Pas de levée des motifs impérieux vers la Réunion et Mayotte pour les personnes non vaccinées. Les voyageurs devront aussi s'engager à un auto-isolement à l'aller comme au retour - Depositphotos zx6r92
La nouvelle était attendue !
Le Ministre des Outre-mer vient d'annoncer une évolution concernant la levée des motifs impérieux. Ainsi dès le 9 juin, les voyageurs vaccinés ou non n'auront plus à justifier d'un motif impérieux pour se rendre en Guadeloupe ou en Martinique.
Si les métropolitains vaccinés, avec un schéma vaccinal complet, n'auront pas d'isolement à subir, les touristes non vaccinés devront s’engager à un auto-isolement de 7 jours à l’issue duquel ils devront être testés négatifs.
Pour la Réunion, Mayotte et la Polynésie, la levée des motifs impérieux ne concerne uniquement les personnes vaccinées avec deux doses. Si aucune quarantaine ne sera exigée à l'arrivée en Polynésie, il n'en sera pas de même pour la Réunion et Mayotte. Les voyageurs à destination de ces deux territoires (à l'aller comme au retour) devront s’engager à un auto-isolement de 7 jours à l’issue duquel ils devront être testés négatifs.
Pour savoir comment les professionnels du tourisme tour-opérateurs, hôteliers et agences ont accueilli la nouvelle, nous avons interrogé des spécialistes de ces destinations.
Le Ministre des Outre-mer vient d'annoncer une évolution concernant la levée des motifs impérieux. Ainsi dès le 9 juin, les voyageurs vaccinés ou non n'auront plus à justifier d'un motif impérieux pour se rendre en Guadeloupe ou en Martinique.
Si les métropolitains vaccinés, avec un schéma vaccinal complet, n'auront pas d'isolement à subir, les touristes non vaccinés devront s’engager à un auto-isolement de 7 jours à l’issue duquel ils devront être testés négatifs.
Pour la Réunion, Mayotte et la Polynésie, la levée des motifs impérieux ne concerne uniquement les personnes vaccinées avec deux doses. Si aucune quarantaine ne sera exigée à l'arrivée en Polynésie, il n'en sera pas de même pour la Réunion et Mayotte. Les voyageurs à destination de ces deux territoires (à l'aller comme au retour) devront s’engager à un auto-isolement de 7 jours à l’issue duquel ils devront être testés négatifs.
Pour savoir comment les professionnels du tourisme tour-opérateurs, hôteliers et agences ont accueilli la nouvelle, nous avons interrogé des spécialistes de ces destinations.
Gilbert Cisneros (Exotismes) : "Les départs peuvent donc reprendre dès le 9 juin dans les conditions précisées ce jour"
"C'est une fumée blanche, c'est une petite lumière supplémentaire qui s'allume. Nous essayons désormais d'analyser quelles seront les opportunités avec ces nouvelles annonces.
Lorsque le gouvernement parle d'auto-isolement, ce n'est pas de l'auto-enfermement. Nous sommes en train de valider toutes ces annonces.
A mon avis ces nouvelles mesures sont une première étape. Au 30 juin, il pourrait se dessiner un nouveau pas vers une ouverture plus large. Cette ouverture dès le 9 juin pourrait être une période de test pour voir s'il y aura des répercussions sur l'épidémie.
Je reste persuadé qu'il n'y aura aucune répercussion. Nous avons fait partir nos clients l'été dernier et pendant les fêtes nous n'avons eu aucun cas. Exotismes avait annulé tous ses départs jusqu'au 8 juin. Les départs peuvent donc reprendre dès le 9 juin dans les conditions précisées ce jour.
Après l'ouverture des commerces, des terrasses des restaurants... nous avons des éléments positifs qui arrivent les uns après les autres pour que nous puissions arriver à une situation un peu plus vivable."
Lorsque le gouvernement parle d'auto-isolement, ce n'est pas de l'auto-enfermement. Nous sommes en train de valider toutes ces annonces.
