C’est Air France qui connait le mieux Alitalia et qui aurait le plus d’intérêt à la sauver, ne serait-ce que pour ne pas devoir passer sa participation par pertes et profits, ce qui ferait tout de même mauvais effet... /photo dr
Au moment où j’écris ces lignes, le sort d’Alitalia est provisoirement réglé par l’entrée de la Poste Italienne dans le capital de la compagnie.
Pour autant, aucune solution de long terme ne s’est actuellement dégagée.
Un Conseil d’Administration crucial a lieu ce lundi 14 octobre 2013. Ce qui est certain est l’extrême fragilité de la compagnie.
Certes, les robinets de carburant ne sont pas encore coupés, mais il faudra bien trouver une sortie, de ce qui n’est encore qu’un pansement provisoire fusse-t-il de 500 millions d’€ !
La compagnie transalpine est toujours à la recherche de son « chevalier blanc ».
Ce n’est pas faute pour les dirigeants d’avoir cherché des investisseurs.
Mais qui voudra encore mettre de l’argent dans une société incapable depuis sa création de faire d’autres résultats que l’accumulation des pertes ?
Les actionnaires historiques, consortiums italiens à 75%, ont maintenant le droit de se retirer et leur seul but est d’arrêter l’hémorragie, même si cela doit conduire à la liquidation du transporteur.
Pour autant, aucune solution de long terme ne s’est actuellement dégagée.
Un Conseil d’Administration crucial a lieu ce lundi 14 octobre 2013. Ce qui est certain est l’extrême fragilité de la compagnie.
Certes, les robinets de carburant ne sont pas encore coupés, mais il faudra bien trouver une sortie, de ce qui n’est encore qu’un pansement provisoire fusse-t-il de 500 millions d’€ !
La compagnie transalpine est toujours à la recherche de son « chevalier blanc ».
Ce n’est pas faute pour les dirigeants d’avoir cherché des investisseurs.
Mais qui voudra encore mettre de l’argent dans une société incapable depuis sa création de faire d’autres résultats que l’accumulation des pertes ?
Les actionnaires historiques, consortiums italiens à 75%, ont maintenant le droit de se retirer et leur seul but est d’arrêter l’hémorragie, même si cela doit conduire à la liquidation du transporteur.
C’est Air France qui connait le mieux Alitalia...
Plusieurs repreneurs potentiels ont été approchés.
Ethiad a fait un tour de piste, ce qui avait du sens compte tenu de la stratégie de la compagnie qui consiste à prendre des parts minoritaires dans nombre de transporteurs afin de peser rapidement aussi lourd que son concurrent Emirates.
Elle s’est finalement retirée.
Aéroflot, elle-même, qui l’eut dit, s’est aussi intéressée à l’affaire, mais elle n’avait sans doute pas les reins assez solides pour jouer la partie. Même les sociétés ferroviaires italiennes se sont mises de la partie, sans succès pour le moment.
Reste Air France. Certes le transporteur français est encore le mieux placé. Il est le principal actionnaire depuis l’origine avec 25% du capital acquis à l’époque pour 323 millions d’€.
Il a fait entrer Alitalia dans l’alliance Skyteam, a signé un énorme accord de « code-share » avec la compagnie italienne et il dispose de 3 sièges au Conseil d’Administration plus de postes d’observateurs permanents.
Autrement dit c’est Air France qui connait le mieux Alitalia et qui aurait le plus d’intérêt à la sauver, ne serait-ce que pour ne pas devoir passer sa participation par pertes et profits, ce qui ferait tout de même mauvais effet.
Seulement Air France a-t-elle les moyens d’investir au bas mot 500 millions d’€ au moment où elle se débat avec son plan de redressement qui l’amène à réduire à la fois sa voilure et le volume de personnel ?
Ethiad a fait un tour de piste, ce qui avait du sens compte tenu de la stratégie de la compagnie qui consiste à prendre des parts minoritaires dans nombre de transporteurs afin de peser rapidement aussi lourd que son concurrent Emirates.
Elle s’est finalement retirée.
Aéroflot, elle-même, qui l’eut dit, s’est aussi intéressée à l’affaire, mais elle n’avait sans doute pas les reins assez solides pour jouer la partie. Même les sociétés ferroviaires italiennes se sont mises de la partie, sans succès pour le moment.
Reste Air France. Certes le transporteur français est encore le mieux placé. Il est le principal actionnaire depuis l’origine avec 25% du capital acquis à l’époque pour 323 millions d’€.
Il a fait entrer Alitalia dans l’alliance Skyteam, a signé un énorme accord de « code-share » avec la compagnie italienne et il dispose de 3 sièges au Conseil d’Administration plus de postes d’observateurs permanents.
Autrement dit c’est Air France qui connait le mieux Alitalia et qui aurait le plus d’intérêt à la sauver, ne serait-ce que pour ne pas devoir passer sa participation par pertes et profits, ce qui ferait tout de même mauvais effet.
