Christian Mourisard (ADN Tourisme) : "En tant que structures chargées de la mise en œuvre opérationnelle des politiques des collectivités, les organismes institutionnels de tourisme ont un rôle primordial à jouer d’impulsion, d’accompagnement, de coordination. Et au niveau fédéral, la dimension responsable est au cœur de la raison d’être d’ADN Tourisme depuis sa création en 2020." - DR
Futuroscopie - Comme on le sait, la crise a été très difficile pour le secteur du tourisme. Qu’en est-il pour les adhérents d’ADN Tourisme ?
Christian Mourisard : La crise a parfois fortement fragilisé le modèle économique des organismes institutionnels de tourisme, notamment les Offices de Tourisme et les Agences de développement touristique dont les ressources hors subvention proviennent essentiellement de la commercialisation de produits touristiques et de la taxe de séjour.
Toutefois, ils ont su très rapidement rebondir et faire preuve de réactivité, d’inventivité et de responsabilité devant cette situation inédite. Il a fallu à la fois organiser les flux touristiques en prenant en compte l’évolution de la situation et de la réglementation sur chaque territoire, réassurer et informer les visiteurs et aussi adapter l’offre (développement de visites virtuelles et de nouvelles applications, valorisation du tourisme d’hyper-proximité). En parallèle, l’information et l’accompagnement des professionnels ont été primordiaux.
Cela a permis à nos adhérents de renforcer leur rôle, tant auprès des touristes que des professionnels, de partenaires de confiance, tout en nous obligeant collectivement à nous réinterroger sur leurs fondamentaux : l’accueil, le conseil éclairé, l’accompagnement, la promotion, etc.
Ainsi, nous avons dû, pour reprendre le thème choisi pour notre Congrès les 23 et 24 septembre à Agen, « relancer, transformer et inventer ».
Christian Mourisard : La crise a parfois fortement fragilisé le modèle économique des organismes institutionnels de tourisme, notamment les Offices de Tourisme et les Agences de développement touristique dont les ressources hors subvention proviennent essentiellement de la commercialisation de produits touristiques et de la taxe de séjour.
Toutefois, ils ont su très rapidement rebondir et faire preuve de réactivité, d’inventivité et de responsabilité devant cette situation inédite. Il a fallu à la fois organiser les flux touristiques en prenant en compte l’évolution de la situation et de la réglementation sur chaque territoire, réassurer et informer les visiteurs et aussi adapter l’offre (développement de visites virtuelles et de nouvelles applications, valorisation du tourisme d’hyper-proximité). En parallèle, l’information et l’accompagnement des professionnels ont été primordiaux.
Cela a permis à nos adhérents de renforcer leur rôle, tant auprès des touristes que des professionnels, de partenaires de confiance, tout en nous obligeant collectivement à nous réinterroger sur leurs fondamentaux : l’accueil, le conseil éclairé, l’accompagnement, la promotion, etc.
Ainsi, nous avons dû, pour reprendre le thème choisi pour notre Congrès les 23 et 24 septembre à Agen, « relancer, transformer et inventer ».
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"Le tourisme de demain sera responsable ou il ne sera pas"
Futuroscopie - A propos du premier Congrès d’ADN Tourisme, il y sera beaucoup question du tourisme responsable : quel peut être le rôle de la Fédération et, plus largement, des organismes institutionnels de tourisme en la matière ?
Christian Mourisard : En ce domaine, j’ai une conviction personnelle : le tourisme de demain sera responsable ou il ne sera pas. Et le sujet ne doit être traité ni comme un positionnement marketing, ni comme une filière spécifique. Il doit traverser tous les pans du tourisme et concerner tous les acteurs : c’est pourquoi, plutôt que « durable », je préfère le terme « responsable », plus impliquant.
En tant que structures chargées de la mise en œuvre opérationnelle des politiques des collectivités, les organismes institutionnels de tourisme ont un rôle primordial à jouer d’impulsion, d’accompagnement, de coordination. Et au niveau fédéral, la dimension responsable est au cœur de la raison d’être d’ADN Tourisme depuis sa création en 2020. C’est pourquoi j’ai souhaité qu’une commission dédiée soit créée et qu’elle travaille à l’élaboration d’engagements forts et d’actions concrètes qui seront présentés à notre Congrès sous la forme d’un manifeste.
