On le voit, la sobriété tant préconisée désormais par le gouvernement, a été d’actualité d’emblée dés l’été - Depositphotos.com Auteur Krakenimages.com
Et sur les changements de comportements en cours. Car, qu’on le veuille ou non, « on ne part pas où l’on veut mais où l’on peut », une fois ses comptes faits.
Après l’explosion annoncée des clientèles de luxe, on pourrait donc assister à l’avènement prématuré de la sobriété et à l’essor des clientèles économiquement plus faibles, de celles qui partiront coûte que coûte mais comme les « routards » des années soixante, à quelques dollars par jour !
Lire aussi : Les paradoxes du tourisme de luxe : vers plus de durable et responsable 🔑
Certes, celles-ci n’ont jamais disparu du paysage touristique, mais elles pourraient déborder les cadre habituels des jeunes, des familles monoparentales, des chômeurs… en impliquant d’autres populations. En fait, l’avenir du tourisme va devoir affronter de plus en plus l’instabilité économique et en passer par des mouvements permanents de sac et de ressac, difficiles à gérer…
Après l’explosion annoncée des clientèles de luxe, on pourrait donc assister à l’avènement prématuré de la sobriété et à l’essor des clientèles économiquement plus faibles, de celles qui partiront coûte que coûte mais comme les « routards » des années soixante, à quelques dollars par jour !
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Certes, celles-ci n’ont jamais disparu du paysage touristique, mais elles pourraient déborder les cadre habituels des jeunes, des familles monoparentales, des chômeurs… en impliquant d’autres populations. En fait, l’avenir du tourisme va devoir affronter de plus en plus l’instabilité économique et en passer par des mouvements permanents de sac et de ressac, difficiles à gérer…
L’envie d’évasion a poussé les vacanciers sur les routes. Après deux années d’enfermement, tout le monde est bien d’accord : nos compatriotes, les Européens en général, les Américains en particulier… ont pratiqué le « revenge travel » et ont très tôt réservé leurs vacances, débordant par la même occasion les compagnies aériennes, les aéroports, les gares et autres hébergements non préparés à de tels flux.
Ce qui, soit dit en passant, constitue tout de même un problème de taille. Comment les « cerveaux » qui dirigent les grandes entreprises ont pu ne pas anticiper un tel mouvement de rattrapage annoncé dès le mois de janvier par l’état des réservations des compagnies aériennes ? C’est un autre sujet, nous y reviendrons.
Donc, à l’heure où partir s’est imposé comme le remède principal à la dépression, les baromètres et autres études nombreuses réalisées sur les intentions de départ ont dit à peu près la même chose. Ainsi, l’excellent baromètre d’Europ Assistance dont la vingt et unième édition a été publiée avant l’été, établissait les intentions de départs et de dépenses des Européens pour leurs vacances d’été de la façon suivante :
Avec un budget de 1806 euros pour un ménage, les Français affichaient un budget à la hausse par rapport à l’année mais nettement en baisse par rapport à l’année 2019 où celui-ci atteignait quelque 2200 euros ! Plus faibles encore que ceux des Français, rappelons les budgets des Espagnols et des Portugais évalués à environ 1500 euros alors que les Américains pour leur part comptaient sur 2620 euros et les Australiens sur 2800 euros!
Quand on sait que ce budget concerne des ménages et que ces ménages peuvent compter 4 ou 5 personnes, et cela pour une durée de 2 semaines en moyenne, il va de soi que les dépenses une fois sur place ne peuvent pas exploser.
Ce qui, soit dit en passant, constitue tout de même un problème de taille. Comment les « cerveaux » qui dirigent les grandes entreprises ont pu ne pas anticiper un tel mouvement de rattrapage annoncé dès le mois de janvier par l’état des réservations des compagnies aériennes ? C’est un autre sujet, nous y reviendrons.
Donc, à l’heure où partir s’est imposé comme le remède principal à la dépression, les baromètres et autres études nombreuses réalisées sur les intentions de départ ont dit à peu près la même chose. Ainsi, l’excellent baromètre d’Europ Assistance dont la vingt et unième édition a été publiée avant l’été, établissait les intentions de départs et de dépenses des Européens pour leurs vacances d’été de la façon suivante :
Avec un budget de 1806 euros pour un ménage, les Français affichaient un budget à la hausse par rapport à l’année mais nettement en baisse par rapport à l’année 2019 où celui-ci atteignait quelque 2200 euros ! Plus faibles encore que ceux des Français, rappelons les budgets des Espagnols et des Portugais évalués à environ 1500 euros alors que les Américains pour leur part comptaient sur 2620 euros et les Australiens sur 2800 euros!
