Le tourisme régénératif "consiste à permettre aux visiteurs d'avoir un impact positif sur la destination de vacances… aussi bien sur la biodiversité que sur les autochtones et l'économie locale" - Depositphotos.com Auteur kritchanut
En cette période de vacances pascales, la presse grand public, c’est désormais une routine, multiplie les reportages touristiques. Après l’inflation, le climat, c’est le « surtourisme » qui est de nouveau la vedette des articles, interviews, sujets divers réalisés à la va vite, à partir de quelques exemples désormais archi connus comme Venise, Barcelone, Santorin, les calanques de Cassis ou Amsterdam.
Et, une fois le phénomène dénoncé, ce sont toujours les mêmes solutions qui sont évoquées, à savoir : l’inscription en ligne à l’avance, les droits d’entrée, le contingentement du nombre de visiteurs, de celui des bateaux de croisières… Bref ! Depuis que les pancartes « Tourist go home » ont fleuri sur les murs de Barcelone en 2018, disant l’exaspération de la population par rapport aux invasions touristiques subies par certaines destinations, la caricature du phénomène a fini par faire rimer tourisme avec nuisances, dégâts, conflits d’usage...
Bien moins médiatisée, la mauvaise conduite de certains touristes comme celle des Britanniques en Espagne et désormais des Russes à Bali, ne devrait pas tarder non plus à se hisser parmi les unes d’une presse grand public ne disposant pas toujours du temps nécessaire pour mener des enquêtes approfondies. Pourtant, le phénomène mériterait plus de considération médiatique.
Jugez plutôt : « Alors que 50 000 touristes russes sont arrivés à Bali après le Covid puis de nouveau 22 000 et 2000 Ukrainiens, les autorités indonésiennes ont décidé de ne plus leur accorder de visa, d’en expulser quelques-uns, d’instaurer des taxes...
Lire aussi : Contre le surtourisme, Amsterdam allie les actes à la parole
Raison invoquée : la mauvaise conduite de cette population à la fois peu respectueuse des coutumes locales et de la régulation concernant le port du masque et des casques de motos, le tout sur fond de soulographies permanentes et exhibitionnisme. » (Sources Skift).
Et, une fois le phénomène dénoncé, ce sont toujours les mêmes solutions qui sont évoquées, à savoir : l’inscription en ligne à l’avance, les droits d’entrée, le contingentement du nombre de visiteurs, de celui des bateaux de croisières… Bref ! Depuis que les pancartes « Tourist go home » ont fleuri sur les murs de Barcelone en 2018, disant l’exaspération de la population par rapport aux invasions touristiques subies par certaines destinations, la caricature du phénomène a fini par faire rimer tourisme avec nuisances, dégâts, conflits d’usage...
Bien moins médiatisée, la mauvaise conduite de certains touristes comme celle des Britanniques en Espagne et désormais des Russes à Bali, ne devrait pas tarder non plus à se hisser parmi les unes d’une presse grand public ne disposant pas toujours du temps nécessaire pour mener des enquêtes approfondies. Pourtant, le phénomène mériterait plus de considération médiatique.
Jugez plutôt : « Alors que 50 000 touristes russes sont arrivés à Bali après le Covid puis de nouveau 22 000 et 2000 Ukrainiens, les autorités indonésiennes ont décidé de ne plus leur accorder de visa, d’en expulser quelques-uns, d’instaurer des taxes...
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Raison invoquée : la mauvaise conduite de cette population à la fois peu respectueuse des coutumes locales et de la régulation concernant le port du masque et des casques de motos, le tout sur fond de soulographies permanentes et exhibitionnisme. » (Sources Skift).
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La médiatisation du tourisme durable s’atténue
Quant au concept de tourisme durable et les stratégies qu’il implique de la part des opérateurs mais également de la part des touristes eux-mêmes, il semble aussi perdre de son attractivité. La sensibilité écologique est confirmée.
