70 ans et plein d’avenir : Gîtes de France veut accélérer sa transformation

Portés, depuis le Covid, par une "croissance à deux chiffres qui ne ralentit pas", des réservations très en amont, et une durée moyenne de séjour qui augmente, les Gîtes de France® abordent avec optimisme leur soixante-et-dixième anniversaire.

"Les Français ont redécouvert notre marque et continuent de lui faire confiance", a souligné, mardi à Paris, Solange Escure, leur directrice nationale, à l'occasion d'une conférence de presse. Dans la foulée, elle n'a pas manqué de rappeler que si le succès de cette aventure ne s'est jamais démenti, il avait aussi été "immédiat".

C'est en 1951, en effet, que le sénateur Emile Aubert a eu l'idée de créer le tout premier gîte rural à La Javie, dans les Basses-Alpes (rebaptisées, depuis, Alpes de Haute Provence). C'était un homme de coeur et son idée était simple : offrir aux citadins la possibilité de découvrir les richesses de la campagne, tout en permettant aux agriculteurs de lutter contre l'exode rural, de renover leur bâti et d'augmenter leur revenus.

L'expérience a aussitôt donné naissance à un nouveau concept de tourisme social : des vacances à coûts modérées et accessibles à tous.

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Quatre ans plus tard, en 1955 donc, la Fédération Nationale Gîtes de France voyait le jour. C'est toujours un réseau associatif mais depuis, Gîtes de France® est aussi devenu une marque prestigieuse.

Présente en France métropolitaine, en Guadeloupe et à La Réunion, la Fédération regroupe aujourd'hui 42 000 propriétaires et 55 000 hébergements, en très grande majorité des gîtes, mais aussi des chambres d'hôtes, des gîtes de groupe, des campings. 84 % des hébergements proposés restent situés en territoire rural même si, depuis une dizaine d'années, sont également proposés par Gîtes de France® des hébergements urbains baptisés "City break".

Enfin, si le réseau enregistre des départs chaque année, il voit aussi arriver 7000 nouveaux hébergements.

Ces 55000 hébergements accueillent 5 millions de vacanciers par an, assurent 27,2 millions de nuitées et génèrent un volume d'affaires de 2,2 milliards d'euros (dont 850 millions vont directement dans le réseau, le reste bénéficiant aux commerces et artisans locaux). Leur activité induit aussi 31520 emplois directs et indirects dans les territoires.

Grâce à son maillage unique, Gîtes de France représente jusqu'à un tiers de l'offre d'hébergements touristiques marchands dans certains départements, en particulier dans les zones où ils constituent une alternative aux petits hôtels familiaux qui ont disparu.

Désormais solidement structuré (la Fédération nationale regroupe 92 structures départementales et emploie 600 "experts territoriaux"), ce réseau pionnier de l'accueil chez l'habitant continue de reposer sur "des valeurs fortes de partage, de qualité et d'authenticité, permettant aux vacanciers de vivre une expérience immersive au coeur des territoires".

"Gîtes de France® est une acteur clé du tourisme rural et reste une référence incontournable de l'hébergement chez l'habitant en France", a insisté mardi Solange Escure.

Cependant, au fil des ans, Gîtes de France® a évolué pour s'adapter aux nouvelles attentes des vacanciers en matière de confort et de services.

En effet, si le panier moyen apparaît encore relativement modeste (217 € pour les chambres d'hôtes; 733 € pour les gites ruraux), il n'en reste pas moins qu'une montée en gamme continue est engagée depuis de nombreuses années.

La Fédération nationale qui veille à "la promesse client" et donc à la qualité, a introduit en 1969 une classification par "épi" (l'équivalent des étoiles pour les hôtels) qu'elle n'a pas cessé de faire évoluer depuis.

Au départ, selon leur standing, les hébergements étaient classés "un", "deux", ou "trois épis". Puis ont été introduits des "quatre épis" et enfin, depuis dix ans, des "cinq épis".