Quand on sait que ce budget concerne des ménages et que ces ménages peuvent compter 4 ou 5 personnes, et cela pour une durée de 2 semaines en moyenne, il va de soi que les dépenses une fois sur place ne peuvent pas exploser.
Les économies qui s’imposent : sorties et restauration
Si l’on prend une autre étude, celle de VVF Ingéniérie par exemple publiée en Juillet, la situation économique est bel et bien la première préoccupation des Français. Elle se situe loin devant la reprise de la pandémie. Ainsi :
- 86 % des Français se disent inquiets à très inquiets de la hausse continue des carburants
- 85 % le sont par rapport à l’inflation,
- 84 % redoutent la dégradation de leur pouvoir d’achat,
- 81 % craignent la hausse des produits alimentaires.
Question dépenses, ce sont plus de 80% des vacanciers qui estiment devoir se limiter contre 3% qui ne l’envisagent nullement. Mais sur quoi plus exactement réduit on ses dépenses ?
- Limitation des déplacements, une fois arrivés en vacances, pour 58 % des juilletistes.
- Limitation des loisirs en général pour compenser l’augmentation des carburants pour 56 % d’entre eux. Avec 16% pour les activités culturelles et 5% seulement pour les activités sportives.
- Et puis, bien entendu, il y a restauration qui constitue le premier poste impacté pour 45 % des juilletistes contre 57 % pour les vacanciers du mois suivant. Les restaurants avaient beau sembler pleins dans certaines stations, ils l’étaient, mais l’assiette moyenne était sévèrement maîtrisée.
Moins de commandes de vins, plus de pizzas et crêpes, moins de viandes et de poissons… Et surtout plus de pique-niques à midi et le soir où de plus en plus, on choisit de dîner afin d’éviter canicules et foules. Sauf que la réduction du poste alimentation d’une façon générale a tout de même touché 12% des vacanciers les plus fragiles.
-Le choix d’une destination moins chère comme la campagne au lieu de mer ou d’une station balnéaire moins connue…a également permis à certains ménages de limiter leurs dépenses. Ils sont 21% dans ce cas. Enfin, les juilletistes ont souvent choisi un hébergement moins cher que l’an dernier, tout en privilégiant le locatif.
- 86 % des Français se disent inquiets à très inquiets de la hausse continue des carburants
- 85 % le sont par rapport à l’inflation,
- 84 % redoutent la dégradation de leur pouvoir d’achat,
- 81 % craignent la hausse des produits alimentaires.
Question dépenses, ce sont plus de 80% des vacanciers qui estiment devoir se limiter contre 3% qui ne l’envisagent nullement. Mais sur quoi plus exactement réduit on ses dépenses ?
- Limitation des déplacements, une fois arrivés en vacances, pour 58 % des juilletistes.
- Limitation des loisirs en général pour compenser l’augmentation des carburants pour 56 % d’entre eux. Avec 16% pour les activités culturelles et 5% seulement pour les activités sportives.
- Et puis, bien entendu, il y a restauration qui constitue le premier poste impacté pour 45 % des juilletistes contre 57 % pour les vacanciers du mois suivant. Les restaurants avaient beau sembler pleins dans certaines stations, ils l’étaient, mais l’assiette moyenne était sévèrement maîtrisée.
Moins de commandes de vins, plus de pizzas et crêpes, moins de viandes et de poissons… Et surtout plus de pique-niques à midi et le soir où de plus en plus, on choisit de dîner afin d’éviter canicules et foules. Sauf que la réduction du poste alimentation d’une façon générale a tout de même touché 12% des vacanciers les plus fragiles.
-Le choix d’une destination moins chère comme la campagne au lieu de mer ou d’une station balnéaire moins connue…a également permis à certains ménages de limiter leurs dépenses. Ils sont 21% dans ce cas. Enfin, les juilletistes ont souvent choisi un hébergement moins cher que l’an dernier, tout en privilégiant le locatif.
Selon l’étude VVF Ingéniérie : 45 % des juilletistes ont dépensé entre 201 et 500 € pendant leurs congés. Ils sont 31 % à avoir investi entre 501 et 1000 € et 14 % plus de 1000 €. 10 % se situent dans la fourchette basse à moins de 200 € par personne.
Manque de budgets signifie sobriété ou traque du bon plan
Dans un tel panorama, on le voit, la sobriété tant préconisée désormais par le gouvernement, a été d’actualité d’emblée dés l’été. La vie avec des moins et pas avec des plus, a progressivement pris le dessus parmi certaines clientèles soit d’ores et déjà contraintes à faire des économies, soit prudentes par rapport à un avenir incertain.