Seulement Air France a-t-elle les moyens d’investir au bas mot 500 millions d’€ au moment où elle se débat avec son plan de redressement qui l’amène à réduire à la fois sa voilure et le volume de personnel ?
L’appartenance à une Alliance ne protège pas les transporteurs
Le Conseil d’Administration du 14 octobre doit répondre à ces questions et apporter une réponse finale à la valse-hésitation de notre compagnie nationale vis-à-vis d’Alitalia.
Et si la réponse est négative, il est bien à craindre que le futur de la compagnie italienne soit très incertain.
Alors les bons analystes en tireront la conclusion que les compagnies de taille moyenne, mais tout de même 142 appareils, 12,000 salariés et 24 millions de passagers, n’ont aucune chance de survivre dans un monde où seule la consolidation parait assurer la pérennité.
J’avoue ne pas être du tout d’accord avec cette analyse.
Je note d’abord que l’appartenance à une Alliance ne protège pas du tout les transporteurs dont certains sont morts, Spanair, par exemple, sans que leurs partenaires ne lèvent un petit doigt.
Je ne vois d’ailleurs pas où se situe le solde positif entre les synergies dont on nous rebat les oreilles et les charges supplémentaires qu’il faut bien assumer pour faire partie des alliances, modification des systèmes, réunions en tout genre etc…
Et si la réponse est négative, il est bien à craindre que le futur de la compagnie italienne soit très incertain.
Alors les bons analystes en tireront la conclusion que les compagnies de taille moyenne, mais tout de même 142 appareils, 12,000 salariés et 24 millions de passagers, n’ont aucune chance de survivre dans un monde où seule la consolidation parait assurer la pérennité.
J’avoue ne pas être du tout d’accord avec cette analyse.
Je note d’abord que l’appartenance à une Alliance ne protège pas du tout les transporteurs dont certains sont morts, Spanair, par exemple, sans que leurs partenaires ne lèvent un petit doigt.
Je ne vois d’ailleurs pas où se situe le solde positif entre les synergies dont on nous rebat les oreilles et les charges supplémentaires qu’il faut bien assumer pour faire partie des alliances, modification des systèmes, réunions en tout genre etc…
Je note également que de très grandes compagnies ne sont pas à l’abri des dépôts de bilan comme l’a très bien montré la situation aux Etats Unis au cours de ces dernières années.
Enfin, je constate que certaines compagnies moyennes « low cost » ou non, mais bien gérées, tirent parfaitement leur épingle du jeu. Je citerai par exemple Singapore Airlines ou Easyjet.
Au fond, le plus important est la qualité du management et l’adhésion des personnels à la stratégie de la compagnie. Cela signifie de ne pas regarder son intérêt à court terme, mais bien de voir « au-delà de la colline ».
Ce n’est pas si difficile que cela, mais cela suppose que chacun recherche l’intérêt collectif et d’abord celui des clients.
C’est ce qu’a oublié AlitalIa depuis le début. La sanction est inéluctable.
(*) A l'issue d'un nouveau conseil d'administration, le 11 octobre, les actionnaires d'Alitalia ont approuvé, à l'unanimité, un nouveau plan de sauvetage temporaire de 500 millions d'euros. Dans le détail, il prévoit une augmentation de capital de 300 millions d'euros à laquelle s'ajoutent des lignes de crédit de 200 millions.
Enfin, je constate que certaines compagnies moyennes « low cost » ou non, mais bien gérées, tirent parfaitement leur épingle du jeu. Je citerai par exemple Singapore Airlines ou Easyjet.
Au fond, le plus important est la qualité du management et l’adhésion des personnels à la stratégie de la compagnie. Cela signifie de ne pas regarder son intérêt à court terme, mais bien de voir « au-delà de la colline ».
Ce n’est pas si difficile que cela, mais cela suppose que chacun recherche l’intérêt collectif et d’abord celui des clients.
C’est ce qu’a oublié AlitalIa depuis le début. La sanction est inéluctable.
(*) A l'issue d'un nouveau conseil d'administration, le 11 octobre, les actionnaires d'Alitalia ont approuvé, à l'unanimité, un nouveau plan de sauvetage temporaire de 500 millions d'euros. Dans le détail, il prévoit une augmentation de capital de 300 millions d'euros à laquelle s'ajoutent des lignes de crédit de 200 millions.
Jean-Louis Baroux, est l'ancien président d'APG (Air Promotion Group) et le créateur du CAF (Cannes Airlines Forum) devenu le World Air Forum.
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com
Grand spécialiste de l'aérien, il a signé aux éditions L'Archipel ''Compagnies Aériennes : la faillite du modèle'', un ouvrage que tous les professionnels du tourisme devraient avoir lu.
Les droits d'auteur de l'ouvrage seront reversés à une association caritative. On peut l'acquérir à cette adresse : www.editionsarchipel.com