Laurent Abitbol : "Selon moi, le problème ce n'est pas l'APST mais ce sont les règles qui régissent la caisse de garantie et les lois européennes. Mon premier devoir sera de faire en sorte de changer les lois européens. Il n'y a pas de raison de garantir un consommateur à 100%." - DR
TourMaG - Pour quelles raisons avez-vous décidé de vous présenter au poste d'administrateur de l'APST ?
Laurent Abitbol : Je reconnais que l'APST est un sujet que je ne connaissais pas en profondeur. C'est seulement depuis le dépôt de bilan de Thomas Cook que j'ai pris conscience de son importance.
L'APST a été bien tenue et je rends hommage au travail effectué par Alix Philipon (sa présidente ndlr) qui a dû faire face à plus de deux ans de crise énorme.
Selon moi, le problème ce n'est pas l'APST mais ce sont les règles qui régissent la caisse de garantie et les lois européennes.
Mon premier devoir sera de faire en sorte de changer les lois européennes. Il n'y a pas de raison de garantir un consommateur à 100%.
J'ai acheté une cuisine il y a 6 mois, j'ai mis 2000 € d'acompte, hélas mon cuisiniste a déposé le bilan. J'ai perdu 2000 €... Je n'ai pas eu droit à l'APST des cuisinistes.
La moyenne des dossiers en France c'est 800 €, avec les 25% d'acompte c'est 200 €. Un client peut perdre 200 € parce que l'agence dépose le bilan.
Par contre 200 € multipliés par des milliers de clients c'est un risque pour l'APST. Le client doit avoir le même risque et dans les autres professions c'est déjà comme ça.
Que la garantie pour les voyages soit illimitée : il y a vraiment un problème, cela ne veut rien dire. L'APST subit et c'est la loi européenne qu'il faut changer.
Nous ne pouvons pas défendre le consommateur en illimité, c'est unique pour ce métier. Et si je suis élu, ce sera cela mon combat. J'ai déjà commencé avec certains amis politiques qui ne connaissaient pas cette spécificité. J'irai très loin.
Laurent Abitbol : Je reconnais que l'APST est un sujet que je ne connaissais pas en profondeur. C'est seulement depuis le dépôt de bilan de Thomas Cook que j'ai pris conscience de son importance.
L'APST a été bien tenue et je rends hommage au travail effectué par Alix Philipon (sa présidente ndlr) qui a dû faire face à plus de deux ans de crise énorme.
Selon moi, le problème ce n'est pas l'APST mais ce sont les règles qui régissent la caisse de garantie et les lois européennes.
Mon premier devoir sera de faire en sorte de changer les lois européennes. Il n'y a pas de raison de garantir un consommateur à 100%.
J'ai acheté une cuisine il y a 6 mois, j'ai mis 2000 € d'acompte, hélas mon cuisiniste a déposé le bilan. J'ai perdu 2000 €... Je n'ai pas eu droit à l'APST des cuisinistes.
La moyenne des dossiers en France c'est 800 €, avec les 25% d'acompte c'est 200 €. Un client peut perdre 200 € parce que l'agence dépose le bilan.
Par contre 200 € multipliés par des milliers de clients c'est un risque pour l'APST. Le client doit avoir le même risque et dans les autres professions c'est déjà comme ça.
Que la garantie pour les voyages soit illimitée : il y a vraiment un problème, cela ne veut rien dire. L'APST subit et c'est la loi européenne qu'il faut changer.
Nous ne pouvons pas défendre le consommateur en illimité, c'est unique pour ce métier. Et si je suis élu, ce sera cela mon combat. J'ai déjà commencé avec certains amis politiques qui ne connaissaient pas cette spécificité. J'irai très loin.
"Le petit adhérent doit être davantage pris en compte"
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TourMaG - Le temps européen n'est pas celui des entreprises. Comment faire bouger l'Europe rapidement ?
Laurent Abitbol : Nous devons faire du lobbying et cela pourrait être rapide si nous nous adressons aux bonnes personnes et que nous y mettons les moyens. Le lobbying cela coûte de l'argent.