A mon avis ces nouvelles mesures sont une première étape. Au 30 juin, il pourrait se dessiner un nouveau pas vers une ouverture plus large. Cette ouverture dès le 9 juin pourrait être une période de test pour voir s'il y aura des répercussions sur l'épidémie.
Je reste persuadé qu'il n'y aura aucune répercussion. Nous avons fait partir nos clients l'été dernier et pendant les fêtes nous n'avons eu aucun cas. Exotismes avait annulé tous ses départs jusqu'au 8 juin. Les départs peuvent donc reprendre dès le 9 juin dans les conditions précisées ce jour.
Après l'ouverture des commerces, des terrasses des restaurants... nous avons des éléments positifs qui arrivent les uns après les autres pour que nous puissions arriver à une situation un peu plus vivable."
Hélion de Villeneuve (Austral Lagons) : "Cela va nous permettre de sauver une partie de l'été sur la Polynésie"
"Nous sommes ravis que la Polynésie rouvre à nouveau. Tous nos clients qui sont vaccinés ou immunisés vont pouvoir partir dès juin. Il y aura quelques annulations. Mais nous espérons que la majorité des clients pourront être vaccinés pour cet été. Nous reprendrons tous les départs dès le 9 juin. Nous allons recontacter tous les clients pour les informer.
Reste une incertitude sur les enfants. Il y a des dossiers familles qui peut-être ne vont pas pouvoir se réaliser.
Mais globalement c'est une véritable bouffée d'oxygène. L'été est la très haute saison pour la Polynésie, c'est enfin une bonne nouvelle pour nous et pour tous les professionnels du tourisme. Cela va nous permettre de sauver une partie de l'été.
Nous allons augmenter les équipes à la réservation, sur des plages horaires plus étendues et rouvrir les samedis.
Cela nous laisse à penser qu'à partir du 9 juin d'autres destinations pourraient s'ouvrir."
Reste une incertitude sur les enfants. Il y a des dossiers familles qui peut-être ne vont pas pouvoir se réaliser.
Mais globalement c'est une véritable bouffée d'oxygène. L'été est la très haute saison pour la Polynésie, c'est enfin une bonne nouvelle pour nous et pour tous les professionnels du tourisme. Cela va nous permettre de sauver une partie de l'été.
Nous allons augmenter les équipes à la réservation, sur des plages horaires plus étendues et rouvrir les samedis.
Cela nous laisse à penser qu'à partir du 9 juin d'autres destinations pourraient s'ouvrir."
Yves Brossard (Primea Hotels Guadeloupe) : "la fin des motifs impérieux constitue une autorisation de se rendre en Guadeloupe"
Yves Brossard - DR
"Ma première réaction c'est de dire qu’on est plus dans un État de droit quand on prend des arrêtés pour interdire et qu’on publie des communiqués de presse pour autoriser. Ma deuxième réaction, c’est qu’on peut espérer sauver 30% des meubles, grâce à cette évolution. Ma troisième, c’est que j’attends de la société politique qu’elle mette fin au régime d’exception et que l’on revienne au plus vite à un État de droit.
Ma dernière, c’est que le logiciel de l’administration est au stade 0.0 et qu’il serai temps de mettre en œuvre un logiciel de gestion publique adapté aux temps modernes, qui associe réellement les acteurs économiques aux prises de décisions publiques. Le temps post-pandémie doit être prioritairement consacrer à l’analyse de échecs et réussites et à la formulation de propositions de révision profonde de nos processus institutionnels de prise de décisions publiques.
Ce que je comprends également c'est que quand tu es dans ton propre appartement, et ta propre voiture de location, ou sur la plage avec ton propre conjoint et à plus de dix mètres de quiconque, tu es en réalité auto-isolé.
Donc il faut retenir que la fin des motifs impérieux constitue une autorisation de se rendre en Guadeloupe pour des vacances, mais aussi une invitation à ne pas faire n’importe quoi, donc à respecter les mesures générales de sécurité sanitaire des tiers"
Ma dernière, c’est que le logiciel de l’administration est au stade 0.0 et qu’il serai temps de mettre en œuvre un logiciel de gestion publique adapté aux temps modernes, qui associe réellement les acteurs économiques aux prises de décisions publiques. Le temps post-pandémie doit être prioritairement consacrer à l’analyse de échecs et réussites et à la formulation de propositions de révision profonde de nos processus institutionnels de prise de décisions publiques.
