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Divertissement en vol - Demandez le programme !

Nouvelles offres des compagnies aériennes


Quoi de plus agréable que de regarder un film en avion ? Avec les nouvelles offres des compagnies aériennes, chacun pourra opérer son choix, que ce soit sur l'écran individuel ou sur tablette. Tour d'horizon sur une offre en plein boom.


Rédigé par Julien Hirsinger le Jeudi 8 Septembre 2016

© Air Canada
© Air Canada
Qu'il paraît loin le temps où l'on reportait son retour du 31 mai au 1er juin afin d'éviter d'avoir le même programme de films dans l'avion…

Désormais, l'embarras du voyageur d'affaires en quête de divertissement dans son vol long-courrier réside davantage dans le « trop-plein » que dans le « pas assez ».

C'est devenu une réalité dans la plupart des compagnies du globe, mais celles du Golfe nous offrent les exemples les plus symboliques. Le plus célèbre – ou en tout cas le plus célébré – : le système de divertissement ICE d'Emirates, primé chaque année depuis onze ans (!) par Skytrax.
Avec ses « 4 300 heures de divertissement », un aller-retour quotidien entre Paris-Dubaï suffirait à peine à faire le tour de 10 % du programme mensuel…

Pour le passager, c'est un véritable casse-tête dès l'embarquement : il faudra bien opérer son choix parmi la soixantaine de chaînes de télévision et surtout les 536 films déclinés en 34 langues, allant du dernier blockbuster au grand classique en passant par toute une palette qui n'exclue pas quelques pépites pointues, qu'elle soit produite à Hollywood, Bollywood, au Caire, à Paris, à Hong Kong ou ailleurs.
Ajoutez à cela des concerts, des pièces de théâtre, des documentaires, des interviews, des audiobooks, des jeux et des infos en pagaille et vous comprendrez toute l'utilité du petit magazine dédié à s'orienter dans cette jungle de sons et de pixels.

Pas de doute : depuis l'introduction, en 1988, du premier écran individuel au dos des sièges, les compagnies du monde ont parcouru bien du chemin pour chasser l'ennui.

Un investissement lourd

Au même titre que l'inclinaison des sièges ou le raffinement du catering, le « divertissement à bord » (ou IFE pour « inflight entertainment » en anglais) s'est imposé comme un élément clé pour distinguer l'offre d'une compagnie.

Une ressource marketing qui n'a rien de gratuite : selon les chiffres diffusés au cours de la dernière conférence organisée par l'Airline Passenger Experience Association (APEX), l'équipement en système de divertissement à bord générerait un investissement supplémentaire de 2 à 5 millions de dollars par appareil pour la compagnie.
Sans parler – d'ailleurs, personne ne vous en parlera… – du prix à débourser pour acquérir les droits de diffusion des programmes, notamment pour les films et les séries les plus populaires qui confèrent au système une grande partie de son attractivité, ni du coût généré par le poids supplémentaire embarqué.

Mais apparemment, le jeu en vaut la chandelle : un simple coup d'œil sur les revues de vol du site Flight Report suffit à constater que les passagers affaires prêtent au moins autant d'attention à la qualité des équipements mis à leur disposition pour le divertissement en vol qu'à celle des repas qui leur sont servis.


Classes à part

Pour autant, l'expérience ne sera pas forcément la même selon la classe dans laquelle vous voyagerez. La différence repose désormais davantage sur le contenant que sur le contenu.
Même si l'on trouvera bien, de-ci, de-là, quelques compagnies proposant des contenus différenciés selon la classe de voyage – ainsi, United Airlines, qui offre l'option « TV direct » à ses passagers United First et la facture 6 ou 8 dollars pour ses passagers éco –, la plupart des transporteurs offrent désormais des programmes indifférenciés pour toutes les classes de voyage en long-courrier.

Mais si on regarde le même programme, on ne voit pas vraiment le même film selon qu'on est assis à l'avant ou à l'arrière de l'appareil… Ainsi, sur Air Canada, si les passagers « affaires » bénéficient d'un écran tactile 18 pouces à haute définition (« les plus larges en Amérique du nord »), les passagers « éco » se contentent d'un standard 8 pouces.
Même chose pour les cabines Best d'Air France : difficile, en dehors du contenu, de comparer l'équipement offert aux passagers de la Première (écran 24 pouces, télécommande hi-tech, casque Bose réducteur de bruits, deux prises d'alimentation électrique par siège) et celui proposé aux passagers éco (écran 9 pouces, deux prises par rangée de trois sièges).

Là encore, c'est du côté du Golfe qu'il faut se tourner pour la surenchère, avec les 26 pouces de la First de Qatar Airways ou les 32 pouces des nouveaux écrans mis en place par Emirates sur la Première classe des Airbus A380 et Boeing 777-300 ER de la compagnie.