Le changement climatique et son actualité quotidienne font les unes (sur Google, il recueille 65 millions d’incidences). Les efforts des territoires et destinations sont également évoqués même si souvent ils n’en sont qu’au stade des déclarations d’intentions.
Lire aussi : Surtourisme : quelle solution quand tout déborde ?
Quant aux attentes des touristes en matière de durabilité (41 millions d’incidences sur Google), d’une enquête à l’autre, elles semblent faire l’unanimité des médias. Pour résumer : oui, répète-t-on, le touriste veut pratiquer un tourisme respectueux. Mais, non, il n’est pas encore tout à fait prêt à en payer le prix !
Le changement climatique et son actualité quotidienne font les unes (sur Google, il recueille 65 millions d’incidences). Les efforts des territoires et destinations sont également évoqués même si souvent ils n’en sont qu’au stade des déclarations d’intentions.
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Quant aux attentes des touristes en matière de durabilité (41 millions d’incidences sur Google), d’une enquête à l’autre, elles semblent faire l’unanimité des médias. Pour résumer : oui, répète-t-on, le touriste veut pratiquer un tourisme respectueux. Mais, non, il n’est pas encore tout à fait prêt à en payer le prix !
Mais, le tourisme régénératif c’est quoi ?
… Pendant ce temps, peu à peu, une autre forme de tourisme grimpe les marches de la notoriété. Par exemple, prospectiviste à l’appui, l’office du tourisme du Grand Reims veut donner l’exemple du tourisme régénératif en se disant prêt à avancer dans la direction d’une forme de tourisme soucieuse de préserver les éco systèmes, la population, l’économie. Un peu partout, des opérateurs d’activités et hébergement en milieu rural en font de même.
Playa Viva ( Mexique), un exemple de tourisme régénératif
Playa Viva est un concept d’hébergement holistique au Mexique créé pour s’intégrer harmonieusement à son environnement naturel, en proposant une alimentation saine à base d’agriculture biologique, des expériences uniques de relaxation et d’immersion dans une nature protégée par les touristes et les communautés locales.
Les conservateurs : du non marchand et rien que du non marchand
Mais, avec à peine plus de 8350 incidences, le tourisme régénératif est loin des performances médiatiques des précédents. Il faut dire que le terme est encore « flou » et risque de le rester un moment avant que l’on parvienne à un consensus sur sa définition.
Selon un article de Géo,. « il consiste à permettre aux visiteurs d'avoir un impact positif sur la destination de vacances… aussi bien sur la biodiversité que sur les autochtones et l'économie locale ». En somme, il s’agit avant tout de faire en sorte de laisser en bon état le lieu dans lequel séjournent des vacanciers.
D’autres proposent une définition basée sur le « biomimétisme ». Lequel constitue un moyen de régénérer un lieu en s’inspirant des modèles et des stratégies en place dans la nature. A l’origine de ce concept : Janine Benyus, une biologiste qui théorise et popularise la discipline avec son livre « Biomimétisme : Quand la nature inspire des innovations durables ».
Autre définition encore, celle donnée par le quotidien québécois : le Devoir. Selon un article paru l’an dernier : « C’est un tourisme qui vise à améliorer le concept de durabilité en ajoutant un « plus » à une expérience de voyage. » Il devrait donc avoir un effet durable plutôt que passager et mettre les voyageurs et l’industrie au défi de passer du statut d’observateur ou de visiteur à celui de participant actif et engagé.
Enfin, dans un autre article de « Voyager autrement », le terme de Cultures Régénératives approfondi par Daniel Wahl dans son livre « Designing Regenerative Cultures », explique qu’il s’agit « d’explorer la manière dont nous pouvons envisager notre futur, en sortant de nos schémas de pensée habituelle pour ré-organiser nos sociétés et protéger les ecosystèmes qui soutiennent nos vies. »
Selon un article de Géo,. « il consiste à permettre aux visiteurs d'avoir un impact positif sur la destination de vacances… aussi bien sur la biodiversité que sur les autochtones et l'économie locale ». En somme, il s’agit avant tout de faire en sorte de laisser en bon état le lieu dans lequel séjournent des vacanciers.
