En nombre d’arrivées internationales de touristes, la France reste la première destination mondiale (81,4 millions). Mais cette position ne cesse de s’effriter : après une mauvaise année 2009 où elle a davantage souffert que nombre de ses concurrents, l’évolution des arrivées internationales en 2010 (+0,5%) a été la plus faible en Europe /info JDL
La récente publication par l’O.M.T. des chiffres du tourisme international pour le premier semestre confirme une tendance préoccupante pour le tourisme français.
Il figure en effet encore parmi les leaders mondiaux mais montre, depuis plusieurs années, des signes d’essoufflement.
En nombre d’arrivées internationales de touristes, la France reste la première destination mondiale (81,4 millions).
Mais cette position ne cesse de s’effriter : après une mauvaise année 2009 où la France a davantage souffert que nombre de ses concurrents, l’évolution des arrivées internationales en 2010 (+0,5%) a été la plus faible (U.K. mis à part) des 20 premières destinations mondiales, alors même que les arrivées ont connu une croissance de 6,5% au niveau mondial (+2,9% en Europe).
Les résultats de 2011 ont été un peu meilleurs (+4,8%) mais restent en deçà tant de la moyenne des 20 premiers pays touristiques (+6,6%) que de celle de l’Europe (+6,7%) ou de l’Europe méditerranéenne (+7,6%).
Sur les 7 premiers mois de l’année 2012, les résultats, encore très provisoires, donnent une progression pour la France de 2%, contre 3,4% pour l’Europe et 4,1% au niveau mondial, soit plus du double du rythme français.
Il figure en effet encore parmi les leaders mondiaux mais montre, depuis plusieurs années, des signes d’essoufflement.
En nombre d’arrivées internationales de touristes, la France reste la première destination mondiale (81,4 millions).
Mais cette position ne cesse de s’effriter : après une mauvaise année 2009 où la France a davantage souffert que nombre de ses concurrents, l’évolution des arrivées internationales en 2010 (+0,5%) a été la plus faible (U.K. mis à part) des 20 premières destinations mondiales, alors même que les arrivées ont connu une croissance de 6,5% au niveau mondial (+2,9% en Europe).
Les résultats de 2011 ont été un peu meilleurs (+4,8%) mais restent en deçà tant de la moyenne des 20 premiers pays touristiques (+6,6%) que de celle de l’Europe (+6,7%) ou de l’Europe méditerranéenne (+7,6%).
Sur les 7 premiers mois de l’année 2012, les résultats, encore très provisoires, donnent une progression pour la France de 2%, contre 3,4% pour l’Europe et 4,1% au niveau mondial, soit plus du double du rythme français.
Croissance des arrivées : la France bonne dernière
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I. Le tourisme devient-il un enjeu stratégique mondial ?
Sur plus long terme, l’évolution est davantage préoccupante.
Entre 2000 et 2011, la croissance des arrivées internationales en France, chez ses principaux voisins touristiques et aux Etats-Unis s’est établie comme suit :
ALLEMAGNE : 49,5%
U.K. : 26,3%
ETATS UNIS : 22,5%
ESPAGNE : 22,2%
ITALIE : 11,9%
FRANCE : 5,4%
En d’autres termes, la France est bonne dernière.
45 point derrière l’Allemagne, 21 points derrière le Royaume-Uni et 17 points derrière les Etats-Unis ou l’Espagne !
Entre 2000 et 2011, la croissance des arrivées internationales en France, chez ses principaux voisins touristiques et aux Etats-Unis s’est établie comme suit :
ALLEMAGNE : 49,5%
U.K. : 26,3%
ETATS UNIS : 22,5%
ESPAGNE : 22,2%
ITALIE : 11,9%
FRANCE : 5,4%
En d’autres termes, la France est bonne dernière.
45 point derrière l’Allemagne, 21 points derrière le Royaume-Uni et 17 points derrière les Etats-Unis ou l’Espagne !
En termes de recettes du tourisme international, la France n’est plus que la troisième destination mondiale et son différentiel –négatif- avec l’Espagne ne cesse de se creuser. Entre 2000 et 2011, les recettes (en dollars) dans le même échantillon de pays ont évolués ainsi :
ALLEMAGNE : 107,5%
ESPAGNE : 99,7%
FRANCE : 65,2%
ITALIE : 56,4%
USA : 40,0%
En d’autres termes, sur les onze dernières années, les recettes de la France ont évolué un peu mieux qu’en Italie mais nettement moins vite que celles de l’Allemagne (42 points de différence !) et de l’Espagne (35 points), la médiocre performance des Etats Unis n’étant par ailleurs qu’apparente car essentiellement imputable à l’évolution du dollar.
