mode de vie à protéger.
L’exécutif de son côté, a des leçons a apprendre sur sa façon de communiquer, sa stratégie de test, malgré la montée en puissance on a toujours un délai de réponse trop long sur les tests PCR, les tests antigéniques ne sont toujours pas disponibles.
La préparation du système de santé est également de la responsabilité de l’état. Aujourd’hui l’exécutif n’a tout simplement pas le droit de dire que cette seconde vague est une surprise.
Et il serait bon de savoir agir sur certains points noirs des grandes villes comme les transports en commun : tous les Franciliens trouvent ridicule de fermer les restaurants pour aller ensuite s’entasser dans le métro pour aller au travail, et ils ont raison. Il est demandé aux Français de respecter les mesures barrières, il faut pour cela que l’exécutif trouve des solutions pour que cela soit possible !
TourMaG.com - Le monde médical a largement décrédibilisé la parole publique, je pense à l'IHU de Marseille...
Anne Sénéquier : C'est vrai, il y a eu et a toujours plusieurs sons de cloches.
Le temporalité scientifique de la recherche n’est pas celle d’une pandémie.
La méthodologie et parfois la validation ont été sacrifiées sur l'autel de l'urgence sanitaire, donc des résultats sortaient le lundi pour être invalidés le mercredi. Cela amène beaucoup de confusion et de discrédit dans l’esprit des gens.
Beaucoup ont donné leurs opinions, sans prendre en considération l’impact que pouvaient avoir leurs paroles. Etre clivant aujourd’hui c’est ouvrir la voie au virus.
En termes de communication l’exécutif a été très pédagogique, mais ce sont toujours des politiques, des chefs de service qui se sont exprimés... des gens jugés peu en phase avec la réalité de la vraie vie de la population.
Il serait aujourd’hui pertinent de s'adresser à des personnes qui peuvent être entendues et suivies par la population, que ce soit des influenceurs, des artistes...
TourMaG.com - La parole de l'Etat doit se mettre au niveau de la population...
Anne Sénéquier : En tout cas, la parole de l’état doit pouvoir être entendue par la population et pour cela il faut aussi que l’état comprenne ce qui vit la population.
Pour l’instant, il y a un gouffre important. La prise de parole peut-être aussi didactique que l'on veut, tant que cette scission existera, cela ne fonctionnera pas.
La semaine dernière M. Véran a dit : quoi que nous fassions, les chiffres augmenteront dans les jours à venir ». Il avait totalement raison, puisqu'il existe un temps d’incubation de 14 jours pour la covid19. Donc les effets du couvre-feu ne seront perceptibles pas avant deux semaines, ce qu'il n'avait pas rappelé.
Derrière, tous les médias ont repris cette citation comme une sorte d’aveu d’incapacité à gérer la situation.
L'interprétation était mauvaise, mais elle a permis de faire un mini buzz médiatique...
La problématique de la confiance de la population se situe à tous les niveaux : les réseaux sociaux, les médias et un manque de communication adapté de la part du gouvernement.
Anne Sénéquier : Je pense que l'exécutif est dans la volonté d’éviter un confinement total, car nous ne sommes plus seulement sur une vulnérabilité sanitaire, mais également économique.
Aujourd'hui, il faut jongler avec ces deux problématiques. Le gouvernement pourrait reconfiner pendant 8 semaines, pour faire baisser drastiquement les chiffres, mais certains pourraient ne pas s’en remettre. Pour dire vrai, c’est déjà le cas.
De plus, un confinement a des implications au-delà du sanitaire. Il nous touche dans toutes les sphères de notre vie : le professionnel, mais aussi le côté familial, social et personnel.
Au printemps, l’exécutif a été énormément critiqué. On lui a reproché d’être paternaliste et d’infantiliser la population en imposant un confinement dur.
Depuis l’été l’approche privilégiée a été de responsabiliser les Français, nous voyons aujourd’hui que cette approche a ses limites. Nous n’avons pas su bâtir la confiance nécessaire pour utiliser une telle stratégie.
