4. L’après confinement : des séquelles post traumatiques réelles
Covid, Le touriste est-il sorti indemne de ces deux années difficiles durant lesquelles il a été contrainte d’ adopter des comportements inhabituels ? Depositphotos.com studiostoks
Les nouveaux changements apparus dans notre société (voir chapitre 1) ne peuvent faire oublier l’événement majeur et planétaire que fut la pandémie. Un événement, nul besoin de le rappeler qui tua quelque 20 millions d’individus (selon l’OMS), mit à terre le tourisme international et surtout lui fit comprendre sa vulnérabilité. Les certitudes tombaient à l’eau.
La progression du tourisme international évaluée à 5% chaque année aussi, tandis que des marchés entiers comme la Chine se relève depuis peu seulement de cette épidémie, prévue par les scientifiques depuis longtemps mais non anticipée par les politiques. Par arrogance ? Par ignorance ? Par irresponsabilité ?
Participant à la déstabilisation du monde et la déstabilisation du touriste, la pandémie de Covid a aussi eu l’audace de frapper des pays occidentaux riches et de leur démontrer leurs lacunes en matière de santé publique. En attendant que les vaccins fassent leur œuvre.
A la lumière de ce drame qui a touché quelque 5 milliards au moins d’humains, la France par exemple a révélé le triste état de ses hôpitaux et des conditions de travail de son personnel soignant ainsi que ses problèmes de démographie médicale laissant sur le bord de la route bon nombre de nos concitoyens. Finie la toute puissance occidentale ! Bienvenues aux nouvelles peurs sanitaires, malgré une accalmie, les maladies de toutes sortes sont en embuscade.
La progression du tourisme international évaluée à 5% chaque année aussi, tandis que des marchés entiers comme la Chine se relève depuis peu seulement de cette épidémie, prévue par les scientifiques depuis longtemps mais non anticipée par les politiques. Par arrogance ? Par ignorance ? Par irresponsabilité ?
Participant à la déstabilisation du monde et la déstabilisation du touriste, la pandémie de Covid a aussi eu l’audace de frapper des pays occidentaux riches et de leur démontrer leurs lacunes en matière de santé publique. En attendant que les vaccins fassent leur œuvre.
A la lumière de ce drame qui a touché quelque 5 milliards au moins d’humains, la France par exemple a révélé le triste état de ses hôpitaux et des conditions de travail de son personnel soignant ainsi que ses problèmes de démographie médicale laissant sur le bord de la route bon nombre de nos concitoyens. Finie la toute puissance occidentale ! Bienvenues aux nouvelles peurs sanitaires, malgré une accalmie, les maladies de toutes sortes sont en embuscade.
➛ Conséquences sur le touriste : craintes et exigence de sécurité
Le touriste est-il sorti indemne de ces deux années difficiles durant lesquelles il a été contrainte d’ adopter des comportements inhabituels ?
Gestes barrières, port du masques, coup de frein aux contacts, et surtout enfermement forcé dans l’espace domestique tenu de se convertir en espace professionnel pour les innombrables télétravailleurs ?
Oui, cela laisse des traces et constitue pour les plus fragiles un véritable traumatisme dont certains sont loin d’être guéris. Redoutant les maladies en tout genre, ils sont devenus très sélectifs par rapport à leur choix de vacances, exigeant un supplément d’informations sur l’état sanitaire de leurs destinations et les mesures de sécurité existantes…
Et cela ne disparaîtra pas de si tôt. Le traumatisme existe et non soigné, il ne génère pas de ce fameux « revenge travel » que l’on a trop considéré comme généralisé !
En tête de ces cohortes, les jeunes surtout, ceux de la génération Y et Z qui se sont retrouvés à l’isolement pendant que certains avaient réussi à fuir en province, les seniors, les familles...
Gestes barrières, port du masques, coup de frein aux contacts, et surtout enfermement forcé dans l’espace domestique tenu de se convertir en espace professionnel pour les innombrables télétravailleurs ?
Oui, cela laisse des traces et constitue pour les plus fragiles un véritable traumatisme dont certains sont loin d’être guéris. Redoutant les maladies en tout genre, ils sont devenus très sélectifs par rapport à leur choix de vacances, exigeant un supplément d’informations sur l’état sanitaire de leurs destinations et les mesures de sécurité existantes…
Et cela ne disparaîtra pas de si tôt. Le traumatisme existe et non soigné, il ne génère pas de ce fameux « revenge travel » que l’on a trop considéré comme généralisé !
En tête de ces cohortes, les jeunes surtout, ceux de la génération Y et Z qui se sont retrouvés à l’isolement pendant que certains avaient réussi à fuir en province, les seniors, les familles...
➛Conséquences sur les acteurs du tourisme : principe de précaution
Pour les opérateurs de tourisme, il est clair que la seule attitude à adopter consiste à maintenir les mesures de précaution anti Covid et toutes les nouvelles mesures capables de conjurer de prochaines épidémies (attention aux moustiques, méduses et autres punaises de lit). Hygiène impeccable, personnel responsable et averti, secours médical à proximité…
5. Les imaginaires en recomposition
Reposant essentiellement sur des piliers culturels, artistiques, patrimoniaux et des valeurs, le tourisme national n’a pas trop de souci à se faire en termes d’attractivité. Il pourra encore longtemps fonctionner sur ces images d’Épinal que sont le Tour Eiffel, la Bastille ou la gastronomie et la mode, et attirer la curiosité de millions de touristes.
Pourtant dans le nouveau tintamarre médiatique que nous subissons sur nos écrans, l’imagerie liée à une destination est secouée en permanence par toutes sortes d’images issues de son actualité et de la période d’incertitude que nous traversons, qui risque hélas de durer.
Non contentes de modifier en partie les imaginaires des destinations, ces nouvelles représentations concernent des pans entiers de l’espace et activité touristiques dérégulée par les nouvelles donnes climatiques et géopolitiques.
Ainsi, la montagne n’est plus la montagne blanche, chaleureuse, riante. Elle est aussi une montagne où la boue remplace la neige et le VTT remplace les skis. La plage et le littoral ont rétréci, sont submergés, et les mers polluées par toutes sortes de pollution dont le plastique, se transforment en cimetières pour de nombreuses espèces animales, minérales et végétales ainsi que pour de malheureux migrants.
La grande ville trop polluée, trop encombrée, trop bruyante perd aussi de son attractivité. Quant aux étés, périodes favorites des vacanciers, ils peuvent dégénérer en fournaises, incendies ou inondations géantes…
Sans parler du transport aérien de plus en plus stigmatisé, alors qu’il représentait le moyen de transport le plus élitiste il y a peu… Tandis que la bicyclette au contraire retrouve son statut de « petite reine » et que le tourisme de plein air, sobre et simple, détrône peu à peu le luxe tapageur des grands hôtels. Une double réalité ancienne et présente !
De doubles imaginaires qui se chevauchent, s’embrouillent et provoquent du flou et de la confusion !
Pourtant dans le nouveau tintamarre médiatique que nous subissons sur nos écrans, l’imagerie liée à une destination est secouée en permanence par toutes sortes d’images issues de son actualité et de la période d’incertitude que nous traversons, qui risque hélas de durer.
Non contentes de modifier en partie les imaginaires des destinations, ces nouvelles représentations concernent des pans entiers de l’espace et activité touristiques dérégulée par les nouvelles donnes climatiques et géopolitiques.
Ainsi, la montagne n’est plus la montagne blanche, chaleureuse, riante. Elle est aussi une montagne où la boue remplace la neige et le VTT remplace les skis. La plage et le littoral ont rétréci, sont submergés, et les mers polluées par toutes sortes de pollution dont le plastique, se transforment en cimetières pour de nombreuses espèces animales, minérales et végétales ainsi que pour de malheureux migrants.
La grande ville trop polluée, trop encombrée, trop bruyante perd aussi de son attractivité. Quant aux étés, périodes favorites des vacanciers, ils peuvent dégénérer en fournaises, incendies ou inondations géantes…
Sans parler du transport aérien de plus en plus stigmatisé, alors qu’il représentait le moyen de transport le plus élitiste il y a peu… Tandis que la bicyclette au contraire retrouve son statut de « petite reine » et que le tourisme de plein air, sobre et simple, détrône peu à peu le luxe tapageur des grands hôtels. Une double réalité ancienne et présente !
De doubles imaginaires qui se chevauchent, s’embrouillent et provoquent du flou et de la confusion !
➛Conséquences sur le touriste : capricieux, changeant, instable, insaisissable
Dans ce flou, le touriste devient de plus en plus insaisissable. Alors que certains sont attachés aux images d’hier, d’autres sont en train de découvrir et de croire dans de nouvelles représentations. Encore fluctuantes car toutes sont soumises à des vents contraires.
