Avec le coronavirus, ce n’est pas seulement une industrie des transports et du tourisme qui pique du nez, ce sont des millions d’Européens, y compris nous Français, qui sommes obligés de nous regarder en face et de prendre conscience d’une mutation sociologique majeure de notre tout petit monde ! - DR : DepositPhotos, triocean2011
Les événements se précipitent. Les informations vraies et fausses aussi.
Quant aux analyses sur la situation inédite que nous vivons, elles se déversent à un rythme accéléré sur nos écrans, les ondes des radios, les pages des quelques journaux que nous lisons encore.
Il est vrai que les situations de crise sont le moment idéal pour prendre du recul et remettre en question les modèles et les modes de fonctionnement existants.
La pandémie que nous vivons n’échappe pas à la règle. Elle la confirme !
Que s’est-il passé et que se passera-t-il ?
Quant aux analyses sur la situation inédite que nous vivons, elles se déversent à un rythme accéléré sur nos écrans, les ondes des radios, les pages des quelques journaux que nous lisons encore.
Il est vrai que les situations de crise sont le moment idéal pour prendre du recul et remettre en question les modèles et les modes de fonctionnement existants.
La pandémie que nous vivons n’échappe pas à la règle. Elle la confirme !
Que s’est-il passé et que se passera-t-il ?
Il y a encore 4 jours, nous vivions sur un nuage d’aveuglement et de sérénité !
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Après un démarrage en janvier d’autant plus lent que les informations que nous recevions venaient d’un pays lointain, nous nous trouvons désormais dans l’obligation de composer avec une réalité qui, toutes les heures, se révèle un peu plus dramatique.
Alors que nous bouclions nos valises pour aller aux sports d’hiver ou nous dorer sous les cocotiers, que pouvaient bien nous faire les nouvelles dramatiques en provenance d’un pays situé à des milliers de kilomètres dans lequel on mange des chauve-souris sur des marchés d’une hygiène douteuse ?
Anxiogènes, ces images nous semblaient plutôt sorties d’un film de science fiction et pour ceux qui l’avait lu, elles semblaient issues du célèbre roman d’Albert Camus : La peste, alors que quelques uns se souvenaient que Venise, à son époque glorieuse, avait aussi été mise en quarantaine à cause de la peste, puis du choléra, et que Marseille en 1720 avait vu la moitié de sa population décimée par la peste noire !
Plus proches, tous les médias nous rappelaient que la grippe espagnole avait tué plusieurs millions de personnes et qu’Ebola il y a peu avaient terrassé 11 000 Africains.
Mais, en fait, seuls le rapatriement très médiatisé ou le confinement de quelques uns de nos concitoyens matérialisaient le danger.
Seules aussi la complainte des agences de voyages spécialisées sur le tourisme asiatique et celle de leurs clients privés du voyage de leur vie, laissaient deviner le danger à venir.
Il y a encore 4 jours pour ma part, on me demandait d’évoquer les problèmes de « sur-tourisme ! » pour une émission télévisée.
C’est dire que du haut de notre toute puissance occidentale, nous vivions sur un nuage d’aveuglement et de sérénité !
Alors que nous bouclions nos valises pour aller aux sports d’hiver ou nous dorer sous les cocotiers, que pouvaient bien nous faire les nouvelles dramatiques en provenance d’un pays situé à des milliers de kilomètres dans lequel on mange des chauve-souris sur des marchés d’une hygiène douteuse ?
Anxiogènes, ces images nous semblaient plutôt sorties d’un film de science fiction et pour ceux qui l’avait lu, elles semblaient issues du célèbre roman d’Albert Camus : La peste, alors que quelques uns se souvenaient que Venise, à son époque glorieuse, avait aussi été mise en quarantaine à cause de la peste, puis du choléra, et que Marseille en 1720 avait vu la moitié de sa population décimée par la peste noire !
Plus proches, tous les médias nous rappelaient que la grippe espagnole avait tué plusieurs millions de personnes et qu’Ebola il y a peu avaient terrassé 11 000 Africains.