Je ne suis pas sûr qu'un Français ne connaisse pas les mesures barrières. Maintenant, les gens n'ont plus confiance, ajoutés à cela les médias qui véhiculent des fausses ou mauvaises informations et vous avez un cocktail qui décrédibilise les actions de l'Etat et de fait limite son impact potentiel.
Nous sommes dans une crise sanitaire de santé... « publique ».
C’est une notion difficile à comprendre. Il est facile de faire un effort quand on y voit son intérêt. Aujourd’hui il est demandé aux Français de faire un effort pour les autres. Comprendre la santé publique, c’est avoir compris qu’au-delà de notre vulnérabilité personnelle, il y a une société et un mode de vie à protéger.
L’exécutif de son côté, a des leçons a apprendre sur sa façon de communiquer, sa stratégie de test, malgré la montée en puissance on a toujours un délai de réponse trop long sur les tests PCR, les tests antigéniques ne sont toujours pas disponibles.
La préparation du système de santé est également de la responsabilité de l’état. Aujourd’hui l’exécutif n’a tout simplement pas le droit de dire que cette seconde vague est une surprise.
Et il serait bon de savoir agir sur certains points noirs des grandes villes comme les transports en commun : tous les Franciliens trouvent ridicule de fermer les restaurants pour aller ensuite s’entasser dans le métro pour aller au travail, et ils ont raison. Il est demandé aux Français de respecter les mesures barrières, il faut pour cela que l’exécutif trouve des solutions pour que cela soit possible !
TourMaG.com - Le monde médical a largement décrédibilisé la parole publique, je pense à l'IHU de Marseille...
Anne Sénéquier : C'est vrai, il y a eu et a toujours plusieurs sons de cloches.
Le temporalité scientifique de la recherche n’est pas celle d’une pandémie.
La méthodologie et parfois la validation ont été sacrifiées sur l'autel de l'urgence sanitaire, donc des résultats sortaient le lundi pour être invalidés le mercredi. Cela amène beaucoup de confusion et de discrédit dans l’esprit des gens.
Beaucoup ont donné leurs opinions, sans prendre en considération l’impact que pouvaient avoir leurs paroles. Etre clivant aujourd’hui c’est ouvrir la voie au virus.
En termes de communication l’exécutif a été très pédagogique, mais ce sont toujours des politiques, des chefs de service qui se sont exprimés... des gens jugés peu en phase avec la réalité de la vraie vie de la population.
Il serait aujourd’hui pertinent de s'adresser à des personnes qui peuvent être entendues et suivies par la population, que ce soit des influenceurs, des artistes...
TourMaG.com - La parole de l'Etat doit se mettre au niveau de la population...
Anne Sénéquier : En tout cas, la parole de l’état doit pouvoir être entendue par la population et pour cela il faut aussi que l’état comprenne ce qui vit la population.
Pour l’instant, il y a un gouffre important. La prise de parole peut-être aussi didactique que l'on veut, tant que cette scission existera, cela ne fonctionnera pas.
La semaine dernière M. Véran a dit : quoi que nous fassions, les chiffres augmenteront dans les jours à venir ». Il avait totalement raison, puisqu'il existe un temps d’incubation de 14 jours pour la covid19. Donc les effets du couvre-feu ne seront perceptibles pas avant deux semaines, ce qu'il n'avait pas rappelé.
Derrière, tous les médias ont repris cette citation comme une sorte d’aveu d’incapacité à gérer la situation.
L'interprétation était mauvaise, mais elle a permis de faire un mini buzz médiatique...
La problématique de la confiance de la population se situe à tous les niveaux : les réseaux sociaux, les médias et un manque de communication adapté de la part du gouvernement.
"Nous avons peut-être besoin d'affronter cette deuxième épreuve..."
"Nous ne devons pas attendre que la solution vienne exclusivement du gouvernement..." selon Anne Sénéquier - DR
TourMaG.com - N'avons-nous pas trop attendu avant de sévir ? Quand vous voyez que la Chine lance un plan de dépistage massif pour seulement 130 cas détectés, cela pose les questions de nos réponses, face à cette maladie...
