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Compagnie française de croisières : mission accomplie pour la croisière inaugurale Le Havre-Zeebruge

500 invités, partenaires, agents de voyage et journalistes


Quelques jours à peine après sa sortie des chantiers navals de Brest où il a été longuement rénové, le paquebot Renaissance, propriété de la Compagnie française de croisières, a quitté, vendredi dernier, Le Havre. La croisière inaugurale l’a conduit à Zeebruge avec ses invités avant de le ramener, hier matin, dans son port normand de départ.


Rédigé par le Lundi 26 Juin 2023

Le "renaissance" à Quai au Havre (Photo PB)
Le "renaissance" à Quai au Havre (Photo PB)
Hier matin, lorsque le paquebot "Renaissance" est revenu à son point de départ, à la gare maritime du Havre dont il était parti vendredi, Clément Mousset et Cédric Rivoire-Perochat ont sans doute poussé un soupir de soulagement : la tout jeune Compagnie Française de Croisières qu'ils ont co-fondée l'année dernière, a enfin passé le cap de sa "croisière inaugurale"en réalisant un parcours Le Havre-Zeebruge-Le Havre sans encombre.

A bord, 500 invités, parmi lesquels des partenaires, des agents de voyage et des journalistes.

Pendant ces trois jours, soleil et ciel bleu ont favorisé la convivialité à bord tout comme la journée d'excursions à Bruges ou à Gand.

Quant au "Renaissance", récemment sorti des chantiers navals de Brest, il a démontré ses capacités à naviguer et semble avoir répondu à une bonne partie des attentes de ses nouveaux propriétaires.

Ceux-ci ont cependant joué de malchance : alors que le nouveau design -réussi- du bateau, son offre gastronomique, son Spa, sa bibliothèque, sa vinothèque ou ses spectacles - pour ne citer que quelques-uns des atouts du "Renaissance"- devraient séduire une clientèle exigeante, une série de problèmes techniques imprévus sont, par moments, venus contrarier organisateurs et participants.

« Le bateau est prêt à 87 %, il le sera complètement le 29 juin, lors du départ de notre première croisière commerciale vers l'Ecosse », assurait néanmoins samedi soir le président de CFC, Clément Mousset.

LIRE AUSSI : Qui est la CFC ?

D'évidence, des ajustements techniques s'annoncent encore nécessaires. Pouvait-il d'ailleurs en être autrement alors que ce bateau n’avait pas sérieusement navigué depuis trois ans ? Probablement pas.

En tous cas, vendredi, à l'arrivée des invités au Havre, un bug informatique massif a rendu le check in des invités, extrêmement long et fastidieux.

Le système informatique n’était pas encore complètement opérationnel hier matin au retour au Havre - le prestataire va devoir s’employer à le sécuriser, dès ce lundi - lorsque, comble de malchance, deux pannes électriques -brèves et sans conséquence- sont intervenues au moment où les passagers allaient débarquer.

"La croisière, c'est un voyage"

Clément Mousset (à droite) et Cédric Rivoire-Perochat (à droite), entourent une partie du staff de la CFC, dans le grand auditorium du "Renaissance", samedi soir (Photo PB)
Clément Mousset (à droite) et Cédric Rivoire-Perochat (à droite), entourent une partie du staff de la CFC, dans le grand auditorium du "Renaissance", samedi soir (Photo PB)
On aurait tort, cependant, de se focaliser exclusivement sur ces difficultés matérielles. Le "Renaissance" est un beau bateau et il semble adapté au projet que portent Clément Mousset et Cédric Rivoire-Perochat (anciens de CMV), dont il faut, avant tout, saluer la persévérance. Et l'enthousiasme.

A écouter Clément Mousset évoquer sans cesse les "traversées transatlantiques", le paquebot "France" et les croisières "Paquet", on comprend vite ses références et son inspiration.

Pour les deux associés, un bateau de croisière n'est "ni un hôtel club ni un camping flottants". Pour eux, "la croisière, c'est un voyage".

Les deux compères veulent "faire revivre la tradition des croisières au long cours", combiner "l'art de vivre à la française en mer avec le désir de découverte et de culture du XXIe siècle ».

CFC propose donc, au départ du Havre et de Marseille, pour des passagers "exclusivement francophones", "des itinéraires plus longs que ceux trouvés au départ de France chez les opérateurs actuels ».

LIRE AUSSI : La CFC repousse sa croisière inaugurale

Pour concrétiser leurs ambitions, les fondateurs qui ont « 50 ans d’expérience de la croisière à eux deux », ont donc fait l'acquisition pour 30 millions de dollars, auprès de Holand America, d'un paquebot âgé de vingt-neuf ans, "Maasdam", qu'ils ont rebaptisé "Renaissance".

Ils l'ont confié aux chantiers navals de Brest pour des travaux de rénovation dont le montant, estimé dans un premier temps à 10 millions d'euros, s'est finalement élevé au double, en raison de problèmes techniques indépendants de la volonté de ses nouveaux propriétaires.

Sont venus s'y ajouter des incidents, toujours sur le chantier de Brest, avec la rupture des amarres du "Renaissance". Au final, la préparation du bateau a duré neuf mois et pris du retard, entraînant, à deux reprises, le report de la croisière inaugurale.

