Air France Hop : l'inquiétude des syndicats quant au devenir de la marque

D’après un document interne que s’est procuré Libération, Air France aurait perdu, en 2018, près de 442 millions d’euros sur ses activités court et moyen-courrier, soit 201 millions de plus qu’en 2018.

465 postes devraient ainsi être supprimés dans les bases régionales de la compagnie nationale, en Corse, à Marseille ou à Nice.

Et si cette annonce concernerait dans un premier temps les salariés d’Air France, ceux de Hop!, récemment rattachés à la compagnie mère par Benjamin Smith, se demandent logiquement maintenant à quelle sauce ils vont être mangés, alors que leur compagnie a accusé une perte opérationnelle de 185 millions d’euros l’an dernier.

Afin de reprendre la situation en main, la direction d’Air France-KLM prévoirait de réduire de 10 à 15% les rotations entre les villes régionales, et des suppressions de lignes seraient à l'étude.

Pour les syndicats de pilotes, d’hôtesses et stewards ou encore de personnels au sol, les questions sans réponses sont nombreuses : dans quel mesure le plan de départs volontaires qui devrait être annoncé le 13 mai prochain concernera les salariés de Hop! ?

Les commandes d’avions en cours (7 Embraer 190) iront-elles à leurs termes ?

Quel sera le prochain programme de vols de la compagnie ?

« Il serait envisagé d’accélérer la réduction de la flotte Hop! afin de s’adapter au projet de programme hiver 2019/2020 (réduction du nombre de rotations et suppression de certaines lignes transversales).

En urgence, la direction de Hop! aurait déjà interrompu le recrutement de PN », affirme le syndicat indépendant Collectif Hop!.

Deux informations qui ne nous ont pas été confirmées par la direction de la filiale domestique du groupe Air France-KLM

"Nous sommes très inquiets quant à ces attaques contre les escales et le personnel au sol", nous indique une source syndicale. "Nous nous attendons à des conséquences sur les activités de Hop dans un futur proche".

Trois ans après sa création, Hop fait face à des problèmes d’exploitations liés à la fusion des anciennes Brit’Air, Régional et Airliniair et perd des parts de marché face au TGV et aux low-cost. En fin d’année 2018, une restructuration avait été annoncée, prévoyant une centaine de suppression de postes.

La compagnie avait ensuite, par décision de Benjamin Smith, changé de nom. Elle verra, d’ici la fin de l’année 2019, sa marque commerciale disparaître. Puis, ses vols passeront sous code Air France, la transformant, aux yeux de ses syndicats, en « compagnie de service voir en simple sous-traitant » de la compagnie nationale.