Ce que je comprends également c'est que quand tu es dans ton propre appartement, et ta propre voiture de location, ou sur la plage avec ton propre conjoint et à plus de dix mètres de quiconque, tu es en réalité auto-isolé.
Donc il faut retenir que la fin des motifs impérieux constitue une autorisation de se rendre en Guadeloupe pour des vacances, mais aussi une invitation à ne pas faire n’importe quoi, donc à respecter les mesures générales de sécurité sanitaire des tiers"
Yves Pariente (Massilia Voyages) : "Les Réunionnais et les Mahorais n'auront pas de vacances"
"Les agences Massilia Voyages sont spécialisées sur la Réunion et Mayotte. Nous avons une clientèle affinitaire. Avec ces annonces, et la levée des motifs impérieux uniquement pour les personnes vaccinées sur ces deux destinations, les Réunionnais et les Mahorais n'auront pas de vacances cet été. Déjà tout le monde n'a pas pu partir l'été dernier.
Il y a deux freins. D'une part tous les adultes ne sont pas vaccinés. Même si la vaccination s'est élargie, cela va être compliqué d'avoir les deux doses d'ici cet été pour ceux qui n'ont pas encore été éligibles.
D'autre part sur cette clientèle affinitaire il va y avoir aussi un problème avec les enfants de moins de 18 ans qui ne peuvent pas se faire vacciner. Sur Mayotte, certaines familles voyagent avec 3, 4 ou 5 enfants. Les moins de 50 ans et ceux qui voyagent en famille vont être des laissés-pour-compte.
Pareil sur la Réunion, les réservations se font 2, 3 voire 5 à 6 mois à l'avance. Ce qui me dérange c'est que nous avons eu l'expérience de l'année dernière. Il n'y a pas eu de vague de contaminations sur ces territoires après les périodes scolaires. A la Réunion, c'est davantage son lien avec Mayotte et les Comores qui a provoqué une recrudescence de l'épidémie.
Et puis est-ce que tout ça est bien constitutionnel : depuis quand fait-on une sélection en fonction des vaccins ? Il aurait été plus judicieux de faire un véritable protocole et pourquoi pas spécifique à la Réunion ou à Mayotte avec un vrai contact tracing. Malheureusement si l'ouverture se fait fin juin, ce sera trop tard ! Partir à la dernière minute ça va pour aller en Espagne mais pas pour aller dans l'Océan Indien."
Il y a deux freins. D'une part tous les adultes ne sont pas vaccinés. Même si la vaccination s'est élargie, cela va être compliqué d'avoir les deux doses d'ici cet été pour ceux qui n'ont pas encore été éligibles.
D'autre part sur cette clientèle affinitaire il va y avoir aussi un problème avec les enfants de moins de 18 ans qui ne peuvent pas se faire vacciner. Sur Mayotte, certaines familles voyagent avec 3, 4 ou 5 enfants. Les moins de 50 ans et ceux qui voyagent en famille vont être des laissés-pour-compte.
Pareil sur la Réunion, les réservations se font 2, 3 voire 5 à 6 mois à l'avance. Ce qui me dérange c'est que nous avons eu l'expérience de l'année dernière. Il n'y a pas eu de vague de contaminations sur ces territoires après les périodes scolaires. A la Réunion, c'est davantage son lien avec Mayotte et les Comores qui a provoqué une recrudescence de l'épidémie.
Et puis est-ce que tout ça est bien constitutionnel : depuis quand fait-on une sélection en fonction des vaccins ? Il aurait été plus judicieux de faire un véritable protocole et pourquoi pas spécifique à la Réunion ou à Mayotte avec un vrai contact tracing. Malheureusement si l'ouverture se fait fin juin, ce sera trop tard ! Partir à la dernière minute ça va pour aller en Espagne mais pas pour aller dans l'Océan Indien."
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