Ce manifeste, il a été construit par et pour nos adhérents que nous avons interrogés afin d’évaluer la prise en compte du tourisme responsable au sein de chaque structure, ainsi que les leviers d’actions et les champs d’intervention jugés prioritaires pour la fédération. Nous avons également auditionné des professionnels du tourisme, des experts et des élus. Nous avons même organisé, avec d’autres membres du Comité de filière de tourisme (la FNHPA, Atout France, Teragir, Acteurs du Tourisme Durable…) et l’appui du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères une consultation qui a réuni plus de 50000 participants et recueilli 1800 propositions.
En s’appuyant ainsi sur de nombreux témoignages et des initiatives concrètes, le manifeste se veut très concret et vraiment ciblé sur le cœur de métiers de nos adhérents. Je souhaite qu’il soit diffusé largement et puisse emporter l’adhésion du plus grand nombre, notamment les responsables politiques et les professionnels afin que nous puissions tous avancer plus vite et dans le même sens !
Christian Mourisard : En ce domaine, j’ai une conviction personnelle : le tourisme de demain sera responsable ou il ne sera pas. Et le sujet ne doit être traité ni comme un positionnement marketing, ni comme une filière spécifique. Il doit traverser tous les pans du tourisme et concerner tous les acteurs : c’est pourquoi, plutôt que « durable », je préfère le terme « responsable », plus impliquant.
En tant que structures chargées de la mise en œuvre opérationnelle des politiques des collectivités, les organismes institutionnels de tourisme ont un rôle primordial à jouer d’impulsion, d’accompagnement, de coordination. Et au niveau fédéral, la dimension responsable est au cœur de la raison d’être d’ADN Tourisme depuis sa création en 2020. C’est pourquoi j’ai souhaité qu’une commission dédiée soit créée et qu’elle travaille à l’élaboration d’engagements forts et d’actions concrètes qui seront présentés à notre Congrès sous la forme d’un manifeste.
Ce manifeste, il a été construit par et pour nos adhérents que nous avons interrogés afin d’évaluer la prise en compte du tourisme responsable au sein de chaque structure, ainsi que les leviers d’actions et les champs d’intervention jugés prioritaires pour la fédération. Nous avons également auditionné des professionnels du tourisme, des experts et des élus. Nous avons même organisé, avec d’autres membres du Comité de filière de tourisme (la FNHPA, Atout France, Teragir, Acteurs du Tourisme Durable…) et l’appui du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères une consultation qui a réuni plus de 50000 participants et recueilli 1800 propositions.
En s’appuyant ainsi sur de nombreux témoignages et des initiatives concrètes, le manifeste se veut très concret et vraiment ciblé sur le cœur de métiers de nos adhérents. Je souhaite qu’il soit diffusé largement et puisse emporter l’adhésion du plus grand nombre, notamment les responsables politiques et les professionnels afin que nous puissions tous avancer plus vite et dans le même sens !
"La notion de tourisme demande à être réinterrogée"
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Futuroscopie - Concrètement, quels sont les leviers d’action sur lesquels vous pouvez intervenir ?
Christian Mourisard : L’enquête auprès de nos adhérents nous a permis de dégager quatre axes prioritaires d’actions : communiquer, sensibiliser, former et favoriser le travail en réseau.
En effet, le « tourisme responsable » reste, pour certains, une notion vague ou qui peut faire peur par tous les sujets qu’il recouvre. Notre première ambition est de montrer que sa prise en compte suppose des actions très concrètes que chacun, à son échelle, peut mettre en place et qu’il n’est pas nécessaire de vouloir tout embrasser pour commencer à agir. C’est pourquoi la communication et la sensibilisation sont vraiment essentielles.
La formation et le travail en réseau constituent l’étape suivante pour permettre à chaque organisme de consolider son engagement et, par la suite, d’accompagner les professionnels. Il est certain que tous nos adhérents ne sont pas au même niveau de connaissance et d’appropriation du sujet, mais ma volonté est que notre ambition commune d’agir ensemble pour un tourisme responsable et de qualité soit partagée par le plus grand nombre.
L’ensemble de ces actions que nous souhaitons porter avec le réseau sera présenté en détails à Agen.
Futuroscopie - Enfin, comment voyez-vous l'avenir ?
Christian Mourisard : Même si, avec la saison estivale qui a été plutôt bonne, on constate que le tourisme hexagonal reprend peu à peu des couleurs, nous ne sommes pas encore sortis de la crise (je pense notamment au secteur du tourisme d’affaires et au tourisme dans les grandes villes durement touchées par l’absence des clientèles internationales). Et nous ne sommes pas à l’abri d’un sursaut du Covid-19 ou encore de catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes.
Toutefois, depuis mars 2020, nous avons beaucoup appris, beaucoup innové : nous sommes sans doute plus prêts qu’auparavant à réagir aux situations imprévues et d’urgence. Et puis, n’est-ce pas l’une des principales caractéristiques du tourisme que d’être en constante évolution ?
Au sein d’ADN Tourisme, l’avenir, nous nous y préparons grâce à la commission prospective qui réfléchit sur ces questions d’adaptation, notamment aux nouveaux comportements des clientèles. Certaines ont déjà été clairement identifiées pendant la crise (le tourisme d’hyper-proximité, le désir de déconnexion, le mixte travail/voyage), mais il reste beaucoup de réflexions à mener sur le sujet.
Ce qui est certain, c’est que la notion de tourisme même demande à être réinterrogée au profit d’une notion plus large d’hospitalité de toutes et tous sur l’ensemble de nos territoires. Synonymes d’emplois et de retombées économiques pour les territoires, le tourisme doit être également source d’échanges et d’épanouissement pour tous. L’humain doit rester au cœur de nos préoccupations.
Christian Mourisard : L’enquête auprès de nos adhérents nous a permis de dégager quatre axes prioritaires d’actions : communiquer, sensibiliser, former et favoriser le travail en réseau.
En effet, le « tourisme responsable » reste, pour certains, une notion vague ou qui peut faire peur par tous les sujets qu’il recouvre. Notre première ambition est de montrer que sa prise en compte suppose des actions très concrètes que chacun, à son échelle, peut mettre en place et qu’il n’est pas nécessaire de vouloir tout embrasser pour commencer à agir. C’est pourquoi la communication et la sensibilisation sont vraiment essentielles.
La formation et le travail en réseau constituent l’étape suivante pour permettre à chaque organisme de consolider son engagement et, par la suite, d’accompagner les professionnels. Il est certain que tous nos adhérents ne sont pas au même niveau de connaissance et d’appropriation du sujet, mais ma volonté est que notre ambition commune d’agir ensemble pour un tourisme responsable et de qualité soit partagée par le plus grand nombre.
L’ensemble de ces actions que nous souhaitons porter avec le réseau sera présenté en détails à Agen.
Futuroscopie - Enfin, comment voyez-vous l'avenir ?
Christian Mourisard : Même si, avec la saison estivale qui a été plutôt bonne, on constate que le tourisme hexagonal reprend peu à peu des couleurs, nous ne sommes pas encore sortis de la crise (je pense notamment au secteur du tourisme d’affaires et au tourisme dans les grandes villes durement touchées par l’absence des clientèles internationales). Et nous ne sommes pas à l’abri d’un sursaut du Covid-19 ou encore de catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes.
Toutefois, depuis mars 2020, nous avons beaucoup appris, beaucoup innové : nous sommes sans doute plus prêts qu’auparavant à réagir aux situations imprévues et d’urgence. Et puis, n’est-ce pas l’une des principales caractéristiques du tourisme que d’être en constante évolution ?
Au sein d’ADN Tourisme, l’avenir, nous nous y préparons grâce à la commission prospective qui réfléchit sur ces questions d’adaptation, notamment aux nouveaux comportements des clientèles. Certaines ont déjà été clairement identifiées pendant la crise (le tourisme d’hyper-proximité, le désir de déconnexion, le mixte travail/voyage), mais il reste beaucoup de réflexions à mener sur le sujet.
Ce qui est certain, c’est que la notion de tourisme même demande à être réinterrogée au profit d’une notion plus large d’hospitalité de toutes et tous sur l’ensemble de nos territoires. Synonymes d’emplois et de retombées économiques pour les territoires, le tourisme doit être également source d’échanges et d’épanouissement pour tous. L’humain doit rester au cœur de nos préoccupations.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité et décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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