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Autrement Voyages : mais comment les Réseaux choisissent-ils leurs fournisseurs ?

la défaillance du TO pourrait coûter de 300 à 400 000 euros


Deux mois à peine après son intégration au Top 14 de Sélectour Afat pour la période 2013/2015, Autrement Voyages se trouve en grande difficulté financière. Sa liquidation, selon le président de l'APST ne serait même qu'une question de jours et elle pourrait encore coûter de 300 à 400 000 euros à la profession. Une situation qui conduit à se questionner sur les précautions prises par les Réseaux au moment de choisir les fournisseurs référencés. Leur santé financière est-elle étudiée ? Et, si oui, de quels outils disposent-ils pour cela ?


Rédigé par Pierre Coronas le Mardi 30 Avril 2013

Selectour Afat a référencé Autrement Voyages dans son Top 14 2013/2015, mais deux mois plus tard, le TO est en grande difficulté financière - Capture d'écran
Selectour Afat a référencé Autrement Voyages dans son Top 14 2013/2015, mais deux mois plus tard, le TO est en grande difficulté financière - Capture d'écran
A peine référencé, déjà en difficulté.

En février 2013, on apprend qu'Autrement Voyages fait partie des tour opérateurs (TO) intégrés au Top 14 de Sélectour Afat pour la période 2013/2015.

A peine deux mois plus tard, face à l'amplification des rumeurs sur les problèmes de trésorerie de son partenaire, le réseau prend ses précautions et avertit ses adhérents.

Mais, si c'est pour en arriver là, pourquoi choisir de référencer un voyagiste (trop ?) récemment créé et dont la santé financière n'est pas solide ?

Pour Jean-Pierre Mas, la raison est simple : Autrement Voyages est venu pallier la défaillance de STI pour combler les besoins du réseau sur l’Égypte.

A croire que la malédiction de Toutankhamon frappe maintenant les voyagistes qui programment la destination. Il précise que pour qu'un fournisseur soit référencé par Sélectour Afat, il lui faut d'abord "passer par les commissions tourisme."

Celles-ci "émettent un avis selon plusieurs critères parmi lesquels les besoins sur un produit ou une destination ainsi que la qualité et la santé financière de l'entreprise.

Cet avis est ensuite soumis au Conseil d'Administration qui valide ou non le référencement.
" Mais pour Jean-Pierre Mas, la santé financière n'entrait pas en compte en l'occurrence.

"Pour Autrement Voyages, le problème de la santé financière ne se posait pas étant donné qu'il s'agit d'une jeune entreprise."

Confiance pour Manor, prudence pour Leclerc

Et pour les autres réseaux, comment ça se passe ?

Qu'ils soient mini, intégrés ou volontaires, ils ont tous leurs propres critères de référencement.

Ainsi, chez Manor, c'est la confiance qui prime. "Par tradition, nous choisissons les TO avec qui nous avons de bons rapports", explique Jean Korcia, Président.

Il ajoute que malgré les sollicitations du voyagiste, le réseau a choisi de ne pas référencer Autrement.

"Nous privilégions le relationnel et des partenariats sur le long-terme", précise-t-il. 70% à 80% des TO actuellement référencés par le réseau le sont depuis 20 ans.

Et visiblement ça marche ! "Nous n'avons connus que de très rares pépins avec les TO que nous référençons", se félicite Jean Korcia.

Chez Leclerc Voyages, ce n'est pas le relationnel qui prime. C'est la prudence.

"Quand nous référençons des gens, c'est qu'ils sont costauds", affirme Bernard Boisson, Directeur du groupe.

Au sein de ce réseau, les référencements répondent à des besoins sur des destinations, sur des produits spécifiques ou sur une gamme d'offres considérée comme innovante.

Mais, avant toute chose, ce qui compte, c'est le business. "Quand on voit qu'un TO est fragile ou qu'on entend des rumeurs persistantes qui le laissent entendre, on s'abstient.

Nous évitons les copinages et privilégions les affaires. Nous sommes dans un schéma purement professionnel : prudence, affaires et complémentarité
", détaille Bernard Boisson.

