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Club Med : Henri Giscard d'Estaing est-il menacé ? 🔑

Fosun a nommé un de ses proches au poste de n°2 du Club Med


Après l'euphorie de l'annonce de l'ouverture de capital et d'une possible vente, le personnel du Club Med est entré dans une nouvelle phase, bien moins positive. Non seulement le rachat n'avance pas vraiment, mais en plus Fosun a décidé de resserrer la vis et mettre sa patte sur le groupe français. Le départ de Michel Wolfovski, le numéro 2 de la marque au trident, peut-il en appeler d'autres ?


Rédigé par le Vendredi 7 Juin 2024

En septembre 2023, les équipes du Club Med s'attendaient à vivre un heureux évènement.

Huit ans après le rachat par Fosun, le surendetté propriétaire chinois ouvrait la porte à un investisseur minoritaire à hauteur de 30 %. Puis les mois sont passés, les rumeurs ont circulé, l'ouverture du capital s'est embourbée et la vente capotée.

Neuf mois plus tard, l'ambiance a considérablement changé. Les bureaux de l'immeuble du 19e arrondissement de Paris sont plongés dans la sinistrose.

Après l'euphorie, d'un possible rachat, les tensions sont apparues et le récent départ de Michel Wolfovski, ayant remis sa démission de son mandat de directeur général adjoint, n'a fait qu'empirer les choses, avons-nous appris.

"Nous sommes un peu, pour faire une analogie historique, dans l'épisode de la drôle de guerre. Vous savez cette période durant laquelle, il ne se passait rien, après les déclarations de guerre de la France et du Royaume-Uni.

Il y a bien des discussions et l'objectif est toujours d'ouvrir le capital,
" nous explique un fin observateur du dossier.

Sauf que l'arrivée d'un actionnaire minoritaire ou majoritaire se heurte à un obstacle de taille : Fosun.

Le propriétaire a remis la patte sur la direction du Club Med et isolé son emblématique patron, un tour de vis pour faire monter les enchères d'une vente devenue vitale pour le conglomérat chinois ?


Club Med : Fosun reprend le pouvoir !

Depuis quelques semaines, Fosun aurait repris peu à peu le contrôle de sa pépite.

Progressivement Henri Giscard d'Estaing, le principal artisan de la montée en puissance du spécialiste mondial des villages vacances haut de gamme, a perdu en influence.

Fin décembre, il présentait sa démission en tant qu'administrateur exécutif, vice-président du conseil d'administration, membre du comité stratégique du conseil d'administration, membre du comité environnemental, social et de gouvernance du conseil d'administration de Fosun Tourism Group.

En interne, la justification de cet abandon de postes s'expliquait par la volonté de se soustraire de la réunionite aigüe propre aux grands groupes, afin de pouvoir se recentrer sur l'opérationnel.

Sauf que ce retrait s'est accompagné, fin mai, de la démission Michel Wolfovski, le numéro 2 du géant français. Bien qu'il soit encore présent dans les locaux, il n'est plus mandataire social de l'entreprise, de plus un directeur financier chinois est arrivé en région parisienne.

"Nous avons peut-être le sentiment d'une période de calme vue de l'extérieur, mais en coulisses les choses sont plus tempétueuses et conflictuelles.

La décision de Michel Wolfovski n'est pas anodine, par son action, il a voulu dénoncer quelque chose.

Un moment quand on te pousse à faire des choses que tu ne veux pas faire, que tes prérogatives sont réduites, tu n'as plus d'autres choix,
" nous explique-t-on.

Pour nos confrères de BFM TV, l'explication de ce départ fracassant n'est pas à chercher bien loin. En grande difficulté financière, Fosun, qui doit faire face à une dette de 28 milliards d'euros, ferait remonter chaque année 80 millions d'euros de dividendes.

Michel Wolfovski craignait ou voyait, peut être, que le propriétaire puisse puiser directement dans la trésorerie de l'entreprise, pour régler certaines traites.