ALLEMAGNE : 107,5%
ESPAGNE : 99,7%
FRANCE : 65,2%
ITALIE : 56,4%
USA : 40,0%
En d’autres termes, sur les onze dernières années, les recettes de la France ont évolué un peu mieux qu’en Italie mais nettement moins vite que celles de l’Allemagne (42 points de différence !) et de l’Espagne (35 points), la médiocre performance des Etats Unis n’étant par ailleurs qu’apparente car essentiellement imputable à l’évolution du dollar.
Le rythme annuel de création d’emplois salariés s’est ralenti
Enfin, le rythme annuel de création d’emplois salariés s’est sérieusement ralenti, passant de 24.700 en 2000 à 16.400 en 2010 : le tourisme continue donc à créer des emplois, mais un tiers de moins qu’il y a 10 ans.
Tout cela signifie que le tourisme français ne tourne pas à plein régime et que, l’Allemagne et l’Espagne le montrent à l’évidence, il est possible de faire beaucoup mieux.
Les facteurs de déclin ne sont donc pas purement conjoncturels et, au nombre de ses faiblesses, le tourisme français connait une sérieuse crise de gouvernance.
Aux quatre coins du monde, le tourisme repose sur cinq piliers principaux :
- Les transports de personnes;
- Les hébergements et la restauration ;
- Les activités offertes aux touristes : activités culturelles, physiques et sportives, de découverte, d’aventure et de nature, de shopping, de divertissement, de bien-être et de santé, d’affaires, le tourisme de religion, de plage et de croisière ;
- Les diverses formes de gestion de l’espace : règles d’urbanisme, protection et entretien des monuments historiques et des sites, gestion de la propreté des destinations…
- Le marketing, la promotion et la vente, c’est-à dire le travail des offices de tourisme, des agences de voyages et des tour-opérateurs.
Tout cela signifie que le tourisme français ne tourne pas à plein régime et que, l’Allemagne et l’Espagne le montrent à l’évidence, il est possible de faire beaucoup mieux.
Les facteurs de déclin ne sont donc pas purement conjoncturels et, au nombre de ses faiblesses, le tourisme français connait une sérieuse crise de gouvernance.
Aux quatre coins du monde, le tourisme repose sur cinq piliers principaux :
- Les transports de personnes;
- Les hébergements et la restauration ;
- Les activités offertes aux touristes : activités culturelles, physiques et sportives, de découverte, d’aventure et de nature, de shopping, de divertissement, de bien-être et de santé, d’affaires, le tourisme de religion, de plage et de croisière ;
- Les diverses formes de gestion de l’espace : règles d’urbanisme, protection et entretien des monuments historiques et des sites, gestion de la propreté des destinations…
- Le marketing, la promotion et la vente, c’est-à dire le travail des offices de tourisme, des agences de voyages et des tour-opérateurs.
Une bonne gouvernance publique et entrepreneuriale « horizontale »
Or, le bon fonctionnement de l’industrie touristique suppose d’abord une bonne gouvernance publique et entrepreneuriale « horizontale » permettant de mettre ces cinq piliers en cohérence.
Ainsi, par exemple, dans de nombreux pays, le ministre du tourisme est également en charge d’un domaine clef pour le tourisme : la culture en Corée, les parcs naturels au Kenya, l’économie créative en Indonésie pour n’en citer que quelques- uns.
De quelque côté que l’on se tourne, les politiques nationales du tourisme appellent une forte coordination interministérielle : culture, urbanisme, environnement, jeunesse, agriculture, consommation, affaires étrangères, intérieur constituent autant de départements ministériels qui détiennent une des clefs du succès du tourisme.
Leur coordination est-elle aujourd’hui optimale ?
De leur côté, les 235.000 entreprises du secteur ne disposent pas d’un lieu, d’un cadre, d’un forum d’échanges et de dialogue permettant tout autant d’esquisser un tant soit peu des modèles économiques permettant un partage cohérent et durable de la valeur ajoutée de la filière que de construire des stratégies et des produits innovants incorporant l’ensemble de la chaîne de valeur.
Il leur suffirait pourtant de jeter un œil rapide sur leurs voisins allemands et, dans une certaine mesure, espagnols, pour voir comment l’intérêt collectif du secteur contribue à la profitabilité de chacun et, notamment, comment une gestion concertée du tourisme émetteur peut considérablement profiter au tourisme réceptif.
Ainsi, par exemple, dans de nombreux pays, le ministre du tourisme est également en charge d’un domaine clef pour le tourisme : la culture en Corée, les parcs naturels au Kenya, l’économie créative en Indonésie pour n’en citer que quelques- uns.
