Entre le paysage côtier et le mélange des genres, Saint Sébastien est une ville bourgeoise et populaire, balnéaire et festive, jeune et sportive - DR
On le jure, ni substances illicites, ni abus de cidre basque, n’ont altéré notre discernement mais - pardon si on exagère -, quelques images nous ont persuadé que Saint-Sébastien avait un air de Rio.
Tout cela est né d’une addition de petits riens, de sentiments fugaces.
Ils ont conforté l’idée que cette métaphore un peu folle traduisait plutôt bien le paysage côtier et le mélange des genres, celui d’une ville bourgeoise et populaire, balnéaire et festive, jeune et sportive.
Nous logions, mon camarade photographe et moi-même, dans un hôtel assez contemporain de Gros, le quartier résidentiel familial et « quadra » qui borde la plage de Zurriola.
Il ne faisait pas très chaud mais la moiteur était là. L’après-midi, des jeunes avaient squatté la plage, d’autres s’étaient adonné au surf.
Les mêmes étaient revenus le soir, en bandes, assis sur les murets en béton de la promenade balnéaire, discutant sans répit et buvant des bières.
Joyeux comme on l’est quand la camaraderie cimente les certitudes et que l’avenir est encore une chimère.
Tout cela est né d’une addition de petits riens, de sentiments fugaces.
Ils ont conforté l’idée que cette métaphore un peu folle traduisait plutôt bien le paysage côtier et le mélange des genres, celui d’une ville bourgeoise et populaire, balnéaire et festive, jeune et sportive.
Nous logions, mon camarade photographe et moi-même, dans un hôtel assez contemporain de Gros, le quartier résidentiel familial et « quadra » qui borde la plage de Zurriola.
Il ne faisait pas très chaud mais la moiteur était là. L’après-midi, des jeunes avaient squatté la plage, d’autres s’étaient adonné au surf.
Les mêmes étaient revenus le soir, en bandes, assis sur les murets en béton de la promenade balnéaire, discutant sans répit et buvant des bières.
Joyeux comme on l’est quand la camaraderie cimente les certitudes et que l’avenir est encore une chimère.
Baie sereine et tropicale
Le lendemain, depuis le port à l’air chargé d’humidité, la plage de la Concha disparaissait sous une brume poisseuse.
En face, l’îlot caillou de Santa Clara dressait sa végétation touffue et moite au milieu de la baie, encadrée des monts verdoyants Igeldo et Urgull, celui-là coiffé d’une statue du Christ à l’allure de Corcovado basque. On aurait dit deux mini pains de sucre plantés entre un arc de sable alangui.
Presque Copacabana. D’autres ados, torses luisants et insouciants, plongeaient à grand bruit dans la darse, sous l’œil de condisciples avertis.
Deux heures plus tard, un soleil rasant perçait la ouate et inondait de lumière douce le paseo de la Concha, investi de promeneurs nonchalants et de jeunes filles minces, indolentes comme des beautés sud-américaines.
Les baigneurs quittaient la plage, quelques barques et voiliers à l’ancre complétaient ce tableau serein et relâché, on allait dire tropical.
Au bout de la plage de Ondarreta, un saut dans l’antique funiculaire jusqu’au mont Igeldo confirmait l’impression : celle d’une baie sans accroc, protégée par des mornes luxuriants et bordée d’un arc d’immeubles importants, posés là comme une évidence face à la touffeur océane.
En face, l’îlot caillou de Santa Clara dressait sa végétation touffue et moite au milieu de la baie, encadrée des monts verdoyants Igeldo et Urgull, celui-là coiffé d’une statue du Christ à l’allure de Corcovado basque. On aurait dit deux mini pains de sucre plantés entre un arc de sable alangui.
Presque Copacabana. D’autres ados, torses luisants et insouciants, plongeaient à grand bruit dans la darse, sous l’œil de condisciples avertis.
Deux heures plus tard, un soleil rasant perçait la ouate et inondait de lumière douce le paseo de la Concha, investi de promeneurs nonchalants et de jeunes filles minces, indolentes comme des beautés sud-américaines.
Les baigneurs quittaient la plage, quelques barques et voiliers à l’ancre complétaient ce tableau serein et relâché, on allait dire tropical.
Au bout de la plage de Ondarreta, un saut dans l’antique funiculaire jusqu’au mont Igeldo confirmait l’impression : celle d’une baie sans accroc, protégée par des mornes luxuriants et bordée d’un arc d’immeubles importants, posés là comme une évidence face à la touffeur océane.
Bars à pintxos
Bien sûr, Saint-Sébastien n’est pas le Brésil et l’histoire de la ville se confond avec celle des bourgeois découvrant les bains de mer au 19ème s, plutôt qu’avec les navigateurs portugais tombant sur la baie de Guanaraba.
