L'Espagne, malgré un nombre inférieur de visiteurs, est le pays européen qui encaisse les plus fortes recettes touristiques...
L'analyse de Richard Vainopoulos est intéressante à plus d'un titre, et surtout révélatrice d'un état d'esprit de défiance vis-à-vis de la stratégie du tourisme en France.
Au delà de la vacuité de cette supposée vision stratégique, il est raisonnable de se poser la question, dès lors qu'on aborde la promotion de la destination France à l'étranger, de la pertinence des entrées destinations.
J'entends par là l'intérêt supposé ou attendu que des touristes étrangers peuvent manifester en fonction du degré de classement territorial de la destination : une région, un département, un territoire, une commune.
Il est évident qu'à de rares exceptions, la plupart de ses entités n'ont aucune pertinence pour un touriste étranger (on distinguera bien sûr le touriste belge du touriste américain, qui n'ont ni les mêmes aspirations, ni la même connaissance du pays de par leur proximité et éloignement respectifs).
Au delà de la vacuité de cette supposée vision stratégique, il est raisonnable de se poser la question, dès lors qu'on aborde la promotion de la destination France à l'étranger, de la pertinence des entrées destinations.
J'entends par là l'intérêt supposé ou attendu que des touristes étrangers peuvent manifester en fonction du degré de classement territorial de la destination : une région, un département, un territoire, une commune.
Il est évident qu'à de rares exceptions, la plupart de ses entités n'ont aucune pertinence pour un touriste étranger (on distinguera bien sûr le touriste belge du touriste américain, qui n'ont ni les mêmes aspirations, ni la même connaissance du pays de par leur proximité et éloignement respectifs).
Prendre en compte la pertinence de la destination à promouvoir
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Le point essentiel est là, et c'est ce que souligne le titre de l'article : les budgets dépensés par beaucoup d'entités touristiques en promotion sur les marchés étrangers le sont en pure perte. Cet argent pourrait être beaucoup mieux utilisé en prenant en compte la pertinence de la destination à promouvoir.
Dans bien des cas, ce sera la région, davantage que le département : plus de lisibilité, un territoire plus facile à délimiter, une richesse touristique plus évidente. Parfois même c'est une définition géographique qui est pertinente : le Nord de la France (Picardie-Nord-Pas de Calais), le Massif Central (Auvergne-Limousin), etc.
Une fois le constat posé, la question est : que faire ? Doit-on additionner les budgets des OT, CDT et CRT dans des opérations de promotion à l'étranger menées conjointement ?
Cette perspective est intéressante, mais elle se heurte souvent au fonctionnement même de chacun de ses acteurs : la tutelle politique, et le refus de collaborer qui en résulte. Doit-on au contraire, comme cela a été maintes fois proposé, supprimer certains échelons ? Mais lesquels ? Les OT, les OT de pôles, les CDT ?
Il semble que l'échelon départemental soit celui qui a le plus de mal à trouver sa place dans le puzzle administratif touristique. La question s'est posé récemment d'ailleurs pour cet échelon de façon globale (suppression des départements). Quelle que soit l'option retenue, il faudra du courage politique pour entreprendre ces modifications.
Dans bien des cas, ce sera la région, davantage que le département : plus de lisibilité, un territoire plus facile à délimiter, une richesse touristique plus évidente. Parfois même c'est une définition géographique qui est pertinente : le Nord de la France (Picardie-Nord-Pas de Calais), le Massif Central (Auvergne-Limousin), etc.
Une fois le constat posé, la question est : que faire ? Doit-on additionner les budgets des OT, CDT et CRT dans des opérations de promotion à l'étranger menées conjointement ?
Cette perspective est intéressante, mais elle se heurte souvent au fonctionnement même de chacun de ses acteurs : la tutelle politique, et le refus de collaborer qui en résulte. Doit-on au contraire, comme cela a été maintes fois proposé, supprimer certains échelons ? Mais lesquels ? Les OT, les OT de pôles, les CDT ?
