Au fil des années, les passagers d'Air France ont vu avec une grande régularité le niveau de leur produit baisser - Photo LEROUX, Christophe (Air France)
Sauf revirement de dernière minute, Air France a finalement décidé de ne pas souscrire à l’augmentation de capital d’Alitalia et par conséquent de voir sa participation diminuer de moitié dans le capital de la compagnie italienne.
Oh, bien sûr, elle restera l’un des tout principaux actionnaires, mais son influence sera, à l’évidence, bien amoindrie.
Et c’est peut-être ce que cherche la direction de la compagnie française.
Pour autant que je sache les débats ont été soutenus entre les partisans de la poursuite de l’aventure italienne et ceux du repli.
Ces derniers ont gagné. D’ailleurs pouvait-il en être autrement ?
Le suivi de l’augmentation de capital, pourtant votée par les administrateurs de la compagnie au premier rang desquels les représentants d’Air France, aurait obéré significativement les capacités financières et en particulier la trésorerie de cette dernière.
Or pour le moment la gestion de cette ressource réclame une attention toute particulière.
Il faut en effet gérer une dette considérable et financer à la fois le Plan de Départs Volontaires qui vient encore d’absorber 200 millions d’€ et la refonte du produit à bord qui nécessitera encore 500 millions d’€ supplémentaires.
Autrement dit ce n’est plus le moment de faire des investissements en dehors du périmètre de sécurité, je veux dire Air France et ses filiales et KLM.
Oh, bien sûr, elle restera l’un des tout principaux actionnaires, mais son influence sera, à l’évidence, bien amoindrie.
Et c’est peut-être ce que cherche la direction de la compagnie française.
Pour autant que je sache les débats ont été soutenus entre les partisans de la poursuite de l’aventure italienne et ceux du repli.
Ces derniers ont gagné. D’ailleurs pouvait-il en être autrement ?
Le suivi de l’augmentation de capital, pourtant votée par les administrateurs de la compagnie au premier rang desquels les représentants d’Air France, aurait obéré significativement les capacités financières et en particulier la trésorerie de cette dernière.
Or pour le moment la gestion de cette ressource réclame une attention toute particulière.
Il faut en effet gérer une dette considérable et financer à la fois le Plan de Départs Volontaires qui vient encore d’absorber 200 millions d’€ et la refonte du produit à bord qui nécessitera encore 500 millions d’€ supplémentaires.
Autrement dit ce n’est plus le moment de faire des investissements en dehors du périmètre de sécurité, je veux dire Air France et ses filiales et KLM.
Les passagers ont vu le niveau des produits baisser
Voilà un retournement complet par rapport à la politique suivie depuis plus de 10 ans.
Rappelons s’il en était besoin qu’il s’agissait de créer alors un transporteur global, agissant sur la planète entière et couvrant tous les secteurs du marché.
Les interventions de Jean Cyril Spinetta sur ce sujet ont été trop nombreuses pour que l’on puisse les oublier.
Eh bien, la stratégie actuelle consacre l’échec de cette ambition. Il faut dire qu’elle avait été financée finalement par les passagers qui, au fil des années, ont vu avec une grande régularité le niveau de leur produit baisser.
Ils en ont tiré la conclusion toute naturelle qu’ils n’étaient plus prêts à payer un prix susceptible de couvrir les charges et les ambitions de la compagnie.
Le changement de cap est spectaculaire. Il est inéluctable.
Reste que pour modifier la direction d’une maison aussi importante que la groupe Air France/KLM, cela demande une formidable énergie, du temps et la paix sociale qu’il faut bien acheter à coup de centaines de millions d’€.
Le fait de ne pas suivre l’augmentation de capital d’Alitalia aura certainement des conséquences sur la stratégie de la compagnie italienne qui devra bien chercher une solution alternative, sauf à se replier sur elle-même, et devenir une importante compagnie régionale, ce qui serait peut-être la solution de sagesse.
En attendant, pour Air France, ce n’est pas le moment de plomber des comptes qui n’ont pas besoin de pertes supplémentaires.
Rappelons s’il en était besoin qu’il s’agissait de créer alors un transporteur global, agissant sur la planète entière et couvrant tous les secteurs du marché.
Les interventions de Jean Cyril Spinetta sur ce sujet ont été trop nombreuses pour que l’on puisse les oublier.
Eh bien, la stratégie actuelle consacre l’échec de cette ambition. Il faut dire qu’elle avait été financée finalement par les passagers qui, au fil des années, ont vu avec une grande régularité le niveau de leur produit baisser.
Ils en ont tiré la conclusion toute naturelle qu’ils n’étaient plus prêts à payer un prix susceptible de couvrir les charges et les ambitions de la compagnie.
Le changement de cap est spectaculaire. Il est inéluctable.
Reste que pour modifier la direction d’une maison aussi importante que la groupe Air France/KLM, cela demande une formidable énergie, du temps et la paix sociale qu’il faut bien acheter à coup de centaines de millions d’€.
Le fait de ne pas suivre l’augmentation de capital d’Alitalia aura certainement des conséquences sur la stratégie de la compagnie italienne qui devra bien chercher une solution alternative, sauf à se replier sur elle-même, et devenir une importante compagnie régionale, ce qui serait peut-être la solution de sagesse.
En attendant, pour Air France, ce n’est pas le moment de plomber des comptes qui n’ont pas besoin de pertes supplémentaires.
Une paix sociale achetée à prix fort
Petit à petit, on revient aux fondamentaux.
Un bon produit, adapté au marché, susceptible d’être vendu à un prix suffisant pour équilibrer les charges de la compagnie et de lui assurer son nécessaire autofinancement.
Cette stratégie vient à point au moment où le transport aérien se porte finalement très bien.
Sa croissance est soutenue, y compris dans les marchés matures et, de surcroît, Air France/KLM est présente dans tous les grands marchés en croissance. Il ne reste plus qu’à espérer que la paix sociale achetée à prix fort, soit solide et pour longtemps.
Autre circonstance favorable, les grands concurrents européens Lufthansa et le groupe IAG sont eux-mêmes en proie à des difficultés sérieuses.
Ils n’ont ni l’un, ni l’autre le désir de profiter des difficultés du transporteur français pour mettre la main sur ce qu’il pourrait laisser de côté.
Il est parfois utile de regarder en arrière et de revenir sur ses pas si on a fait fausse route.
Cela est douloureux, mais cela vaut certainement mieux que de s’enfoncer dans un chemin qui ne peut déboucher que sur des embûches...
Un bon produit, adapté au marché, susceptible d’être vendu à un prix suffisant pour équilibrer les charges de la compagnie et de lui assurer son nécessaire autofinancement.
Cette stratégie vient à point au moment où le transport aérien se porte finalement très bien.
Sa croissance est soutenue, y compris dans les marchés matures et, de surcroît, Air France/KLM est présente dans tous les grands marchés en croissance. Il ne reste plus qu’à espérer que la paix sociale achetée à prix fort, soit solide et pour longtemps.
Autre circonstance favorable, les grands concurrents européens Lufthansa et le groupe IAG sont eux-mêmes en proie à des difficultés sérieuses.
Ils n’ont ni l’un, ni l’autre le désir de profiter des difficultés du transporteur français pour mettre la main sur ce qu’il pourrait laisser de côté.
Il est parfois utile de regarder en arrière et de revenir sur ses pas si on a fait fausse route.
Cela est douloureux, mais cela vaut certainement mieux que de s’enfoncer dans un chemin qui ne peut déboucher que sur des embûches...
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com