« Le Business Travel, un marché de l’emploi en voie de disparition ? » était le thème d’un des ateliers organisés par l’AFTM pendant le salon IFTM Top Resa, le mercredi 21 septembre 2022. -CL
Dur, dur… La crise sanitaire a accentué les difficultés de recrutement du secteur du tourisme, sans épargner celui du voyage d’affaires. Un constat partagé par les intervenants d’un atelier organisé par l’AFTM lors du salon IFTM Top Resa.
« C’est très compliqué de recruter des conseillers billettiste. Fin juin, sur le site de l’Apec, il y avait 1000 offres d’emploi d’agents de voyages affaires. C’est beaucoup ! L’industrie du voyage d’affaires est complexe, méconnue », remarque Matthieu Champion, senior sales director chez Egencia.
« Toutes les entreprises recrutent en même temps et sur des volumes importants. Il y a un goulot d’étranglement depuis la reprise post covid-19. Le marché est tendu, car il n’y a pas assez de personnes dirigées vers le business travel », analyse Caroline Noizet, directrice des ressources humaines de FCM Travel France.
Le secteur souffre d’un déficit d’image selon Julien Chambert, fondateur du cabinet de conseil CBT Conseil : « Entre le loisir et l’affaires, les métiers et les exigences sont très différents et continuent à évoluer sans rien à voir avec la mobilité. C’est une industrie hyper technologique. »
Pour Patricia Morosini, directrice voyage d'affaires chez Selectour, il est urgent de revaloriser les métiers du business travel. D’autant que le mal ne date pas d’hier.
« La dévalorisation du métier de conseiller affaires est liée à l’arrivée de la techno coté client. Certains se sont demandés s’ils avaient un avenir. Elle vient aussi du mode de rémunération de l’agence, à la transaction. Quand le tarif baisse, les agents affaires y voit une dégradation de son métier. Alors qu’on leur demande beaucoup de connaissances techniques malgré l’arrivée de la techno. Pendant la crise ils ont été essentiels. Les aléas dans le voyage d’affaires sont constants », plaide-t-elle
Cet été, Florent Martin, fondateur et CEO du centre d’appels Easy2call, recruté 35 personnes, dont 20 conseillers débutants actuellement en formation, faute d’avoir trouvé du personnel formé et expérimenté.
« Il y a un manque cruel de personnes sur le marché. Nous avons bénéficié de ce vivier de reconvertis et organisons leur formations », précise-t-il.
« Tous les acteurs du tourisme sont concernés par la pénurie. En France, tous métiers confondus, 520 000 personnes ont quitté leur emploi par trimestre. Une grande majorité de CDI. C’est quelque chose qui n’existait pas il y a quelques années », observe Georges Rudas, président de l’Institut Français du Tourisme (IFT). Pour rappel, deux millions d’emplois sont à pourvoir en France dans l’hôtellerie/restauration.
« C’est très compliqué de recruter des conseillers billettiste. Fin juin, sur le site de l’Apec, il y avait 1000 offres d’emploi d’agents de voyages affaires. C’est beaucoup ! L’industrie du voyage d’affaires est complexe, méconnue », remarque Matthieu Champion, senior sales director chez Egencia.
« Toutes les entreprises recrutent en même temps et sur des volumes importants. Il y a un goulot d’étranglement depuis la reprise post covid-19. Le marché est tendu, car il n’y a pas assez de personnes dirigées vers le business travel », analyse Caroline Noizet, directrice des ressources humaines de FCM Travel France.
Le secteur souffre d’un déficit d’image selon Julien Chambert, fondateur du cabinet de conseil CBT Conseil : « Entre le loisir et l’affaires, les métiers et les exigences sont très différents et continuent à évoluer sans rien à voir avec la mobilité. C’est une industrie hyper technologique. »
Pour Patricia Morosini, directrice voyage d'affaires chez Selectour, il est urgent de revaloriser les métiers du business travel. D’autant que le mal ne date pas d’hier.
« La dévalorisation du métier de conseiller affaires est liée à l’arrivée de la techno coté client. Certains se sont demandés s’ils avaient un avenir. Elle vient aussi du mode de rémunération de l’agence, à la transaction. Quand le tarif baisse, les agents affaires y voit une dégradation de son métier. Alors qu’on leur demande beaucoup de connaissances techniques malgré l’arrivée de la techno. Pendant la crise ils ont été essentiels. Les aléas dans le voyage d’affaires sont constants », plaide-t-elle
Cet été, Florent Martin, fondateur et CEO du centre d’appels Easy2call, recruté 35 personnes, dont 20 conseillers débutants actuellement en formation, faute d’avoir trouvé du personnel formé et expérimenté.
« Il y a un manque cruel de personnes sur le marché. Nous avons bénéficié de ce vivier de reconvertis et organisons leur formations », précise-t-il.
« Tous les acteurs du tourisme sont concernés par la pénurie. En France, tous métiers confondus, 520 000 personnes ont quitté leur emploi par trimestre. Une grande majorité de CDI. C’est quelque chose qui n’existait pas il y a quelques années », observe Georges Rudas, président de l’Institut Français du Tourisme (IFT). Pour rappel, deux millions d’emplois sont à pourvoir en France dans l’hôtellerie/restauration.
Une mutation en marche ?
Pour pallier à cette pénurie, le gouvernement a lancé une campagne de promotion des métiers de la filière.