➛Conséquences sur les acteurs du tourisme : réenchanter le monde et parler vrai
Quant aux acteurs du tourisme, ils n’ont plus qu’une chose à faire : tenter de refaire rêver leurs clientèles à travers une imagerie certes attractive, mais surtout à travers une imagerie nouvelle, plus conforme à leurs attentes d’esthétique, de détente, d’apaisement et de naturel. Sachant cependant qu’ils sont capables toutes générations confondues, de débusquer le « green-washing » et de le combattre.
6. Mensonges et post-vérité : l’ère de tous les dangers
Comme si tout cela n’était pas suffisant, notons encore que l’hémorragie d’images officielles est amplifiée par des torrents de faux avis, d’images fausses, déformées, exagérées, entièrement fabriquées parfois par cette nouvelle arme qu’est l’intelligence artificielle.
Une arme n’ayant de cesse que de manipuler une opinion déboussolée, partiale, insensible aux discours de vérité. Lesquels, on le sait, circulent à la vitesse de l’éclair d’un bout à l’autre de la planète et n’exigent aucun autre professionnalisme que celui de savoir cliquer sur un clavier.
Et voilà que cette guerre des images dont on parle tant devient une guerre de la vérité contre les fausses vérités. Sauf que le problème majeur de notre époque est que l’on se soucie de moins en moins de la vraie vérité. On sait que c’est faux mais on y croit ! C’est ce que l’on appelle l’ère de la post-vérité.
Nous y sommes entrés. Nous y sommes. Pas exactement au même rythme d’une couche sociale à l’autre. Mais, le danger est là. Et l’image touristique comme les autres en fera les frais.
Surtout parmi des jeunes qui ne consultent que leurs réseaux sociaux pour s’informer et se désinformer.
Une arme n’ayant de cesse que de manipuler une opinion déboussolée, partiale, insensible aux discours de vérité. Lesquels, on le sait, circulent à la vitesse de l’éclair d’un bout à l’autre de la planète et n’exigent aucun autre professionnalisme que celui de savoir cliquer sur un clavier.
Et voilà que cette guerre des images dont on parle tant devient une guerre de la vérité contre les fausses vérités. Sauf que le problème majeur de notre époque est que l’on se soucie de moins en moins de la vraie vérité. On sait que c’est faux mais on y croit ! C’est ce que l’on appelle l’ère de la post-vérité.
Nous y sommes entrés. Nous y sommes. Pas exactement au même rythme d’une couche sociale à l’autre. Mais, le danger est là. Et l’image touristique comme les autres en fera les frais.
Surtout parmi des jeunes qui ne consultent que leurs réseaux sociaux pour s’informer et se désinformer.
➛Conséquences sur le touriste : fin des illusions
Alors que le touriste est comme l’ensemble de la société plus averti et informé qu’avant, grâce aux multiples outils dont ils disposent, notez qu’il peut se laisser aller au confort de la désinformation et à l’illusion d’un réel dans lequel il peut lui convenir de croire. Après tout, même les présidents, les autorités militaires, les états… mentent !
Il est donc autorisé à mentir et à se mentir. Mais, quand il est question de ses achats, sa consommation, ses vacances, mieux vaut ne pas essayer de lui faire passer un séjour à Las Palmas pour un séjour à l’île Maurice.
Il est donc autorisé à mentir et à se mentir. Mais, quand il est question de ses achats, sa consommation, ses vacances, mieux vaut ne pas essayer de lui faire passer un séjour à Las Palmas pour un séjour à l’île Maurice.
➛Conséquences sur les acteurs du tourisme : le parler vrai s’impose
Que faire ? Pour restaurer des rapports de confiance entre le touriste et ses prestataires, il apparaît que seuls le parler vrai et le narratif juste et mesuré puissent fonctionner.
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
Autres articles
-
Futuroscopie - Réinventons la montagne : oui, mais comment ? [ABO]
-
Le futur n’a-t-il plus d’avenir ? [ABO]
-
Futuroscopie - Architecture contemporaine : des icônes et moteurs touristiques [ABO]
-
Futuroscopie - Tourisme médical, un marché convoité par le monde entier [ABO]
-
Futuroscopie - Trump II : Make America Great Again ? [ABO]