TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo La Travel Tech  




La Voyageuse : la start-up pour qui l'émancipation des femmes passe par le voyage

La Voyageuse, une communauté réservée aux femmes qui voyagent seules


Rares sont les start-up créées par et pour les femmes. Christina Boixière est l'exception qui confirme la règle et entend emporter d'autres femmes dans son sillage. Nous vous présentons la start-up : La Voyageuse, ou comment mêler l'entrepreneuriat et le militantisme.


Rédigé par le Jeudi 24 Octobre 2019

"Nous mettons en relation les voyageuses solos avec des hébergeuses femmes de confiance qui les accueillent gratuitement," explique la créatrice de la plateforme. - DR
"Nous mettons en relation les voyageuses solos avec des hébergeuses femmes de confiance qui les accueillent gratuitement," explique la créatrice de la plateforme. - DR
Il existe différentes catégories d'entrepreneurs dans le monde, ceux qui cherchent LA bonne idée pour amasser le plus d'argent possible et ceux qui veulent tout simplement changer le monde.

Parfois les deux se rejoignent comme Mark Zuckerberg, dont la petite start-up est devenue un monstre tentaculaire que certains politiques souhaitent démembrer.

En tout cas, il est trop tôt pour savoir si La Voyageuse pourra emprunter le même chemin, mais la volonté est la même : rassembler les gens et surtout les femmes.

"Quand j'ai rencontré Christina à Taïwan, elle m'a dit une chose qui m'a marqué : moi, je veux changer le monde," se remémore Derek Boixière, le mari de Christina représentant la jeune femme lors des rencontres eTourisme de Pau. Lors de cet événement la start-up a reçu sous une standing ovation les Prix du jury et du public lors du "Etourisme Startup Contest".

Il ne faut pas voir dans cette affirmation des ambitions mal placées, mais plutôt une spécialité culturelle. A Taïwan les objectifs sont souvent fixés très hauts, pour tirer le maximum. Pour La Voyageuse, cette rude mission se matérialise par la volonté de permettre aux femmes de s'émanciper par le voyage.

"Il existe encore de nombreux problèmes sociaux et culturels comme en Inde ou en Chine. Là-bas partir en voyage seule est un acte révolutionnaire, ce n'est pas juste du courage, mais s'opposer à un système patriarcal," lâche Christina Boixière, la fondatrice de la jeune pousse.

Comment mener la lutte pour l'émancipation des femmes par le voyage ?

Entre les belles phrases et volonté, mener ce genre de combat sur le front de l'entrepreneuriat peut être délicat.

Et pourtant, sans même parler le Français, la jeune Taïwanaise s'installe du côté de Bordeaux et créer La Voyageuse, dont le concept réside dans la constitution d'une communauté exclusivement réservée aux femmes.

Concrètement ? "Nous mettons en relation les voyageuses solos avec des hébergeuses femmes de confiance qui les accueillent gratuitement," explique la créatrice de la plateforme.

Pour établir ce lien de confiance, la sélection et le suivi sont drastiques. Bien sûr aucun homme ne peut devenir hébergeur,"tout simplement car les agressions proviennent majoritairement et quasi exclusivement des hommes."

Pour assurer ce rôle de tiers de confiance, La Voyageuse a établi un système pointu de reconnaissance faciale qui vient vérifier les différents documents fournis par les voyageuses, et toutes les postulantes sont appelées, tout comme leurs familles.

"Cette étape correspond presque à un entretien de recrutement, mais en plus doux et agréable. Nous expliquons notre concept et voulons être sûrs que la relation se passera bien," fixe Christina Boixière.

La confiance s'installe aussi dans la durée et la Voyageuse n'a pas décidé de déléguer cette mission aux commentaires et notes, comme les autres sites internet.

Un système d'alerte a été mis en place, avec l'envoi d'un message directement réceptionné sur une boite mail spécifique et le problème devient la priorité du moment.

Un développement à l'international ?

La jeune entreprise doit maintenant éclore pour porter son message.

Lancée en France en avril 2019, la plateforme La Voyageuse a déjà rencontré une petite partie de son public. En seulement quelques mois, plus de 1 250 hébergeuses sont référencées en France, mais aussi à Haïti, Guatemala, en Grèce, Cameroun ou encore en Inde.

"Déjà plus de 400 voyageuses ont pu partir en voyage grâce à nous, dont une grande partie de l'étranger," confie la fondatrice de la jeune pousse. Et c'est justement grâce à ces dernières que La Voyageuse gagne de l'argent grâce à un abonnement de 119 euros.

Le prochain cap sera de vendre entre 500 et 1 000 abonnements, cette marche ouvrira alors les portes d'une levée de fonds. Contre un hébergement gratuit et chaleureux, les voyageuses rémunèrent la plateforme.

Pour devenir la plateforme de référence mondiale pour les voyageuses solos, les six personnes travaillant à temps plein, sans être toutes rémunérées, vont devoir démultiplier les hébergeuses et donc les destinations, pour rendre captives les utilisatrices.

Tout d'abord implanté sur le marché français pour surfer sur l'image de la femme française "libre et forte", l'objectif suivant sera de conquérir la clientèle anglophone et cela, dans les six prochains mois.

Pour cela "nous allons nous appuyer sur les Québécois, il y a là bas une traction très forte autour des projets communautaristes et ils adorent le nôtre. Avec le Québec, nous allons toucher le Canada et donc les médias anglophones" analyse la fondatrice de la start-up.

Si le couple est engagé corps et âme dans le développement de La Voyageuse, que représente économiquement ce marché ? D'après l’organisation mondiale du tourisme, le nombre de femmes qui voyagent en solitaire ne cesse d’augmenter et aurait même doublé pour passer de 59 millions à 138 millions entre 2014 et 2017.

Aujourd'hui pour illustrer, les voyages d'aventures, les gens pensent systématiquement à un homme avec son sac à dos. "Cette image est à remiser dans son disque dur, aujourd'hui il y a plus de voyageuses solos que de mecs," conclut Christina Boixière, la fondatrice de La Voyageuse.

Et même en 2019, les images sont parfois difficiles à décoller.

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
Voir tous les articles de Romain Pommier
  • picto Facebook
  • picto Linkedin
  • picto email

Lu 6869 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus





































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias