Doit-on totalement condamner les destinations subissant des régimes autoritaires à être boycottées par le tourisme ? La question est délicate... - Depositphotos.com, nito103
A quelques jours de l’ouverture des JO de Pékin, boycottés, rappelons-le, par les diplomaties d’un certain nombre de pays dont le Japon, les USA, l’Australie, le Royaume-Uni… ne devons-nous pas évoquer un sujet majeur pour le secteur touristique, celui concernant la prise en compte des droits de l’Homme ?
Une question cruciale qui mérite d’autant plus sa place dans un abécédaire touristique que la situation de nombreuses destinations empire derrière un exotisme de cartes postales et les mirages d’anciennes cités ressurgies du désert…
Une question cruciale qui mérite d’autant plus sa place dans un abécédaire touristique que la situation de nombreuses destinations empire derrière un exotisme de cartes postales et les mirages d’anciennes cités ressurgies du désert…
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Pour l’association Amnesty international qui, dans son dernier rapport a aussi évoqué l’influence du Covid sur le respect des droits humains dans les 180 pays sur lesquels elle enquête, le sujet est majeur.
Il l’est d’autant plus que l’on assiste malheureusement sur la planète à un durcissement des politiques vis-à-vis des citoyens, tendant à réduire leur espace de liberté et à leur imposer un contrôle de plus en plus strict notamment via les dites nouvelles technologies.
Si la Chine n’est pas exemplaire, loin de là, et fait les frais de sa redoutable prise en mains des populations Ouighours, la Birmanie sa voisine, après une courte embellie, est de nouveau plongée dans le chaos d’une dictature militaire réduisant à néant les espoirs de la population birmane et ceux des éventuels touristes qui auraient pu souhaiter franchir ses frontières.
Alors que la présidente Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi est recondamnée à 4 ans de prison, à quelques milliers de kilomètres, ne parlons même plus de l’Afghanistan et de la prise de contrôle du pays par les Talibans qui, dans leur folie fanatique, réduisent en fumée les libertés des femmes afghanes et font évoluer vers des normes moyenâgeuses l’ensemble de la population prise au piège de leur obscurantisme.
Et pourtant, on a fait du tourisme dans les montagnes afghanes ! Et pas n’importe lequel !
Dans les années soixante-dix, via des tour-opérateurs comme Air-Alliance par exemple, on visitait le pays à cheval et en toute liberté !
A y regarder de près, les Maldives toujours, mais aussi quelques régions indiennes où se déploie un nationalisme exacerbé portant atteinte aux populations non hindouistes notamment musulmanes, sont sur la sellette.
Rappelons juste que dans l’état du Karnataka, où se situe pourtant la cité high-tech de Bangalore, des émeutes reprennent régulièrement et font des morts sans que la police intervienne vraiment !
L’Iran pour sa part où l’on avait eu espoir de pouvoir repratiquer un tourisme culturel de très grande qualité, est aujourd’hui classé par Reporters Sans frontières au 174e rang des pays les moins respectueux de la liberté d’expression.
Et ne parlons-même plus de destinations comme la Syrie, l’Irak, le Yémen, le Soudan et autres Nigéria et Mali…
Il l’est d’autant plus que l’on assiste malheureusement sur la planète à un durcissement des politiques vis-à-vis des citoyens, tendant à réduire leur espace de liberté et à leur imposer un contrôle de plus en plus strict notamment via les dites nouvelles technologies.
Si la Chine n’est pas exemplaire, loin de là, et fait les frais de sa redoutable prise en mains des populations Ouighours, la Birmanie sa voisine, après une courte embellie, est de nouveau plongée dans le chaos d’une dictature militaire réduisant à néant les espoirs de la population birmane et ceux des éventuels touristes qui auraient pu souhaiter franchir ses frontières.
Alors que la présidente Prix Nobel de la Paix Aung San Suu Kyi est recondamnée à 4 ans de prison, à quelques milliers de kilomètres, ne parlons même plus de l’Afghanistan et de la prise de contrôle du pays par les Talibans qui, dans leur folie fanatique, réduisent en fumée les libertés des femmes afghanes et font évoluer vers des normes moyenâgeuses l’ensemble de la population prise au piège de leur obscurantisme.
Et pourtant, on a fait du tourisme dans les montagnes afghanes ! Et pas n’importe lequel !
Dans les années soixante-dix, via des tour-opérateurs comme Air-Alliance par exemple, on visitait le pays à cheval et en toute liberté !
A y regarder de près, les Maldives toujours, mais aussi quelques régions indiennes où se déploie un nationalisme exacerbé portant atteinte aux populations non hindouistes notamment musulmanes, sont sur la sellette.
Rappelons juste que dans l’état du Karnataka, où se situe pourtant la cité high-tech de Bangalore, des émeutes reprennent régulièrement et font des morts sans que la police intervienne vraiment !
L’Iran pour sa part où l’on avait eu espoir de pouvoir repratiquer un tourisme culturel de très grande qualité, est aujourd’hui classé par Reporters Sans frontières au 174e rang des pays les moins respectueux de la liberté d’expression.
