Voyageurs par intermittence, ceux qui ont 20 ans en 2023 ne seront pas systématiquement attirés par un ailleurs qu’ils peuvent consulter tous les jours sur leurs écrans - Depositphotos.com Auteur Rawpixel
J’ai toujours affiché une grande confiance pour la théorie des générations. Celle selon laquelle les événements que l’on vit à l’âge de plus ou moins vingt ans déterminent une grande partie de nos comportements à venir, nos façons de penser, voire de nous vêtir, d’écouter de la musique, de voyager…
Pour cette raison, je reviens régulièrement sur les baby-boomers qui comptent encore parmi la population touristique. Née dans les années cinquante, c’est la génération Mai 68, décolonisation, libération sexuelle, Route des Indes, premiers vols charters etc.
Lire aussi : FUTUROSCOPIE - Génération "Z" : désabusés mais créatifs, débrouillards et enthousiastes
Porteurs d’une nouvelle idée de la liberté et des voyages, ils ont constitué une génération pionnière de globe-trotters. Les Milléniaux nés dans les années quatre-vingt, avec une souris dans les mains et des écrans sous les yeux ont aussi constitué une génération pionnière grâce à leurs capacités à mettre la technologie au service de quantités de produits et de services utiles à leurs contemporains.
Ce fut le boom de l’internet, du smartphone, des réseaux sociaux, des start-ups, de l’innovation, des colossales levées de fonds. Et puis sont nés ceux qui ont vingt ans aujourd’hui, que l’on a baptisés la Génération Z.
Objets de quantités d’études dans tous les grands pays du monde, ces petits Z constituent bel et bien une boussole à partir de laquelle l’on peut imaginer ce que sera le monde et le tourisme de demain. Mais, soyons précis : on peut certes « imaginer », mais rien n’est sûr car, par les temps incertains qui courent, les impondérables sont fréquents et nombreux tandis que le secteur de la technologie nous réserve des surprises dont nous n’avons même pas idée aujourd’hui.
Lire aussi : FUTUROSCOPIE - Occupons-nous enfin du marché senior !
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Objets de quantités d’études dans tous les grands pays du monde, ces petits Z constituent bel et bien une boussole à partir de laquelle l’on peut imaginer ce que sera le monde et le tourisme de demain. Mais, soyons précis : on peut certes « imaginer », mais rien n’est sûr car, par les temps incertains qui courent, les impondérables sont fréquents et nombreux tandis que le secteur de la technologie nous réserve des surprises dont nous n’avons même pas idée aujourd’hui.
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La génération Covid : tout peut arriver !
Parmi les principales caractéristiques structurant le tempérament de cette génération : la pandémie et le choc traumatique qu’elle a créé.
A 18 ou 20 ans, ces jeunes se sont retrouvés enfermés chez eux, coupés de leurs familles et de leurs proches, tenus de rester les yeux rivés sur leurs écrans pour tenter d’échapper à la solitude, l’ennui, parfois le désespoir.
Jamais le monde n’avait vécu un tel drame. Ils l’ont vécu, souvent très mal. Mais, l’on peut imaginer qu’ils sont désormais armés mentalement pour vivre une nouvelle catastrophe et réussir à s’en protéger. Notamment sur le plan sanitaire : les masques, les vaccins, les attestations, le confinement, la limitation des déplacements… seront des rituels connus.
Mieux, ils sauront comment manœuvrer sur le plan professionnel et personnel par rapport à une telle adversité, notamment en aménageant d’ores et déjà leur domicile en bureaux, salles de gymnastique, de cinéma…
Encore mieux, ils auront appris à aller à l’essentiel, à se priver de contacts en présentiel et à avoir une sociabilité de plus en plus numérique faite de réseaux sociaux et autres communautés avec lesquelles ils pensent d’une façon collective et penchent pour du travail collaboratif, voire coopératif, à partir d’entreprises qu’ils auront créées de toutes pièces.
Car, ce sont et ils resteront, des entrepreneurs, indépendants, épris de liberté.
A 18 ou 20 ans, ces jeunes se sont retrouvés enfermés chez eux, coupés de leurs familles et de leurs proches, tenus de rester les yeux rivés sur leurs écrans pour tenter d’échapper à la solitude, l’ennui, parfois le désespoir.