Anne Sénéquier : Je vais vous retourner une question, avez-vous installé l'application "Tous AntiCovid" ?
TourMaG.com - Oui, la semaine dernière en partant du principe, que nous ne pouvons plus nous plaindre des restrictions dans nos vies, si nous ne faisons rien au quotidien.
Anne Sénéquier : C'est en effet, le bon réflexe.
En Chine cette application est obligatoire elle intègre et allume obligatoire le GPS. Cela démontre qu'ils n'ont pas hésité à légiférer de façon drastique. D'autre part, quand une personne se révélait positive, elle était envoyée à l'hôtel, pour observer un isolement pendant 14 jours.
Que faisons-nous en France dans pareil cas ? La personne diagnostiquée comme positive rentre chez elle, et nous avons ramené la quatorzaine à huit jours pour raison... d’acceptabilité...
La stratégie chez nous a été différente, car nous avons essayé de préserver la vie sociale de la population, en responsabilisant individuellement les Français (comme nous l’avons demandé au printemps), mais nous atteignons les limites de ce choix.
Collectivement, nous avons peut-être besoin d'affronter cette deuxième épreuve pour nous rendre compte que nous sommes tous responsables (exécutif, mais aussi nous en tant qu’individu), et nous sommes tous devenus acteurs de santé.
TourMaG.com - Vous êtes aussi médecin psychiatre. Avec ce deuxième confinement, ou élargissement du couvre-feu, les conséquences psychologiques risquent d'être terribles sur le moral des Français...
Anne Sénéquier : L'anxiété n'a pas forcément disparu depuis le déconfinement. J'ai encore aujourd'hui pas mal de patients qui ont déclenché des troubles psychiques suite à cette période.
La santé mentale est vraiment quelque chose que l'on va prendre en considération sur le long terme. La phase aigüe met en évidence des troubles anxieux ainsi que de possibles décompensations de troubles chroniques, mais les effets les plus importants se font ressentir sur le moyen et long terme.
Après 7 mois, nous avons un certain recul et je peux vous dire que cela prend plus d'ampleur. C'est un point à considérer au moment de prendre une telle décision.
Nous aurons aussi un impact des autres pathologies sur la santé globale, comme les cancers qui risquent de s’aggraver le temps qu’on puisse les prendre en charge, les maladies chroniques délaissées, etc. La covid n'a pas seulement un impact sur les réanimations, l'impact au niveau sanitaire est global.
La covid n'a pas seulement un impact sur les réanimations, l'impact au niveau sanitaire est global.
Anne Sénéquier : Je vais vous retourner une question, avez-vous installé l'application "Tous AntiCovid" ?
TourMaG.com - Oui, la semaine dernière en partant du principe, que nous ne pouvons plus nous plaindre des restrictions dans nos vies, si nous ne faisons rien au quotidien.
Anne Sénéquier : C'est en effet, le bon réflexe.
En Chine cette application est obligatoire elle intègre et allume obligatoire le GPS. Cela démontre qu'ils n'ont pas hésité à légiférer de façon drastique. D'autre part, quand une personne se révélait positive, elle était envoyée à l'hôtel, pour observer un isolement pendant 14 jours.
Que faisons-nous en France dans pareil cas ? La personne diagnostiquée comme positive rentre chez elle, et nous avons ramené la quatorzaine à huit jours pour raison... d’acceptabilité...
La stratégie chez nous a été différente, car nous avons essayé de préserver la vie sociale de la population, en responsabilisant individuellement les Français (comme nous l’avons demandé au printemps), mais nous atteignons les limites de ce choix.
Collectivement, nous avons peut-être besoin d'affronter cette deuxième épreuve pour nous rendre compte que nous sommes tous responsables (exécutif, mais aussi nous en tant qu’individu), et nous sommes tous devenus acteurs de santé.
TourMaG.com - Vous êtes aussi médecin psychiatre. Avec ce deuxième confinement, ou élargissement du couvre-feu, les conséquences psychologiques risquent d'être terribles sur le moral des Français...
