"Nous devons aussi porter une vision d'avenir, pour que le gouvernement ait envie de nous aider..." selon Lionel Rabiet - DR
TourMaG.com - Le gouvernement vient de prolonger la mesure de chômage partiel à destination du tourisme, mais avec un taux qui fait débat. Que pensez-vous de cette décision de maintenir un chômage partiel de longue durée avec un reste à charge pour les entreprises de 15% ?
Lionel Rabiet : C'est une très mauvaise surprise et un mauvais calcul de la part du gouvernement.
L'exécutif veut éviter les effets d'aubaine… sauf que pour les agences de voyages, il n’y pas d’effet d’aubaine car il n’y a pas de ventes ou si peu !
Ces 15%, ce reste à charge qui peut sembler modeste pour un politique, c’est énorme pour un chef d'entreprise quand il n’y a pas de chiffres d’affaire.
D’autant qu’à ces 15%, il faut ajouter les montants des congés payés et le fait que les équipes doivent continuer à travailler pour gérer les dossiers d'annulation, etc.
Si l'Etat ne revient pas sur cette décision, c'est l'assurance d'avoir des chefs d’entreprise dans l'obligation de supprimer des emplois, alors qu'un chômage partiel à 100%, cela offre la possibilité de temporiser d’ici le redémarrage.
D'ailleurs, là où le chômage partiel n'existe pas, aux USA ou en Amérique du Sud, les entreprises du tourisme ont déjà licencié massivement.
Je sais que ce scénario est celui que le gouvernement français veut à tout prix éviter.
Nous avons eu de nombreux retours inquiets de la part des adhérents des Entreprises du Voyage.
TourMaG.com - Vous pensez que l'exécutif peut revenir sur sa décision ?
Lionel Rabiet : Mon ancien patron, fan de tennis me disait "le point n'est pas perdu tant que la balle n'a pas rebondi deux fois."
Jean-Pierre Mas et Valérie Boned sont aux avant-postes pour que cette mesure soit corrigée.
Lionel Rabiet : C'est une très mauvaise surprise et un mauvais calcul de la part du gouvernement.
L'exécutif veut éviter les effets d'aubaine… sauf que pour les agences de voyages, il n’y pas d’effet d’aubaine car il n’y a pas de ventes ou si peu !
Ces 15%, ce reste à charge qui peut sembler modeste pour un politique, c’est énorme pour un chef d'entreprise quand il n’y a pas de chiffres d’affaire.
D’autant qu’à ces 15%, il faut ajouter les montants des congés payés et le fait que les équipes doivent continuer à travailler pour gérer les dossiers d'annulation, etc.
Si l'Etat ne revient pas sur cette décision, c'est l'assurance d'avoir des chefs d’entreprise dans l'obligation de supprimer des emplois, alors qu'un chômage partiel à 100%, cela offre la possibilité de temporiser d’ici le redémarrage.
D'ailleurs, là où le chômage partiel n'existe pas, aux USA ou en Amérique du Sud, les entreprises du tourisme ont déjà licencié massivement.
Je sais que ce scénario est celui que le gouvernement français veut à tout prix éviter.
Nous avons eu de nombreux retours inquiets de la part des adhérents des Entreprises du Voyage.
TourMaG.com - Vous pensez que l'exécutif peut revenir sur sa décision ?
Lionel Rabiet : Mon ancien patron, fan de tennis me disait "le point n'est pas perdu tant que la balle n'a pas rebondi deux fois."
Jean-Pierre Mas et Valérie Boned sont aux avant-postes pour que cette mesure soit corrigée.
"Nous devons aussi porter une vision d'avenir, pour que le gouvernement ait envie de nous aider..."
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TourMaG.com - Quel regard portez-vous sur les groupes constitués sur internet comme CDMV (Comité de défense des métiers du voyage) ou encore Respire, le tourisme de demain ?
Lionel Rabiet : J'observe et je participe à tous ces groupes sur les réseaux sociaux. Je suis très impressionné par leur capacité à rassembler et animer une part très importante de la profession.
Nous y lisons beaucoup d’appels à l’aide, voire de détresse.
Ces messages sont utiles puisqu'ils permettent de rappeler aux politiques les risques qui pèsent sur nos entreprises et emplois, faute d'aides suffisantes.
Après, je pense qu'à côté de ces actions, nous devons aussi nous mobiliser pour faire comprendre que nous sommes une profession d'avenir et non une espèce en danger vouée à disparaître.
Il ne suffit pas de le dire, il faut l'expliquer, le démontrer car cette vérité n'est pas forcément évidente pour tout le monde en dehors de notre microcosme.
Je crois que si nous y arrivons, nous aurons beaucoup plus de soutien et de support, des politiques et des médias. Et nous en aurons besoin sur le long terme.
TourMaG.com - Comment voulez-vous expliquer qu'être agent de voyage cela peut être un métier d'avenir ?
Lionel Rabiet : Je suis convaincu que la consommation de voyages "loisirs" reviendra à un niveau similaire à ce qu'elle était avant la covid.
Mais le voyage "insouciant" pour ne pas dire "inconscient", celui qu'on achète de façon impulsive sans trop se préoccuper des prestataires à qui on fait appel, des garanties que l'on peut avoir avant le voyage et sur place, des conséquences potentiellement néfastes sur l'impact écologique et social, ce "voyage insouciant" a du plomb dans l'aile.
Et c'est tant mieux car qui mieux que les professionnels du tourisme peuvent répondre aux nouvelles attentes des voyageurs en terme de confiance, de sécurité et de responsabilité sociale et environnementale ?
Nous devons faire comprendre aux médias et aux politiques que notre précarité actuelle est conjoncturelle.
Et que l'avenir doit s'écrire avec nos entreprises, pas uniquement pour "sauver l'emploi" même si c'est important mais parce que la transition vers le tourisme confiant et responsable, celle que les citoyens attendent plus que jamais, a besoin des agents de voyage.
TourMaG.com - L'agent de voyages est avant tout une profession de solution, c'est votre message ?
Lionel Rabiet : Le voyageur de demain sera en recherche de plus de confiance, de sécurité et veut contribuer positivement pour la planète
Nous répondons à ces attentes : la confiance est assurée par nos garanties financières et le lien humain.
Nous apportons aussi la sécurité avec notre devoir d'assistance et les assurances dont nous disposons qui nous permettent de régler les problèmes à destination. Enfin, je crois aussi que nous pouvons être les vecteurs d'un tourisme beaucoup plus responsable.
Il existe des associations qui regroupent des acteurs du tourisme comme ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) qui porte cette vision. Ils auraient toute leur place dans le plan de relance de l'économie.
Certes nous devons alerter les pouvoirs publics sur la situation que nous vivons, mais nous devons aussi porter une vision d'avenir, pour que le gouvernement ait encore plus envie de nous soutenir sur le long terme.
Lionel Rabiet : J'observe et je participe à tous ces groupes sur les réseaux sociaux. Je suis très impressionné par leur capacité à rassembler et animer une part très importante de la profession.
Nous y lisons beaucoup d’appels à l’aide, voire de détresse.
Ces messages sont utiles puisqu'ils permettent de rappeler aux politiques les risques qui pèsent sur nos entreprises et emplois, faute d'aides suffisantes.
Après, je pense qu'à côté de ces actions, nous devons aussi nous mobiliser pour faire comprendre que nous sommes une profession d'avenir et non une espèce en danger vouée à disparaître.
Il ne suffit pas de le dire, il faut l'expliquer, le démontrer car cette vérité n'est pas forcément évidente pour tout le monde en dehors de notre microcosme.
Je crois que si nous y arrivons, nous aurons beaucoup plus de soutien et de support, des politiques et des médias. Et nous en aurons besoin sur le long terme.
TourMaG.com - Comment voulez-vous expliquer qu'être agent de voyage cela peut être un métier d'avenir ?
Lionel Rabiet : Je suis convaincu que la consommation de voyages "loisirs" reviendra à un niveau similaire à ce qu'elle était avant la covid.
Mais le voyage "insouciant" pour ne pas dire "inconscient", celui qu'on achète de façon impulsive sans trop se préoccuper des prestataires à qui on fait appel, des garanties que l'on peut avoir avant le voyage et sur place, des conséquences potentiellement néfastes sur l'impact écologique et social, ce "voyage insouciant" a du plomb dans l'aile.
Et c'est tant mieux car qui mieux que les professionnels du tourisme peuvent répondre aux nouvelles attentes des voyageurs en terme de confiance, de sécurité et de responsabilité sociale et environnementale ?
Nous devons faire comprendre aux médias et aux politiques que notre précarité actuelle est conjoncturelle.
Et que l'avenir doit s'écrire avec nos entreprises, pas uniquement pour "sauver l'emploi" même si c'est important mais parce que la transition vers le tourisme confiant et responsable, celle que les citoyens attendent plus que jamais, a besoin des agents de voyage.
TourMaG.com - L'agent de voyages est avant tout une profession de solution, c'est votre message ?
Lionel Rabiet : Le voyageur de demain sera en recherche de plus de confiance, de sécurité et veut contribuer positivement pour la planète
Nous répondons à ces attentes : la confiance est assurée par nos garanties financières et le lien humain.
Nous apportons aussi la sécurité avec notre devoir d'assistance et les assurances dont nous disposons qui nous permettent de régler les problèmes à destination. Enfin, je crois aussi que nous pouvons être les vecteurs d'un tourisme beaucoup plus responsable.
Il existe des associations qui regroupent des acteurs du tourisme comme ATR (Agir pour un Tourisme Responsable) qui porte cette vision. Ils auraient toute leur place dans le plan de relance de l'économie.
Certes nous devons alerter les pouvoirs publics sur la situation que nous vivons, mais nous devons aussi porter une vision d'avenir, pour que le gouvernement ait encore plus envie de nous soutenir sur le long terme.
"nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que notre seul horizon soit de rembourser des dettes colossales sur de nombreuses années"
TourMaG.com - Il est inévitable que le tourisme doit opérer sa mue vers un voyage plus éthique et durable ?
Lionel Rabiet : Inévitable je ne sais pas mais cela me semble nécessaire car c’est ce que les Français attendent.
Et nous sommes à même de leur répondre. Aujourd'hui, une majorité de tour-opérateurs et de distributeurs va dans cette direction.
TourMaG.com - Pour faire passer ce message, comment pensez-vous opérer ?
Lionel Rabiet : Nous devons continuer à faire le lobbying que nous faisons et montrer notre capacité d'innovation.
Peu de gens le savent, mais en quelques mois, des acteurs ont su se remettre en question et innover.
Je prends l'exemple de LK Tours qui a lancé une activité réceptive très prometteuse sur sa région ou encore Ponant qui travaille à réinventer la croisière de demain, sans oublier le Welcome City Lab qui rassemble des dizaines de start up très prometteuses.
Cette structure gagne à être connue.
Certes nous vivons un cataclysme, mais nous devons aussi montrer que nous sommes capables de nous réinventer.
TourMaG.com - Le gouvernement est très présent pour soutenir le secteur, mais il ne l'a pas intégré au plan de relance national. Comment jugez-vous cela?
Lionel Rabiet : Cette crise est d'une violence inouïe pour nos entreprises.
Chez Voyages d'exception par exemple, nous sommes en baisse de près de 90% ! Dans l’histoire économique récente, je n'ai jamais entendu parler d'un secteur d’activité ayant connu une chute de revenus aussi brutale.
Le sujet immédiat face à cette crise, c’est assurer la liquidité des entreprises pour éviter les défauts de paiement. Le gouvernement a mis en place deux outils que sont le PGE et l'ordonnance qui ont vocation à éviter ces situations
Dans un second temps, se posera le problème de la solvabilité et du poids de la dette dans les bilans des entreprises.
Une fois la crise passée, nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que notre seul horizon soit de rembourser des dettes colossales sur de nombreuses années.
Il faudra trouver des solutions pour transformer ces dettes en fonds propres ou quasi fonds propres.
Pour que cette issue se profile, nous devons donner envie aux banques, aux investisseurs privés ou institutionnels comme la BPI d’investir dans nos sociétés.
C’est pour cela que nous devons montrer et démontrer que nous incarnons l’avenir.
Lionel Rabiet : Inévitable je ne sais pas mais cela me semble nécessaire car c’est ce que les Français attendent.
Et nous sommes à même de leur répondre. Aujourd'hui, une majorité de tour-opérateurs et de distributeurs va dans cette direction.
TourMaG.com - Pour faire passer ce message, comment pensez-vous opérer ?
Lionel Rabiet : Nous devons continuer à faire le lobbying que nous faisons et montrer notre capacité d'innovation.
Peu de gens le savent, mais en quelques mois, des acteurs ont su se remettre en question et innover.
Je prends l'exemple de LK Tours qui a lancé une activité réceptive très prometteuse sur sa région ou encore Ponant qui travaille à réinventer la croisière de demain, sans oublier le Welcome City Lab qui rassemble des dizaines de start up très prometteuses.
Cette structure gagne à être connue.
Certes nous vivons un cataclysme, mais nous devons aussi montrer que nous sommes capables de nous réinventer.
TourMaG.com - Le gouvernement est très présent pour soutenir le secteur, mais il ne l'a pas intégré au plan de relance national. Comment jugez-vous cela?
Lionel Rabiet : Cette crise est d'une violence inouïe pour nos entreprises.
Chez Voyages d'exception par exemple, nous sommes en baisse de près de 90% ! Dans l’histoire économique récente, je n'ai jamais entendu parler d'un secteur d’activité ayant connu une chute de revenus aussi brutale.
Le sujet immédiat face à cette crise, c’est assurer la liquidité des entreprises pour éviter les défauts de paiement. Le gouvernement a mis en place deux outils que sont le PGE et l'ordonnance qui ont vocation à éviter ces situations
Dans un second temps, se posera le problème de la solvabilité et du poids de la dette dans les bilans des entreprises.
Une fois la crise passée, nous ne pouvons pas nous résoudre à ce que notre seul horizon soit de rembourser des dettes colossales sur de nombreuses années.
Il faudra trouver des solutions pour transformer ces dettes en fonds propres ou quasi fonds propres.
Pour que cette issue se profile, nous devons donner envie aux banques, aux investisseurs privés ou institutionnels comme la BPI d’investir dans nos sociétés.
C’est pour cela que nous devons montrer et démontrer que nous incarnons l’avenir.
MAIF-APST :"Ce rapprochement, s'il se concrétise, représente donc une très belle opportunité business pour la MAIF"
TourMaG.com - Ce discours mobilisateur est un peu nouveau...
Lionel Rabiet : Mais il n'est pas à opposer aux autres actions visant à alerter sur nos difficultés.
J'aimerais que l'Etat nous aide, pas uniquement pour sauver l'emploi, mais parce qu’ils ont la conviction que nous autres agents de voyages et professionnels du tourisme, sommes les acteurs et garants de la transition vers un tourisme confiant, sur et durable.
TourMaG.com - L'avenir de notre secteur passera aussi par l'APST. Que pensez-vous du possible rapprochement avec la MAIF ?
Lionel Rabiet : Ma réflexion est tout à fait personnelle.
Je pense que la MAIF, assez peu présente aujourd’hui dans le tourisme, a bien compris que l'assurance dans toutes ces composantes allait devenir un élément essentiel du voyage de demain.
Nous le voyons déjà dans les réservations récentes avec la hausse des commandes d’assurance voyage. Il y a une vraie tendance de fond.
Ce rapprochement, s'il se concrétise, représente donc une très belle opportunité business pour la MAIF, mais ce partenariat ne doit pas déstabiliser notre écosystème.
L'un des dangers à court terme, pour nos PME et TPE notamment, serait que les contre garanties et les cautions exigées augmentent de façon importante
Sur ce point, le ministère, qui négocie ce partenariat, pourrait demander à la MAIF un gel des garanties sur plusieurs années pour que nos petites entreprises aient le temps de digérer la crise avant de devoir se plier à de nouvelles contraintes.
Par ailleurs, l'APST a toujours su adapter ses critères pour favoriser l'entrepreneuriat et les nouveaux entrants. C’est important que cette spécificité demeure.
Sinon, je pense personnellement que ce mode d’association entre un organisme professionnel et une mutuelle va surement dans le sens de l'histoire.
Lionel Rabiet : Mais il n'est pas à opposer aux autres actions visant à alerter sur nos difficultés.
J'aimerais que l'Etat nous aide, pas uniquement pour sauver l'emploi, mais parce qu’ils ont la conviction que nous autres agents de voyages et professionnels du tourisme, sommes les acteurs et garants de la transition vers un tourisme confiant, sur et durable.
TourMaG.com - L'avenir de notre secteur passera aussi par l'APST. Que pensez-vous du possible rapprochement avec la MAIF ?
Lionel Rabiet : Ma réflexion est tout à fait personnelle.
Je pense que la MAIF, assez peu présente aujourd’hui dans le tourisme, a bien compris que l'assurance dans toutes ces composantes allait devenir un élément essentiel du voyage de demain.
Nous le voyons déjà dans les réservations récentes avec la hausse des commandes d’assurance voyage. Il y a une vraie tendance de fond.
Ce rapprochement, s'il se concrétise, représente donc une très belle opportunité business pour la MAIF, mais ce partenariat ne doit pas déstabiliser notre écosystème.
L'un des dangers à court terme, pour nos PME et TPE notamment, serait que les contre garanties et les cautions exigées augmentent de façon importante
Sur ce point, le ministère, qui négocie ce partenariat, pourrait demander à la MAIF un gel des garanties sur plusieurs années pour que nos petites entreprises aient le temps de digérer la crise avant de devoir se plier à de nouvelles contraintes.
Par ailleurs, l'APST a toujours su adapter ses critères pour favoriser l'entrepreneuriat et les nouveaux entrants. C’est important que cette spécificité demeure.
Sinon, je pense personnellement que ce mode d’association entre un organisme professionnel et une mutuelle va surement dans le sens de l'histoire.
" Après il faut admettre que le sujet de la réouverture des frontières nous dépasse complètement"
TourMaG.com - Depuis la crise, de nombreux groupes ont été créés sur les réseaux sociaux. Pensez-vous que les Entreprises du Voyage ont loupé un train ?
Lionel Rabiet : Je suis très impressionné par l'ensemble de ces groupes, ils regroupent chacun près de 10 % des salariés du secteur, c’est énorme.
Il y a parfois des critiques à l'égard des EDV, mais aussi beaucoup d'encouragements. Le dynamisme de ces groupes nous invite à intégrer beaucoup plus les salariés, les entrepreneurs et les indépendants à nos démarches.
Je sais que cette réflexion est partagée par Jean Pierre Mas et Valérie Boned.
TourMaG.com - Les agents de voyages et tour-opérateurs pourraient mutualiser des moyens financiers pour parler d'une même voix auprès des consommateurs, via des publicités par exemple. Pensez-vous que la profession a toujours bien su communiquer auprès du grand public ? Sans parler des interventions des responsables des EDV, du SETO ou autres figures du secteur.
Lionel Rabiet : Il se trouve que nous avions un projet de communication grand public qui allait dans ce sens.
C'est une réflexion que nous menions depuis deux ans, mais la crise de la covid-19 a chamboulé les priorités.
Il faut savoir que pour avoir un vrai impact au niveau publicitaire, il est nécessaire d'investir plusieurs millions d'euros, ce n'est pas possible.
En revanche, je pense qu'il est important d'affirmer notre rôle comme étant les acteurs du monde de demain, et ce message peut-être porté de plein de façons différentes.
C'est un travail de longue haleine.
TourMaG.com - Pensez-vous que les gouvernements vont devoir s'atteler à relancer le tourisme par la réouverture progressive des frontières ? Ou en créant des bulles du voyage ?
Lionel Rabiet : J'ai vu passer les pétitions des agents de voyages sur les réseaux sociaux concernant la réouverture des frontières.
C'est très bien, il est important qu'ils s'expriment et agissent. Après il faut admettre que le sujet de la réouverture des frontières nous dépasse complètement.
