Le gouvernement italien autorise les agences de voyages à délivrer des bons d'achat - Crédit photo : Depositphotos @ifeelstock
Alors que les Entreprises du Voyage et le Seto ont alerté, la semaine dernière, le gouvernement sur les conséquences économiques du coronavirus sur l'activité du tourisme, les instances italiennes sont allées plus loin pour sauver une industrie à l'arrêt total.
Depuis maintenant quelques jours, de l'autre côté des Alpes, les professionnels du tourisme n'ont qu'une seule et unique tâche : traiter les annulations de voyages. En effet, plus personne ne peut quitter l'Italie.
Pendant qu'au bilan les charges ne cessent de croître et les recettes de chuter, les pouvoirs publics sont venus en aide aux agences de voyages.
Ils ont pris des mesures de support du travail, comme le travail à domicile, le chômage technique mais pas seulement.
"Après que l'Astoi (équivalent du Seto italien, ndlr) a parlé avec le ministre de l'Economie, pour lui dire que de nombreuses agences et tour-opérateurs se retrouvent en difficulté, l'exécutif a pris la décision de mettre en place un voucher" nous expliquait Frédéric Naar, le président du tour-opérateur italien Naar.
Depuis maintenant quelques jours, de l'autre côté des Alpes, les professionnels du tourisme n'ont qu'une seule et unique tâche : traiter les annulations de voyages. En effet, plus personne ne peut quitter l'Italie.
Pendant qu'au bilan les charges ne cessent de croître et les recettes de chuter, les pouvoirs publics sont venus en aide aux agences de voyages.
Ils ont pris des mesures de support du travail, comme le travail à domicile, le chômage technique mais pas seulement.
"Après que l'Astoi (équivalent du Seto italien, ndlr) a parlé avec le ministre de l'Economie, pour lui dire que de nombreuses agences et tour-opérateurs se retrouvent en difficulté, l'exécutif a pris la décision de mettre en place un voucher" nous expliquait Frédéric Naar, le président du tour-opérateur italien Naar.
Que dit la loi ? Et en quoi un voucher peut-il sauver le tourisme ?
Autres articles
-
Avoirs, voyages annulés : de nouvelles obligations pour les garants 🔑
-
Taxe d'entrée à Venise : de nouvelles mesures en 2025
-
Comment les EDV vont valoriser l’offre France des agences de voyages 🔑
-
Abandonnons l’idée de faire de la France la première destination durable au monde 🔑
-
Les hôtels français ont réalisé une année record en 2023
En effet, le décret-loi publié le 2 mars 2020 permet de mettre en place des "mesures urgentes de soutien pour les familles, les travailleurs et les entreprises" selon les mots du texte législatif.
A l'article 28, il est possible de lire que "concernant le droit de retrait du voyageur avant le début du voyage [...] Le remboursement peut être également effectué en émettant un bon du même montant à utiliser dans l'année suivant la délivrance."
Cette mesure permet donc aux entreprises de ne plus débourser d'argent et de préserver leur trésorerie qui pourrait être totalement exsangue, à force de voir les Italiens annuler leurs voyages.
La décision a été non seulement bien perçue par les acteurs du tourisme, mais aussi par les clients.
"C'est une sorte de financement immédiat pour l'industrie, les agences s'y mettent toutes. Les clients ayant mis cet argent de côté pour partir, la mesure semble bien perçue", témoigne le vice-président d'Astoi.
Si la mesure est contraire à la directive européenne du voyage à forfait, le gouvernement n'a pas hésité à prendre des décisions pour sauver une industrie.
A l'article 28, il est possible de lire que "concernant le droit de retrait du voyageur avant le début du voyage [...] Le remboursement peut être également effectué en émettant un bon du même montant à utiliser dans l'année suivant la délivrance."
Cette mesure permet donc aux entreprises de ne plus débourser d'argent et de préserver leur trésorerie qui pourrait être totalement exsangue, à force de voir les Italiens annuler leurs voyages.
La décision a été non seulement bien perçue par les acteurs du tourisme, mais aussi par les clients.
"C'est une sorte de financement immédiat pour l'industrie, les agences s'y mettent toutes. Les clients ayant mis cet argent de côté pour partir, la mesure semble bien perçue", témoigne le vice-président d'Astoi.
Si la mesure est contraire à la directive européenne du voyage à forfait, le gouvernement n'a pas hésité à prendre des décisions pour sauver une industrie.
Une idée à défendre pour les instances françaises ?
Contactée par nos soins Emmanuelle Llop du cabinet Equinoxe Avocats rappelle que "la directive prévoit par son article 12-2 que la résiliation du contrat et le droit de rétractation du forfait sont effectués via un remboursement intégral des paiements effectués au titre du forfait, mais pas à un dédommagement supplémentaire."
Et si le droit européen prévaut sur celui national, le gouvernement a pris cette décision dans le cadre d'une situation exceptionnelle et temporaire.
En cas de contestation, la procédure pourrait durer de longs mois ou années. D'ici là, le coronavirus ne sera, nous l'espérons, qu'un lointain souvenir.
Nos voisins transalpins ont saisi la mesure de la crise. Reste à espérer que les instances françaises comme les Entreprises du Voyage et le SETO pourront aussi proposer ce genre de mesures à notre cher gouvernement.
Etant donné l'état de l'industrie touristique en France, déjà largement affaibli par la chute de Thomas Cook, la casse s'annonce terrible et le simple report de charges ne sera pas une raison viable. Il va falloir arrêter de regarder les faillites comme une fatalité et devenir pro-actif.
Le gouvernement et le discret Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat au Tourisme, doivent prendre leurs responsabilités, sous peine d'avoir sur la conscience des milliers de personnes venus gonfler les rangs des chômeurs.
A l'heure où même la très rugueuse Angela Merkel, la chancelière allemande se montre flexible sur le principe de l'absence de déficit de l'Allemagne, pourquoi la France ne transgresserait pas aussi la règle ?
Et si le droit européen prévaut sur celui national, le gouvernement a pris cette décision dans le cadre d'une situation exceptionnelle et temporaire.
En cas de contestation, la procédure pourrait durer de longs mois ou années. D'ici là, le coronavirus ne sera, nous l'espérons, qu'un lointain souvenir.
Nos voisins transalpins ont saisi la mesure de la crise. Reste à espérer que les instances françaises comme les Entreprises du Voyage et le SETO pourront aussi proposer ce genre de mesures à notre cher gouvernement.
Etant donné l'état de l'industrie touristique en France, déjà largement affaibli par la chute de Thomas Cook, la casse s'annonce terrible et le simple report de charges ne sera pas une raison viable. Il va falloir arrêter de regarder les faillites comme une fatalité et devenir pro-actif.
Le gouvernement et le discret Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'Etat au Tourisme, doivent prendre leurs responsabilités, sous peine d'avoir sur la conscience des milliers de personnes venus gonfler les rangs des chômeurs.
A l'heure où même la très rugueuse Angela Merkel, la chancelière allemande se montre flexible sur le principe de l'absence de déficit de l'Allemagne, pourquoi la France ne transgresserait pas aussi la règle ?