Grâce aux souverains européens (Napoléon III et l’impératrice Eugénie, la reine régente Marie-Christine), qui lancèrent la mode des villégiatures chics, la cité devint « tendance », comme on ne disait pas à l’époque.
L’aristocratie débarqua et les familles aisées de Madrid et de Catalogne prirent l’habitude de séjourner ici, impulsant un urbanisme fécond illustré par l’architecture Belle Epoque du quartier Romantique, ses rues commerçantes au cordeau et ses bâtisses cossues au style « français » (Hôtel Maria Cristina, théâtre Victoria Eugenia, Grand Casino…).
Les Français, d’ailleurs, se battirent un peu comme à Rio contre les Portugais, pour la suprématie de la ville.
Les Anglais, associés aux Lusitaniens en une coalition contre les troupes de Joseph Bonaparte qui occupaient la place, firent parler la poudre. Les combats et les bombardements de 1813 furent si violents que Saint-Sébastien en ressortit incendiée, vitrifiée.
Il faut se rendre dans le casco viejo, noyau historique de la cité, pour trouver trace des rares maisons originelles à façade de briques et colombages.
Il n’en reste plus que cinq dont une, émouvante de rusticité, au n°42, rue 31 de Agosto.
Grâce aux souverains européens (Napoléon III et l’impératrice Eugénie, la reine régente Marie-Christine), qui lancèrent la mode des villégiatures chics, la cité devint « tendance », comme on ne disait pas à l’époque.
L’aristocratie débarqua et les familles aisées de Madrid et de Catalogne prirent l’habitude de séjourner ici, impulsant un urbanisme fécond illustré par l’architecture Belle Epoque du quartier Romantique, ses rues commerçantes au cordeau et ses bâtisses cossues au style « français » (Hôtel Maria Cristina, théâtre Victoria Eugenia, Grand Casino…).
Les Français, d’ailleurs, se battirent un peu comme à Rio contre les Portugais, pour la suprématie de la ville.
Les Anglais, associés aux Lusitaniens en une coalition contre les troupes de Joseph Bonaparte qui occupaient la place, firent parler la poudre. Les combats et les bombardements de 1813 furent si violents que Saint-Sébastien en ressortit incendiée, vitrifiée.
Il faut se rendre dans le casco viejo, noyau historique de la cité, pour trouver trace des rares maisons originelles à façade de briques et colombages.
Il n’en reste plus que cinq dont une, émouvante de rusticité, au n°42, rue 31 de Agosto.
Fête et convivialité
Lorsqu’on se trouve les soirs de fin de semaine dans ce mouchoir de poche de kalea (rues) rectilignes et étroites, autour de la façade churrigueresque de l’église Santa Maria, comment ne pas penser encore à l’animation échevelée des cœurs de villes coloniaux du Brésil ?
L’esprit de fête et la convivialité s’affichent sans retenue, et surtout dans les bars à pintxos, surpeuplés, débordant dans les rues investies par le peuple bruyant.
Certains bars branchés sanctifient la cuisine locale, épicurienne, si riche. Ils font écho aux plus de cent clubs gastronomiques que compte la ville.
D’autres sont des adresses historiques où l’on joue des coudes dans un brouhaha amical, comme au « Paco Bueno », calle Mayor, un lieu sans artifice et égal à lui-même depuis plus de quarante ans.
On n’y sert pas de caipirinha comme à Rio, mais un « marianito con gotas », tout aussi redoutable, et l’on mange les doigts poisseux des gambas gabardina ou des pimientos farcis au crabe et brûlants.
Avant d'enchaîner le soir, tel un carioca frivole, une nuit caliente et parfois latino dans les discothèques de la Concha ou de la calle Larramendi…
L’esprit de fête et la convivialité s’affichent sans retenue, et surtout dans les bars à pintxos, surpeuplés, débordant dans les rues investies par le peuple bruyant.
Certains bars branchés sanctifient la cuisine locale, épicurienne, si riche. Ils font écho aux plus de cent clubs gastronomiques que compte la ville.
D’autres sont des adresses historiques où l’on joue des coudes dans un brouhaha amical, comme au « Paco Bueno », calle Mayor, un lieu sans artifice et égal à lui-même depuis plus de quarante ans.
On n’y sert pas de caipirinha comme à Rio, mais un « marianito con gotas », tout aussi redoutable, et l’on mange les doigts poisseux des gambas gabardina ou des pimientos farcis au crabe et brûlants.
Avant d'enchaîner le soir, tel un carioca frivole, une nuit caliente et parfois latino dans les discothèques de la Concha ou de la calle Larramendi…
Adresses utiles
Office de tourisme de Saint-Sébastien
00 34 943 481 166
- www.sansebastianturismo.com
- www.gipuzkoaturismo.net
00 34 943 481 166
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