Il semble que l'échelon départemental soit celui qui a le plus de mal à trouver sa place dans le puzzle administratif touristique. La question s'est posé récemment d'ailleurs pour cet échelon de façon globale (suppression des départements). Quelle que soit l'option retenue, il faudra du courage politique pour entreprendre ces modifications.
Tourisme : l'effort budgétaire français s'élève à 1.55 milliards
Comme souvent les chiffres parlent mieux que les mots, en voici quelques-uns
qui parlent au cerveau reptilien :
- les CRT ont consacré en 2004 environ 115 millions d'euros au tourisme
- les CDT, environ 180 millions d'euros
- les OTSI, environ 410 millions d'euros
- le ministère du tourisme et notamment Maison de la France, 70.53 millions d'euros
- l'ensemble des autres ministères dont une partie des ressources est affectée au tourisme (jeunesse, emploi, affaires étrangères, agriculture, écologie, équipement, outre-mer et intérieur) ont consacré environ 509.5 millions d'euros au tourisme.
Au total, l'effort budgétaire français s'élève à 1.55 milliards.
L'exercice devient réellement intéressant lorsque l'on met en perspective ce chiffre et celui des recettes françaises, et plus encore la recette fiscale directe.
Pour que le calcul soit pertinent, reprenons les données de 2004 : la consommation touristique intérieure des non-résidents "T2" a été de 36,41 milliards d'euros.
On peut évaluer la recette fiscale directe, soit l'argent rentré directement dans les poches de l'état, à 6,695 milliards d'euros (calcul par ventilation à partir des sources de la Direction du Tourisme, de la Banque de France, de l'INSEE, de la DIREM/ Direction générale des douanes et droits indirects, de la CPDP et des estimations DAEI/SESP).
Le tourisme rapporte donc 6,7 milliards d'euros en fiscalité directe à l'Etat.
qui parlent au cerveau reptilien :
- les CRT ont consacré en 2004 environ 115 millions d'euros au tourisme
- les CDT, environ 180 millions d'euros
- les OTSI, environ 410 millions d'euros
- le ministère du tourisme et notamment Maison de la France, 70.53 millions d'euros
- l'ensemble des autres ministères dont une partie des ressources est affectée au tourisme (jeunesse, emploi, affaires étrangères, agriculture, écologie, équipement, outre-mer et intérieur) ont consacré environ 509.5 millions d'euros au tourisme.
Au total, l'effort budgétaire français s'élève à 1.55 milliards.
L'exercice devient réellement intéressant lorsque l'on met en perspective ce chiffre et celui des recettes françaises, et plus encore la recette fiscale directe.
Pour que le calcul soit pertinent, reprenons les données de 2004 : la consommation touristique intérieure des non-résidents "T2" a été de 36,41 milliards d'euros.
On peut évaluer la recette fiscale directe, soit l'argent rentré directement dans les poches de l'état, à 6,695 milliards d'euros (calcul par ventilation à partir des sources de la Direction du Tourisme, de la Banque de France, de l'INSEE, de la DIREM/ Direction générale des douanes et droits indirects, de la CPDP et des estimations DAEI/SESP).
Le tourisme rapporte donc 6,7 milliards d'euros en fiscalité directe à l'Etat.
Le tourisme rapporte 6,7 milliards d'euros en fiscalité directe
Mettons en perspective ce chiffre avec l'investissement tourisme de 1,55 milliards d'euros mis en évidence ci-dessus : on obtient le ratio ROI du tourisme en France, soit 1 euro investi dans le tourisme rapporte 4,3 euros en recettes fiscales directes à l'Etat. (6,7 / 1,55)
On précisera bien sûr le caractère symbolique d'un tel ratio, qui en l'état ne peut prendre en considération les investissements des opérateurs touristiques privés qui ont une incidence sur les recettes touristiques et donc fiscales.
Mais le constat est quand même impressionnant : le tourisme rapporte près de 4 fois plus qu'il ne coûte en investissement !