Si nous réglons ce problème, nous réglons le problème de l'APST.
TourMaG - Pour mener à bien "ce combat" comme vous dites, souhaitez-vous briguer le poste de président ?
Laurent Abitbol : Non, je veux être élu au conseil d'administration. Je crois que je suis déjà assez débordé.
TourMaG - Lorsqu'il y a une défaillance, et encore plus avec celle de Thomas Cook, les adhérents ont l'impression de payer pour les "gros" ou pour ceux qui gèrent mal leur entreprise. Comment résoudre le problème ?
Laurent Abitbol : L'APST est obligée d'être dure parfois avec ses adhérents à cause de ces lois européennes. Et il y a une chose qui me dérange aujourd'hui - et là c'est aussi mon rôle de président de Selectour - c'est qu'on ne peut pas demander à des adhérents qui dirigent leur entreprise de mettre en caution leur maison, ou leurs biens personnels.
Ce n'est pas sage.
TourMaG - Quelle serait la solution pour les contre-garanties ?
Laurent Abitbol : C'est un problème. Il faudrait trouver une banque coopérative qui accepte cela. Que des couples d'entrepreneurs doivent mettre en caution une maison pour laquelle ils ont économisé ce n'est pas acceptable.
Et lorsqu'il y a un drame de la vie, comme le covid ? Ils perdent tout ? Nous devons trouver des solutions, et une des solutions c'est l'Europe encore une fois.
Le petit adhérent doit être davantage pris en compte.
Laurent Abitbol : Nous devons faire du lobbying et cela pourrait être rapide si nous nous adressons aux bonnes personnes et que nous y mettons les moyens. Le lobbying cela coûte de l'argent.
Si nous réglons ce problème, nous réglons le problème de l'APST.
TourMaG - Pour mener à bien "ce combat" comme vous dites, souhaitez-vous briguer le poste de président ?
Laurent Abitbol : Non, je veux être élu au conseil d'administration. Je crois que je suis déjà assez débordé.
TourMaG - Lorsqu'il y a une défaillance, et encore plus avec celle de Thomas Cook, les adhérents ont l'impression de payer pour les "gros" ou pour ceux qui gèrent mal leur entreprise. Comment résoudre le problème ?
Laurent Abitbol : L'APST est obligée d'être dure parfois avec ses adhérents à cause de ces lois européennes. Et il y a une chose qui me dérange aujourd'hui - et là c'est aussi mon rôle de président de Selectour - c'est qu'on ne peut pas demander à des adhérents qui dirigent leur entreprise de mettre en caution leur maison, ou leurs biens personnels.
Ce n'est pas sage.
TourMaG - Quelle serait la solution pour les contre-garanties ?
Laurent Abitbol : C'est un problème. Il faudrait trouver une banque coopérative qui accepte cela. Que des couples d'entrepreneurs doivent mettre en caution une maison pour laquelle ils ont économisé ce n'est pas acceptable.
Et lorsqu'il y a un drame de la vie, comme le covid ? Ils perdent tout ? Nous devons trouver des solutions, et une des solutions c'est l'Europe encore une fois.
Le petit adhérent doit être davantage pris en compte.
"Aujourd'hui grossir n'est plus possible"
TourMaG - Et pour les acteurs plus grands quelle est la problématique ? L'APST a renégocié avec certains grands acteurs du secteur dont vous ?
Laurent Abitbol : Effectivement j'ai eu une grosse négociation avec l'APST, j'ai eu "fois 3" que j'ai accepté pourtant ma boite n'est pas en risque : une trésorerie énorme et des bénéfices en 2021.
Et puis aujourd'hui grossir n'est plus possible. Et cela c'est toujours à cause de l'Europe. Lorsque l'entreprise grossit, elle a des garanties plus importantes.
Donc les lois actuelles empêchent l'évolution de nos entreprises à cause des garanties demandées. Ce n'est pas normal. Nous devons trouver un autre système et nous allons le trouver.
