Emploi, formation : avec le Comité de filière tourisme, "nous allons passer en mode projet"

Manque d’attractivité, difficultés à fidéliser les collaborateurs, formations inadaptées aux besoins des professionnels, mutation rapide des métiers... le workshop organisé par la Conférence des formations d’excellence du tourisme (CFET) a permis de rappeler les problématiques liées à l’emploi dans l’industrie du tourisme.

Après le constat place à l’action. Le Comité de Filière Tourisme, structure politique qui regroupe les différents acteurs du tourisme, a tenu sa première réunion le 16 janvier dernier et s'est doté de 4 commissions, dont une dédiée à l’Emploi et la formation.

« C’est un triptyque, qui réunit l’Etat, les collectivités territoriales et les acteurs privés pour développer le tourisme à l’échelle de l’ensemble de la destination. C’est important de rassembler toutes les visions autour d’une même table », rappelle Véronique Brizon, directrice de Tourisme & Territoires.

Trop tôt pour parler de véritables attentes, mais selon les professionnels présents à l’événement, ce CFT est le bienvenu. « Je suis confiant sur le CFT, qui n’est pas un organisme platonique, mais un organe décisionnaire. Nous allons passer en mode projet », affirme Jean-Virgile Crance, directeur des relations investisseurs et institutionnelles chez Louvre Hotels Group et président Groupement national des chaînes hôtelières (GNC).

« Réunir tous les professionnels du tourisme nous donne une force de frappe et nous permet de peser », complète Arnaud Daniel, le directeur de Batobus.

« Ce CFT a été voulu et demandé par les acteurs du tourisme, pour pallier l’absence de ministère. Il faut arrêter l’autosatisfaction, il est important d’extraire des sujets sur lesquels on se retrouve tous et de les porter directement à l’oreille de l’exécutif », expose Roland Héguy, président de l’Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (umih).

Les problèmes de recrutement sont connus. Quid des solutions ? « Il faut faire connaître tous les métiers qui existent dans nos filières et mettre en avant la transversalité des métiers dans l’industrie du tourisme.

C’est à nous de nous adapter. Les candidats doivent savoir qu’ils peuvent avoir un vrai parcours professionnel avec de nombreuses opportunités, tout en restant dans la branche. On doit leur prouver que nos entreprises sont des accélérateurs de carrière », affirme Jean-Virgile Crance.

Un constat partagé par Marie Connac, directrice de La Rochelle Tourism & Hospitality School: « Pourquoi ne pas filmer nos étudiants ? Cela permettrait aux jeunes de se projeter. »

Autre piste lancée par Élise Masurel, la directrice des Écoles Ducasse : l’optimisation de l’accueil des étudiants. « Faciliter les procédures d’admission des étudiants français et internationaux et l’hébergement est nécessaire », précise-t-elle. Une des missions de l’organisme France Campus.

La qualité de vie est un autre point à travailler, soulevé par Roland Héguy, de l'UMIH.

Autre projet concret annoncé lors de l’édition 2019 du salon IFTM Top Resa : la création d’une plateforme numérique de promotion des emplois et métiers du tourisme portée par l’ Institut Français du Tourisme (IFT) et initiés par le Premier ministre au sein du Comité Interministériel.

Certains affichent leur scepticisme. « Le problème n’est pas uniquement lié au tourisme », remarque Valquiria Deiber, directrice d’un établissement Appart'city.

L’implication du ministère des Affaires étrangères apparaît tantôt comme un appui fort, ou à l’inverse un frein.

De son côté la CFET planche sur la labellisation des formations du CAP au BTS Tourisme.

Devant l'ampleur de la tâche, les professionnels du tourisme et les institutions semblent bel et bien vouloir avancer dans le même sens.

Lire aussi : Une plateforme dédiée à l’emploi dans le tourisme en ligne en 2020