Avec les réseaux sociaux, le diable n’est pas que dans les détails, il est partout. Mais, le pire est que le diable est si habile qu’il n’hésite pas à prendre quelques mesures allant dans le sens d’une certaine intégrité. - Depositphotos.com Auteur stLegat
On savait, notamment depuis les élections américaines ayant porté au pouvoir Donald Trump que les réseaux sociaux n’étaient pas forcément ce monde idéal de bisounours dans lequel les humains communiquent immodérément, s’envoient des « like », des invitations, des sourires.
Depuis peu, les doutes quant à leur intégrité touchent toutes les couches de la société. Ne pas avoir de compte Facebook en particulier est devenu de bon ton, notamment parmi une intelligentsia soucieuse de se démarquer, certes, mais soucieuse surtout de ne plus laisser des écrans dévorer son temps, son mental et celui d’une partie de la population.
Depuis peu, les doutes quant à leur intégrité touchent toutes les couches de la société. Ne pas avoir de compte Facebook en particulier est devenu de bon ton, notamment parmi une intelligentsia soucieuse de se démarquer, certes, mais soucieuse surtout de ne plus laisser des écrans dévorer son temps, son mental et celui d’une partie de la population.
« Facebook place ses profits colossaux avant la sécurité »
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La crise sanitaire et ses effets dramatiques sur l’humanité n’est rien en effet (ou pas grand-chose) à côté de la crise qui nous saute à la figure : celle d’une surveillance généralisée de l’humanité orchestrée par quelques multinationales omni puissantes qui défient les états, affaiblissent les démocraties et une bonne partie de l’économie.
A l’heure où de nombreux anciens employés de la firme de Mark Zuckerberg commentent les dysfonctionnements de l’entreprise, vus de l’intérieur, que nous dit Frances Haugen ?
Premier point : pour la lanceuse d’alertes, ce qui constitue le principal danger c’est le laxisme de Facebook qui a le potentiel de sécuriser les utilisations faites sur le réseau social par les enfants par exemple et autres personnes fragiles, mais ne le fait pas, « car ce qui lui importe avant tout, c’est de mettre ses profits colossaux devant la sécurité de ses usagers ».
Autre citation : alors que Frances Haugen n’a pas souhaité dans un premier temps attaquer de front Mark Zuckerberg, en réservant ses flèches contre le système Facebook qui repose sur une forme de déresponsabilisation des employés, elle a fini par en dénoncer le despotisme.
« Mark Zuckerberg a un rôle unique dans l'industrie de la tech parce qu'il détient plus de 55% des droits de vote de Facebook. Son pouvoir est sans limites. Il ne rend de comptes à personne » insiste-t-elle. En dernière instance, c’est donc lui qui fait ce qu’il veut des algorithmes qui contrôlent une partie de l’humanité.
Mais, évidemment, chaque fois que la question est posée, Facebook répond que ce ne sont pas des individus, mais des communautés, qui prennent des décisions !
De plus, la lanceuse d'alerte explique que bien que Facebook n'ait pas eu l'intention de « mettre au point un système qui sème la colère », il en connaissait les risques et a tout fait pour qu’un maximum d’internautes, individus, entreprises, associations… créent et produisent davantage de contenus et les commentent, afin d’envoyer les décharges de dopamine que suscitent les « like » ou commentaires négatifs.
Selon elle et tant d’autres analystes, « c’est la colère qui suscite le plus grand nombre de clicks. Facebook le sait et laisse faire. »
A l’heure où de nombreux anciens employés de la firme de Mark Zuckerberg commentent les dysfonctionnements de l’entreprise, vus de l’intérieur, que nous dit Frances Haugen ?
Premier point : pour la lanceuse d’alertes, ce qui constitue le principal danger c’est le laxisme de Facebook qui a le potentiel de sécuriser les utilisations faites sur le réseau social par les enfants par exemple et autres personnes fragiles, mais ne le fait pas, « car ce qui lui importe avant tout, c’est de mettre ses profits colossaux devant la sécurité de ses usagers ».
