En direct du Forum du SETO de Cannes, ou les PGE, la compensation et les aides ont été débattus - RP
Après un début d'année dynamique, la guerre non provoquée en Ukraine a freiné les velléités d'évasion des Français. Après quelques semaines d'apathie, l'activité semble repartir.
"Depuis quelques jours, il y a une reprise des réservations.
Nous sommes passés de l'attentisme à un espoir de redémarrage de cette performance qui était excellente juste avant le conflit," introduit le maitre de cérémonies, René Marc Chikli.
Les deux dernières années ont laissé des traces, les comptes des tour-opérateurs, affectés par des destinations fermées, des clients rares et des prêts garantis de l'Etat (PGE) venu faire la jointure avec la reprise.
Une fois de plus, la profession peut remercier le gouvernement.
"Il est important d'avoir été inscrit dans le secteur du tourisme au sens large, le résultat n'est jamais parfait, mais il est excellent. N'oublions pas Laurent Abitbol qui nous a permis d'obtenir des leviers de lobbying.
Quand il y a unité au sommet, il y a unité à la base," affirme en guise de mantra, un président réélu pour 2 ans à la présidence du Syndicat.
Si la pandémie a blanchi quelques têtes, les rangs ne sont pas plus clairsemés pour ce 12e forum.
"Depuis quelques jours, il y a une reprise des réservations.
Nous sommes passés de l'attentisme à un espoir de redémarrage de cette performance qui était excellente juste avant le conflit," introduit le maitre de cérémonies, René Marc Chikli.
Les deux dernières années ont laissé des traces, les comptes des tour-opérateurs, affectés par des destinations fermées, des clients rares et des prêts garantis de l'Etat (PGE) venu faire la jointure avec la reprise.
Une fois de plus, la profession peut remercier le gouvernement.
"Il est important d'avoir été inscrit dans le secteur du tourisme au sens large, le résultat n'est jamais parfait, mais il est excellent. N'oublions pas Laurent Abitbol qui nous a permis d'obtenir des leviers de lobbying.
Quand il y a unité au sommet, il y a unité à la base," affirme en guise de mantra, un président réélu pour 2 ans à la présidence du Syndicat.
Si la pandémie a blanchi quelques têtes, les rangs ne sont pas plus clairsemés pour ce 12e forum.
PGE : "faire passer le remboursement de 6 à 10 ans"
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Au contraire, quelques nouveaux ont fait leur apparition : Absolu Voyages, Amerigo, Héliades, Quarier libre, Irwigo, Showroomprive et Gestair.
"On commençait à douter non pas du périmètre du SETO, mais des ressources. Nous avons eu le soutien des adhérents pour travailler dans la sécurité.
Sur le sujet du remboursement des avoirs, les aides nous ont permis de satisfaire l'ensemble des demandes, le risque est extrêmement limité, voire minime," balaye René-Marc Chikli.
Alors que le ciel parait bien dégagé, comme sur les plages cannoises qui accueillent l'évènement, une ombre se profile : le remboursement des PGE.
En effet, la date anniversaire arrive pour certains acteurs qui se retrouveront donc à devoir faire des virements pour éponger cette aide à la trésorerie, alors que l'activité se retrouve contractée par la guerre en Europe.
"La fin du quoiqu'il en coûte nous pose la question de savoir si le remboursement des PGE pourra se faire avec un allongement ou non. Nous essayons de convaincre un ministre pour passer le remboursement de 6 à 10 ans, mais aussi de reculer son démarrage," poursuit le président, avant de laisser la parole à Valérie Boned.
Il existe des allers-retours avec les ministères, mais la demande de rallongement des remboursements des PGE n'est pas franchement accueillie positivement.
Il sera compliqué d'obtenir un dénouement positif de l'aveu même de Valérie Boned, sans avoir recours au médiateur du crédit.
Toujours sur la question des prêts, le SETO observe la question de la recapitalisation de Pierre et Vacances, alors que l'aide contracté avec le cautionnement de l'Etat pourrait être capitalisé, du moins c'est ce que demandent les futurs actionnaires.
De plus, les hôteliers aimeraient que les PGE soient utilisés pour réinvestir dans leurs installations.