Leclerc Voyages n'avait pas établi de partenariat avec Autrement en raison, principalement, du manque d'expérience de la société.

"Nous ne référençons pas les TO trop jeunes, explique le Directeur du réseau. Nous leur laissons le temps de monter leur business."

Stratégie intermédiaire chez Prêt à Partir

Prêt à Partir, quant à lui, opte pour une stratégie intermédiaire. Le mini-réseau allie la prudence et la confiance.

Le choix des TO référencés s'y fait selon plusieurs critères. Le premier est l'historique : les voyagistes qui travaillent avec les agences du réseau sont favorisés. Leclerc Voyages affiche d'ailleurs sa préférence pour des partenariats de 3 ans minimum.

C'est ensuite la rémunération accordée par le TO qui est prise en compte. Et elle peut même parfois primer sur l'historique.

Mais le mini-réseau s'intéresse aussi à la santé financière de ses fournisseurs. Pour cela, il consulte les bilans publiés sur Infogreffe et aborde la question au moment des négociations.

"Il faut de la confiance. Mais nous sommes vigilants et à l'écoute des informations qui circulent dans le secteur. Pour moi, il est impossible d'obtenir une information fiable à 100%", résume François Piot, PDG de Prêt à Partir.

La centrale de paiement : problème ou solution ?

Pour lui, la défaillance d'Autrement a peut-être même été précipitée par le référencement du TO au TOP 14 de Selectour Afat. "Je pense que la trésorerie d'Autrement a subi le référencement car les fonds gardés par la centrale de paiement du réseau ont certainement manqué à l'entreprise, estime-t-il.

Tout le monde veut être référencé par AS (Selectour Afat, Ndlr), mais tout le monde n'a pas les reins assez solides pour cela."

Un argument balayé d'un revers de la main par Jean-Pierre Mas : "Nous réglons toujours les fournisseurs à temps. Je ne pense pas que le fait de passer par notre centrale de paiement a contribué à fragiliser Autrement Voyages."

Pour lui, la centrale de paiement a même permis de rattraper le coup à la suite de l'annonce des difficultés d'Autrement Voyages.

141 dossiers sont concernés par la défaillance du TO, dont 4 en groupe. Selectour Afat assurera un départ pour chacun d'entre eux et les acomptes seront remboursés aux agences de voyages pour les groupes.

En fin de compte, quelque soit la stratégie privilégiée, tous les acteurs de la distribution restent conscients que nul n'est à l'abri de devoir subir un jour les conséquences d'une défaillance.

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Commentaires

1.Posté par autraspect le 02/05/2013 08:41 | Alerter
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1 autre facteur n'est pas cité dans cet article : Le respect de la déontologie.
Peut on respecter un ''nouveau'' T/O qui pille sans vergogne bon nombre de salariés de son principal conccurrent ?
Par ailleurs, ces ''grands réseaux'' pouvaient quand même s'interroger sur la viabilité d'un nouveau T/O positionné sur des destinations un peu foireuses ces temps-ci avec par ailleurs justement une masse salariale certainement conséquente......

Ah au fait, et si je n'abuse, STI est aujourd'hui toujours vivant et moi, je lui ai gardé ma confiance......

2.Posté par Marc le 02/05/2013 09:05 | Alerter
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Le souci de défaillances financières subies par la clientèle a aussi son origine dans la loi française qui empêche un distributeur (une agence) de refuser de vendre un fournisseur avec lequel il a un contrat de distribution (le refus de vente est condamnable): ceci protège bien entendu ce "contrat" mais ne permet pas à l'agence de protéger son client avec une efficacité maximale. Quand on parle de forfaits TO, il y a le fond de garantie qui intervient en cas de faillite, mais en cas de vente d'un service aérien isolé (vol sec), aucun fond de garantie n'interviendra et le client en sera le "perdant". Et donc quand un fournisseur est référencé ou simplement en contrat bilatéral avec une agence ou un réseau, surtout en aérien, il n'est pas possible de refuser de le vendre sans se mettre en infraction: ce n'est pas la meilleur manière de protéger le consommateur final .....

