En partant avec Zigotours, les enfants intègrent la notion de prise de responsabilités au sein d'un projet collectif. Plus loin que l'idée de savoir-vivre ensemble, il s'agit d'intégrer le savoir-décider ensemble - DR
TourMaG.com - Zigotours a désormais plus de 20 ans. Comment se porte l'entreprise ?
Patrice Halimi : "Zigotours a bien grandi depuis son lancement en 1989. D'association les premières années, le TO est devenu une société en 1997.
Sa clientèle aussi a évolué, les ventes individuelles via Internet représentant désormais 15% du chiffre global.
Mais les CE, notamment celui qui m'a poussé à fonder Zigotours avec 2 collaborateurs, constituent toujours la majeure partie de nos réservations."
TourMaG.com - L'état d'esprit est-il toujours celui d'origine ?
Patrice Halimi : "Effectivement, il s'agit toujours de faire de la pédagogie active, c'est-à-dire de permettre aux enfants de la colonie, qui sont entre 12 et 25 par séjour, de participer aux taches quotidiennes et à l'organisation des activités pendant le voyage.
Ainsi, ils intègrent la notion de prise de responsabilités au sein d'un projet collectif. Plus loin que l'idée de savoir-vivre ensemble, il s'agit d'intégrer le savoir-décider ensemble."
Patrice Halimi : "Zigotours a bien grandi depuis son lancement en 1989. D'association les premières années, le TO est devenu une société en 1997.
Sa clientèle aussi a évolué, les ventes individuelles via Internet représentant désormais 15% du chiffre global.
Mais les CE, notamment celui qui m'a poussé à fonder Zigotours avec 2 collaborateurs, constituent toujours la majeure partie de nos réservations."
TourMaG.com - L'état d'esprit est-il toujours celui d'origine ?
Patrice Halimi : "Effectivement, il s'agit toujours de faire de la pédagogie active, c'est-à-dire de permettre aux enfants de la colonie, qui sont entre 12 et 25 par séjour, de participer aux taches quotidiennes et à l'organisation des activités pendant le voyage.
Ainsi, ils intègrent la notion de prise de responsabilités au sein d'un projet collectif. Plus loin que l'idée de savoir-vivre ensemble, il s'agit d'intégrer le savoir-décider ensemble."
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TourMaG.com - Et côté parents, comment cela se gère-t-il ?
Patrice Halimi : "Nous nous adressons à des parents qui ne souhaitent pas que leurs enfants tombent dans le consumérisme, mais attendent qu'ils reviennent enchantés, transformés et grandis de ce voyage, voire débrouillards.
Le plus important reste que l'enfant ait envie de repartir avec nous l'année suivante. Pour cela, il faut qu'il se sente encadré mais avec suffisamment de souplesse dans les prises de décisions, qu'il ressente un bien-être moral et physique, qu'il soit bien nourri, etc.
C'est ce qui nous différencie des scouts, par exemple, où il peut arriver que les jeunes, lors d’une « mission » ponctuelle ou d’un grand jeu, doivent apprendre à se débrouiller ave 3 €. Ici, les parents ne diront rien car cela fait partie de l’apprentissage et du projet du scoutisme.
En séjour avec Zigotours, on aurait plus de mal à se permettre ce type de « pédagogie », peut-être parce que les parents attendent de nous une obligation de résultat lié au coût du séjour. Donc pas question de lâcher les gamins dans la forêt avec 3 euros en poche et qu'ils mangent des racines pour s'alimenter.
Et puis, comme on leur dit souvent, "on ne redouble pas une colo", à la différence de l’école. Les colos ne sont pas obligatoires. De fait, même si on contribue à leur apprentissage, nos jeunes n’ont pas de notes ou d’examens. Ainsi, on ne pourrait obliger un jeune à revenir sur un séjour comme on redouble une classe.
Je tiens à préciser que nous atteignons un taux de satisfaction de plus de 90%."
TourMaG.com - Comment les enfants participent-ils concrètement à l'élaboration du voyage ?
Patrice Halimi : "Nous arrêtons les dates de voyages et fournissons à nos accompagnateurs sur place tous les documents retraçant les expériences des années précédentes. En effet, d'une année sur l'autre, tout notre savoir-faire est répertorié et mis à la disposition de nos équipes et des jeunes, lorsqu'ils arrivent.
Ce qui leur permet, une fois sur place, de décider avec l'aide des accompagnateurs, de leur programme pour les séjours itinérants.
Nous proposons aussi quelques séjours solidaires sur des chantiers, où les enfants vont rénover une école par exemple et un séjour en immersion dans une famille aux Etats-Unis."