"Ces derniers représentent désormais 5 % de nos offres", a précisé Solange Escure, indiquant que cette dernière classification, très exigeante, impliquait un bâti exceptionnel, une décoration soignée et des équipements de loisirs tels que piscine, jacuzzi et (ou) Spa.

"La majorité de nos hébergements sont désormais en 3 épis et plus", a encore précisé la directrice de la Fédération nationale des Gîtes de France. Si la part des hébergements 2 épis et moins a progressivement diminué, désormais, ce sont les quatre épis qui se développent le plus".

Au fil des ans, les Gîtes de France se sont employés à conforter leur engagement de longue date en faveur d'un tourisme éco-responsable.

Dès 1990 a été inauguré le premier gîte rural a adapté aux PMR. L'intention était louable mais pas forcément facile à mettre en œuvre car les hébergements labellisés Gîtes de France sont souvent aménagés dans des bâtiments anciens. De ce fait, 2 % seulement des hébergements sont aujourd'hui, accessibles aux PMR.

En 2005, a été introduite une qualification Eco-gîtes : depuis, 430 propriétaires de sont engagés à respecter un cahier des charges exigeant (performance environnementales et énergétiques, recours à des matériaux bio-sourcés, confort bioclimatique de l'hébergement, etc.).

Par ailleurs, depuis plus de trente ans, Gîtes de France s'est associé au WWF pour l'agrément de gîtes et chambres d'hôtes "Panda" leurs propriétaires s'engagent à avoir une attitude écoresponsable et à faire apprécier les richesses de la flore et de la faune environnantes, à mettre à la disposition de ses vacanciers de la documentation et des équipements d'observation de la nature. Là aussi, le succès est modeste seulement plus de 200 hébergements portent cette qualification.

Par ailleurs, Gîtes de France a mis en place une démarche baptisée "Ecogestes", adoptée par 1172 hébergements. En 2022, cette démarche "Ecogestes" est devenue obligatoire. Les écogestes sont désormais intégrés à la grille de critères définis pour recevoir l'agrément Gîtes de France.

En 2023, Gîtes de France a mis en place une thématique "biodiversité" permettent d'identifier les hébergements (650 l'ont adoptée) contribuant au maintien de cette biodiversité.

Malgré ces engagements fortement affirmés, le bilan semble malgré tout encore modeste. Solange Escure n'a d'ailleurs pas caché que l'objectif est de développer davantage l'offre éco-responsable, renforcer les agréments Ecotourisme et accompagner les propriétaires vers des pratiques encore plus écoresponsables...

Même si Gîtes de France® peut se targuer d'avoir été élue "marque préférée des Français" en 2024 et de recevoir 97 % d'avis clients positifs, d'autres gros chantiers ont été identifiés pour assurer l'avenir à l'horizon 2030, et notamment attirer une clientèle plus jeune.

Il s'agit notamment de poursuivre la montée en gamme et d'accélérer la digitalisation avec l'arrivée d'une application Gîtes de France® et aussi d'un site internet plus performant (actuellement, il génère déjà 43 % des réservations)...

Sans attendre, Gîtes de France® a prévu de fêter avec éclat ses 70 ans en proposant de nombreux rendez-vous tout au long de cette année 2025.

Avec, pour commencer, un livre des 70 ans ( 156 pages), ainsi qu'une exposition itinérante de photos. L'un comme l'autre mettront en lumière des trésors, parfois méconnus, du terroir français et des hébergements Gîtes de France. L'exposition fera escale dans 16 villes de France.

Par ailleurs, une série de quatre podcasts baptisés "A mille lieux", diffusée sur les grandes plateformes d'écoute, fera découvrir des régions et des propriétaires de gîtes.

De nombreuses animations sont également prévues et notamment un pique-nique géant, le 18 mai, dans toute la France, pour permettre aux propriétaires de se réunir pour un moment convivial.

Au programme de cette année anniversaire est également inscrit une nouvelle campagne de marque déclinée autour du slogan "Oui !" et une animation avec Le Guide Ultime, sans oublier une chasse aux trésors dans des hébergements insolites du réseau.