Alors, quand on parle de ce fameux "point de croissance" supplémentaire que l'on doit décrocher, et quand on considère l'opportunité que peut constituer l'industrie du tourisme comme levier de cette croissance, on reste hébété devant le peu de cas qui est fait du tourisme aujourd'hui, qui comme le rappelle Richard Vainopoulos, ne bénéficie même plus d'un ministre de plein exercice.
On précisera bien sûr le caractère symbolique d'un tel ratio, qui en l'état ne peut prendre en considération les investissements des opérateurs touristiques privés qui ont une incidence sur les recettes touristiques et donc fiscales.
Mais le constat est quand même impressionnant : le tourisme rapporte près de 4 fois plus qu'il ne coûte en investissement !
Alors, quand on parle de ce fameux "point de croissance" supplémentaire que l'on doit décrocher, et quand on considère l'opportunité que peut constituer l'industrie du tourisme comme levier de cette croissance, on reste hébété devant le peu de cas qui est fait du tourisme aujourd'hui, qui comme le rappelle Richard Vainopoulos, ne bénéficie même plus d'un ministre de plein exercice.
le budget tourisme de l'Espagne est trois fois supérieur au notre
Des pays comme l'Espagne consacrent un budget d'investissement au niveau national 3 fois supérieur au notre, avec les résultats que l'on sait. On rétorquera qu'il est impossible, vu l'état des finances en France, de bénéficier d'arbitrages budgétaires qui vont dans le sens d'une plus grande
reconnaissance du secteur tourisme dans l'économie française. Certes !
Avançons alors une piste : une réforme de la taxe de séjour. Celle-ci génère environ 130 millions d'euros en 2004.
Une partie (échelle à définir pour conserver le caractère incitatif de la mesure pour les quelques 2000 communes qui la perçoivent, tout en permettant de dégager un budget conséquent) de cette taxe déjà perçue pourrait être affectée à la promotion du tourisme au niveau national, notamment par le biais de Maison de la France, afin de mener de vraies campagnes de promotion de la France et de ses destinations pertinentes, de se doter d'un outil Internet de référence qui aille plus loin que le portail franceguide.com, de mener des campagnes d'acquisition d'audience sur cet outil, de propulser le SNR (serveur national de réservation) a un niveau d'efficacité qu'il n'atteindra jamais sans les moyens adéquats, etc.
Parallèlement, il faudra réfléchir au nécessaire travail de sémantique et de découpage institutionnel quant à la pertinence des destinations. On reparlera alors du nombre d'arrivées en France dont se gargarise chaque minisitre/sous-ministre/secréataire d'état, et surtout des recettes.
1 euro investi rapporte 4,3 euros à l'Etat !
reconnaissance du secteur tourisme dans l'économie française. Certes !
Avançons alors une piste : une réforme de la taxe de séjour. Celle-ci génère environ 130 millions d'euros en 2004.
Une partie (échelle à définir pour conserver le caractère incitatif de la mesure pour les quelques 2000 communes qui la perçoivent, tout en permettant de dégager un budget conséquent) de cette taxe déjà perçue pourrait être affectée à la promotion du tourisme au niveau national, notamment par le biais de Maison de la France, afin de mener de vraies campagnes de promotion de la France et de ses destinations pertinentes, de se doter d'un outil Internet de référence qui aille plus loin que le portail franceguide.com, de mener des campagnes d'acquisition d'audience sur cet outil, de propulser le SNR (serveur national de réservation) a un niveau d'efficacité qu'il n'atteindra jamais sans les moyens adéquats, etc.
Parallèlement, il faudra réfléchir au nécessaire travail de sémantique et de découpage institutionnel quant à la pertinence des destinations. On reparlera alors du nombre d'arrivées en France dont se gargarise chaque minisitre/sous-ministre/secréataire d'état, et surtout des recettes.
1 euro investi rapporte 4,3 euros à l'Etat !