« 9 millions d’euros d’achat d’espaces publicitaires investis sur deux ans », précise le président de l’IFT, qui assure la gestion du site, Monemploitourisme.fr vers lequel la campagne renvoie.
Si le constat est bien là, comment renverser la vapeur ? Pour les intervenants, la RSE et l’attractivité des postes sont liées.
« Quête de sens, d’équilibre vie privée/perso, adéquation des salaires… nous devons avoir une approche packagée sur du well being, du flex office. Le télétravail est la révolution sociologique », constate Matthieu Champion, d’Egencia.
Julien Chambert de CBT Conseil l’a bien compris. « Nous libérons du temps à nos collaborateurs, 5 jours par an, pour mener des actions de bénévolat. Ça ne coute pas si cher que ça à l’entreprise, ce n’est pas bien compliqué en terme administratif. »
Autre levier : la cooptation. En prenant contact avec des membres de leur entourage, les collaborateurs endossent le rôle d’ambassadeur et ouvrent la porte d’un nouveau vivier de candidat et sont rémunérés pour cette action intéressée.
Quid des rémunérations ? « Il y a eu une revalorisation de 5% en France. C’est hyper important par rapport à la technicité de l’emploi. Ceux en poste aujourd’hui peuvent négocier des salaires plus intéressants », affirme Florent Martin, CEO d’Easy2call.
« Nous avons d’abord commencé par fidéliser nos collaborateurs. Ça passait par des augmentations de salaires, des primes d’intéressement. Aujourd’hui, on parle de workation, de travail nomade. Les considérations ont évolué », remarque Patricia Morosini, de Selectour Affaires.
Lire aussi : Olivia Grégoire donne le coup d'envoi de la campagne sur les métiers du tourisme
« 9 millions d’euros d’achat d’espaces publicitaires investis sur deux ans », précise le président de l’IFT, qui assure la gestion du site, Monemploitourisme.fr vers lequel la campagne renvoie.
Si le constat est bien là, comment renverser la vapeur ? Pour les intervenants, la RSE et l’attractivité des postes sont liées.
« Quête de sens, d’équilibre vie privée/perso, adéquation des salaires… nous devons avoir une approche packagée sur du well being, du flex office. Le télétravail est la révolution sociologique », constate Matthieu Champion, d’Egencia.
Julien Chambert de CBT Conseil l’a bien compris. « Nous libérons du temps à nos collaborateurs, 5 jours par an, pour mener des actions de bénévolat. Ça ne coute pas si cher que ça à l’entreprise, ce n’est pas bien compliqué en terme administratif. »
Autre levier : la cooptation. En prenant contact avec des membres de leur entourage, les collaborateurs endossent le rôle d’ambassadeur et ouvrent la porte d’un nouveau vivier de candidat et sont rémunérés pour cette action intéressée.
Quid des rémunérations ? « Il y a eu une revalorisation de 5% en France. C’est hyper important par rapport à la technicité de l’emploi. Ceux en poste aujourd’hui peuvent négocier des salaires plus intéressants », affirme Florent Martin, CEO d’Easy2call.
« Nous avons d’abord commencé par fidéliser nos collaborateurs. Ça passait par des augmentations de salaires, des primes d’intéressement. Aujourd’hui, on parle de workation, de travail nomade. Les considérations ont évolué », remarque Patricia Morosini, de Selectour Affaires.
Lire aussi : Olivia Grégoire donne le coup d'envoi de la campagne sur les métiers du tourisme
Misez sur la Formation
La formation reste un axe fort pour faire face à la pénurie de candidats et guerre des talents.
Selectour a noué un partenariat avec l’EPT et proposera un cursus dédié au business travel. Après, Paris, Lyon et Nantes, la formation sera proposée en distanciel.
De son côté, FCM Travel s’est rapproché d’une autre école, l’EFHT pour former 10 alternants.
« Ça bouge peut-être trop individuellement. Pourquoi ne pas mener une action collective pour se faire entendre sur le marché ? On pourrait peut-être discuter avec les écoles, pour permettre des vraies formations en place et proposer quelque chose de plus pérenne ? C’est aberrant qu’il y ait si peu de formations dédiées au secteur », interroge Caroline Noizet, directrice des ressources humaines de FCM Travel France.
Autre action : promouvoir le business travel au sein des écoles de commerce. « Chez Egencia, on va chercher les ingénieurs et développeurs à la sortie de l’école. On promeut les stages et s’adaptent à leur besoin de 3, 6, 9 mois », poursuit Matthieu Champion, senior sales director chez Egencia.
Selectour a noué un partenariat avec l’EPT et proposera un cursus dédié au business travel. Après, Paris, Lyon et Nantes, la formation sera proposée en distanciel.
De son côté, FCM Travel s’est rapproché d’une autre école, l’EFHT pour former 10 alternants.
« Ça bouge peut-être trop individuellement. Pourquoi ne pas mener une action collective pour se faire entendre sur le marché ? On pourrait peut-être discuter avec les écoles, pour permettre des vraies formations en place et proposer quelque chose de plus pérenne ? C’est aberrant qu’il y ait si peu de formations dédiées au secteur », interroge Caroline Noizet, directrice des ressources humaines de FCM Travel France.
Autre action : promouvoir le business travel au sein des écoles de commerce. « Chez Egencia, on va chercher les ingénieurs et développeurs à la sortie de l’école. On promeut les stages et s’adaptent à leur besoin de 3, 6, 9 mois », poursuit Matthieu Champion, senior sales director chez Egencia.