Selectour Afat a référencé Autrement Voyages dans son Top 14 2013/2015, mais deux mois plus tard, le TO est en grande difficulté financière - Capture d'écran
A peine référencé, déjà en difficulté.
En février 2013, on apprend qu'Autrement Voyages fait partie des tour opérateurs (TO) intégrés au Top 14 de Sélectour Afat pour la période 2013/2015.
A peine deux mois plus tard, face à l'amplification des rumeurs sur les problèmes de trésorerie de son partenaire, le réseau prend ses précautions et avertit ses adhérents.
Mais, si c'est pour en arriver là, pourquoi choisir de référencer un voyagiste (trop ?) récemment créé et dont la santé financière n'est pas solide ?
Pour Jean-Pierre Mas, la raison est simple : Autrement Voyages est venu pallier la défaillance de STI pour combler les besoins du réseau sur l’Égypte.
A croire que la malédiction de Toutankhamon frappe maintenant les voyagistes qui programment la destination. Il précise que pour qu'un fournisseur soit référencé par Sélectour Afat, il lui faut d'abord "passer par les commissions tourisme."
Celles-ci "émettent un avis selon plusieurs critères parmi lesquels les besoins sur un produit ou une destination ainsi que la qualité et la santé financière de l'entreprise.
Cet avis est ensuite soumis au Conseil d'Administration qui valide ou non le référencement." Mais pour Jean-Pierre Mas, la santé financière n'entrait pas en compte en l'occurrence.
"Pour Autrement Voyages, le problème de la santé financière ne se posait pas étant donné qu'il s'agit d'une jeune entreprise."
En février 2013, on apprend qu'Autrement Voyages fait partie des tour opérateurs (TO) intégrés au Top 14 de Sélectour Afat pour la période 2013/2015.
A peine deux mois plus tard, face à l'amplification des rumeurs sur les problèmes de trésorerie de son partenaire, le réseau prend ses précautions et avertit ses adhérents.
Mais, si c'est pour en arriver là, pourquoi choisir de référencer un voyagiste (trop ?) récemment créé et dont la santé financière n'est pas solide ?
Pour Jean-Pierre Mas, la raison est simple : Autrement Voyages est venu pallier la défaillance de STI pour combler les besoins du réseau sur l’Égypte.
A croire que la malédiction de Toutankhamon frappe maintenant les voyagistes qui programment la destination. Il précise que pour qu'un fournisseur soit référencé par Sélectour Afat, il lui faut d'abord "passer par les commissions tourisme."
Celles-ci "émettent un avis selon plusieurs critères parmi lesquels les besoins sur un produit ou une destination ainsi que la qualité et la santé financière de l'entreprise.
Cet avis est ensuite soumis au Conseil d'Administration qui valide ou non le référencement." Mais pour Jean-Pierre Mas, la santé financière n'entrait pas en compte en l'occurrence.
"Pour Autrement Voyages, le problème de la santé financière ne se posait pas étant donné qu'il s'agit d'une jeune entreprise."
Confiance pour Manor, prudence pour Leclerc
Et pour les autres réseaux, comment ça se passe ?
Qu'ils soient mini, intégrés ou volontaires, ils ont tous leurs propres critères de référencement.
Ainsi, chez Manor, c'est la confiance qui prime. "Par tradition, nous choisissons les TO avec qui nous avons de bons rapports", explique Jean Korcia, Président.
Il ajoute que malgré les sollicitations du voyagiste, le réseau a choisi de ne pas référencer Autrement.
"Nous privilégions le relationnel et des partenariats sur le long-terme", précise-t-il. 70% à 80% des TO actuellement référencés par le réseau le sont depuis 20 ans.
Et visiblement ça marche ! "Nous n'avons connus que de très rares pépins avec les TO que nous référençons", se félicite Jean Korcia.
Chez Leclerc Voyages, ce n'est pas le relationnel qui prime. C'est la prudence.
"Quand nous référençons des gens, c'est qu'ils sont costauds", affirme Bernard Boisson, Directeur du groupe.
Au sein de ce réseau, les référencements répondent à des besoins sur des destinations, sur des produits spécifiques ou sur une gamme d'offres considérée comme innovante.
Mais, avant toute chose, ce qui compte, c'est le business. "Quand on voit qu'un TO est fragile ou qu'on entend des rumeurs persistantes qui le laissent entendre, on s'abstient.
Nous évitons les copinages et privilégions les affaires. Nous sommes dans un schéma purement professionnel : prudence, affaires et complémentarité", détaille Bernard Boisson.
Leclerc Voyages n'avait pas établi de partenariat avec Autrement en raison, principalement, du manque d'expérience de la société.
"Nous ne référençons pas les TO trop jeunes, explique le Directeur du réseau. Nous leur laissons le temps de monter leur business."
Qu'ils soient mini, intégrés ou volontaires, ils ont tous leurs propres critères de référencement.
Ainsi, chez Manor, c'est la confiance qui prime. "Par tradition, nous choisissons les TO avec qui nous avons de bons rapports", explique Jean Korcia, Président.
Il ajoute que malgré les sollicitations du voyagiste, le réseau a choisi de ne pas référencer Autrement.