De quelque côté que l’on se tourne, les politiques nationales du tourisme appellent une forte coordination interministérielle : culture, urbanisme, environnement, jeunesse, agriculture, consommation, affaires étrangères, intérieur constituent autant de départements ministériels qui détiennent une des clefs du succès du tourisme.
Leur coordination est-elle aujourd’hui optimale ?
De leur côté, les 235.000 entreprises du secteur ne disposent pas d’un lieu, d’un cadre, d’un forum d’échanges et de dialogue permettant tout autant d’esquisser un tant soit peu des modèles économiques permettant un partage cohérent et durable de la valeur ajoutée de la filière que de construire des stratégies et des produits innovants incorporant l’ensemble de la chaîne de valeur.
Il leur suffirait pourtant de jeter un œil rapide sur leurs voisins allemands et, dans une certaine mesure, espagnols, pour voir comment l’intérêt collectif du secteur contribue à la profitabilité de chacun et, notamment, comment une gestion concertée du tourisme émetteur peut considérablement profiter au tourisme réceptif.
La France pourra-t-elle capter une part des 235 millions de touristes supplémentaires
Le développement du tourisme exige en outre une bonne gouvernance « verticale » permettant d’associer le niveau national, le niveau régional / départemental et le niveau local qui, s’agissant d’une économie territoriale, ont tous les trois un rôle essentiel à jouer tant en matière de développement de produits que de promotion.
Cette coordination/coopération est, il faut bien le reconnaître, bien ténue et bien trop ponctuelle depuis trop longtemps.
Dans ses déclarations récentes, la Ministre l'artisanat, du commerce et du tourisme aborde très franchement cette question de la gouvernance du tourisme.
C’est nouveau.
C’est même, je crois, la première fois que le sujet est abordé avec autant de franchise.
Ce chantier de longue haleine mériterait de retenir l’attention de tous car c’est l’intérêt de tous : Il fait sans doute partie de ces grands chantiers susceptibles de contribuer à remettre durablement le tourisme français sur de bons rails.
Ce serait dommage de manquer cette occasion.
Ce qui est en jeu, c’est la capacité de la France à capter une part des 235 millions de touristes supplémentaires qui vont débarquer en Europe d’ici 2030.
Ce qui est en jeu, c’est tout simplement la création de revenus et d’emplois.
Cette coordination/coopération est, il faut bien le reconnaître, bien ténue et bien trop ponctuelle depuis trop longtemps.
Dans ses déclarations récentes, la Ministre l'artisanat, du commerce et du tourisme aborde très franchement cette question de la gouvernance du tourisme.
C’est nouveau.
C’est même, je crois, la première fois que le sujet est abordé avec autant de franchise.
Ce chantier de longue haleine mériterait de retenir l’attention de tous car c’est l’intérêt de tous : Il fait sans doute partie de ces grands chantiers susceptibles de contribuer à remettre durablement le tourisme français sur de bons rails.
Ce serait dommage de manquer cette occasion.
Ce qui est en jeu, c’est la capacité de la France à capter une part des 235 millions de touristes supplémentaires qui vont débarquer en Europe d’ici 2030.
Ce qui est en jeu, c’est tout simplement la création de revenus et d’emplois.
Né en 1953, Frédéric Pierret est actuellement Directeur exécutif de Programme et Coordination à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), à Madrid (Espagne) où il occupe ce poste depuis janvier 2010.
Avant de rejoindre l’OMT, il était Directeur du tourisme au sein de l’Administration du tourisme française (de 2005 à 2007).
Frédéric Pierret a été en parallèle conseiller de l’OMT et présidé notamment le groupe de travail sur l’évaluation des risques et la gestion des crises (de 2005 à 2007).
Il a également travaillé comme consultant pour l’élaboration d’un manuel concernant la recherche de financements du tourisme en Afrique (en 2009).
Entre 1984 et 2004, il a occupé différents postes de Secrétaire général au sein du Ministère de l’intérieur français.
Avant de rejoindre l’OMT, il était Directeur du tourisme au sein de l’Administration du tourisme française (de 2005 à 2007).
Frédéric Pierret a été en parallèle conseiller de l’OMT et présidé notamment le groupe de travail sur l’évaluation des risques et la gestion des crises (de 2005 à 2007).
Il a également travaillé comme consultant pour l’élaboration d’un manuel concernant la recherche de financements du tourisme en Afrique (en 2009).
Entre 1984 et 2004, il a occupé différents postes de Secrétaire général au sein du Ministère de l’intérieur français.