Wi-fi or not Wi-fi

Mais que ce soit pour l'écran ou le catalogue des offres proposées, il n'y a pas que la taille qui compte dans la concurrence que se livrent les compagnies en matière d'IFE. Le dernier champ de bataille en date : le WiFi.

Entre expériences avortées, flottes partiellement équipées et offres différenciées, on navigue encore dans un certain brouillard en la matière.
La dernière étude publiée début 2016 par la plateforme de shopping en vol RouteHappy permet néanmoins d'opérer un point statistique. On y apprend ainsi que « 60 compagnies proposent désormais le WiFi à bord » à travers le monde, donnant aux voyageurs un accès au réseau sur « 36 % des ASM » (n.d.r. : « available seat miles » = nombre de sièges/distance parcourue).

De ce point de vue, les compagnies américaines gardent cependant un net avantage, avec l'accès au réseau sur 78 % de leurs ASM contre 24 % pour les compagnies du reste du monde. Des chiffres qu'il convient cependant de relativiser : afficher le petit éventail à côté du logo de la compagnie ne signifie pas forcément que l'on garantit au passager une navigation de qualité...

Cette difficulté à fournir une connexion fiable et stable explique probablement le retard pris par les compagnies européennes dans leur équipement.
Avec son programme FlyNet qui lui permet déjà de revendiquer « l'accès au WiFi pour plus de 91 % des passagers long-courriers », Lufthansa semblait avoir pris une longueur d'avance en la matière mais la situation est en train de changer chez les compétiteurs, comme le prouve la pluie d'annonces faites sur ce thème par les compagnies depuis le début de l'année.
IAG vient ainsi d'annoncer l'équipement en WiFi haut débit de la flotte long-courrier de ses différentes compagnies, à partir de 2017.
Une opération d'envergure puisque ce sont quand même 118 appareils British Airways, 15 A330 d'Iberia et 4 Boeing 757 d'Aer Lingus qui sont concernés.
De la même façon, presque toutes les liaisons long-courriers d'Air Europa devraient proposer le WiFi d'ici juillet, en collaboration avec Panasonic Avionics Corporation. Enfin, last but not least pour les voyageurs français, c'est Air France qui annonce la connectivité pour les 787 qui intégreront sa flotte début 2017.

On comprend la frénésie de communication des compagnies sur ce sujet : l'accès au réseau constitue une demande de plus en plus pressante de la part des passagers mais il représente surtout une source de revenus additionnels potentiellement non négligeable pour les compagnies.
Selon un rapport publié par Euroconsult, les revenus tirés de la connectivité des passagers pourraient ainsi passer de 700 millions de dollars en 2015 à 5,4 milliards en 2025 ! Dans ces revenus, on trouve aussi bien les droits d'accès au réseau que font encore payer la grande majorité des compagnies mais aussi le fruit de partenariats nouveaux noués avec les géants du net, sur le modèle des collaborations nées entre JetBlue et Amazon ou entre Virgin America et Netflix.



BYOD, c'est bon

Mais il existe une perspective toute aussi intéressante pour les compagnies : l'utilisation des appareils des passagers plutôt que ces systèmes IFE qui coûtent cher à installer et ont une tendance fâcheuse à brûler le kérosène.

Mouvement généralisé du secteur des transports, le Bring Your Own Device (BYOD) ouvre à l'évidence de belles perspectives pour les divertissements en vol, en premier lieu pour les compagnies qui ne proposent pas d'offre en la matière, notamment sur le moyen-courrier.

Sur Google Play ou sur l'App Store, on voit ainsi fleurir les applications proposées par les transporteurs pour divertir leurs passagers pendant leur vol.
En téléchargeant Lufthansa entertainment, ils pourront ainsi bénéficier dans le ciel d'un choix de films en huit langues, de nombreuses séries télé, d'une centaine de CD ainsi que d'une sélection presse et audiobooks.
Toujours dénommée « Air France Press », l'application proposée par la compagnie nationale a également intégré des contenus audio et vidéo à son offre.
Même chose dans la filiale Transavia, où Transavia Entertainment permet depuis l'année dernière de télécharger et regarder en vol un maximum de cinq films ou séries sur sa tablette.

Et quand les passagers n'ont pas de smartphone ou de tablettes, on trouvera toujours des compagnies pour leur en prêter. Ou leur louer, c'est selon. À côté de l'offre unique proposée sur les écrans collectifs, les passagers des vols de XL Airways ont ainsi la possibilité de louer pour 10 € une tablette Samsung où ils pourront retrouver des documentaires, des jeux et une sélection de sept films.


Et si vous ne trouvez vraiment pas votre bonheur dans les propositions IFE de la compagnie sur laquelle vous volez, il vous reste toujours les joies du hublot…

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