En Belgique, il y a un devoir complet de conseil des agents de voyages qui, sous peine d'être personnellement responsable, doivent refuser de vendre un fournisseur (TO, compagnie aérienne, etc) qui a des difficultés financières (ou aussi techniques) notoirement connues soit dans le grand public, soit dans le milieu professionnel. Il y a une "responsabilisation" de l'intermédiaire qui peut exercer ainsi complètement son rôle de conseiller. (un fond de garantie existe aussi en Belgique pour la vente de forfaits, mais rien n'est prévu dans le cadre de vols secs).

La notion de "refus de vente" de la législation française serait "acceptable" si un fond de garantie existait aussi pour l'aérien car ainsi le consommateur serait toujours protégé financièrement au moins.

3.Posté par justicier le 02/05/2013 10:21 | Alerter
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Bonjour Autreaspect !
Mais quelle intelligence dans cette réponse !!! Qui a dépouillé qui ? Cela me fait bien rire... Les gens avaient-ils signé un contrat A VIE avec leur ancienne boite STI ? Je ne crois pas ? Je pense que toute personne est libre de choisir son avenir n'est-ce pas ? et puis si ne m'abuse STI n'a-t-il pas dépouillé tout le service commercial de KUONI ? Alors s'il vous plait répondez aux articles de façon pertinente et évitez tous vos commentaires de bas étages et sans intérêt pour nous lecteurs !!
Nous sommes tous d'accord, dans le métier, pour dire que la situation économique d'une entreprise du Tourisme est actuellement toujours sur le fil...
Bon courage à tous, pour ma part je pense aussi à tous les salariés qui se trouvent eux aussi dans une situation bien délicate !
Bon courage à tous et restons solidaire et agissons avec intelligence !

4.Posté par autraspect le 02/05/2013 11:54 | Alerter
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on se calme Charles (Bronson)
La question de l'article était de savoir comment font les agences pour choisir leurs fournisseurs. En ce qui me concerne, je persiste dans la pertinence de ma réflexion même si vous la trouvez parfaitement sotte.....
Chacun est naturellement libre de ses choix comme j'ai fait le choix, intelligent, de garder ma confiance à STI.....

5.Posté par FABIENNE le 02/05/2013 13:10 | Alerter
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chacun est libre de travailler avec le TO de son choix selon la production proposée ou la confiance qu'on a.
Concernant les ex de STI qui sont passé chez Autrement, cela a été aussi un choix et, la mauvaise situation de STI n'est pas due à cela (reprenez tous les articles de presse sur STI ).
Ce qui est fort dommage dans cette histoire, c'est que toute cette équipe (ex STI ou ex Autrement l'Egypte) paie les pots cassés.
Pour ma part, j'ai vraiment beaucoup aimé travailler avec elle pour son professionnalisme et sa sympathique.
Bon courage à tous et à très vite

6.Posté par PATRICK le 02/05/2013 20:42 | Alerter
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AUTRASPECT a raison, aujourd'hui ce qu'il faut avoir en tete, c'est que STI est toujours débout meme si certains ont essayé de la démolir d'une facon ou d'une autre.Elle reviendra au devant de la scene, il faudra un peu de temps car tout ne se règle pas en quelques mois. Nous sommes nombreux à aimer cette marque ET nous souhaitons à l'équipe d'STI le meilleur.

continuez ainsi et à très vite

7.Posté par Keizer le 03/05/2013 05:39 (depuis mobile) | Alerter
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encore au bonheur des clients de découvrir une destination ou de passer de superbes vacances, c est le leitmotiv d une équipe qui ne démérite pas malgré des problèmes de trésorerie. Ils ne sont pas partis pour faire du mal à qui que ce soit, ils sont

8.Posté par Keizer le 03/05/2013 05:40 (depuis mobile) | Alerter
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partis pour travailler ensemble et monter un TO qui répondait à leurs attentes.
Alors respectez leur travail ou abstenez vous de vos remarques douloureuses dans un tel moment.
Merci pour eux

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