D’autres proposent une définition basée sur le « biomimétisme ». Lequel constitue un moyen de régénérer un lieu en s’inspirant des modèles et des stratégies en place dans la nature. A l’origine de ce concept : Janine Benyus, une biologiste qui théorise et popularise la discipline avec son livre « Biomimétisme : Quand la nature inspire des innovations durables ».
Autre définition encore, celle donnée par le quotidien québécois : le Devoir. Selon un article paru l’an dernier : « C’est un tourisme qui vise à améliorer le concept de durabilité en ajoutant un « plus » à une expérience de voyage. » Il devrait donc avoir un effet durable plutôt que passager et mettre les voyageurs et l’industrie au défi de passer du statut d’observateur ou de visiteur à celui de participant actif et engagé.
Enfin, dans un autre article de « Voyager autrement », le terme de Cultures Régénératives approfondi par Daniel Wahl dans son livre « Designing Regenerative Cultures », explique qu’il s’agit « d’explorer la manière dont nous pouvons envisager notre futur, en sortant de nos schémas de pensée habituelle pour ré-organiser nos sociétés et protéger les ecosystèmes qui soutiennent nos vies. »
Donc, concrètement, on fait quoi ?
Selon Destination International (cité par le réseau Veille en tourisme), une promotion basée sur les valeurs partagées par la communauté sera un avantage concurrentiel pour les prochaines années. En plus de leur fonction marketing, les responsables de destination devront créer les conditions de la mise en place de lieux d’accueil florissants pour les résidents, les entreprises et les visiteurs.
Ainsi, aux États-Unis, la vision de Travel Oregon est d’offrir une vie meilleure à tous les Orégonais grâce à des communautés locales, durables et fortes qui accueillent une grande diversité de voyageurs. Pour y arriver, sont proposés des programmes d’accompagnement participatif à l’intention des collectivités afin d’ y intégrer des notions de diversité, d’inclusion et de changements climatiques.
… Quant au voyageur, il fera quoi ? En résumé, il devra se soucier de savoir où va l’argent qu’il dépense, puis mettre la main à la pâte et consommer le territoire touristique comme il consomme son domicile, donc en le préservant, le respectant mais aussi en le valorisant et l’améliorant en fonction de ses besoins et de ceux de la population locale.
Il conviendra aussi de le gratifier de services tels que l’entretien de ses jardins en consommant parcimonieusement les ressources. Il faudra également qu’il s’alimente sur place auprès des producteurs locaux, en laissant les lieux intacts à son départ, en lui donnant le temps de se régénérer une année sur deux par exemple… Bref !
Il consommera les lieux pour leur bien en général et pas uniquement pour son bien seul.
D’une attitude « consommatrice », il passera à une attitude « régénérative »… ce qui implique bel et bien un tournant à 180 degrés dans ses habitudes et son état d’esprit. Ce qui n’est déjà pas si mal !
Ainsi, aux États-Unis, la vision de Travel Oregon est d’offrir une vie meilleure à tous les Orégonais grâce à des communautés locales, durables et fortes qui accueillent une grande diversité de voyageurs. Pour y arriver, sont proposés des programmes d’accompagnement participatif à l’intention des collectivités afin d’ y intégrer des notions de diversité, d’inclusion et de changements climatiques.
… Quant au voyageur, il fera quoi ? En résumé, il devra se soucier de savoir où va l’argent qu’il dépense, puis mettre la main à la pâte et consommer le territoire touristique comme il consomme son domicile, donc en le préservant, le respectant mais aussi en le valorisant et l’améliorant en fonction de ses besoins et de ceux de la population locale.
Il conviendra aussi de le gratifier de services tels que l’entretien de ses jardins en consommant parcimonieusement les ressources. