Clément Mousset : "Il faut se tenir prêt à répondre à notre clientèle, re-motiver les agences et faire rêver nos partenaires même si les croisières ne débutent qu'en 2021" - DR : CMV
TourMaG.com - Quel est l'impact pour Croisières Maritimes et Voyages (CMV) France de la crise liée à l'épidémie de coronavirus ?
Clément Mousset : Tout d'abord je rappelle que nos croisières ne débuteront qu'en 2021. C'est une chance.
CMV France est impactée par le manque d'activité du réseau de distribution, mais aussi par le manque de projection sur l'avenir. Nos collaborateurs sont soit en télétravail, soit en activité partielle.
A l'heure actuelle, nous ne pouvons pas demander aux commerciaux de faire leur travail, même par téléphone. Les agences de voyages ont d'autres priorités.
Mais nous serons heureux d'ici quelques semaines de les retrouver et d'aller à leur rencontre.
TourMaG.com - Avez-vous pris du retard sur votre plan de marche ?
Clément Mousset : Nous avions pris de l'avance, mais elle a été grignotée. Nous avons annoncé le lancement de la compagnie en novembre 2019. Début décembre, les premiers collaborateurs rejoignaient notre équipe et en janvier 2020, nous avons engrangé les premières ventes.
Dès l'ouverture, nous sommes très vite montés à un remplissage de près de 10%. Nous comptions remettre un coup d'accélérateur après les vacances de Pâques... Les plans ont changé et dès que nous pourrons prendre rendez-vous avec les agences de voyages, j'espère dès la mi-mai, nous seront présents sur le terrain.
Nous constatons que la clientèle directe s’intéresse toujours aux voyages. Avant le confinement, nous avions lancé une campagne de communication avec des coupons et nous avons eu des retours. En un mois, nous avons envoyé près de 150 brochures ce qui fait tout de même une moyenne de 2 à 3 brochures par jour.
Clément Mousset : Tout d'abord je rappelle que nos croisières ne débuteront qu'en 2021. C'est une chance.
CMV France est impactée par le manque d'activité du réseau de distribution, mais aussi par le manque de projection sur l'avenir. Nos collaborateurs sont soit en télétravail, soit en activité partielle.
A l'heure actuelle, nous ne pouvons pas demander aux commerciaux de faire leur travail, même par téléphone. Les agences de voyages ont d'autres priorités.
Mais nous serons heureux d'ici quelques semaines de les retrouver et d'aller à leur rencontre.
TourMaG.com - Avez-vous pris du retard sur votre plan de marche ?
Clément Mousset : Nous avions pris de l'avance, mais elle a été grignotée. Nous avons annoncé le lancement de la compagnie en novembre 2019. Début décembre, les premiers collaborateurs rejoignaient notre équipe et en janvier 2020, nous avons engrangé les premières ventes.
Dès l'ouverture, nous sommes très vite montés à un remplissage de près de 10%. Nous comptions remettre un coup d'accélérateur après les vacances de Pâques... Les plans ont changé et dès que nous pourrons prendre rendez-vous avec les agences de voyages, j'espère dès la mi-mai, nous seront présents sur le terrain.
Nous constatons que la clientèle directe s’intéresse toujours aux voyages. Avant le confinement, nous avions lancé une campagne de communication avec des coupons et nous avons eu des retours. En un mois, nous avons envoyé près de 150 brochures ce qui fait tout de même une moyenne de 2 à 3 brochures par jour.
"Nous allons repartir tranquillement et nous projeter dans le futur"
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Si l'activité est à l'arrêt depuis 15 jours, sur les 3 premières semaines, nous avons posé des options et réalisé des bookings, notamment sur les tours du monde.
Pour tout vous dire, ces clients Tour du Monde hésitaient et ils ont finalement fait le choix d'un navire plus petit avec le Jules Verne.
La clientèle pense à la sortie du confinement, il faut donc préparer le dé-confinement étape par étape.
TourMaG.com - Vous commencez à préparer la sortie de crise ?
Clément Mousset : Nous avons repris la communication depuis quelques jours. Les consommateurs en ont assez de voir uniquement des informations négatives, il faut désormais envoyer du positif.
Les Français sont connectés à Internet en permanence, il n'y a qu'à regarder l'audience de TourMaG.com qui a triplé !!
Maintenant que nous avons des perspectives de sortie, même si elles ne sont pas définitives, il faut bouger et remettre en route la machine. Nous allons repartir tranquillement et nous projeter dans le futur.
Il faut se tenir prêt à répondre à notre clientèle, re-motiver les agences et faire rêver nos partenaires même si les croisières ne débutent qu'en 2021.
Pour tout vous dire, ces clients Tour du Monde hésitaient et ils ont finalement fait le choix d'un navire plus petit avec le Jules Verne.
La clientèle pense à la sortie du confinement, il faut donc préparer le dé-confinement étape par étape.
TourMaG.com - Vous commencez à préparer la sortie de crise ?
Clément Mousset : Nous avons repris la communication depuis quelques jours. Les consommateurs en ont assez de voir uniquement des informations négatives, il faut désormais envoyer du positif.
Les Français sont connectés à Internet en permanence, il n'y a qu'à regarder l'audience de TourMaG.com qui a triplé !!
Maintenant que nous avons des perspectives de sortie, même si elles ne sont pas définitives, il faut bouger et remettre en route la machine. Nous allons repartir tranquillement et nous projeter dans le futur.
Il faut se tenir prêt à répondre à notre clientèle, re-motiver les agences et faire rêver nos partenaires même si les croisières ne débutent qu'en 2021.
Diamond Princess, MS Zaandam : "les erreurs sont liées pour moi à des erreurs gouvernementales"
TourMaG.com - Les mésaventures du Diamond Princess et du MS Zaandam, qui ont été les plus médiatisées, ne vont-elles pas écorner l'image de la croisière ?
Clément Mousset : Les déboires du Diamond Princess et du MS Zaandam sont liés pour moi à des erreurs gouvernementales. Les mauvaises décisions ont été prises.
Pour le Diamond Princess, les autorités ont refusé de débarquer les passagers. Quant au MS Zaandam, pas moins de 25 ports ont refusé son accès. Plus le temps s'écoulait, plus l'épidémie progressait à bord.
Les autorités qui se mettent en quatre pour accueillir les navires de croisières, notamment ceux avec de grandes capacités, ont tout d'un coup refusé ces mêmes navires ! Je trouve très triste cette réaction et j'espère que les compagnies s'en souviendront. Certains pays ont très clairement fait preuve de non assistance à personne en danger.
Je tiens d'ailleurs à saluer les ports du Sud de la France, notamment Marseille qui a accueilli des navires en détresse, et qui ont accepté de débarquer les passagers. D'ailleurs, il n'y a pas eu de flambée épidémique dans la région.
Clément Mousset : Les déboires du Diamond Princess et du MS Zaandam sont liés pour moi à des erreurs gouvernementales. Les mauvaises décisions ont été prises.
Pour le Diamond Princess, les autorités ont refusé de débarquer les passagers. Quant au MS Zaandam, pas moins de 25 ports ont refusé son accès. Plus le temps s'écoulait, plus l'épidémie progressait à bord.
Les autorités qui se mettent en quatre pour accueillir les navires de croisières, notamment ceux avec de grandes capacités, ont tout d'un coup refusé ces mêmes navires ! Je trouve très triste cette réaction et j'espère que les compagnies s'en souviendront. Certains pays ont très clairement fait preuve de non assistance à personne en danger.
Je tiens d'ailleurs à saluer les ports du Sud de la France, notamment Marseille qui a accueilli des navires en détresse, et qui ont accepté de débarquer les passagers. D'ailleurs, il n'y a pas eu de flambée épidémique dans la région.
"Le calendrier initial de développement est maintenu"
TourMaG.com - Est-ce que le gigantisme des bateaux de croisières ne va pas jouer en leur défaveur ?
Clément Mousset : Nous allons être amenés à avoir une réflexion sur le gigantisme mais pas uniquement dans l'univers de la croisière, dans le tourisme en général : c'est aussi le cas pour les immenses complexes hôteliers. Est-ce que ces modèles ont vécu ? Il est trop tôt pour répondre à la question.
Les voyageurs vont sans doute se diriger vers des structures à taille humaine : des boutique-hôtels ou des navires plus petits. Dans les mois et les années à venir, la taille de CMV France et de notre navire le Jules Verne sera un atout.
Mais que ce soit pour les grands ou les petits navires, il faut retrouver des produits avec une vraie valeur ajoutée. Nous allons peut-être revenir à des valeurs historiques, avec un vrai produit tout inclus.
TourMaG.com - Cruise & Maritime Voyages, la compagnie maritime britannique qui vous soutient dans votre projet, a-t-elle modifié ses curseurs par rapport à cette crise ?
Clément Mousset : Cruise & Maritime Voyages nous a confirmé le calendrier initial que nous avions prévu. Nous restons sur la même stratégie. Nous avons eu la maison-mère en ligne et les financiers ont levé toutes nos inquiétudes.
Cruise & Maritime Voyages opère beaucoup en Europe du Nord qui est une zone moins exposée que d'autres. Nous sommes confiants, et ils se tiennent prêts à repartir dès que ce sera possible.
Les navires affichaient des taux d'occupation de plus de 95%. Les annulations ont été très faibles, les taux d'occupation sont restés au-dessus de 90%. Les perspectives sont plutôt bonnes.
La compagnie a d'ailleurs assoupli ses conditions d'annulation, comme tous les acteurs du marché.
Clément Mousset : Nous allons être amenés à avoir une réflexion sur le gigantisme mais pas uniquement dans l'univers de la croisière, dans le tourisme en général : c'est aussi le cas pour les immenses complexes hôteliers. Est-ce que ces modèles ont vécu ? Il est trop tôt pour répondre à la question.
Les voyageurs vont sans doute se diriger vers des structures à taille humaine : des boutique-hôtels ou des navires plus petits. Dans les mois et les années à venir, la taille de CMV France et de notre navire le Jules Verne sera un atout.
Mais que ce soit pour les grands ou les petits navires, il faut retrouver des produits avec une vraie valeur ajoutée. Nous allons peut-être revenir à des valeurs historiques, avec un vrai produit tout inclus.
TourMaG.com - Cruise & Maritime Voyages, la compagnie maritime britannique qui vous soutient dans votre projet, a-t-elle modifié ses curseurs par rapport à cette crise ?
Clément Mousset : Cruise & Maritime Voyages nous a confirmé le calendrier initial que nous avions prévu. Nous restons sur la même stratégie. Nous avons eu la maison-mère en ligne et les financiers ont levé toutes nos inquiétudes.
Cruise & Maritime Voyages opère beaucoup en Europe du Nord qui est une zone moins exposée que d'autres. Nous sommes confiants, et ils se tiennent prêts à repartir dès que ce sera possible.
Les navires affichaient des taux d'occupation de plus de 95%. Les annulations ont été très faibles, les taux d'occupation sont restés au-dessus de 90%. Les perspectives sont plutôt bonnes.
La compagnie a d'ailleurs assoupli ses conditions d'annulation, comme tous les acteurs du marché.
"Ce qui fera le succès de CMV France, c'est le réseau d'agences de voyages"
TourMaG.com - Cette crise ne vous donne-t-elle pas envie de vous tourner davantage vers le B2C ?
Clément Mousset : Surtout pas. Ce qui fera le succès de CMV France, c'est le réseau d'agences de voyages. J'ai débuté en tant qu'agent de voyages, puis j'ai travaillé en tant que commercial pour plusieurs compagnies et je ne compte pas oublier d'où je viens.
Nous nous appuyons sur les autocaristes et les agences qui sauront trouver dans notre produit ce qu'attendent les clients : à savoir des départs proches de Marseille ou du Havre.
Face à cette crise, il faut que tout le monde se mette autour de la table : producteurs, distributeurs mais aussi le gouvernement et que tout le monde se parle et s'écoute.
Sur le mass tourism et je ne vise pas la croisière, j'ai moi-même travaillé pour Royal Caribbean International, il va falloir travailler main dans la main et écouter surtout les destinations qui nous accueillent.
Il faudra aller vers davantage d'authenticité et surtout écouter le client. C'est ce que nous avons fait d'ailleurs pour CMV France.
Nous avons écouté les demandes des agences et des voyageurs, en allant vers un navire plus petit. Notre objectif est de revenir à la philosophie initiale qui est la découverte d'une destination. La croisière est un vecteur d'envie pour de futurs voyages.
Clément Mousset : Surtout pas. Ce qui fera le succès de CMV France, c'est le réseau d'agences de voyages. J'ai débuté en tant qu'agent de voyages, puis j'ai travaillé en tant que commercial pour plusieurs compagnies et je ne compte pas oublier d'où je viens.
Nous nous appuyons sur les autocaristes et les agences qui sauront trouver dans notre produit ce qu'attendent les clients : à savoir des départs proches de Marseille ou du Havre.
Face à cette crise, il faut que tout le monde se mette autour de la table : producteurs, distributeurs mais aussi le gouvernement et que tout le monde se parle et s'écoute.
Sur le mass tourism et je ne vise pas la croisière, j'ai moi-même travaillé pour Royal Caribbean International, il va falloir travailler main dans la main et écouter surtout les destinations qui nous accueillent.
Il faudra aller vers davantage d'authenticité et surtout écouter le client. C'est ce que nous avons fait d'ailleurs pour CMV France.
Nous avons écouté les demandes des agences et des voyageurs, en allant vers un navire plus petit. Notre objectif est de revenir à la philosophie initiale qui est la découverte d'une destination. La croisière est un vecteur d'envie pour de futurs voyages.
"Cette crise a fait ressortir le grand professionnalisme de notre profession"
TourMaG.com - La crise ne va-t-elle pas renforcer toujours plus les contraintes sanitaires ?
Clément Mousset : La croisière a toujours été vilipendée par des personnes qui ne connaissent rien au secteur. Dans bien des domaines, elle a pourtant été un précurseur.
Il y a une trentaine d'années, elle intégrait le recyclage, elle a ensuite fait monter à bord des Environment Officers, désormais, les compagnies adaptent leur flotte, avec la réduction des oxydes d'azote et de soufre, le branchement des navires à quai...
Depuis le SRAS en 2001, les parties communes dédiées à la restauration sont toutes équipées de distributeurs de gel hydroalcoolique. Nous n'avons pas attendu le COVID-19. Tous les sanitaires sont nettoyés deux fois par jour, les poignées de portes...
Les efforts seront renforcés afin de rassurer les passagers, mais les croisières font déjà beaucoup sur le volet sanitaire. Depuis le H5N1, tous les passagers doivent remplir un formulaire de santé.
A l'avenir, les compagnies devront sans doute s'équiper de caméras thermiques ou de thermomètres. Les aéroports, les ports... Tout le monde sera sur la même logique.
Clément Mousset : La croisière a toujours été vilipendée par des personnes qui ne connaissent rien au secteur. Dans bien des domaines, elle a pourtant été un précurseur.
Il y a une trentaine d'années, elle intégrait le recyclage, elle a ensuite fait monter à bord des Environment Officers, désormais, les compagnies adaptent leur flotte, avec la réduction des oxydes d'azote et de soufre, le branchement des navires à quai...
Depuis le SRAS en 2001, les parties communes dédiées à la restauration sont toutes équipées de distributeurs de gel hydroalcoolique. Nous n'avons pas attendu le COVID-19. Tous les sanitaires sont nettoyés deux fois par jour, les poignées de portes...
Les efforts seront renforcés afin de rassurer les passagers, mais les croisières font déjà beaucoup sur le volet sanitaire. Depuis le H5N1, tous les passagers doivent remplir un formulaire de santé.
A l'avenir, les compagnies devront sans doute s'équiper de caméras thermiques ou de thermomètres. Les aéroports, les ports... Tout le monde sera sur la même logique.
TourMaG.com - Que retenez-vous déjà de cette crise ?
Clément Mousset : Cette crise a redonné ses lettres de noblesse à la profession. Je pense que bon nombre de consommateurs se sont rendus compte de l'utilité des agences de voyages et des tours-opérateurs.
Cette crise a fait ressortir le grand professionnalisme de notre profession.
Clément Mousset : Cette crise a redonné ses lettres de noblesse à la profession. Je pense que bon nombre de consommateurs se sont rendus compte de l'utilité des agences de voyages et des tours-opérateurs.
Cette crise a fait ressortir le grand professionnalisme de notre profession.