Autre citation : alors que Frances Haugen n’a pas souhaité dans un premier temps attaquer de front Mark Zuckerberg, en réservant ses flèches contre le système Facebook qui repose sur une forme de déresponsabilisation des employés, elle a fini par en dénoncer le despotisme.
« Mark Zuckerberg a un rôle unique dans l'industrie de la tech parce qu'il détient plus de 55% des droits de vote de Facebook. Son pouvoir est sans limites. Il ne rend de comptes à personne » insiste-t-elle. En dernière instance, c’est donc lui qui fait ce qu’il veut des algorithmes qui contrôlent une partie de l’humanité.
Mais, évidemment, chaque fois que la question est posée, Facebook répond que ce ne sont pas des individus, mais des communautés, qui prennent des décisions !
De plus, la lanceuse d'alerte explique que bien que Facebook n'ait pas eu l'intention de « mettre au point un système qui sème la colère », il en connaissait les risques et a tout fait pour qu’un maximum d’internautes, individus, entreprises, associations… créent et produisent davantage de contenus et les commentent, afin d’envoyer les décharges de dopamine que suscitent les « like » ou commentaires négatifs.
Selon elle et tant d’autres analystes, « c’est la colère qui suscite le plus grand nombre de clicks. Facebook le sait et laisse faire. »
Une pénurie de modérateurs en français
Autre souci et non des moindres : le grand nombre de dysfonctionnements dans le système de modération qui présente de sérieuses lacunes dans certaines langues.
« Il y a beaucoup de langues qu'on ne comprend pas, chez Facebook, a-t-elle expliqué, qui sont dans des zones très fragiles (...). Aujourd'hui par exemple, l'arabe est considéré comme une seule langue, alors que c'est une famille de langues très différentes », note-t-elle.
Et c'est d'autant plus préjudiciable que lorsque c'est une intelligence artificielle qui procède à une modération, celle-ci est incapable de saisir les nuances, l'ironie ou le contexte. Il faut donc des intelligences humaines et il faut surtout plus de modérateurs dans certaines langues notamment le français : « Je peux vous garantir qu'il n'y a pas suffisamment de modérateurs francophones chez Facebook ».
A bon entendeur… !
« Il y a beaucoup de langues qu'on ne comprend pas, chez Facebook, a-t-elle expliqué, qui sont dans des zones très fragiles (...). Aujourd'hui par exemple, l'arabe est considéré comme une seule langue, alors que c'est une famille de langues très différentes », note-t-elle.
Et c'est d'autant plus préjudiciable que lorsque c'est une intelligence artificielle qui procède à une modération, celle-ci est incapable de saisir les nuances, l'ironie ou le contexte. Il faut donc des intelligences humaines et il faut surtout plus de modérateurs dans certaines langues notamment le français : « Je peux vous garantir qu'il n'y a pas suffisamment de modérateurs francophones chez Facebook ».
A bon entendeur… !
Un quart des enfants ont des problèmes d'addiction à Facebook
Dénonçant l'addiction que peut susciter Facebook chez les plus jeunes, elle la compare à l'addiction à la cigarette orchestrée par les fabricants de tabac, mais estime que les conséquences sont encore plus fortes : elle déclare que 25% des enfants ont des problèmes d'addiction à Facebook.
Un phénomène désormais connu qui a pu mener certains jeunes au suicide ou à l’accomplissement de crimes épouvantables. Sans compter les multiples névroses nées de dénonciations injustifiées, de harcèlement, de critiques…
Un phénomène désormais connu qui a pu mener certains jeunes au suicide ou à l’accomplissement de crimes épouvantables. Sans compter les multiples névroses nées de dénonciations injustifiées, de harcèlement, de critiques…
Une humanité sous haute surveillance
Enfin, espérons que nul ne se fait plus d’illusions sur un système dont le but principal est de collecter des données sur tous nos faits et gestes, de les enregistrer, les classifier et les revendre au moment opportun.
« Même si vous ne donnez pas votre vrai nom, explique-t-elle, Facebook sait où vous êtes et ils font des choses étranges avec les réseaux de wifi qui pourraient vous étonner ». a-t-elle déclaré, sans en dire plus !