"On commençait à douter non pas du périmètre du SETO, mais des ressources. Nous avons eu le soutien des adhérents pour travailler dans la sécurité.
Sur le sujet du remboursement des avoirs, les aides nous ont permis de satisfaire l'ensemble des demandes, le risque est extrêmement limité, voire minime," balaye René-Marc Chikli.
Alors que le ciel parait bien dégagé, comme sur les plages cannoises qui accueillent l'évènement, une ombre se profile : le remboursement des PGE.
En effet, la date anniversaire arrive pour certains acteurs qui se retrouveront donc à devoir faire des virements pour éponger cette aide à la trésorerie, alors que l'activité se retrouve contractée par la guerre en Europe.
"La fin du quoiqu'il en coûte nous pose la question de savoir si le remboursement des PGE pourra se faire avec un allongement ou non. Nous essayons de convaincre un ministre pour passer le remboursement de 6 à 10 ans, mais aussi de reculer son démarrage," poursuit le président, avant de laisser la parole à Valérie Boned.
Il existe des allers-retours avec les ministères, mais la demande de rallongement des remboursements des PGE n'est pas franchement accueillie positivement.
Il sera compliqué d'obtenir un dénouement positif de l'aveu même de Valérie Boned, sans avoir recours au médiateur du crédit.
Toujours sur la question des prêts, le SETO observe la question de la recapitalisation de Pierre et Vacances, alors que l'aide contracté avec le cautionnement de l'Etat pourrait être capitalisé, du moins c'est ce que demandent les futurs actionnaires.
De plus, les hôteliers aimeraient que les PGE soient utilisés pour réinvestir dans leurs installations.
Le SETO lance son fonds de dotation pour absorber les émissions de CO2
Autant d'exemples qui peuvent inspirer les syndicats de la profession au moment de frapper aux portes de Bercy.
La secrétaire générale des EDV est intervenue pour faire un point sur les aides gouvernementales. Malgré le conflit, rien ne change, même si l'APLD a été renouvelé pour 12 mois supplémentaires.
Il existe un faible espoir d'étendre le dispositif des coûts fixes à février 2022, notamment pour le voyage d'affaires, toujours en retrait de 50% par rapport à 2019.
Le doute subsisterait aussi sur l'aide à la fermeture, passée en catimini à la fin d'année dernière. Si pour Hervé Tilmont, le secrétaire général du SETO, assez peu d'acteurs sont concernés, pour Laurent Abitbol, il en est tout autre.
"Nous avons demandé 6 millions d'euros pour la fermeture des USA, quand Corsair a reçu 21 millions pour la Réunion. Les services de l'Etat nous ont dit de faire la démarche, nous verrons bien ce que ça donne."
Le temps nous dira alors si le patron de Marietton a vu juste.
Cette première demi-journée a été mise sous le signe de la durabilité, avec des interventions remarquées de Gérard Feldzer, Jean-François Rial, mais aussi Hervé Tilmont sur le projet "absorption" du SETO.
Initié, il y a maintenant trois ans, ce dossier devrait voir le jour d'ici la fin de l'année 2022. Le point de départ de celui-ci repose sur les travaux du GIEC et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre à horizon 2050.
Comment faire pour atteindre ces objectifs alors que l'objectif de 45% de baisse est fixé pour 2030 ?
La technologie est importante, mais elle ne fera pas tout, comme le renouvellement des appareils ou l'arrive de nouvelles solutions... d'ici 2050 ces leviers ne seront pas encore effectifs.
Il existe alors deux choix : arrêter de voyager soit absorber les émissions, c'est la méthode que propose le SETO.
"Nous proposons un fond de dotation, chacun sera libre d'y adhérer, avec un principe de responsabilité, avec une très grande transparence et de contenu. Le mécanisme de collecte des fonds se veut très simple," annonce Hervé Tilmont.
La secrétaire générale des EDV est intervenue pour faire un point sur les aides gouvernementales. Malgré le conflit, rien ne change, même si l'APLD a été renouvelé pour 12 mois supplémentaires.
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Cette première demi-journée a été mise sous le signe de la durabilité, avec des interventions remarquées de Gérard Feldzer, Jean-François Rial, mais aussi Hervé Tilmont sur le projet "absorption" du SETO.