Jamais le monde n’avait vécu un tel drame. Ils l’ont vécu, souvent très mal. Mais, l’on peut imaginer qu’ils sont désormais armés mentalement pour vivre une nouvelle catastrophe et réussir à s’en protéger. Notamment sur le plan sanitaire : les masques, les vaccins, les attestations, le confinement, la limitation des déplacements… seront des rituels connus.
Mieux, ils sauront comment manœuvrer sur le plan professionnel et personnel par rapport à une telle adversité, notamment en aménageant d’ores et déjà leur domicile en bureaux, salles de gymnastique, de cinéma…
Encore mieux, ils auront appris à aller à l’essentiel, à se priver de contacts en présentiel et à avoir une sociabilité de plus en plus numérique faite de réseaux sociaux et autres communautés avec lesquelles ils pensent d’une façon collective et penchent pour du travail collaboratif, voire coopératif, à partir d’entreprises qu’ils auront créées de toutes pièces.
Car, ce sont et ils resteront, des entrepreneurs, indépendants, épris de liberté.
20 ans en 2023 : la génération de la connexion permanente
Il va en effet sans dire que cette génération née avec des smartphones, des musiques en streaming, des jeux-vidéos, des flux incessants d’informations, des cartes de paiement, des banques et des commerces en ligne, des plateformes de voyage ouvertes nuit et jour et des communautés illimitées de contacts, ne lâcheront pas leurs écrans.
Selon les études, ils y passent d’ores et déjà entre 4 et 7 heures par jour, réseaux sociaux compris dont ils se lasseront si ceux-ci ne se renouvellent pas régulièrement et leur offrent de nouveaux services, notamment dans le domaine du divertissement.
Sauf que tout cela est en train peu à peu de changer. Une très récente étude de l’ACSEL indique qu’ils sont 54% à craindre l’utilisation de leurs données personnelles. Ils sont aussi moins acheteurs sur internet (13% contre 23% en 2022).
Notamment parce qu’ils savent comment cela marche et qu’ils sont devenus méfiants et risquent de le rester dans les années à venir, tant que la régulation n’aura pas fait de progrès.
En revanche, avides de nouveautés, les plus technophiles (tous ne le sont pas) se disent attirés par des nouveautés comme les NFT, Bitcoin et autres métavers et intelligence artificielle.
Selon les études, ils y passent d’ores et déjà entre 4 et 7 heures par jour, réseaux sociaux compris dont ils se lasseront si ceux-ci ne se renouvellent pas régulièrement et leur offrent de nouveaux services, notamment dans le domaine du divertissement.
Sauf que tout cela est en train peu à peu de changer. Une très récente étude de l’ACSEL indique qu’ils sont 54% à craindre l’utilisation de leurs données personnelles. Ils sont aussi moins acheteurs sur internet (13% contre 23% en 2022).
Notamment parce qu’ils savent comment cela marche et qu’ils sont devenus méfiants et risquent de le rester dans les années à venir, tant que la régulation n’aura pas fait de progrès.
En revanche, avides de nouveautés, les plus technophiles (tous ne le sont pas) se disent attirés par des nouveautés comme les NFT, Bitcoin et autres métavers et intelligence artificielle.
- En 2023, 43 % des 15-24 ans se disent prêts à investir et à acheter de la crypto monnaie et 44% se déclarent désireux de réaliser des paiements en crypto monnaie.
- Les NFT ont également davantage séduit les plus jeunes, puisqu’ils sont 15 % à en posséder Même constat du côté du metaverse : 57 % des 15-24 ans indiquent être intéressés et prêts à évoluer dans ce nouveau monde virtuel contre 35 % pour la population générale.
- Au cœur de l’actualité depuis plusieurs semaines avec ChatGPT sur le devant de la scène, la confiance dans l’intelligence artificielle est aussi plus élevée chez les jeunes générations : 65 % des moins de 35 ans disent avoir confiance dans la technologie IA contre 54 % pour l’ensemble des sondés.
*Sources ACSEL (L’Association pour le Commerce et les Services en Ligne) qui vient de publier son Baromètre de la confiance des Français dans le numérique.
- Les NFT ont également davantage séduit les plus jeunes, puisqu’ils sont 15 % à en posséder Même constat du côté du metaverse : 57 % des 15-24 ans indiquent être intéressés et prêts à évoluer dans ce nouveau monde virtuel contre 35 % pour la population générale.
- Au cœur de l’actualité depuis plusieurs semaines avec ChatGPT sur le devant de la scène, la confiance dans l’intelligence artificielle est aussi plus élevée chez les jeunes générations : 65 % des moins de 35 ans disent avoir confiance dans la technologie IA contre 54 % pour l’ensemble des sondés.