Pour finir, elle déclare au sujet du fameux Métaverse que Facebook, devenu Meta, veut développer, qu’elle le juge très préoccupant « car il abat totalement les frontières de la vie privée » en imposant dans la sphère personnelle des capteurs et des micros qui contrôleront tous nos actes et paroles et les traduiront en 3D.
« Même si vous ne donnez pas votre vrai nom, explique-t-elle, Facebook sait où vous êtes et ils font des choses étranges avec les réseaux de wifi qui pourraient vous étonner ». a-t-elle déclaré, sans en dire plus !
Pour finir, elle déclare au sujet du fameux Métaverse que Facebook, devenu Meta, veut développer, qu’elle le juge très préoccupant « car il abat totalement les frontières de la vie privée » en imposant dans la sphère personnelle des capteurs et des micros qui contrôleront tous nos actes et paroles et les traduiront en 3D.
Un contrĂ´le impossible
Hélas, la régulation technologique, pire que la régulation financière, est quasiment impossible pour le moment car rarissimes sont ceux qui détiennent un savoir suffisant sur le fonctionnement des algorithmes pour pouvoir intervenir.
En effet, selon les « Facebook files » représentés en France par le journal Le Monde : « à force de modifier et d’ajouter des couches à son algorithme pour le rendre toujours plus pertinent, les équipes de Facebook ont parfois obtenu le résultat inverse ».
Exemple de ce phénomène : chaque publication est affectée d’un score qui lui permet de remonter plus ou moins dans les fils d’actualité. Mais avec l’accumulation des critères permettant de calculer les scores, certaines publications atteignent des performances astronomiques qui, même avec une modération manuelle, continuent de s’afficher !
En conclusion : La Chine montrée du doigt avec son système de surveillance et ses notations sociales, n’est donc pas vraiment pire que ces méga entreprises qui, sous des apparences bienveillantes, ont déjà pris le contrôle de nos existences.
Et peut-être que le temps est venu de cesser de dépenser des budgets massifs pour enrichir leurs caisses et de revenir à une communication plus raisonnée.
Avec les réseaux sociaux, le diable n’est pas que dans les détails, il est partout. Mais, le pire est que le diable est si habile qu’il n’hésite pas à prendre quelques mesures allant dans le sens d’une certaine intégrité. Ainsi, il a annoncé un important revirement en matière de reconnaissance faciale.
D'ici quelque temps, il ne sera plus possible d'identifier ses "amis" Facebook sur une photo à partir d'une suggestion de l'algorithme. Cette technologie d'intelligence artificielle suscitait trop d’inquiétudes...
Sources : France Inter. Les Gafam : une histoire américaine. La documentation française. Le Monde.
En effet, selon les « Facebook files » représentés en France par le journal Le Monde : « à force de modifier et d’ajouter des couches à son algorithme pour le rendre toujours plus pertinent, les équipes de Facebook ont parfois obtenu le résultat inverse ».
Exemple de ce phénomène : chaque publication est affectée d’un score qui lui permet de remonter plus ou moins dans les fils d’actualité. Mais avec l’accumulation des critères permettant de calculer les scores, certaines publications atteignent des performances astronomiques qui, même avec une modération manuelle, continuent de s’afficher !
En conclusion : La Chine montrée du doigt avec son système de surveillance et ses notations sociales, n’est donc pas vraiment pire que ces méga entreprises qui, sous des apparences bienveillantes, ont déjà pris le contrôle de nos existences.
Et peut-être que le temps est venu de cesser de dépenser des budgets massifs pour enrichir leurs caisses et de revenir à une communication plus raisonnée.
Avec les réseaux sociaux, le diable n’est pas que dans les détails, il est partout. Mais, le pire est que le diable est si habile qu’il n’hésite pas à prendre quelques mesures allant dans le sens d’une certaine intégrité. Ainsi, il a annoncé un important revirement en matière de reconnaissance faciale.
D'ici quelque temps, il ne sera plus possible d'identifier ses "amis" Facebook sur une photo à partir d'une suggestion de l'algorithme. Cette technologie d'intelligence artificielle suscitait trop d’inquiétudes...
Sources : France Inter. Les Gafam : une histoire américaine. La documentation française. Le Monde.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité et décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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