Initié, il y a maintenant trois ans, ce dossier devrait voir le jour d'ici la fin de l'année 2022. Le point de départ de celui-ci repose sur les travaux du GIEC et la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre à horizon 2050.
Comment faire pour atteindre ces objectifs alors que l'objectif de 45% de baisse est fixé pour 2030 ?
La technologie est importante, mais elle ne fera pas tout, comme le renouvellement des appareils ou l'arrive de nouvelles solutions... d'ici 2050 ces leviers ne seront pas encore effectifs.
Il existe alors deux choix : arrêter de voyager soit absorber les émissions, c'est la méthode que propose le SETO.
"Nous proposons un fond de dotation, chacun sera libre d'y adhérer, avec un principe de responsabilité, avec une très grande transparence et de contenu. Le mécanisme de collecte des fonds se veut très simple," annonce Hervé Tilmont.
Compensation : "L'Etat doit nous aider à rendre cela obligatoire"
L'argent collecté arrive au fonds de dotation, puis celui-ci est investi dans différents projets.
"Nous travaillons avec un objectif de 1 euro par passager ayant acheté un billet d'avion, avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050 (hausse de la contribution en fonction des objectifs et du temps, pour atteindre 17 euros sur les long-courriers et 5 euros pour les moyens)."
Alors que le forum lance officiellement le projet, l'étude technique se déroule en ce moment même. La création effective est prévue pour l'été ou l'automne 2022. Le début de la collecte pourrait intervenir fin 2022, pour les départs de 2023.
Si la proposition a reçu un bon accueil général, certains ont grincé des dents.
Un adhérent propose de travailler les contours de la proposition entre les différentes catégories de voyageurs et d'autres craignent que ce fonds puisse à terme devenir pénalisant pour... eux-mêmes !
"Ce n'est pas sain, que ce soit au bon vouloir de chacun, c'est un projet SETO, donc il faut que tout le mode s'y mette. Puis j'entends déjà les discours disant que 4 euros de plus sur un package, cela fera passer leurs produits en 2e page des comparateurs," prévient Patrice Caradec, le président d'Alpitour.
S'il n'est pas possible de contraindre une entreprise de souscrire à un fonds de dotation, alors l'Etat pourrait le faire.
"L'Etat pourrait nous aider à rendre cela obligatoire, pour que tout le monde paye cette contribution, afin que Booking et Expedia y contribuent, un peu comme l'éco-participation au moment de changer de télévision," propose Guy Zekri, le directeur général de Beachcomber Tours.
Une proposition qui aurait le mérite de remettre un secteur stigmatisé par les médias grand public et les jeunes générations, dans un courant vertueux.
Pour René-Marc Chikli, il n'est pas question d'entendre parler de nouvelle taxe, mais de maitriser le sujet et surtout la communication.
Pour vous, serait-ce vraiment déconnant d'imposer à toute l'industrie de compenser son activité, les petits comme les géants ?
"Nous travaillons avec un objectif de 1 euro par passager ayant acheté un billet d'avion, avec pour objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2050 (hausse de la contribution en fonction des objectifs et du temps, pour atteindre 17 euros sur les long-courriers et 5 euros pour les moyens)."
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"Ce n'est pas sain, que ce soit au bon vouloir de chacun, c'est un projet SETO, donc il faut que tout le mode s'y mette. Puis j'entends déjà les discours disant que 4 euros de plus sur un package, cela fera passer leurs produits en 2e page des comparateurs," prévient Patrice Caradec, le président d'Alpitour.
S'il n'est pas possible de contraindre une entreprise de souscrire à un fonds de dotation, alors l'Etat pourrait le faire.
"L'Etat pourrait nous aider à rendre cela obligatoire, pour que tout le monde paye cette contribution, afin que Booking et Expedia y contribuent, un peu comme l'éco-participation au moment de changer de télévision," propose Guy Zekri, le directeur général de Beachcomber Tours.
Une proposition qui aurait le mérite de remettre un secteur stigmatisé par les médias grand public et les jeunes générations, dans un courant vertueux.
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Pour vous, serait-ce vraiment déconnant d'imposer à toute l'industrie de compenser son activité, les petits comme les géants ?