Dans la branche, les écarts de salaires entre hommes et femmes sont de l’ordre de 5%. Ils grimpent à 16% chez les cadres. - Pixabay
Depuis le 6 novembre 2018, à 15h35, les femmes travaillent « gratuitement », en raison des inégalités salariales entre hommes et femmes.
Le constat, fondé sur des données Eurostat, est éloquent : en 2018, le salaire horaire brut des femmes est encore de 15,2% inférieur à celui des hommes.
En 2018, l'inégalité salariale est donc plus que jamais d'actualité. Quid de l’industrie du tourisme ?
« La situation est générale, elle touche tous les secteurs d’activité. On retrouve ces différences de salaires dans le domaine de l’hôtellerie notamment, reconnaît Catherine Chaubeau, DRH de Grand Luxury Group depuis un an. Dans la restauration, je dirais que c’est assez équilibré », poursuit-elle.
Le monde du tourisme est pourtant un milieu féminin. Oui, mais… encadré par des hommes !
Le constat, fondé sur des données Eurostat, est éloquent : en 2018, le salaire horaire brut des femmes est encore de 15,2% inférieur à celui des hommes.
En 2018, l'inégalité salariale est donc plus que jamais d'actualité. Quid de l’industrie du tourisme ?
« La situation est générale, elle touche tous les secteurs d’activité. On retrouve ces différences de salaires dans le domaine de l’hôtellerie notamment, reconnaît Catherine Chaubeau, DRH de Grand Luxury Group depuis un an. Dans la restauration, je dirais que c’est assez équilibré », poursuit-elle.
Le monde du tourisme est pourtant un milieu féminin. Oui, mais… encadré par des hommes !
Moins de postes à responsabilité pour les femmes
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« Dans l’industrie du service, il y a beaucoup de femmes. » Et pourtant, force est de constater qu'« à des postes d’encadrement assez élevés, comme les membres de comité de direction et exécutif, cela devient de plus en plus masculin, souligne Catherine Chaubeau. Même si cela tend à changer. »
L’étude du Cabinet Ithaque sur l’égalité professionnelle par branche des agences de voyages et de tourisme diffusée en janvier 2018, confirme ces dires : 81% des emplois sont féminins.
"Une réalité !, répond Marie Allantaz, directrice de l'ESCAET et membre de l'association Femmes du tourisme. Je fais le même constat à l'ESCAET où nous avons 80% d'étudiantes."
Ce résultat est légèrement plus élevé que celui donné par la Déclaration annuelle de données sociales (DADS), de 75%.
Le secteur des hôtels, cafés et restaurants (HCR) affiche une légère majorité d’hommes : 53 %, pour 47% de femmes selon les données du Fonds national d'Assurance Formation de l'Industrie Hôtelière (Fafih).
Toujours selon l’étude Ithaque, 66% des postes de direction et de direction générale sont occupés par des hommes.
Le traitement de la DADS, basé sur les catégories sociales, a cependant montré un taux de féminisation des cadres de 63%, qui demeure inférieur au poids des femmes dans la branche, à plus de 80%, mais supérieur à celui observé dans l’ensemble des activités de services en France, estimé, lui, à 38%.
"Il y a quelque chose de culturel dans la tête des hommes et des femmes. Il y a douze ans, quand j'ai repris la direction de l'ESCAET, il y avait peu de femmes avec une ambition à court terme. Aujourd'hui, les choses sont en train de changer", selon Marie Allantaz.
L’étude du Cabinet Ithaque sur l’égalité professionnelle par branche des agences de voyages et de tourisme diffusée en janvier 2018, confirme ces dires : 81% des emplois sont féminins.
"Une réalité !, répond Marie Allantaz, directrice de l'ESCAET et membre de l'association Femmes du tourisme. Je fais le même constat à l'ESCAET où nous avons 80% d'étudiantes."
Ce résultat est légèrement plus élevé que celui donné par la Déclaration annuelle de données sociales (DADS), de 75%.
Le secteur des hôtels, cafés et restaurants (HCR) affiche une légère majorité d’hommes : 53 %, pour 47% de femmes selon les données du Fonds national d'Assurance Formation de l'Industrie Hôtelière (Fafih).
Toujours selon l’étude Ithaque, 66% des postes de direction et de direction générale sont occupés par des hommes.
Le traitement de la DADS, basé sur les catégories sociales, a cependant montré un taux de féminisation des cadres de 63%, qui demeure inférieur au poids des femmes dans la branche, à plus de 80%, mais supérieur à celui observé dans l’ensemble des activités de services en France, estimé, lui, à 38%.
"Il y a quelque chose de culturel dans la tête des hommes et des femmes. Il y a douze ans, quand j'ai repris la direction de l'ESCAET, il y avait peu de femmes avec une ambition à court terme. Aujourd'hui, les choses sont en train de changer", selon Marie Allantaz.
Quid des différences de salaires ?
Question rémunération, le salaire horaire brut des femmes est encore de 15,2% plus faible que celui des hommes selon l’étude Eurostat. L'écart se fonde sur une comparaison de la moyenne horaire brute entre employées et employés.
Dans ce tableau assez sombre des égalités de genre au travail, le secteur du tourisme se distingue pourtant de façon très positive : les taux de parité sont globalement élevés si on les compare aux taux observés dans d’autres secteurs d’activité, selon l’étude du Cabinet Ithaque.
Les écarts sont de l’ordre de 5%, alors qu’ils restent en moyenne autour de 20 à 25% dans les autres branches. Mais là encore, plus on monte dans la hiérarchie, moins l’égalité est de mise : chez les cadres, l’écart est de 16%.