"Nous privilégions le relationnel et des partenariats sur le long-terme", précise-t-il. 70% à 80% des TO actuellement référencés par le réseau le sont depuis 20 ans.
Et visiblement ça marche ! "Nous n'avons connus que de très rares pépins avec les TO que nous référençons", se félicite Jean Korcia.
Chez Leclerc Voyages, ce n'est pas le relationnel qui prime. C'est la prudence.
"Quand nous référençons des gens, c'est qu'ils sont costauds", affirme Bernard Boisson, Directeur du groupe.
Au sein de ce réseau, les référencements répondent à des besoins sur des destinations, sur des produits spécifiques ou sur une gamme d'offres considérée comme innovante.
Mais, avant toute chose, ce qui compte, c'est le business. "Quand on voit qu'un TO est fragile ou qu'on entend des rumeurs persistantes qui le laissent entendre, on s'abstient.
Nous évitons les copinages et privilégions les affaires. Nous sommes dans un schéma purement professionnel : prudence, affaires et complémentarité", détaille Bernard Boisson.
Leclerc Voyages n'avait pas établi de partenariat avec Autrement en raison, principalement, du manque d'expérience de la société.
"Nous ne référençons pas les TO trop jeunes, explique le Directeur du réseau. Nous leur laissons le temps de monter leur business."
Stratégie intermédiaire chez Prêt à Partir
Prêt à Partir, quant à lui, opte pour une stratégie intermédiaire. Le mini-réseau allie la prudence et la confiance.
Le choix des TO référencés s'y fait selon plusieurs critères. Le premier est l'historique : les voyagistes qui travaillent avec les agences du réseau sont favorisés. Leclerc Voyages affiche d'ailleurs sa préférence pour des partenariats de 3 ans minimum.
C'est ensuite la rémunération accordée par le TO qui est prise en compte. Et elle peut même parfois primer sur l'historique.
Mais le mini-réseau s'intéresse aussi à la santé financière de ses fournisseurs. Pour cela, il consulte les bilans publiés sur Infogreffe et aborde la question au moment des négociations.
"Il faut de la confiance. Mais nous sommes vigilants et à l'écoute des informations qui circulent dans le secteur. Pour moi, il est impossible d'obtenir une information fiable à 100%", résume François Piot, PDG de Prêt à Partir.
Le choix des TO référencés s'y fait selon plusieurs critères. Le premier est l'historique : les voyagistes qui travaillent avec les agences du réseau sont favorisés. Leclerc Voyages affiche d'ailleurs sa préférence pour des partenariats de 3 ans minimum.
C'est ensuite la rémunération accordée par le TO qui est prise en compte. Et elle peut même parfois primer sur l'historique.
Mais le mini-réseau s'intéresse aussi à la santé financière de ses fournisseurs. Pour cela, il consulte les bilans publiés sur Infogreffe et aborde la question au moment des négociations.
"Il faut de la confiance. Mais nous sommes vigilants et à l'écoute des informations qui circulent dans le secteur. Pour moi, il est impossible d'obtenir une information fiable à 100%", résume François Piot, PDG de Prêt à Partir.
La centrale de paiement : problème ou solution ?
Pour lui, la défaillance d'Autrement a peut-être même été précipitée par le référencement du TO au TOP 14 de Selectour Afat. "Je pense que la trésorerie d'Autrement a subi le référencement car les fonds gardés par la centrale de paiement du réseau ont certainement manqué à l'entreprise, estime-t-il.
Tout le monde veut être référencé par AS (Selectour Afat, Ndlr), mais tout le monde n'a pas les reins assez solides pour cela."
Un argument balayé d'un revers de la main par Jean-Pierre Mas : "Nous réglons toujours les fournisseurs à temps. Je ne pense pas que le fait de passer par notre centrale de paiement a contribué à fragiliser Autrement Voyages."
Pour lui, la centrale de paiement a même permis de rattraper le coup à la suite de l'annonce des difficultés d'Autrement Voyages.
141 dossiers sont concernés par la défaillance du TO, dont 4 en groupe. Selectour Afat assurera un départ pour chacun d'entre eux et les acomptes seront remboursés aux agences de voyages pour les groupes.
En fin de compte, quelque soit la stratégie privilégiée, tous les acteurs de la distribution restent conscients que nul n'est à l'abri de devoir subir un jour les conséquences d'une défaillance.
Tout le monde veut être référencé par AS (Selectour Afat, Ndlr), mais tout le monde n'a pas les reins assez solides pour cela."
Un argument balayé d'un revers de la main par Jean-Pierre Mas : "Nous réglons toujours les fournisseurs à temps. Je ne pense pas que le fait de passer par notre centrale de paiement a contribué à fragiliser Autrement Voyages."
Pour lui, la centrale de paiement a même permis de rattraper le coup à la suite de l'annonce des difficultés d'Autrement Voyages.
141 dossiers sont concernés par la défaillance du TO, dont 4 en groupe. Selectour Afat assurera un départ pour chacun d'entre eux et les acomptes seront remboursés aux agences de voyages pour les groupes.
En fin de compte, quelque soit la stratégie privilégiée, tous les acteurs de la distribution restent conscients que nul n'est à l'abri de devoir subir un jour les conséquences d'une défaillance.