Patrice Halimi : "Nous nous adressons à des parents qui ne souhaitent pas que leurs enfants tombent dans le consumérisme, mais attendent qu'ils reviennent enchantés, transformés et grandis de ce voyage, voire débrouillards.
Le plus important reste que l'enfant ait envie de repartir avec nous l'année suivante. Pour cela, il faut qu'il se sente encadré mais avec suffisamment de souplesse dans les prises de décisions, qu'il ressente un bien-être moral et physique, qu'il soit bien nourri, etc.
C'est ce qui nous différencie des scouts, par exemple, où il peut arriver que les jeunes, lors d’une « mission » ponctuelle ou d’un grand jeu, doivent apprendre à se débrouiller ave 3 €. Ici, les parents ne diront rien car cela fait partie de l’apprentissage et du projet du scoutisme.
En séjour avec Zigotours, on aurait plus de mal à se permettre ce type de « pédagogie », peut-être parce que les parents attendent de nous une obligation de résultat lié au coût du séjour. Donc pas question de lâcher les gamins dans la forêt avec 3 euros en poche et qu'ils mangent des racines pour s'alimenter.
Et puis, comme on leur dit souvent, "on ne redouble pas une colo", à la différence de l’école. Les colos ne sont pas obligatoires. De fait, même si on contribue à leur apprentissage, nos jeunes n’ont pas de notes ou d’examens. Ainsi, on ne pourrait obliger un jeune à revenir sur un séjour comme on redouble une classe.
Je tiens à préciser que nous atteignons un taux de satisfaction de plus de 90%."
TourMaG.com - Comment les enfants participent-ils concrètement à l'élaboration du voyage ?
Patrice Halimi : "Nous arrêtons les dates de voyages et fournissons à nos accompagnateurs sur place tous les documents retraçant les expériences des années précédentes. En effet, d'une année sur l'autre, tout notre savoir-faire est répertorié et mis à la disposition de nos équipes et des jeunes, lorsqu'ils arrivent.
Ce qui leur permet, une fois sur place, de décider avec l'aide des accompagnateurs, de leur programme pour les séjours itinérants.
Nous proposons aussi quelques séjours solidaires sur des chantiers, où les enfants vont rénover une école par exemple et un séjour en immersion dans une famille aux Etats-Unis."
Patrice Halimi (à droite) est à l'origine de la création de Zigotours - DR
TourMaG.com - Quels sont vos projets ?
Patrice Halimi : "Nous travaillons déjà sur des demandes pour l'été 2013 ! Notamment de nouvelles destinations comme la Corée, le Burkina Faso et Hawaï.
Nous renforçons et améliorons également notre offre sur les destinations déjà au catalogue, notamment en Asie (Cambodge, Thaïlande), qui sont nos destinations phares, et au Mexique.
Nous commençons également à développer les combinés en Asie et en Europe. "
TourMaG.com - Travaillez-vous avec des agences de voyages ou des réceptifs ?
Patrice Halimi : "Ni l'un, ni l'autre. A l'étranger, ce sont nos accompagnateurs qui gèrent, sauf exception rare. En France, nos ventes s'appuient sur notre réseau de CE démarchés par nos commerciaux, sur notre notoriété et via le site Internet pour les individuels.
Ce choix de travail est lié à notre développement. Actuellement, nous envoyons 5 200 jeunes par an en voyage. Notre offre se base sur des ambitions éducatives de qualité, qui passent par un recrutement minutieux de nos accompagnateurs.
En augmentant notre volume via les agences, il nous faudrait augmenter le nombre d'accompagnateurs, au risque de perdre en qualité, et ce n'est pas notre vision des choses. Nous restons des artisans du voyage."
TourMaG.com - Vous semblez relativement épargnés par la crise...
Patrice Halimi : "Il est vrai que nous sommes passés à travers, d'abord par chance et puis, sans vouloir paraître prétentieux, en période de crise, les clients ont tendance à rechercher des séjours de qualité.
Nous avons également fait des économies depuis que nous avons obtenu les agréments IATA et SNCF.
Notre gestion du personnel a aussi été revue. Ainsi, avec le même nombre de salariés permanents, nous parvenons à être plus productifs, du moins à absorber, par une bonne gestion interne, plus de clients sans personnel en plus.
Enfin, nous avons arrêté notre adhésion à l'ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), qui nous paraissait sympathique mais pas utile.
Elle est certes avantageuse pour des acteurs qui souhaitent obtenir la certification de l'AFNOR. Mais chez Zigotours, notre travail est déjà reconnu par nos partenaires et nous préférons investir les 3 000 euros que nous coutait l'adhésion annuelle dans des projets de tourisme solidaire ou dans la formation de notre personnel."