*Sources ACSEL (L’Association pour le Commerce et les Services en Ligne) qui vient de publier son Baromètre de la confiance des Français dans le numérique.
Génération climat : un nouvel engagement politique
Bien que très présents dans les cortèges contre la réforme des retraites, les jeunes Z sont surtout impliqués dans la lutte contre le réchauffement climatique. En étant d’ores et déjà les victimes, ils grandiront en sachant ce que canicule, manque d’eau, inondations, perte de la biodiversité, pénurie de neige, tsunami et autres séismes… veulent dire.
Malgré une attitude encore paradoxale en matière de transports aériens, les incitant à chercher le meilleur prix pour se déplacer au lieu du « moins polluant », il est évident qu’ils se sentent très concernés par les problèmes environnementaux et n’hésitent pas à faire du vélo, du covoiturage, de l’autopartage, et à se montrer plus sobres dans leur consommation en général afin que le monde devienne plus vert…
Mais, ne se sentant pas écoutés par les partis politiques actuels qu’ils considèrent comme responsables des maux dont ils sont les victimes, ils s’impliquent différemment dans la vie locale et nationale non pas via le vote traditionnel mais en déménageant au vert, en signant des pétitions, utilisant les réseaux sociaux pour mener des campagnes militantes, participer à des grèves et autre activisme en faveur d’un monde meilleur…
Malgré une attitude encore paradoxale en matière de transports aériens, les incitant à chercher le meilleur prix pour se déplacer au lieu du « moins polluant », il est évident qu’ils se sentent très concernés par les problèmes environnementaux et n’hésitent pas à faire du vélo, du covoiturage, de l’autopartage, et à se montrer plus sobres dans leur consommation en général afin que le monde devienne plus vert…
Mais, ne se sentant pas écoutés par les partis politiques actuels qu’ils considèrent comme responsables des maux dont ils sont les victimes, ils s’impliquent différemment dans la vie locale et nationale non pas via le vote traditionnel mais en déménageant au vert, en signant des pétitions, utilisant les réseaux sociaux pour mener des campagnes militantes, participer à des grèves et autre activisme en faveur d’un monde meilleur…
Humains contre robots ?
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… A travers ces quelques exemples, on le voit, la génération Z n’est pas une génération perdue. Au contraire. C’est une génération qui a compris que le monde ne naviguait pas vers un avenir radieux, mais vers un avenir fait de pénuries, de manques, de sobriété, d’accidents de parcours… et qui se prépare à agir.
Encore écartelée entre le monde d’hier et celui de demain, ce qui la rend paradoxale dans certaines de ses attitudes, c’est une génération responsable à qui incombera la lourde tâche de faire les bons choix. Des choix qui, contrairement à la génération des Y, consistera à construire un monde apaisé, débarrassé des hypocrisies, de la corruption, de la course au profit, et surtout des contradictions.
Voyageurs par intermittence, ils ne seront pas systématiquement attirés par un ailleurs qu’ils peuvent consulter tous les jours sur leurs écrans. Ils auront plutôt tendance à s’installer dans des « ailleurs » plus conformes à leur choix de vie.
Lequel passera aussi moins par le travail traditionnel que par la qualité de vie…
Quant aux robots, ils sauront les démasquer, vivre avec eux, mais sans être pour autant fascinés par leur technologie, sachant que c’est l’humain qui doit être sauvé. Un humain « augmenté » ? Peut-être, pour certains d’entre eux. Surtout pas, pour d’autres. Car les Y ne sont pas « un », ils sont divers comme toutes les générations.
Un dernier mot : leur faire lever le nez de leur écran n’est pas gagné mais qui sait !
Encore écartelée entre le monde d’hier et celui de demain, ce qui la rend paradoxale dans certaines de ses attitudes, c’est une génération responsable à qui incombera la lourde tâche de faire les bons choix. Des choix qui, contrairement à la génération des Y, consistera à construire un monde apaisé, débarrassé des hypocrisies, de la corruption, de la course au profit, et surtout des contradictions.
Voyageurs par intermittence, ils ne seront pas systématiquement attirés par un ailleurs qu’ils peuvent consulter tous les jours sur leurs écrans. Ils auront plutôt tendance à s’installer dans des « ailleurs » plus conformes à leur choix de vie.
Lequel passera aussi moins par le travail traditionnel que par la qualité de vie…
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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