Atradius se félicite d'une hausse constante du nombre d'opérateurs touristiques garanties par ses équipes depuis un an et demi - Capture d'écran
TourMaG.com – Comment accueillez-vous la publication de l’arrêté du 29 octobre 2014 qui modifie celui du 23 décembre 2009 relatif aux conditions de fixation de la garantie financière des agents de voyages et autres opérateurs touristiques ?
Bruno Pesché : "Nous avons pu lire de très nombreuses réactions de professionnels sur ce sujet dans les différents titres de la presse professionnelle et spécialisée. Nous ne souhaitons ni participer à la polémique ni l'alimenter.
Je partage cependant l'incompréhension de certains acteurs du tourisme.
Nous avions connaissance de la jurisprudence européenne et nous attendions à ce que la réglementation soit révisée. Ce qui m'étonne, c'est que je n'ai pas l'impression que les garants, hormis l'APST, aient été consultés par les autorités pour la rédaction de cet arrêté. En tout cas, chez Atradius, nous n'avons pas été sollicités pour cela.
Sur son contenu, j'estime qu'il serait dommage que cette réglementation mène à l'établissement d'un niveau de garantie financière qui serait en décalage avec le risque réel pris par certains opérateurs dans le cadre de leurs activités."
TourMaG.com – Parmi les opérateurs garantis par Atradius, combien sont concernés par les modifications induites par l'arrêté ?
B.P. : "Nous n'avons pas encore étudié tous les dossiers mais j'estime que cela concerne un peu plus de la moitié des clients d'Atradius."
TourMaG.com – Combien de clients du secteur du tourisme compte Atradius ? Parmi eux, trouve-t-on beaucoup d'associations ou d'offices de tourisme qui, eux, sont soumis à des montants de garantie plus bas ?
B.P. : "Nous ne communiquons pas sur le nombre des opérateurs que nous garantissons. Ce que je peux dire, c'est que, depuis un an et demi environ, leur nombre est en constante augmentation.
Parmi eux, nous comptons quelques acteurs soumis à des niveaux de garantie inférieurs, mais très peu."
Bruno Pesché : "Nous avons pu lire de très nombreuses réactions de professionnels sur ce sujet dans les différents titres de la presse professionnelle et spécialisée. Nous ne souhaitons ni participer à la polémique ni l'alimenter.
Je partage cependant l'incompréhension de certains acteurs du tourisme.
Nous avions connaissance de la jurisprudence européenne et nous attendions à ce que la réglementation soit révisée. Ce qui m'étonne, c'est que je n'ai pas l'impression que les garants, hormis l'APST, aient été consultés par les autorités pour la rédaction de cet arrêté. En tout cas, chez Atradius, nous n'avons pas été sollicités pour cela.
Sur son contenu, j'estime qu'il serait dommage que cette réglementation mène à l'établissement d'un niveau de garantie financière qui serait en décalage avec le risque réel pris par certains opérateurs dans le cadre de leurs activités."
TourMaG.com – Parmi les opérateurs garantis par Atradius, combien sont concernés par les modifications induites par l'arrêté ?
B.P. : "Nous n'avons pas encore étudié tous les dossiers mais j'estime que cela concerne un peu plus de la moitié des clients d'Atradius."
TourMaG.com – Combien de clients du secteur du tourisme compte Atradius ? Parmi eux, trouve-t-on beaucoup d'associations ou d'offices de tourisme qui, eux, sont soumis à des montants de garantie plus bas ?
B.P. : "Nous ne communiquons pas sur le nombre des opérateurs que nous garantissons. Ce que je peux dire, c'est que, depuis un an et demi environ, leur nombre est en constante augmentation.
Parmi eux, nous comptons quelques acteurs soumis à des niveaux de garantie inférieurs, mais très peu."
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TourMaG.com – Quels aménagements sont à prévoir pour vos clients dont le montant de la garantie financière va augmenter ?
B.P. : "Nous allons étudier chacun des dossiers, au cas par cas. Nous accompagnerons nos clients, discuterons avec eux pour trouver des solutions.
Mais, je pense que, dans un premier temps, face à la polémique et aux réactions vives, il faut avant tout calmer le jeu.
Notre objectif est que nos clients soient en mesure de protéger tous leurs clients, selon leur activité et leurs volumes d'activités.
Pour cela, nous étudions l'historique de chaque entreprise. Au fur et à mesure, nous apprenons ainsi à connaître nos clients et à évaluer leur gestion – et donc leurs risques.
Ensuite, nous nous intéressons à leur bilan financier. Mais, il faut aussi prendre en compte le risque réel auquel le consommateur final – et donc le garant – va être confronté."
TourMaG.com – Faut-il s'attendre à une hausse du niveau des contre-garanties demandées à vos clients ?
B.P. : "A la lecture des réactions des professionnels du secteur, je constate que le sujet suscite de nombreuses craintes, surtout chez les adhérents de l'APST.
Chez Atradius, il n'y a pas de règle générale sur ce point. Nous ne demandons pas de contre-garantie ou de caution personnelle d'un montant égal à celui de la garantie financière. Je peux même dire que pour plus de la moitié des dossiers, il n'y a aucune caution personnelle à fournir.
Là aussi, le dossier de chaque opérateur garanti est étudié au cas par cas. Nous expliquons à notre client ce que nous avons besoin pour conforter son dossier et donc ce que nous lui demandons – ou pas – pour cela."
B.P. : "Nous allons étudier chacun des dossiers, au cas par cas. Nous accompagnerons nos clients, discuterons avec eux pour trouver des solutions.
Mais, je pense que, dans un premier temps, face à la polémique et aux réactions vives, il faut avant tout calmer le jeu.
Notre objectif est que nos clients soient en mesure de protéger tous leurs clients, selon leur activité et leurs volumes d'activités.
Pour cela, nous étudions l'historique de chaque entreprise. Au fur et à mesure, nous apprenons ainsi à connaître nos clients et à évaluer leur gestion – et donc leurs risques.
Ensuite, nous nous intéressons à leur bilan financier. Mais, il faut aussi prendre en compte le risque réel auquel le consommateur final – et donc le garant – va être confronté."
TourMaG.com – Faut-il s'attendre à une hausse du niveau des contre-garanties demandées à vos clients ?
B.P. : "A la lecture des réactions des professionnels du secteur, je constate que le sujet suscite de nombreuses craintes, surtout chez les adhérents de l'APST.
Chez Atradius, il n'y a pas de règle générale sur ce point. Nous ne demandons pas de contre-garantie ou de caution personnelle d'un montant égal à celui de la garantie financière. Je peux même dire que pour plus de la moitié des dossiers, il n'y a aucune caution personnelle à fournir.
Là aussi, le dossier de chaque opérateur garanti est étudié au cas par cas. Nous expliquons à notre client ce que nous avons besoin pour conforter son dossier et donc ce que nous lui demandons – ou pas – pour cela."
Bruno Pesché est Directeur Caution France chez Atradius - Photo Linkedin
TourMaG.com – On imagine que cette politique conduit à limiter au maximum les risques de sinistres parmi vos clients...
B.P. : L'objectif est évidemment de ne déplorer aucun sinistre parmi les opérateurs que nous garantissons. Maintenant, il est évidemment que le risque zéro n'existe pas.
En revanche, nous comptons très peu de sinistres. Ce qui valide notre gestion vertueuse et prouve que les consommateurs de nos clients sont bien protégés."
TourMaG.com – Parmi les demandes de garantie financière que vous recevez, combien sont-elles acceptées ?
B.P. : "Tous secteurs confondus, le taux d'acception atteint 80 % chez Atradius.
Nous ne disposons malheureusement pas d'assez de recul pour vous donner ce taux pour le seul secteur du tourisme. Mais j'ose espérer qu'il est au moins équivalent."
TourMaG.com – Et les ruptures de contrat sont-elles fréquentes ?
B.P. : "Cela se produit très rarement. Le nombre de résiliations se compte sur les doigts d'une seule main chaque année.
Chez Atradius, en cas de dégradation de la situation d'un opérateur garanti, la résiliation du contrat n'est pas le principe. Nous préférons chercher – et trouver – des solutions quand cela est encore possible.
Quand cela ne l'est plus, nous sommes alors forcés de résilier car l'entreprise n'est plus assez solide pour que le consommateur final soit protégé. C'est le principe de la garantie financière telle que nous la concevons."
B.P. : L'objectif est évidemment de ne déplorer aucun sinistre parmi les opérateurs que nous garantissons. Maintenant, il est évidemment que le risque zéro n'existe pas.
En revanche, nous comptons très peu de sinistres. Ce qui valide notre gestion vertueuse et prouve que les consommateurs de nos clients sont bien protégés."
TourMaG.com – Parmi les demandes de garantie financière que vous recevez, combien sont-elles acceptées ?
B.P. : "Tous secteurs confondus, le taux d'acception atteint 80 % chez Atradius.
Nous ne disposons malheureusement pas d'assez de recul pour vous donner ce taux pour le seul secteur du tourisme. Mais j'ose espérer qu'il est au moins équivalent."
TourMaG.com – Et les ruptures de contrat sont-elles fréquentes ?
B.P. : "Cela se produit très rarement. Le nombre de résiliations se compte sur les doigts d'une seule main chaque année.
Chez Atradius, en cas de dégradation de la situation d'un opérateur garanti, la résiliation du contrat n'est pas le principe. Nous préférons chercher – et trouver – des solutions quand cela est encore possible.
