Contribution voyageurs : "La réflexion autour de cette idée a du sens. Mais cela doit être bien fait, en mesurant toutes les conséquences et non pas dans une optique de court terme", selon Jean-Michel Pérès - DR : Groupama
TourMaG - Comment se passe l'année 2023 pour Groupama ? Quel topo se dessine à mi-parcours ?
Jean-Michel Pérès : Aujourd'hui, l'activité de quasiment tous les opérateurs est revenue à la normale, le niveau des réservations est le même qu'auparavant, même si ce n'est pas encore tout à fait le cas sur les départs.
Il y a quelques entreprises encore en difficultés, mais ce n'est pas la majorité.
2023 confirme la tendance 2022 : nous avons peu de défaillances. Celles qui interviennent correspondent à des petits opérateurs qui n'ont pas su trouver leur modèle économique ou dont le modèle n'a pas pleinement fonctionné. Ce sont des dossiers sur lesquels nous avons peu de voyageurs à faire partir ou à indemniser.
Néanmoins, il ne faut pas se cacher la réalité : il y a encore aujourd'hui quelques entreprises qui sont fragilisées car elles ont perdu beaucoup d'argent en 2020 et malgré les nombreuses aides en 2021, elles n'ont pas forcément retrouvé leur niveau d’activité, ni reconstitué leur structure financière.
Jean-Michel Pérès : Aujourd'hui, l'activité de quasiment tous les opérateurs est revenue à la normale, le niveau des réservations est le même qu'auparavant, même si ce n'est pas encore tout à fait le cas sur les départs.
Il y a quelques entreprises encore en difficultés, mais ce n'est pas la majorité.
2023 confirme la tendance 2022 : nous avons peu de défaillances. Celles qui interviennent correspondent à des petits opérateurs qui n'ont pas su trouver leur modèle économique ou dont le modèle n'a pas pleinement fonctionné. Ce sont des dossiers sur lesquels nous avons peu de voyageurs à faire partir ou à indemniser.
Néanmoins, il ne faut pas se cacher la réalité : il y a encore aujourd'hui quelques entreprises qui sont fragilisées car elles ont perdu beaucoup d'argent en 2020 et malgré les nombreuses aides en 2021, elles n'ont pas forcément retrouvé leur niveau d’activité, ni reconstitué leur structure financière.
TourMaG - La semaine dernière, Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du Voyage (EDV), a fait un point sur la reprise de l'activité dans les agences de voyages. Si les réservations décollent sur le segment loisirs - pour l'heure et malgré l'inflation -, le business travel ne parvient pas à retrouver les niveaux pré-pandémiques, tandis que les voyages pour les jeunes reprennent enfin du service...
Jean-Michel Pérès : Je pense qu'il faut laisser s'écouler l'année 2023 et que les réservations 2024 se passent bien pour que nous ayons un retour définitif à la normale. Il y aura toujours de l'activité, parce que les gens auront toujours envie de voyager et le feront d'une façon ou d'une autre.
Ce sera aux entreprises de s'adapter, de faire évoluer leurs modèles et là , peut-être que quelques unes auront plus de mal à le faire, mais c’est le cas dans toutes les industries.
Sur la partie business travel, le Covid a obligé les entreprises à revoir leur politique de déplacements professionnels, et je pense que structurellement, la taille du marché des voyages d'affaires va baisser. D'autant plus vu l'augmentation des prix de l'aérien.
Vous évoquez également les voyages scolaires. Là encore, je pense qu'en 2023 tout ne sera pas revenu, car ceux qui ont eu lieu au printemps ont été réservés à l'automne 2022, une période où la situation n'était pas encore totalement claire. Il y a forcément un retard de six mois, qui devient vite une année.
Jean-Michel Pérès : Je pense qu'il faut laisser s'écouler l'année 2023 et que les réservations 2024 se passent bien pour que nous ayons un retour définitif à la normale. Il y aura toujours de l'activité, parce que les gens auront toujours envie de voyager et le feront d'une façon ou d'une autre.
Ce sera aux entreprises de s'adapter, de faire évoluer leurs modèles et là , peut-être que quelques unes auront plus de mal à le faire, mais c’est le cas dans toutes les industries.