Mais, en fait, seuls le rapatriement très médiatisé ou le confinement de quelques uns de nos concitoyens matérialisaient le danger.
Seules aussi la complainte des agences de voyages spécialisées sur le tourisme asiatique et celle de leurs clients privés du voyage de leur vie, laissaient deviner le danger à venir.
Il y a encore 4 jours pour ma part, on me demandait d’évoquer les problèmes de « sur-tourisme ! » pour une émission télévisée.
C’est dire que du haut de notre toute puissance occidentale, nous vivions sur un nuage d’aveuglement et de sérénité !
Des parias, des bannis, des indésirables
Josette Sicsic - DR
Et puis, coup de tonnerre. Israël a eu l’outrecuidance de fermer son territoire aux touristes français ! On est le 5 mars.
Le président des Entreprises du Voyage entre autres, se répand en invectives contre une telle mesure : 350 000 Français, des Allemands, des Britanniques, des Italiens se verraient interdits de séjour dans l’état hébreu ! Une aberration ! Eh bien non.
Les fermetures de frontières en cascades ne faisaient que commencer.
Nous Européens, qui avons compté parmi les populations les plus courtisées du monde par toutes les destinations de la planète, nous devenions du jour au lendemain, des bannis, des parias, des indésirables.
Même l’oncle Sam nous ferme ses portes. Même l’Inde nous refuse ses visas. Même nos amis de Tunisie, Algérie, Maroc ne veulent plus de nous.
Et que penser de ce petit Guatemala ou de cette lointaine Bolivie qui nous claquent la porte au nez tandis que Vladimir Poutine, Président désormais « presque » à vie d’une Russie que nous avons trop souvent humiliée, nous interdit de venir contempler la Place Rouge ! La pilule est dure à avaler !
Ce n’est pas seulement une industrie des transports et du tourisme qui pique du nez, ce sont des millions d’Européens, y compris nous Français, qui sommes obligés de nous regarder en face et de prendre conscience d’une mutation sociologique majeure de notre tout petit monde !
Le président des Entreprises du Voyage entre autres, se répand en invectives contre une telle mesure : 350 000 Français, des Allemands, des Britanniques, des Italiens se verraient interdits de séjour dans l’état hébreu ! Une aberration ! Eh bien non.
Les fermetures de frontières en cascades ne faisaient que commencer.
Nous Européens, qui avons compté parmi les populations les plus courtisées du monde par toutes les destinations de la planète, nous devenions du jour au lendemain, des bannis, des parias, des indésirables.
Même l’oncle Sam nous ferme ses portes. Même l’Inde nous refuse ses visas. Même nos amis de Tunisie, Algérie, Maroc ne veulent plus de nous.
Et que penser de ce petit Guatemala ou de cette lointaine Bolivie qui nous claquent la porte au nez tandis que Vladimir Poutine, Président désormais « presque » à vie d’une Russie que nous avons trop souvent humiliée, nous interdit de venir contempler la Place Rouge ! La pilule est dure à avaler !
Ce n’est pas seulement une industrie des transports et du tourisme qui pique du nez, ce sont des millions d’Européens, y compris nous Français, qui sommes obligés de nous regarder en face et de prendre conscience d’une mutation sociologique majeure de notre tout petit monde !
Vers la fin de la domination occidentale
J’ai écrit il y a peu que, pour les touristes, les années d’insouciance étaient terminées.
LIRE : L’industrie touristique vit-elle ses dernières années d’insouciance ?
Je ne pensais pas devoir écrire quelques semaines plus tard que l’ethnocentrisme n’était plus du goût du jour et que l’européocentrisme surtout avait fait son temps.
Reconnu par le dictionnaire, ce terme indique bien la propension des Européens à définir et penser le monde en fonction de leurs seules valeurs et de leurs seuls intérêts !
Or, de toute évidence, le temps où nous allions en pays conquis étaler nos paréos sur les sables les plus blancs de la planète est bel et bien révolu. S’en est-on douté et préoccupé ?
On avait bien compris depuis quelques années que les visiteurs asiatiques, notamment chinois, et leurs milliards de yuans faisaient mieux tourner les palaces de la planète que nos euros et nos dollars. On avait bien compris aussi que les magnats du luxe ciblaient plus la bourgeoisie de Pékin et Shanghai que celle de Paris et de Londres !