Patrice Halimi : "Nous travaillons déjà sur des demandes pour l'été 2013 ! Notamment de nouvelles destinations comme la Corée, le Burkina Faso et Hawaï.
Nous renforçons et améliorons également notre offre sur les destinations déjà au catalogue, notamment en Asie (Cambodge, Thaïlande), qui sont nos destinations phares, et au Mexique.
Nous commençons également à développer les combinés en Asie et en Europe. "
TourMaG.com - Travaillez-vous avec des agences de voyages ou des réceptifs ?
Patrice Halimi : "Ni l'un, ni l'autre. A l'étranger, ce sont nos accompagnateurs qui gèrent, sauf exception rare. En France, nos ventes s'appuient sur notre réseau de CE démarchés par nos commerciaux, sur notre notoriété et via le site Internet pour les individuels.
Ce choix de travail est lié à notre développement. Actuellement, nous envoyons 5 200 jeunes par an en voyage. Notre offre se base sur des ambitions éducatives de qualité, qui passent par un recrutement minutieux de nos accompagnateurs.
En augmentant notre volume via les agences, il nous faudrait augmenter le nombre d'accompagnateurs, au risque de perdre en qualité, et ce n'est pas notre vision des choses. Nous restons des artisans du voyage."
TourMaG.com - Vous semblez relativement épargnés par la crise...
Patrice Halimi : "Il est vrai que nous sommes passés à travers, d'abord par chance et puis, sans vouloir paraître prétentieux, en période de crise, les clients ont tendance à rechercher des séjours de qualité.
Nous avons également fait des économies depuis que nous avons obtenu les agréments IATA et SNCF.
Notre gestion du personnel a aussi été revue. Ainsi, avec le même nombre de salariés permanents, nous parvenons à être plus productifs, du moins à absorber, par une bonne gestion interne, plus de clients sans personnel en plus.
Enfin, nous avons arrêté notre adhésion à l'ATR (Agir pour un Tourisme Responsable), qui nous paraissait sympathique mais pas utile.
Elle est certes avantageuse pour des acteurs qui souhaitent obtenir la certification de l'AFNOR. Mais chez Zigotours, notre travail est déjà reconnu par nos partenaires et nous préférons investir les 3 000 euros que nous coutait l'adhésion annuelle dans des projets de tourisme solidaire ou dans la formation de notre personnel."
Elements clés
- Création en 1989
- CA 2011 : 8,5 millions d'euros
- Evolution du nombre de clients : 500 jeunes en 1989 ; 5 200 jeunes en 2011. Pour 2012, le nombre de participants est en hausse de 8%.
- Repartition par période : Sur les 5 200 jeunes : 800 partent en février, 900 à Pâques, 3 200 en été, 400 à Toussaint et quelques uns à Noël, notamment des jeunes des DOM TOM qui viennent en métropole pour découvrir le ski et Paris.
- Destinations en France, Europe (Espagne, Grèce, Bulgarie, Belgique), Asie (Bali, Inde, Japon, Cambodge, Thaïlande), Australie, Afrique (Afrique du Sud, Tanzanie-Zanzibar, Maroc) et Amérique (USA, Mexique, Pérou, Bolivie, Argentine).
- 13 salariés permanents
- Plus de 400 accompagnateurs seulement sur l'été 2012
- Panier moyen : 1 350 euros (de 1 000 euros pour 15 jours à 3 000 euros pour 3 semaines de vacances).
- CA 2011 : 8,5 millions d'euros
- Evolution du nombre de clients : 500 jeunes en 1989 ; 5 200 jeunes en 2011. Pour 2012, le nombre de participants est en hausse de 8%.
- Repartition par période : Sur les 5 200 jeunes : 800 partent en février, 900 à Pâques, 3 200 en été, 400 à Toussaint et quelques uns à Noël, notamment des jeunes des DOM TOM qui viennent en métropole pour découvrir le ski et Paris.
- Destinations en France, Europe (Espagne, Grèce, Bulgarie, Belgique), Asie (Bali, Inde, Japon, Cambodge, Thaïlande), Australie, Afrique (Afrique du Sud, Tanzanie-Zanzibar, Maroc) et Amérique (USA, Mexique, Pérou, Bolivie, Argentine).
- 13 salariés permanents
- Plus de 400 accompagnateurs seulement sur l'été 2012
- Panier moyen : 1 350 euros (de 1 000 euros pour 15 jours à 3 000 euros pour 3 semaines de vacances).
![Futuroscopie - Crise de la presse, crise du réel, fatigue informationnelle [ABO]](https://www.tourmag.com/photo/art/large_16_9/85025254-60665965.jpg?v=1734537945 "Futuroscopie - Crise de la presse, crise du réel, fatigue informationnelle [ABO]")