Sur la partie business travel, le Covid a obligé les entreprises à revoir leur politique de déplacements professionnels, et je pense que structurellement, la taille du marché des voyages d'affaires va baisser. D'autant plus vu l'augmentation des prix de l'aérien.
Vous évoquez également les voyages scolaires. Là encore, je pense qu'en 2023 tout ne sera pas revenu, car ceux qui ont eu lieu au printemps ont été réservés à l'automne 2022, une période où la situation n'était pas encore totalement claire. Il y a forcément un retard de six mois, qui devient vite une année.
TourMaG - En mars dernier, nous apprenions la décision d'Atradius de revoir sa position vis-à -vis d'un certain nombre d'opérateurs grands risques. Trois mois plus tard, nous observons des changements sur le registre des opérateurs de séjours et de voyages d'Atout France. Plusieurs clients d'Atradius ont en effet décidé de souscrire une garantie financière chez Groupama. Citons notamment Evaneos, Marco Vasco, le Groupe Figaro, Voyageurs du Monde... Jérôme Faucheur de Battisti, PDG d'Intermèdes, nous a également confirmé avoir anticipé "le retrait d'Atradius en basculant dès maintenant chez Groupama"...
Jean-Michel Pérès : Au 1er juillet, il y aura effectivement un certain nombre de transferts de dossiers qui vont se réaliser. Il s'agit plutôt de "gros" dossiers.
Pour Voyageurs du Monde, nous garantissions déjà le pôle Aventure, nous garantirons désormais la totalité du Groupe.
Ce n'est pas un mouvement massif, mais qui concerne de grands opérateurs. Ceci est conforme à notre stratégie, nous avons confiance dans le secteur et il n'y a pas de raison pour que l'on ne fournisse pas une solution à ces opérateurs.
TourMaG - Lors de l'assemblée générale annuelle de l'APST, le président de l'association a évoqué la fin du fonds de garantie des opérateurs de voyages et de séjours (FGOVS) le 31 décembre 2023. Espériez vous un renouvellement de ce fonds en 2024 ?
Jean-Michel Pérès : La condition d'un renouvellement éventuel étant tellement complexe, nous ne comptions pas là -dessus.
TourMaG - L'APST souhaite porter le projet de création d'une contribution voyageurs auprès de ses autorités de tutelle, dès cet automne. Avez-vous été approchés par l'APST à ce sujet ?
Jean-Michel Pérès : Non, nous n'avons pas eu d'échanges sur le sujet. D'ailleurs, on pourrait dire qu'il y a un risque d'entente sur le sujet. Si des discussions devaient avoir lieu, elles ne pourraient se faire que sous l'égide des pouvoirs publics.
TourMaG - Comment voyez vous ce projet ? Vous parait il pertinent ?
Jean-Michel Pérès : La réflexion autour de cette idée a du sens.
La première question à se poser est de savoir "pourquoi on le fait". Si jamais on opte pour ce schéma là , il le faut faire pour de bonnes raisons et non pas de mauvaises, notamment conjoncturelles, et dans une approche de long terme.
Néanmoins, la contribution voyageurs étant un large dossier, et sans savoir où en est exactement l'APST à ce sujet, je ne pense pas qu'elle se mettra en place d'ici la fin de l'année.
Jean-Michel Pérès : Au 1er juillet, il y aura effectivement un certain nombre de transferts de dossiers qui vont se réaliser. Il s'agit plutôt de "gros" dossiers.
Pour Voyageurs du Monde, nous garantissions déjà le pôle Aventure, nous garantirons désormais la totalité du Groupe.
Ce n'est pas un mouvement massif, mais qui concerne de grands opérateurs. Ceci est conforme à notre stratégie, nous avons confiance dans le secteur et il n'y a pas de raison pour que l'on ne fournisse pas une solution à ces opérateurs.
TourMaG - Lors de l'assemblée générale annuelle de l'APST, le président de l'association a évoqué la fin du fonds de garantie des opérateurs de voyages et de séjours (FGOVS) le 31 décembre 2023. Espériez vous un renouvellement de ce fonds en 2024 ?