Une attitude qui pourrait se généraliser et entraîner de plus en plus de candidats au voyage vers la traque des bons plans, parmi les membres de leur entourage (un hébergement gratuit est toujours bon à prendre) et parmi les promotions proposées sur Internet.
On estime d’ailleurs à 30% ceux qui s’y adonnent systématiquement et à 84% ceux qui recherchent surtout de l’hébergement !
… Ce qui pourrait signifier que l’économie plus que l’écologie va déterminer des comportements sobres qui pourraient à terme faire du bien à l’environnement.
Une attitude qui pourrait se généraliser et entraîner de plus en plus de candidats au voyage vers la traque des bons plans, parmi les membres de leur entourage (un hébergement gratuit est toujours bon à prendre) et parmi les promotions proposées sur Internet.
On estime d’ailleurs à 30% ceux qui s’y adonnent systématiquement et à 84% ceux qui recherchent surtout de l’hébergement !
… Ce qui pourrait signifier que l’économie plus que l’écologie va déterminer des comportements sobres qui pourraient à terme faire du bien à l’environnement.
Mais, les causes de non départ ne sont pas qu’économiques
Enfin, n’oublions pas que d’autres ne partent pas. Sans vouloir engager de polémiques sur les chiffres avancés par la ministre estimant à 7 sur 10 les départs donc à 3 sur 10, les non départs, ceux-ci restent trop nombreux.
Trop nombreux aussi ceux qui ne partent pas pour des raisons économiques dont les proportions varient selon les années et les études entre 40 et 56%. Certes, notre pays dispose d’aides : les chèques vacances que 37% des vacanciers estiment indispensables à leur départ.
La palette très dense des établissements du tourisme social qui fait partir bon an mal 6 millions de vacanciers est également plus que jamais essentielle.
D’ailleurs, selon les premières estimations, les établissements dans leur diversité se sont apparemment très bien portés cet été. Les aides de la CAF, les comités d’entreprises, les aides municipales… nous vivons dans un pays encore très dynamique dans ce domaine et devons le préserver.
Mais, notons tout de même que certains Français ne partent pas en vacances pour des raisons non économiques :
Ils ne partent pas pour d’autres raisons :
- Les personnes malades ou ayant en charge une personne invalide ou fragile renoncent souvent à leurs vacances.
- D’autres préfèrent partir une année sur deux et en profiter pour s’offrir un voyage exceptionnel grâce à leurs économies.
- D’autres encore renoncent à leurs vacances pour des raisons professionnelles. Souvent, ils les diffèrent sur une autre période.
- Quelques-uns entreprennent également des chantiers tels un déménagement, des travaux domestiques et ne peuvent cumuler leur temps libre avec ces taches.
- Enfin, selon l’enquête VVF : 13% ne partent jamais en été et 7% avaient encore peur du Covid !
- Dernier point, certains n’aiment pas partir… !
Trop nombreux aussi ceux qui ne partent pas pour des raisons économiques dont les proportions varient selon les années et les études entre 40 et 56%. Certes, notre pays dispose d’aides : les chèques vacances que 37% des vacanciers estiment indispensables à leur départ.
La palette très dense des établissements du tourisme social qui fait partir bon an mal 6 millions de vacanciers est également plus que jamais essentielle.
D’ailleurs, selon les premières estimations, les établissements dans leur diversité se sont apparemment très bien portés cet été. Les aides de la CAF, les comités d’entreprises, les aides municipales… nous vivons dans un pays encore très dynamique dans ce domaine et devons le préserver.
Mais, notons tout de même que certains Français ne partent pas en vacances pour des raisons non économiques :
Ils ne partent pas pour d’autres raisons :
- Les personnes malades ou ayant en charge une personne invalide ou fragile renoncent souvent à leurs vacances.
- D’autres préfèrent partir une année sur deux et en profiter pour s’offrir un voyage exceptionnel grâce à leurs économies.
- D’autres encore renoncent à leurs vacances pour des raisons professionnelles. Souvent, ils les diffèrent sur une autre période.
- Quelques-uns entreprennent également des chantiers tels un déménagement, des travaux domestiques et ne peuvent cumuler leur temps libre avec ces taches.
- Enfin, selon l’enquête VVF : 13% ne partent jamais en été et 7% avaient encore peur du Covid !
- Dernier point, certains n’aiment pas partir… !
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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