Anne Sénéquier : L'anxiété n'a pas forcément disparu depuis le déconfinement. J'ai encore aujourd'hui pas mal de patients qui ont déclenché des troubles psychiques suite à cette période.
La santé mentale est vraiment quelque chose que l'on va prendre en considération sur le long terme. La phase aigüe met en évidence des troubles anxieux ainsi que de possibles décompensations de troubles chroniques, mais les effets les plus importants se font ressentir sur le moyen et long terme.
Après 7 mois, nous avons un certain recul et je peux vous dire que cela prend plus d'ampleur. C'est un point à considérer au moment de prendre une telle décision.
Nous aurons aussi un impact des autres pathologies sur la santé globale, comme les cancers qui risquent de s’aggraver le temps qu’on puisse les prendre en charge, les maladies chroniques délaissées, etc. La covid n'a pas seulement un impact sur les réanimations, l'impact au niveau sanitaire est global.
La covid n'a pas seulement un impact sur les réanimations, l'impact au niveau sanitaire est global.
"Nous ne devons pas attendre que la solution vienne exclusivement du gouvernement"
TourMaG.com - Faisons un peu de fiction. Nous sommes 4 semaines plus tard, le confinement s'est bien passé, les hôpitaux ont retrouvé une certaine sérénité. Pensez-vous que nous allons devoir laisser la possibilité aux Français de pouvoir voyager comme ils l'ont fait cet été ?
Anne Sénéquier : Vous pensez aux vacances de Noël sans doute.
Nous verrons alors les mesures à mettre en place, suite à ce qu'il se passera à ce moment-là. Une chose est certaine et comme vous l'avez bien dit, nous entrerons de plain-pied dans l'hiver, donc nous ne revivrons pas ce que nous avons connu au mois de mai.
Cette temporalité doit être prise en compte dans les décisions. Le gouvernement l'a répété, nous allons devoir vivre avec le virus au moins qu'à la fin de l'été 2021, c'est important de le dire.
Nous ne sommes pas sur des efforts à la petite semaine, mais sur le long terme. Nous devons arriver à adopter l'ensemble des mesures barrières, et changer durablement notre manière de vie.
Cela ne fait plaisir à personne, je ne suis pas naïve. Le but n'est pas de rester terré chez soi et ne plus voir personne jusqu'à l'automne 2021, mais de vivre avec la covid dans sa vie sociale, professionnelle et personnelle.
TourMaG.com - Pendant la 1ère vague des hôpitaux militaires avaient été déployés dans les zones les plus infectées. Cette fois-ci, nous n'entendons pas parler de cette solution. Nous avons une nouvelle fois l'impression de voir venir la vague et de ne pas être prêts.
Anne Sénéquier : Les médias n’en parlent pas, mais les hôpitaux militaires sont en train de se réorganiser pour accueillir des patients covid. Le service de santé des armées participe déjà à des transferts de patients et à leur prise en charge.
Il a été question de redéployer les hôpitaux de campagne plusieurs fois depuis le début de la crise, mais cela n’a pas été nécessaire jusqu’à ce jour. Ce qui ne veut pas dire que cela ne sera pas le cas.
Le service de santé des armes à le même problème que les hôpitaux publics...à savoir un problème de ressources humaines. Pour ouvrir 8 lits de réanimations, il faut 16 infirmiers... plus l’équipe paramédicale, plus les médecins... Et c’est du personnel qui est enlevé à d’autres services. C’est énorme. On sous-estime souvent le coût humain et financier de telles mesures.
Ce n'est pas quelque chose d'aussi simple que d'augmenter les capacités en réanimation, il faut résoudre un problème à un moment donné, tout en prenant en compte la situation habituelle.
TourMaG.com - Le tableau est très sombre ou rouge écarlate comme dirait M. Véran, mais existe-t-il des signes d'espoir ?
Anne Sénéquier : Il en existe dans la mesure, où nous sommes tous capables de faire quelque chose. Et que nous avons tous la capacité de faire changer la dynamique.
Nous avons 67 millions de Français, à convaincre, et j'ai même envie de dire 8 milliards d'humains. Nous ne devons pas attendre que la solution vienne exclusivement du gouvernement, nous avons tous la capacité de changer le cours de ce qu'il se passe.