"Dans nos métiers, à la sortie de l'école, je ne vois pas de différences de salaire entre hommes et femmes", note Marie Allantaz.
Selon elle, la maternité peut encore aujourd'hui mettre un frein à la carrière des femmes. "Elle arrive à un moment où les choses changent, où un homme va changer d'emploi, commencer à faire des bascules.
Une femme se dira qu'elle ne va pas se mettre en conquête d'un autre poste si elle souhaite avoir des enfants. Sur une période de quatre à cinq ans, l'écart va se creuser."
Dans ce tableau assez sombre des égalités de genre au travail, le secteur du tourisme se distingue pourtant de façon très positive : les taux de parité sont globalement élevés si on les compare aux taux observés dans d’autres secteurs d’activité, selon l’étude du Cabinet Ithaque.
Les écarts sont de l’ordre de 5%, alors qu’ils restent en moyenne autour de 20 à 25% dans les autres branches. Mais là encore, plus on monte dans la hiérarchie, moins l’égalité est de mise : chez les cadres, l’écart est de 16%.
"Dans nos métiers, à la sortie de l'école, je ne vois pas de différences de salaire entre hommes et femmes", note Marie Allantaz.
Selon elle, la maternité peut encore aujourd'hui mettre un frein à la carrière des femmes. "Elle arrive à un moment où les choses changent, où un homme va changer d'emploi, commencer à faire des bascules.
Une femme se dira qu'elle ne va pas se mettre en conquête d'un autre poste si elle souhaite avoir des enfants. Sur une période de quatre à cinq ans, l'écart va se creuser."
Pourquoi ces inégalités ?
« C’est un schéma basé sur les préjugés liés à la capacité des femmes à évoluer dans un monde politique, très rude, solitaire, alors qu’elles peuvent avoir des contraintes familiales. Cela va mettre du temps à évoluer.
Tout le monde est maintenant sensibilisé au sujet, les dirigeants d’entreprises également. Les choses commencent à bouger », selon la DRH de Grand Luxury Group.
Cependant il y a un passif historique derrière ces inégalités selon Catherine Chaubeau. « En interne, beaucoup de femmes ont commencé à des salaires plus bas que les hommes, même dans le cadre des promotions internes, on arrive toujours à avoir des écarts », remarque-t-elle.
Autre explication : « il a plus d’inhibition de la part d’une femme à faire valoir ce qu’elle vaut, ce à quoi elle peut prétendre, que d’un homme. Un constat quelle que soit la génération.
Il y une réticence à revendiquer un niveau de salaire dès l’embauche ou dans le cadre d’une promotion. C’est une attitude qui s’alimente par les préjugés, c’est un cercle vicieux. »
Un constat partagé par Marie Allantaz : "il y a une vraie question de volonté, de personnalité. Les états d'esprit ont bien évolué. Le talent des femmes est reconnu au niveau management."
Tout le monde est maintenant sensibilisé au sujet, les dirigeants d’entreprises également. Les choses commencent à bouger », selon la DRH de Grand Luxury Group.
Cependant il y a un passif historique derrière ces inégalités selon Catherine Chaubeau. « En interne, beaucoup de femmes ont commencé à des salaires plus bas que les hommes, même dans le cadre des promotions internes, on arrive toujours à avoir des écarts », remarque-t-elle.
Autre explication : « il a plus d’inhibition de la part d’une femme à faire valoir ce qu’elle vaut, ce à quoi elle peut prétendre, que d’un homme. Un constat quelle que soit la génération.
Il y une réticence à revendiquer un niveau de salaire dès l’embauche ou dans le cadre d’une promotion. C’est une attitude qui s’alimente par les préjugés, c’est un cercle vicieux. »
Un constat partagé par Marie Allantaz : "il y a une vraie question de volonté, de personnalité. Les états d'esprit ont bien évolué. Le talent des femmes est reconnu au niveau management."
Quelles solutions pour contrer ces inégalités ?
Comment contrer ces inégalités ? « Les représentants de la fonction RH ont un rôle à jouer : celui de convaincre les dirigeants qu’il faut casser les préjugés, donner la chance à tous.
Cela se fait dès les premières étapes du recrutement, dès la définition des fourchettes salariales. Les entreprises doivent être vigilantes et aligner les salaires au regard des compétences, de l’expérience requise et non des sexes », insiste Catherine Chaubeau.
"Il faut avancer sans accepter ce genre de pratiques. Il faut juste que les gens raisonnent. Nous sensibilisons nos étudiants là-dessus", complète Marie Allantaz.
Les jeunes générations semblent plus ouvertes sur les questions d’égalité des femmes. « Elles n’ont pas d’a priori. Les jeunes femmes ont conscience qu’elles dépendent d’elles-mêmes. »
« Enfin, à des niveaux qui dépassent l’entreprise, il faut continuer à communiquer, à sensibiliser », conclut Catherine Chaubeau.
Cela se fait dès les premières étapes du recrutement, dès la définition des fourchettes salariales. Les entreprises doivent être vigilantes et aligner les salaires au regard des compétences, de l’expérience requise et non des sexes », insiste Catherine Chaubeau.
"Il faut avancer sans accepter ce genre de pratiques. Il faut juste que les gens raisonnent. Nous sensibilisons nos étudiants là-dessus", complète Marie Allantaz.
Les jeunes générations semblent plus ouvertes sur les questions d’égalité des femmes. « Elles n’ont pas d’a priori. Les jeunes femmes ont conscience qu’elles dépendent d’elles-mêmes. »
« Enfin, à des niveaux qui dépassent l’entreprise, il faut continuer à communiquer, à sensibiliser », conclut Catherine Chaubeau.