Le Club Med : la drĂ´le de vente...

Cette reprise en main peut aussi vouloir dire que l'actuel actionnaire majoritaire, bien qu'en grande difficulté, ne lâchera pas la marque au trident au rabais, mais qu'il a plutôt envie de faire monter les enchères.

Et bien que blessée, la bête n'est pas totalement morte.

"Ils n'avaient pas besoin de ça, pour faire monter les prix.

Les gens du club ne sont pas des amateurs, loin de là, ils sont en mesure de très bien faire les choses. Et je peux vous dire que si la direction du Club Med avait géré cette ouverture du capital de bout en bout, l'affaire serait réglée depuis un bon moment.

A lire : Club Med : Inauguration d'un nouvel espace Ă  Marrakech

La tournure que prennent les évènements a un effet dissuasif sur les intentions de prise de participation
," nous lache-t-on.

La signature finale n'était pas loin d'être apposée sur le contrat, avec la famille Maus, propriétaire de Lacoste.

Sauf que les Suisses ne voulaient pas être les dindons de la farce, à savoir donner un chèque en blanc au conglomérat, pour en contrepartie ne décider de rien. Ils ont bien proposé un rachat complet, mais en vain, les propriétaires s'y opposent.

Depuis, la famille Maus s'est totalement désintéressée du Club Med.

"Les Chinois se sont immiscés dans les négociations et l'opération, à partir de ce moment, là tout a commencé à patiner et ne plus avancer," déplore un fin connaisseur de la situation.

Pour l'heure plus aucune piste n'avance, les touches sont bien présentes, mais les positions sont figées.

Henri Giscard d'Estaing a beau s'époumoner, tel un VRP de luxe, dans la presse française et à l'étranger, tant que Fosun voudra conserver la main mise sur sa pépite, il sera bien compliqué d'attirer un investisseur.

Club Med : Henri Giscard d'Estaing est-il menacé ?

Et pourtant, c'est peut ĂŞtre le moment, oĂą jamais de vendre le Club Med.

L'année dernière, le chiffre d'affaires s'est tout juste arrêté sous la barre des 2 milliards d'euros, des "résultats records" et un résultat net de 99 millions d'euros.

"Les gens sont un peu inquiets, tout marche si bien, qu'il y a un sentiment de gâchis," résume une autre source.

D'autant que cette reprise en main, pourrait-elle s'accompagner d'autres départs au sein de l'Etat-major du géant français ? Pour l'heure, aucun signe, ni décision ne vont dans ce sens, même si rien n'est à exclure.

Officiellement Henri Giscard d'Estaing n'est pas menacé, sauf qu'aujourd'hui, plus personne n'a réellement de certitude.

Certains se poseraient même la question de la capacité du président à pouvoir conserver son poste, d'autant qu'il incarne parfaitement la marque en France et à l'étranger.

Pour symboliser sa prise de pouvoir, Fosun pourrait bien faire du fils de l'ancien président de la République française, une victime expiatoire, de cette ouverture de capital sans fin.

Le personnel n'espère plusqu'une chose maintenant, que cette vente ait lieu.

A lire : Vente du Club Med : qui sont les prétendants en lice ?

"Fosun a besoin d'argent, mais ils veulent finaliser l'opération à leur manière. Récolter 30 % d'une marque qui a grandement été revalorisée, ce n'est pas négligeable dans pareille situation", poursuit cet expert.

Les chiffres annoncés et que nous sommes en mesure de confirmer tournent autour de 600 millions d'euros, pour la prise de participation minoritaire, et 1,8 milliard d'euros pour la valorisation totale.

Un montant qui a refroidi Certares, nous explique une autre source.

A l'heure, oĂą nous Ă©crivons ces lignes, la seule certitude qui vaille est celle de l'incertitude quant Ă  l'avenir capitalistique du Club Med.

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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