C'est inédit dans notre histoire. Le fait que le changement puisse venir de l’individu a émergé avec le défi du changement climatique, c'est exactement le cas ici.
L'individu a pour la première fois de l'histoire la possibilité d'inverser le cours des choses. Cela commence par télécharger l'application, ne pas aller à un anniversaire où il y a 20 personnes enfermées dans une maison, ne pas être 15 à un repas de famille, etc.
Nous nous rendons compte que le moindre petit changement, comme le masque ou le gel, repris par un nombre de personnes assez important, est en mesure de modifier la trajectoire.
Anne Sénéquier : Vous pensez aux vacances de Noël sans doute.
Nous verrons alors les mesures à mettre en place, suite à ce qu'il se passera à ce moment-là. Une chose est certaine et comme vous l'avez bien dit, nous entrerons de plain-pied dans l'hiver, donc nous ne revivrons pas ce que nous avons connu au mois de mai.
Cette temporalité doit être prise en compte dans les décisions. Le gouvernement l'a répété, nous allons devoir vivre avec le virus au moins qu'à la fin de l'été 2021, c'est important de le dire.
Nous ne sommes pas sur des efforts à la petite semaine, mais sur le long terme. Nous devons arriver à adopter l'ensemble des mesures barrières, et changer durablement notre manière de vie.
Cela ne fait plaisir à personne, je ne suis pas naïve. Le but n'est pas de rester terré chez soi et ne plus voir personne jusqu'à l'automne 2021, mais de vivre avec la covid dans sa vie sociale, professionnelle et personnelle.
TourMaG.com - Pendant la 1ère vague des hôpitaux militaires avaient été déployés dans les zones les plus infectées. Cette fois-ci, nous n'entendons pas parler de cette solution. Nous avons une nouvelle fois l'impression de voir venir la vague et de ne pas être prêts.
Anne Sénéquier : Les médias n’en parlent pas, mais les hôpitaux militaires sont en train de se réorganiser pour accueillir des patients covid. Le service de santé des armées participe déjà à des transferts de patients et à leur prise en charge.
Il a été question de redéployer les hôpitaux de campagne plusieurs fois depuis le début de la crise, mais cela n’a pas été nécessaire jusqu’à ce jour. Ce qui ne veut pas dire que cela ne sera pas le cas.
Le service de santé des armes à le même problème que les hôpitaux publics...à savoir un problème de ressources humaines. Pour ouvrir 8 lits de réanimations, il faut 16 infirmiers... plus l’équipe paramédicale, plus les médecins... Et c’est du personnel qui est enlevé à d’autres services. C’est énorme. On sous-estime souvent le coût humain et financier de telles mesures.
Ce n'est pas quelque chose d'aussi simple que d'augmenter les capacités en réanimation, il faut résoudre un problème à un moment donné, tout en prenant en compte la situation habituelle.
TourMaG.com - Le tableau est très sombre ou rouge écarlate comme dirait M. Véran, mais existe-t-il des signes d'espoir ?
Anne Sénéquier : Il en existe dans la mesure, où nous sommes tous capables de faire quelque chose. Et que nous avons tous la capacité de faire changer la dynamique.
Nous avons 67 millions de Français, à convaincre, et j'ai même envie de dire 8 milliards d'humains. Nous ne devons pas attendre que la solution vienne exclusivement du gouvernement, nous avons tous la capacité de changer le cours de ce qu'il se passe.
C'est inédit dans notre histoire. Le fait que le changement puisse venir de l’individu a émergé avec le défi du changement climatique, c'est exactement le cas ici.
L'individu a pour la première fois de l'histoire la possibilité d'inverser le cours des choses. Cela commence par télécharger l'application, ne pas aller à un anniversaire où il y a 20 personnes enfermées dans une maison, ne pas être 15 à un repas de famille, etc.
Nous nous rendons compte que le moindre petit changement, comme le masque ou le gel, repris par un nombre de personnes assez important, est en mesure de modifier la trajectoire.
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