Jean-Michel Pérès : La condition d'un renouvellement éventuel étant tellement complexe, nous ne comptions pas là -dessus.
TourMaG - L'APST souhaite porter le projet de création d'une contribution voyageurs auprès de ses autorités de tutelle, dès cet automne. Avez-vous été approchés par l'APST à ce sujet ?
Jean-Michel Pérès : Non, nous n'avons pas eu d'échanges sur le sujet. D'ailleurs, on pourrait dire qu'il y a un risque d'entente sur le sujet. Si des discussions devaient avoir lieu, elles ne pourraient se faire que sous l'égide des pouvoirs publics.
TourMaG - Comment voyez vous ce projet ? Vous parait il pertinent ?
Jean-Michel Pérès : La réflexion autour de cette idée a du sens.
La première question à se poser est de savoir "pourquoi on le fait". Si jamais on opte pour ce schéma là , il le faut faire pour de bonnes raisons et non pas de mauvaises, notamment conjoncturelles, et dans une approche de long terme.
Néanmoins, la contribution voyageurs étant un large dossier, et sans savoir où en est exactement l'APST à ce sujet, je ne pense pas qu'elle se mettra en place d'ici la fin de l'année.
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TourMaG - Effectivement, l'APST prévoit de parler du projet à ses autorités de tutelle à l'automne, en s'inspirant de l'exemple de pays européens ou du Canada, qui ont adopté ce type de système.
Jean-Michel Pérès : Le projet de faire payer les consommateurs soulève plusieurs questions.
Il faut tout d'abord savoir sur quelles prestations touristiques on va les faire payer. Et comme l'actuel Code du Tourisme est un peu flou sur ces questions, il va falloir déterminer à quel moment le voyageur doit payer ou non, étant donné que c'est le fait de payer la garantie qui lui donnera droit à l'assurance.
Il faut être extrêmement précis là -dessus. A quel moment parlons nous d'un forfait ? Nous voyons bien, de notre côté, quelques dossiers complexes sur le sujet au moment de déterminer l’exigibilité de notre garantie.
Autre question : l'argent va être collecté par les opérateurs de voyages, mais où sera-t-il versé, sous quelles conditions, à quelle fréquence et qui pourra l'utiliser ?
On peut imaginer que cette contribution devienne un fonds de réassurance ou que l'argent vienne alimenter le FGOVS. En revanche, cette solution ne pourra pas s'appliquer dès la première année, parce qu'il n'y aura pas assez d'argent pour cela. Il faudrait donc mettre en place des solutions relais le temps de la montée en puissance de ce fonds.
Cette approche a donc du sens, ce n'est pas incohérent de dire que celui qui bénéficie de la garantie en paye le prix, pourquoi pas ? Mais cela doit être bien fait, en mesurant toutes les conséquences et non pas dans une optique de court terme.
Jean-Michel Pérès : Le projet de faire payer les consommateurs soulève plusieurs questions.
Il faut tout d'abord savoir sur quelles prestations touristiques on va les faire payer. Et comme l'actuel Code du Tourisme est un peu flou sur ces questions, il va falloir déterminer à quel moment le voyageur doit payer ou non, étant donné que c'est le fait de payer la garantie qui lui donnera droit à l'assurance.
Il faut être extrêmement précis là -dessus. A quel moment parlons nous d'un forfait ? Nous voyons bien, de notre côté, quelques dossiers complexes sur le sujet au moment de déterminer l’exigibilité de notre garantie.
Autre question : l'argent va être collecté par les opérateurs de voyages, mais où sera-t-il versé, sous quelles conditions, à quelle fréquence et qui pourra l'utiliser ?
On peut imaginer que cette contribution devienne un fonds de réassurance ou que l'argent vienne alimenter le FGOVS. En revanche, cette solution ne pourra pas s'appliquer dès la première année, parce qu'il n'y aura pas assez d'argent pour cela. Il faudrait donc mettre en place des solutions relais le temps de la montée en puissance de ce fonds.
Cette approche a donc du sens, ce n'est pas incohérent de dire que celui qui bénéficie de la garantie en paye le prix, pourquoi pas ? Mais cela doit être bien fait, en mesurant toutes les conséquences et non pas dans une optique de court terme.