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Aérien : une goutte de bénéfices en 2010 dans un océan de pertes abyssales

lire la chronique de Jean-Louis BAROUX


Les bons résultats généraux du transport aérien attendus pour l’année 2010 sont un peu l'arbre qui cache la forêt de pertes du secteur car, fondamentalement, cette activité est en crise permanente.


Rédigé par Jean-Louis BAROUX le Mardi 15 Février 2011

Aérien : une goutte de bénéfices en 2010 dans un océan de pertes abyssales
En effet on attend un profit cumulé de l’ordre de 11 milliards de dollars qui doit être comparé à un chiffre d’affaires de 500 milliards de dollars, soit 2% alors que tous les experts estiment à un minimum de 8% le profit qui devrait être normalement dégagé.

Et encore, ce résultat n’est pas partagé harmonieusement.

Les transporteurs asiatiques et du Golfe tirent l’essentiel des profits, les autres se partageant entre un fragile équilibre voire des pertes conséquentes.

Pourquoi cette situation qui dure depuis des décennies ?

Rappelons que ce secteur d’activité a tout de même perdu de l’ordre de 40 milliards de dollars au cours des 5 années précédentes.

Les low cost, les vrais développeurs de marché

En fait le transport aérien, je parle essentiellement des compagnies occidentales, marche sur la tête depuis 30 ans.

Depuis le jour où, voyant arriver les premiers transporteurs « low costs », les compagnies traditionnelles ont décidé de les tuer au lieu de les encourager, car ces derniers sont les vrais développeurs de marché.

Ils amènent au transport aérien des couches de population que les transporteurs traditionnels sont incapables d’aller chercher et une fois entrés de ce secteur d’activité, ces nouveaux clients peuvent aussi bien utiliser les services des compagnies traditionnelles que ceux des transporteurs « low cost ».

Pour n’avoir pas voulu rester dans leur tranche de marché, les grandes compagnies ont alors entamé des pratiques plus que douteuses dont nous avons maintes fois dénoncé les excès.

L’utilisation abusive du « yield management »

L’utilisation abusive du « yield management » a déconnecté le produit de sa valeur et appris aux clients que le produit aérien qu’ils achètent n’a plus de valeur puisque celle-ci évolue au gré de critères incompréhensibles, même pour les professionnels.

Tout cela afin d’afficher un tarif très bas, pensant ainsi capter la clientèle du voisin en prenant le client pour un gogo car non seulement les sièges alloués à ces tarifs prédateurs sont en nombre infinitésimal, mais en plus ces tarifs varient d’heure en heure si ce n’est de minute en minute.

A quoi servent les 47 tarifs publiés d’un vol transatlantique ? 10 ne seraient-ils pas suffisants ?

Alors puisque les transporteurs traditionnels étaient attaqués par des compagnies mieux organisées et plus performantes, ils ont cherché à faire des économies, non pas dans leur management interne trop lourd, trop lent et trop coûteux, mais auprès des prestataires extérieurs accusés de causer la perte économique des transporteurs.

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