Encore une fois, pour moi on ne peut pas garantir le consommateur à 100%.
TourMaG - Que pensez-vous des changements de statuts. Est-ce que cela était nécessaire ?
Laurent Abitbol : Tout n'est pas parfait mais c'est mieux qu'avant.
TourMaG - Etes-vous inquiet du retard pris par le dossier de la réassurance publique ?
Laurent Abitbol : La réassurance publique va beaucoup aider. Je reste confiant. Jean-Baptiste Lemoyne nous l'a promis, cela va arriver.
Laurent Abitbol : Effectivement j'ai eu une grosse négociation avec l'APST, j'ai eu "fois 3" que j'ai accepté pourtant ma boite n'est pas en risque : une trésorerie énorme et des bénéfices en 2021.
Et puis aujourd'hui grossir n'est plus possible. Et cela c'est toujours à cause de l'Europe. Lorsque l'entreprise grossit, elle a des garanties plus importantes.
Donc les lois actuelles empêchent l'évolution de nos entreprises à cause des garanties demandées. Ce n'est pas normal. Nous devons trouver un autre système et nous allons le trouver.
Encore une fois, pour moi on ne peut pas garantir le consommateur à 100%.
TourMaG - Que pensez-vous des changements de statuts. Est-ce que cela était nécessaire ?
Laurent Abitbol : Tout n'est pas parfait mais c'est mieux qu'avant.
TourMaG - Etes-vous inquiet du retard pris par le dossier de la réassurance publique ?
Laurent Abitbol : La réassurance publique va beaucoup aider. Je reste confiant. Jean-Baptiste Lemoyne nous l'a promis, cela va arriver.
"Il y a un équilibre à trouver entre la solidarité et ne pas avoir de catastrophe"
TourMaG - Comment s'assurer du suivi des entreprises à risque et prévenir les risques ?
Laurent Abitbol : L'APST doit contrôler une à deux fois par an surveiller les bilans. Mais cela reste très compliqué. La notion de risque est complexe.
Aujourd'hui les bilans sont mauvais puisque nous avons traversé une crise. Il y a un équilibre à trouver entre la solidarité et ne pas avoir de catastrophe.
C'est ce que nous faisons au sein de la coopérative Selectour. Nous tentons de trouver un équilibre avec le conseil d'administration, entre ne pas être trop dur et ne pas avoir trop de risque. C'est un jonglage permanent.
Et mon boulot avec Jean-Noël Lefeuvre (Directeur général réseau Selectour ndlr) c'est celui là. Nous avons un directoire presque tous les 15 jours pour cela : nous étudions les comptes et nous regardons où nous en sommes.
Pour l'instant nous ne sommes pas mal. Mais nous devons surveiller tout risque. 70% du boulot c'est la gestion des risques et 30% c'est la gestion des contrats.
L'équilibre c'est de trouver entre la coopérative et le risque pour ne pas que les adhérents subissent le dépôt de bilan d'un autre.
Laurent Abitbol : L'APST doit contrôler une à deux fois par an surveiller les bilans. Mais cela reste très compliqué. La notion de risque est complexe.
Aujourd'hui les bilans sont mauvais puisque nous avons traversé une crise. Il y a un équilibre à trouver entre la solidarité et ne pas avoir de catastrophe.
C'est ce que nous faisons au sein de la coopérative Selectour. Nous tentons de trouver un équilibre avec le conseil d'administration, entre ne pas être trop dur et ne pas avoir trop de risque. C'est un jonglage permanent.
Et mon boulot avec Jean-Noël Lefeuvre (Directeur général réseau Selectour ndlr) c'est celui là. Nous avons un directoire presque tous les 15 jours pour cela : nous étudions les comptes et nous regardons où nous en sommes.
Pour l'instant nous ne sommes pas mal. Mais nous devons surveiller tout risque. 70% du boulot c'est la gestion des risques et 30% c'est la gestion des contrats.
L'équilibre c'est de trouver entre la coopérative et le risque pour ne pas que les adhérents subissent le dépôt de bilan d'un autre.
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