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Les Gîtes de France renouent avec la croissance 🔑

Près de 55 000 hébergements en 2024


Alors qu'ils s'apprêtent à souffler leurs 70 bougies, les Gîtes de France renouent avec la croissance. Depuis 2021, le parc d'hébergements, en baisse depuis une dizaine d'années, a augmenté de 10%, pour revenir fin 2023 à son niveau d’avant crise. Une croissance portée principalement par l'ouverture de gîtes ruraux, prisés des vacanciers à la recherche d’autonomie, de calme et de nature. En parallèle, le réseau a su opérer une montée en gamme et continue d'accompagner de bout en bout ses adhérents, en y apportant son expertise écoresponsable. Alors que la fédération vient de dévoiler ses "Coups de cœur 2024", TourMaG a pu visiter l'un deux, la Bastide des Culs-Rousset, sur les hauteurs de Marseille.


Rédigé par le Mercredi 26 Juin 2024

La Bastide des Culs-Rousset, à Marseille, a été élue "Coup de cœur 2024" des Gîtes de France, dans la catégorie Chambre d'hôtes - Photo Gîtes de France
La Bastide des Culs-Rousset, à Marseille, a été élue "Coup de cœur 2024" des Gîtes de France, dans la catégorie Chambre d'hôtes - Photo Gîtes de France
Elle est un bel exemple du dynamisme du réseau. La Bastide des Culs-Rousset, à Marseille, qui a ouvert ses portes en novembre dernier, vient d'être élue "Coup de cœur 2024" des Gîtes de France, dans la catégorie Chambre d'hôtes.

Pour sa propriétaire, Isabelle Féraud, il s'agit là d'un beau coup de projecteur, puisque son établissement est mis à l'honneur à la fois sur le site web de la fédération avec un pictogramme dédié, mais aussi sur les réseaux sociaux.

Le prix Coup de Cœur récompense chaque année trois nouveaux établissements, qui ont ouvert dans les 18 derniers mois, et constitue un véritable coup de pouce pour les propriétaires, dans la continuité de l'accompagnement que peut proposer Gîtes de France à ses adhérents.

"Dès le projet d'acquisition, nous pouvons conseiller les porteurs de projets dans leurs futurs travaux, comme cela a été le cas pour Isabelle Féraud", nous explique Vanessa Manand, la directrice des Gîtes de France des Bouches-du-Rhône. "Le plus important, c'est de comprendre leur projet et leurs problématiques afin de les conseiller au mieux", ajoute-t-elle.

Rien que dans le département, l'association a accompagné l'an dernier 280 porteurs de projets et réalisé 32 visites de projets avant travaux ; en 2024, ce sont déjà 168 porteurs de projets qui sont accompagnés, un chiffre en hausse de 17%.


Gîtes de France, une mission d’intérêt général

Cet accompagnement constitue l'une des forces du réseau, mais il y en a d'autres, comme les labels maison : Écogestes, Gîtes panda (en partenariat avec WWF), Écogîtes (pour le bâti) et depuis 2023, le label Biodiversité. "Ce dernier permet de distinguer les hébergements qui mettent en place des actions afin de sauvegarder la biodiversité des éléments : microorganismes, végétaux et animaux.

L'hébergeur doit entre autres critères avoir une bonne connaissance du milieu environnant, valoriser les espèces locales contre les espèces invasives et laisser à disposition des clients des équipements pour observer cette nature
", énumère Vanessa Manant.

Avec le développement durable, la défense du tourisme rural constitue le cheval de bataille des Gîtes de France, qui compte d'ailleurs 84% de son parc en milieu rural et contribue à hauteur de près de 700 millions d’euros par an d’investissement en territoire rural.

Si certaines communes déplorent le développement intempestif des locations saisonnières au détriment des logements disponibles pour les locaux, la fédération, de son côté, assure un contrôle des annonces comme des 38 500 propriétaires de son réseau et contribue au maintien du tissu économique.

"En 2023, l’activité des structures Gîtes de France a généré près de 32 000 emplois en équivalent temps plein (ETP) d’impact social", annonce la Fédération, dont 52% par le biais d’emplois directs, générés par l’activité des propriétaires et salariés ; 21% par le biais d’emplois indirects, générés par la consommation des touristes et 27% par les emplois induits par les fournisseurs, les investissements et les consommations des employés. Notons que la fédération emploie elle-même 600 salariés au sein de ses 92 associations départementales.

"Plus qu’être un acteur du tourisme, ce qui anime notre réseau, c’est notre mission d’intérêt général, a ainsi résumé la présidente nationale de Gîtes de France, Sylvie Pellegrin.

Partout en France, nos propriétaires investissent dans la création, la rénovation et l’entretien du patrimoine bâti et permettent de faire connaître les cultures et les richesses de leur territoire aux vacanciers qu’ils accueillent".

2,2 milliards d’euros de retombées économiques

Pour se démarquer face aux autres plateformes de locations saisonnières, Gîtes de France communique donc à la fois sur ses atouts et sur les retombées (économiques, patrimoniales, fiscales et sociales) que sa marque génère.

Une étude récente sur sa contribution à l’équilibre socio-économique des territoires et des populations françaises, menée par MKG, dévoile ainsi qu'en 2023, les structures Gîtes de France ont enregistré 26,4 millions de nuitées, dont 84% en gîtes ruraux, 8% en chambres d’hôtes et 8% en gîtes de groupe.