Je crains que la situation des agences de voyages ne soit pas un critère important de décision pour les gouvernements s'agissant de l'ouverture des frontières.
Il faut être lucide, mais cela ne nous empêche pas de tenter des choses. Je fais référence au communiqué de presse publié conjointement avec le SETO concernant l'Île Maurice.
Tant que l'épidémie sera virulente, il sera de toutes façons difficile de parler de reprise, même si je suis persuadé que les choses peuvent rapidement évoluer positivement.
Regardez l'évolution récente de la maladie en France.
Prenons l'hypothèse, ça reste une hypothèse, que la courbe de la mortalité du coronavirus demeure basse, comme c'est le cas actuellement. Si cette hypothèse se matérialise, il est fort à parier que nous allons progressivement changer notre façon de voir la maladie et aller vers des décisions beaucoup moins restrictives.
Nous sommes dans un tunnel depuis maintenant six mois. Ce qui est dur économiquement et moralement, c’est que nous n’en voyons toujours pas la sortie.
Mais cette sortie elle existe ! et elle est peut-être pas si lointaine !
Lionel Rabiet : Je suis très impressionné par l'ensemble de ces groupes, ils regroupent chacun près de 10 % des salariés du secteur, c’est énorme.
Il y a parfois des critiques à l'égard des EDV, mais aussi beaucoup d'encouragements. Le dynamisme de ces groupes nous invite à intégrer beaucoup plus les salariés, les entrepreneurs et les indépendants à nos démarches.
Je sais que cette réflexion est partagée par Jean Pierre Mas et Valérie Boned.
TourMaG.com - Les agents de voyages et tour-opérateurs pourraient mutualiser des moyens financiers pour parler d'une même voix auprès des consommateurs, via des publicités par exemple. Pensez-vous que la profession a toujours bien su communiquer auprès du grand public ? Sans parler des interventions des responsables des EDV, du SETO ou autres figures du secteur.
Lionel Rabiet : Il se trouve que nous avions un projet de communication grand public qui allait dans ce sens.
C'est une réflexion que nous menions depuis deux ans, mais la crise de la covid-19 a chamboulé les priorités.
Il faut savoir que pour avoir un vrai impact au niveau publicitaire, il est nécessaire d'investir plusieurs millions d'euros, ce n'est pas possible.
En revanche, je pense qu'il est important d'affirmer notre rôle comme étant les acteurs du monde de demain, et ce message peut-être porté de plein de façons différentes.
C'est un travail de longue haleine.
TourMaG.com - Pensez-vous que les gouvernements vont devoir s'atteler à relancer le tourisme par la réouverture progressive des frontières ? Ou en créant des bulles du voyage ?
Lionel Rabiet : J'ai vu passer les pétitions des agents de voyages sur les réseaux sociaux concernant la réouverture des frontières.
C'est très bien, il est important qu'ils s'expriment et agissent. Après il faut admettre que le sujet de la réouverture des frontières nous dépasse complètement.
Je crains que la situation des agences de voyages ne soit pas un critère important de décision pour les gouvernements s'agissant de l'ouverture des frontières.
Il faut être lucide, mais cela ne nous empêche pas de tenter des choses. Je fais référence au communiqué de presse publié conjointement avec le SETO concernant l'Île Maurice.
Tant que l'épidémie sera virulente, il sera de toutes façons difficile de parler de reprise, même si je suis persuadé que les choses peuvent rapidement évoluer positivement.
Regardez l'évolution récente de la maladie en France.
Prenons l'hypothèse, ça reste une hypothèse, que la courbe de la mortalité du coronavirus demeure basse, comme c'est le cas actuellement. Si cette hypothèse se matérialise, il est fort à parier que nous allons progressivement changer notre façon de voir la maladie et aller vers des décisions beaucoup moins restrictives.
Nous sommes dans un tunnel depuis maintenant six mois. Ce qui est dur économiquement et moralement, c’est que nous n’en voyons toujours pas la sortie.
Mais cette sortie elle existe ! et elle est peut-être pas si lointaine !