Et ne parlons-même plus de destinations comme la Syrie, l’Irak, le Yémen, le Soudan et autres Nigéria et Mali…
L’Arabie « heureuse » essaie de ravaler son image
Mais, la démonstration la plus éclatante du peu de cas que l’on fait de la situation des droits de l’Homme quand il s’agit de développer une destination touristique, est tout de même donnée par l’irruption sur la scène touristique de pays comme le Qatar qui aura en plus, le privilège de recevoir dans quelques mois la Coupe du Monde de football… alors qu’il finance ouvertement l’armement de groupes terroristes et n’a pas vraiment traité avec beaucoup d’humanité les ouvriers asiatiques venus travailler sur ses chantiers (malgré quelques progrès).
Quant à l’Arabie Saoudite, dont le Rapport d’Amnesty International précise entre autre qu’« à la fin de l’année, pratiquement tous les défenseurs des droits humains saoudiens étaient soit détenus sans inculpation, soit poursuivis en justice, soit en train de purger une peine d’emprisonnement…. », ne fait-elle pas la démonstration de la duplicité dont certaines destinations sont coupables ?
Ayant décidé de faire mieux que ses voisins émiratis en matière de tourisme, l’Arabie dite « heureuse » ne développe-t-elle pas un tourisme de bien-être, de shopping et un tourisme culturel capables d’attirer les clientèles voisines mais aussi plus lointaines, sans pour autant assouplir l’autoritarisme d’un régime qui ne brille pas par son libéralisme ?
Ni vis-à-vis des femmes (malgré quelques progrès), ni vis-à-vis des minorités sexuelles, ni vis-à-vis de la presse et de la liberté d’expression d’une manière générale !
Procès inéquitables, maintien de la peine de mort, exécutions… Sur fond de Rallye Dakar et des formidables ruines de la cité antique d’ALUla… l’Arabie Saoudite ne se prive pas d’occulter son côté sombre derrière des investissements colossaux, alors qu’elle est classée à la 170e place en matière de liberté d’expression !
Quant à l’Arabie Saoudite, dont le Rapport d’Amnesty International précise entre autre qu’« à la fin de l’année, pratiquement tous les défenseurs des droits humains saoudiens étaient soit détenus sans inculpation, soit poursuivis en justice, soit en train de purger une peine d’emprisonnement…. », ne fait-elle pas la démonstration de la duplicité dont certaines destinations sont coupables ?
Ayant décidé de faire mieux que ses voisins émiratis en matière de tourisme, l’Arabie dite « heureuse » ne développe-t-elle pas un tourisme de bien-être, de shopping et un tourisme culturel capables d’attirer les clientèles voisines mais aussi plus lointaines, sans pour autant assouplir l’autoritarisme d’un régime qui ne brille pas par son libéralisme ?
Ni vis-à-vis des femmes (malgré quelques progrès), ni vis-à-vis des minorités sexuelles, ni vis-à-vis de la presse et de la liberté d’expression d’une manière générale !
Procès inéquitables, maintien de la peine de mort, exécutions… Sur fond de Rallye Dakar et des formidables ruines de la cité antique d’ALUla… l’Arabie Saoudite ne se prive pas d’occulter son côté sombre derrière des investissements colossaux, alors qu’elle est classée à la 170e place en matière de liberté d’expression !
Y aller et cautionner ou boycotter ? C’est la question
Pour autant, doit-on totalement condamner les destinations subissant des régimes autoritaires à être boycottées par le tourisme ?
La question est délicate.
- En effet, l’ouverture au tourisme international peut constituer dans certains cas, un moyen d’émanciper la population locale et de lui donner un accès au monde extérieur aussi étroit soit-il ! Le tourisme, s’il pèse lourd sur les PIB nationaux peut même faire pencher les gouvernements vers des semblants de démocratisation.
- De plus, les populations ne sont pas responsables des décisions et politiques arbitraires de leurs gouvernements. Il est donc délicat de les priver de cette petite opportunité d’ouverture que représente la venue de touristes.
- Quant au boycott, il peut avoir des répercussions s’il est le fait d’états ou d’organisations ou encore de lobbys influents, alors que pratiqué individuellement, il est moins efficace. Sans compter les dégâts économiques qu’il cause, souvent sur les populations les plus précaires !
… Alors que les franchisés d’Havas tiennent congrès en Arabie Saoudite, il est donc d’autant plus urgent de suggérer des réponses et de ne pas laisser le voyageur avec sa conscience seule pour guide.
La question est délicate.
- En effet, l’ouverture au tourisme international peut constituer dans certains cas, un moyen d’émanciper la population locale et de lui donner un accès au monde extérieur aussi étroit soit-il ! Le tourisme, s’il pèse lourd sur les PIB nationaux peut même faire pencher les gouvernements vers des semblants de démocratisation.
- De plus, les populations ne sont pas responsables des décisions et politiques arbitraires de leurs gouvernements. Il est donc délicat de les priver de cette petite opportunité d’ouverture que représente la venue de touristes.
- Quant au boycott, il peut avoir des répercussions s’il est le fait d’états ou d’organisations ou encore de lobbys influents, alors que pratiqué individuellement, il est moins efficace. Sans compter les dégâts économiques qu’il cause, souvent sur les populations les plus précaires !
… Alors que les franchisés d’Havas tiennent congrès en Arabie Saoudite, il est donc d’autant plus urgent de suggérer des réponses et de ne pas laisser le voyageur avec sa conscience seule pour guide.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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