Compagnie française de croisières : un bateau de dimensions modestes

Des cabines spacieuses décorées avec des couleurs sobres (Photo PB)
Des cabines spacieuses décorées avec des couleurs sobres (Photo PB)
A l'arrivée, cette croisière inaugurale tant attendue a permis de constater que le "Renaissance" qui battra, dès septembre prochain, pavillon français - une première depuis 1984 et le Mermoz !- est un paquebot de dimensions modestes comparées aux "géants des mer" que font naviguer les grandes compagnies internationales de croisières, portées au gigantisme.

De fait, le "Renaissance" dont l'équipage sera composé de 560 personnes, compte seulement 629 cabines, dont 80% extérieures, 140 avec balcon et 29 suites de luxe. Toutes sont relativement spacieuses, comme d'ailleurs les espaces communs. Seulement 1 100 passagers pourront y embarquer.

Le "relooking" du bateau est réussi, avec des chambres à la décoration assez sobre, des couleurs tendance -mais pas trop- dans les espaces communs, des meubles également tendance et enfin des lampadaires et des décors qui multiplient joliment les touches Art Deco, par exemple, dans le théâtre opportunément baptisé "Belle Epoque".

Ici, en tous cas, pas de clinquant comme sur trop de grands bateaux de croisière actuels. Le "Renaissance", entend cultiver le bon goût et sans doute un peu la nostalgie.

Les passagers ont à leur disposition cinq restaurants dont un self bien sûr, le Belle-Ile. S'y ajoute le grill Moana ainsi que deux restaurants, le Louchébèm et le Saïgon, qui, eux, impliquent une contribution supplémentaire (20 € pour un dîner au Saïgon, par exemple).

En revanche, le grand restaurant nommé "Vatel" est sans supplément (sauf pour les vins). Selon l'expérience que nous en avons eu pendant la croisière inaugurale, les plats proposés y relèvent d'une gastronomie française de bonne qualité.

A bord, on parlera français

"Chance" qui officie au piano-bar a appris 160 chansons en français (Photo PB)
"Chance" qui officie au piano-bar a appris 160 chansons en français (Photo PB)
A cette offre hôtelière et gastronomique s'ajoutent plusieurs salons et bars -avec d'excellents cocktails avec et aussi sans alcool- et une offre d'équipements et de divertissements : deux piscines (pas surveillées), des jacuzzis, des ponts aménagés en terrasse où l'on peut prendre son petit déjeuner, papoter ou bronzer sur des transats.

A noter une boutique où l'on trouve notamment les produits français Armor Lux, une vinothèque "Le décanteur" où les passagers peuvent déguster un verre de vin ou de champagne -et regarder des vidéos sur des régions viticoles françaises et leurs traditions-, une bibliothèque joliment approvisionnée en guides voyages, romans et livres de voyages, une salle de fitness, un vaste spa (avec 8 cabines de massage), un salon de coiffure, etc.

S'y ajoute un casino. Et une offre de spectacles, notamment au grand auditorium, où la francophonie est à l'honneur.

"Depuis mon arrivée sur le bateau, il y a deux mois, j'ai appris -paroles et musiques- plus de 160 chansons françaises ou en français", nous a, par exemple, confié Chance, l'artiste canadien qui officie au piano bar.

Parler français à bord sera la règle. Pour tous les membres d'équipage, fraîchement arrivés et ne maîtrisant pas suffisamment la langue de Molière, des cours de Français sont actuellement organisés à leur intention.


Déjà tournés vers l'horizon 2030

Photo panoramique du "Renaissance", prise au Havre, à son retour de la croisière inaugurale (Photo PB)
Photo panoramique du "Renaissance", prise au Havre, à son retour de la croisière inaugurale (Photo PB)
Le 29 juin prochain, si tout va bien, le "Renaissance" quittera donc Le Havre pour une série d'itinéraires en Europe du Nord, jusqu'en septembre. Ensuite, il naviguera en Méditerranée et au large de l'Afrique. D'autres itinéraires sont en cours d'élaboration.

La CFC entend afficher un prix moyen de 220 € par jour et un b[positionnement "premium"]b. A en croire Clément Mousset, le taux de remplissage des trois premières croisières est de 75 %, ce qui est encourageant puisque, selon lui, à partir de 62 %, le "Renaissance" est rentable.

La clientèle, pour l'instant, française à 95 %, a été recrutée à 60 % via des agences et à 40 % en direct mais dans leur business plan, les deux associés tablaient sur 90 % des ventes via les agences de voyage.

LIRE AUSSI : LA CFC part en campagne

Sans attendre les premiers résultats, Clément Mousset et Cédric Rivoire-Perochat anticipent 2030 ou peut-être un avenir plus proche. "Si le succès est là, dit Clément Mousset, nous ferons d'autres acquisitions. Rien n'est signé, mais nous avons deux bateaux en vue. Ils sont un peu plus grands que le Renaissance car des navires de sa taille, ça n'existe hélas plus".



PAULA BOYER Publié par Paula Boyer Responsable rubrique LuxuryTravelMaG - TourMaG.com
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