Angers, porte du Grand Ouest et de « la Loire Royale »

Colossale citadelle installée sur un promontoire, le château est l’emblème d’Angers avec ses dix-sept tours rondes de 40 à 60 mètres de haut et ses 660 mètres de muraille d’enceinte.

Depuis le XIIIe siècle, la citadelle bicolore, faite de schiste gris et de tuffeau, monte fièrement la garde au-dessus de la Maine et non de la Loire, comme on pourrait croire en regardant trop rapidement la carte routière.

Moins impressionnant, moins lapidaire, l’intérieur de la citadelle a le charme d’une villégiature avec ses jardins fleuris et verdoyants et ses résidences comme le châtelet ou le logis seigneurial.

Le château possède aussi son trésor et pas n’importe lequel : La tenture de l’Apocalypse.

C’est la plus ancienne tapisserie historiée et la plus grande d’Europe. Elle a été réalisée de 1373 à 1380 par Nicolas Bataille, un lissier parisien, d’après les cartons d’un peintre, Hennequin de Bruges. La disposition suit fidèlement les textes de l’Apocalypse de Saint Jean.

La survie de ce gigantesque chef-d’œuvre relève d’un miracle, pourrait on dire céleste. Léguée au XVème siècle à la cathédrale Saint Maurice, la tenture est, dans un premier temps, accrochée dans sa nef et son chœur.

Trois siècles plus tard, les chanoines voyaient en elle un obstacle acoustique qui étouffait leurs chants grégoriens. Ils la mettent, donc en vente, mais en vain. Elle est du coup confrontée à de bien tristes destinées : couverture pour chevaux, bâche de protection, revêtement de cabanes, paillassons…

C’est par hasard qu’après des années de déshérence des éléments dispersés, un chanoine tombe sur un des panneaux dans une cave.

Seul contre tous, il décide de se mettre en quête des autres pièces. Malgré de farouches oppositions et des sarcasmes venus de tous côtés, il se lance à la recherche de tous les panneaux éparpillés ça et là en Anjou.

Il consacre le reste de sa vie à cette mission quasi-impossible. Après des années d’acharnement, il reconstitue l’essentiel du gigantesque puzzle.

D’énormes travaux de restauration sont réalisés pour un résultat qui relève quasiment du prodige.

Les six pièces d’origine sont réunies et en parfait état. Sur les 168 mètres initiaux de tapisserie, il reste aujourd’hui 103 mètres de longueur sur 4,5 mètres de haut et 71 scènes, ce qui en fait le plus grand ensemble de tapisseries médiévales du monde.

C’est aussi le fleuron de la citadelle et, à juste titre, une des fiertés de la ville.

Pour Jean Lurçat, un des plus grands créateurs de tapisserie française, il s’agit « d’un des plus hauts chefs-d’œuvre de l’art occidental ».

Echo contemporain de l’Apocalypse du Château, Luçat fit exécuter la tapisserie du Chant du Monde à Aubusson de 1957 à 1966.

Œuvre inachevée, en raison du décès de l’artiste, la gigantesque tapisserie (80m de long sur 4,40 m de haut) a permis le sauvetage de l’art textile monumental. Elle est exposée sur l’autre rive de la Maine, au Musée Jean Lurçat et de la Tapisserie.

Les ruelles pavées enveloppent le château et conduisent au centre par la vieille ville qui fourmille de monuments curieux dont le style est baigné de gothique angevin, appelé également Plantagenet, comme dans la ville voisine du Mans.

Au rythme des jardins qui marquent la cité, il faut marcher le nez en l’air et admirer les maisons médiévales à pans.

La plus remarquable est la maison d’Adam avec une abondance de poutres sculptées de pittoresques personnages qui, s’expriment à leur manière, triviale parfois.

Avec ses murs en tuffeau du XIIIe siècle, l’abbatiale Toussaint du XIIIe siècle accueille, aujourd’hui, la très belle galerie David d’Angers, sculpteur mais aussi homme politique du XIXe.

De silhouette élancée, la cathédrale Saint-Maurice témoigne de l’art gothique angevin. On remarquera le portail, puis la façade depuis les marches de la montée Saint Maurice. Là aussi, les tapisseries ne sont pas en reste avec un impressionnant trésor.

De placettes en fontaines, on termine le parcours (20 sites avec le City pass) place du Ralliement, la bien nommée. Elle contraste avec les quartiers historiques.

Réaménagée au XIXe siècle, elle est au cœur de la ville et offre ses terrasses autour du théâtre municipal de style Louis XIII et de l’ancien hôtel de la Poste. C’est le lieu de rendez-vous, de là que partent des petites rues animées par des restaurants de tous types. Ce qui donne un air de vacances à la cité angevine.

LIRE AUSSI : Anjou Tourisme utilise La Fenêtre Immersive pour téléporter les visiteurs

Angers est aussi au beau milieu de ce que l’on appelle le « Jardin de la France », entourée de riches terres et de coteaux viticoles.

Pour cette raison notamment, Terra Botanica a été créé ici. Unique, c’est le seul parc européen consacré au végétal.

Un voyage où se succèdent des jardins aussi extraordinaires que celui chanté par Charles Trenet. Potagers, plantations, pépinières, serres tropicales invitent à une virée sensorielle, sur 22 hectares, conduite par les végétaux du monde entier. Il n’y en a pas moins de 500 000 !

Et pour conclure, le plus gros ballon à gaz du monde offre un impressionnant survol pour voir le parc et Angers du ciel, à 150 m de haut, si la météo le permet. Mais, ici la douceur angevine accommode tout.

LIRE AUSSI : Tourisme : que faire, voir, visiter dans l’Ouest de la France ?

Destination Angers (Office de tourisme)
7, place Kennedy
Angers

www.destination-angers.com
Tel : 02 41 23 50 00

Terra Botanica : www.terrabotanica.fr

Coups de cœur

Se loger : Face à la gare et à un jet du centre et du château, le majestueux et solide centenaire Hôtel de France****. Chambres insonorisées, climatisées, room service, Brasserie Le Bistrot, 135€.
Mail : reservation@hoteldefrance-angers.com
Tel 02 41 88 49 42

Se restaurer :

- La brasserie de la Gare est une institution. Avec son beau comptoir, l’endroit est apprécié tant par les Angevins que les voyageurs. La maison propose un carte de brasserie de qualité et un plat du jour.
brasserie-de-la-gare-angers.business.site/

- Bistrot le Relais (également près de la gare) : Alerte centenaire, l’ancien relais de poste au XIXe siècle a su garder son charme. Les nouveaux propriétaires Julien et Frédéric ont repris le flambeau en 2020 en insistant sur les produits frais et bios.
www.lerelais-angers.fr

- Restaurant OSE : Sous les puits de lumière de la grande salle, les convives goûtent une cuisine à la fois simple et raffinée. Servi au verre, les vins d’Anjou et de Loire sont particulièrement à l’honneur.
www.ose-restaurant.com

- Chez Remi : une cuisine française servie dans une ambiance et un cadre chaleureux dans la rue des Deux Haies qui débute Place du Ralliement, au cœur de la ville. Le menu est élaboré selon la saison et l’envie du jour. Très agréables l’été, les terrasses des restaurants de la rue sont au touche-touche.
www.chezremi.fr