Quand cela ne l'est plus, nous sommes alors forcés de résilier car l'entreprise n'est plus assez solide pour que le consommateur final soit protégé. C'est le principe de la garantie financière telle que nous la concevons."
TourMaG.com – Doit-on s'attendre à une hausse du montant des primes annuelles ?
B.P. : "A partir du moment où la valeur du papier que nous émettons et le risque que nous prenons augmentent, il est logique que le prix augmente."
TourMaG.com – Quelle part des opérateurs garantis pas Atradius, est concernée par le passage de 10 % à 20 % du volume d'affaires « forfaits » pris en compte dans le calcul du montant de la garantie financière ?
B.P. : "Ce doublement concerne environ 40 % de nos clients."
TourMaG.com – Pour ces derniers, faut-il prévoir des ruptures de contrats ?
B.P. : "Je ne pense pas car nous estimons proposer un tarif qui est très bien positionné sur le marché. Notre barème est basé sur ce que fait globalement Atradius pour les cautions sur l'ensemble des secteurs.
On peut ainsi considérer que l'argument prix, comme celui des cautions personnelles, participe à inciter certains opérateurs à quitter l'APST pour venir chez nous."
B.P. : "A partir du moment où la valeur du papier que nous émettons et le risque que nous prenons augmentent, il est logique que le prix augmente."
TourMaG.com – Quelle part des opérateurs garantis pas Atradius, est concernée par le passage de 10 % à 20 % du volume d'affaires « forfaits » pris en compte dans le calcul du montant de la garantie financière ?
B.P. : "Ce doublement concerne environ 40 % de nos clients."
TourMaG.com – Pour ces derniers, faut-il prévoir des ruptures de contrats ?
B.P. : "Je ne pense pas car nous estimons proposer un tarif qui est très bien positionné sur le marché. Notre barème est basé sur ce que fait globalement Atradius pour les cautions sur l'ensemble des secteurs.
On peut ainsi considérer que l'argument prix, comme celui des cautions personnelles, participe à inciter certains opérateurs à quitter l'APST pour venir chez nous."
TourMaG.com – Que pensez-vous des réactions de certains acteurs du secteur, notamment celle du Collectif des Agents de Voyages en Colère dont nous publions la pétition ?
B.P. : "Comme je l'ai déjà dit, je ne souhaite pas participer à la polémique.
Pour autant, aujourd'hui, nous sommes assez partisans d'interroger les pouvoirs publics sur certains points de cette nouvelle réglementation. Notamment sur le décalage entre le risque réel et le montant obligatoire de la garantie financière.
Depuis peu, les entreprises du secteur de l'Environnement sont, elles aussi, soumises à une garantie financière. Face à la difficulté de certaines PME du secteur à en trouver une, les autorités ont accepté de faire des aménagements.
Je pense que cela pourrait également se faire pour le tourisme. Il n'est pas scandaleux de penser que le but d'une réglementation ne doit pas être de mettre en difficulté les acteurs qu'elle concerne. Au contraire.
J'espère cependant que, si la réglementation venait à être aménagée pour le tourisme, l'ensemble des acteurs du secteur seraient consultés et associés à la démarche."
TourMaG.com – Quelle part de marché vise Atradius pour les garanties financières des opérateurs touristiques ?
B.P. : "Globalement, nous pensons atteindre rapidement 10 % de parts de marché, voire même les dépasser.
Pour la suite, nous ne sommes fixés ni objectifs ni limites. Cependant, il faut préciser que nous notre stratégie n'est pas agressive mais plutôt réactive à ce qui se passe actuellement sur le marché."
B.P. : "Comme je l'ai déjà dit, je ne souhaite pas participer à la polémique.
Pour autant, aujourd'hui, nous sommes assez partisans d'interroger les pouvoirs publics sur certains points de cette nouvelle réglementation. Notamment sur le décalage entre le risque réel et le montant obligatoire de la garantie financière.
Depuis peu, les entreprises du secteur de l'Environnement sont, elles aussi, soumises à une garantie financière. Face à la difficulté de certaines PME du secteur à en trouver une, les autorités ont accepté de faire des aménagements.
Je pense que cela pourrait également se faire pour le tourisme. Il n'est pas scandaleux de penser que le but d'une réglementation ne doit pas être de mettre en difficulté les acteurs qu'elle concerne. Au contraire.
J'espère cependant que, si la réglementation venait à être aménagée pour le tourisme, l'ensemble des acteurs du secteur seraient consultés et associés à la démarche."
TourMaG.com – Quelle part de marché vise Atradius pour les garanties financières des opérateurs touristiques ?
B.P. : "Globalement, nous pensons atteindre rapidement 10 % de parts de marché, voire même les dépasser.
Pour la suite, nous ne sommes fixés ni objectifs ni limites. Cependant, il faut préciser que nous notre stratégie n'est pas agressive mais plutôt réactive à ce qui se passe actuellement sur le marché."