Mais surtout les retombées économiques directes des Gîtes de France en 2023 s’élèvent à 826,1 millions d’euros (contre 645,9 millions d’euros en 2014, +28%), dont 650,7 millions d’euros pour les gîtes ruraux (79% du chiffre d’affaires), tandis que les retombées économiques globales directes et indirectes avoisinent les 2,2 milliards d’euros, en croissance par rapport à 2014, où elles s'élevaient à 2 milliards d’euros.

Autre chiffre à retenir : en 2023, le montant global des impôts et cotisations versés à l’Etat et aux collectivités locales a dépassé les 530 millions d’euros pour l’ensemble du réseau Gîtes de France, dont plus de 160 M€ en prélèvements directs hors TVA.

L’impact fiscal global (direct et indirect) s’approche ainsi aujourd’hui des 10 000€ par an et par structure, dont 1 200€ par an et par structure sous la forme d’impôts directs versés aux collectivités locales.

2025, le 70e anniversaire des Gîtes de France

Malgré ce dynamisme et des paniers moyens en progression, le parc d'hébergements des Gîtes de France connaît un déclin depuis 2015, qui s’est accentué avec la crise sanitaire de 2020.

Il reprend progressivement du poil de la bête, avec une hausse sur les deux dernières années de +10,7% (passant de 46 686 structures en 2021 à 54 990 structures en 2023).

Néanmoins, pour l'heure, le nombre de structures reste inférieur de 2,4% à celui de 2013.

Mais, chose positive, le parc d’hébergements poursuit sa montée en gamme, avec deux tiers des établissements classés en 3 épis et plus (58% en 3 épis ; 12% en 4-5 épis). Une progression liée en partie à la diminution très sensible du nombre de maisons d’hôtes (-55%) et des gîtes de groupe (-27%) entre 2013 et 2023.

En effet, ces dernières années, ce sont les gîtes ruraux qui ont tiré la croissance du réseau, "un format d’hébergements très prisé des vacanciers à la recherche d’autonomie, de calme et de nature, en phase avec les tendances post-Covid", précise Gîtes de France dans une communication.

Alors, pour tenir le cap, la fédération s'adapte aux nouvelles attentes et pratiques de ses clients : plus d'autonomie, davantage flexibilité sur les dates - avec des séjours de plus en plus courts ou fragmentés -, hausse des ventes de dernière minute en fonction de la météo ou des promotions, ou encore hyperpersonnalisation des séjours.

Alors qu'ils fêteront leurs 70 années d'existence en 2025, les Gîtes de France n'ont pas fini d'évoluer...

Zoom sur la Bastide des Culs-Rousset

La bastide s'étend sur 8 000 m2 et dispose de 4 chambres et une piscine à débordement qui offre une vue sur le canal de Marseille et les collines environnantes - Photo AB
La bastide s'étend sur 8 000 m2 et dispose de 4 chambres et une piscine à débordement qui offre une vue sur le canal de Marseille et les collines environnantes - Photo AB
Il aura fallu cinq années à Isabelle Féraud et ses proches pour toucher enfin du doigt le projet de rénovation et d'ouverture d'une bastide provençale du XIXe siècle dans les collines de Marseille.

"J'avais envie de faire découvrir Marseille autrement que par sa façade maritime et son hôtellerie-restauration située autour du Vieux Port", explique la propriétaire, qui a troqué sa casquette d'institutrice pour celle de gérante de chambre d'hôtes.

Quand l'opportunité de racheter la bastide de ses voisins s'est présentée, elle et son mari n'ont pas hésité une seconde. Sur le terrain de 8 000m2 s'étendait déjà une grande partie du bâtiment qui héberge aujourd'hui les 4 chambres du domaine, ainsi que la cuisine semi-professionnelle, ouverte sur la salle à manger et le salon.

Une extension a été rajoutée, ainsi qu'une piscine à débordement qui offre une vue sur le canal de Marseille et les collines environnantes.

Au-dessus et en contrebas de la bastide, des potagers, un poulailler et une végétation typiquement provençale (jujubiers, figuiers, ifs, néfliers, pistachiers lentisque, grenadiers, arbres de Judée) ont été conservés.

D'ici quelques semaines, une cinquième chambre, une seconde piscine, un étang, et une salle de séminaires pouvant accueillir des événements jusqu'à 70 personnes ouvriront leurs portes. Au total, la bastide pourra bientôt accueillir environ 12 à 13 personnes à dormir simultanément (à noter que la Bastide est dotée d'une chambre accessible aux PMR).

Côté restauration, Isabelle Féraut s'appuient sur le savoir-faire de son fils Florian et de sa belle-fille Marie Alves, tous deux chefs et traiteurs, qui ont fondé la société MF Chefs à domicile.

Quant au nom de l'établissement, difficile de l'oublier. "Culs-rousset, ce n'est pas pour le côté olé olé de l'établissement, s'amuse Isabelle Féraut. C'est une référence à un oiseau, un passereau, appelé cul-rousset par les Provençaux, mais plus communément connu sous le nom de rouge queue. Rousset, c'est aussi mon nom de jeune fille et le nom du chemin sur lequel se trouve la bastide", souligne la propriétaire.

C'est aussi un beau clin d'œil aux premières amours d'Isabelle Féraut, qui a étudié la biologie et qui adhère à la charte de la LPO pour la protection des oiseaux.



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