Mais, de là à se voir couper l’accès au Colisée ou de la place Jemaa el-Fna, comme nous coupons aux migrants l’accès de l’Europe ?
LIRE : L’industrie touristique vit-elle ses dernières années d’insouciance ?
Je ne pensais pas devoir écrire quelques semaines plus tard que l’ethnocentrisme n’était plus du goût du jour et que l’européocentrisme surtout avait fait son temps.
Reconnu par le dictionnaire, ce terme indique bien la propension des Européens à définir et penser le monde en fonction de leurs seules valeurs et de leurs seuls intérêts !
Or, de toute évidence, le temps où nous allions en pays conquis étaler nos paréos sur les sables les plus blancs de la planète est bel et bien révolu. S’en est-on douté et préoccupé ?
On avait bien compris depuis quelques années que les visiteurs asiatiques, notamment chinois, et leurs milliards de yuans faisaient mieux tourner les palaces de la planète que nos euros et nos dollars. On avait bien compris aussi que les magnats du luxe ciblaient plus la bourgeoisie de Pékin et Shanghai que celle de Paris et de Londres !
Mais, de là à se voir couper l’accès au Colisée ou de la place Jemaa el-Fna, comme nous coupons aux migrants l’accès de l’Europe ?
Le rétrécissement du monde
Nous n’avons plus le choix. Même ceux qui souhaitent prendre un peu le large n’ont aucune marge de manœuvre.
Ni croisières, ni avions, ni TGV… Ni golf, ni musées, ni ski…
Un autre drame dont on parle peu alors que 200 000 employés du jour au lendemain, ce week-end, sont restés sur le carreau.
Quant aux touristes en séjour en France, notamment à Paris, ils n’ont plus eu qu’à avaler des sandwiches dans des boulangeries en espérant pouvoir vite rentrer chez eux. Ce qui n’est pas évident. On le sait.
Donc, d’une part, le coronavirus nous a fait perdre de notre assurance et d’autre part, nous avons perdu nos terrains de jeux, c’est-à-dire l’ensemble des paradis auxquels les plus privilégiés d’entre nous avaient accès d’un coup d’aile d’avion !
Sans compter que nous comprenons aussi peu à peu que la mondialisation n’est pas aussi « heureuse » qu’elle en avait l’air !
Ni croisières, ni avions, ni TGV… Ni golf, ni musées, ni ski…
Un autre drame dont on parle peu alors que 200 000 employés du jour au lendemain, ce week-end, sont restés sur le carreau.
Quant aux touristes en séjour en France, notamment à Paris, ils n’ont plus eu qu’à avaler des sandwiches dans des boulangeries en espérant pouvoir vite rentrer chez eux. Ce qui n’est pas évident. On le sait.
Donc, d’une part, le coronavirus nous a fait perdre de notre assurance et d’autre part, nous avons perdu nos terrains de jeux, c’est-à-dire l’ensemble des paradis auxquels les plus privilégiés d’entre nous avaient accès d’un coup d’aile d’avion !
Sans compter que nous comprenons aussi peu à peu que la mondialisation n’est pas aussi « heureuse » qu’elle en avait l’air !
Une idée du monde et du tourisme de demain ?
Pendant que les coups de massue nous laissent groggys, une façon d’analyser la situation de façon positive consiste à tirer les conséquences de nos erreurs d’aujourd’hui pour sauver le monde de demain…
Mais, nous en parlerons justement plutôt demain ou dans les jours qui viennent car les crises, c’est vrai, contribuent à changer comportements, pratiques et mentalités.
Mais, nous en parlerons justement plutôt demain ou dans les jours qui viennent car les crises, c’est vrai, contribuent à changer comportements, pratiques et mentalités.
Les décryptages et analyses de TOURISCOPIE sur TourMaG.com
Retrouvez les décryptages et les analyses de TOURISCOPIE par Josette SICSIC sur TourMaG.com.
Contact : touriscopie@gmail.com
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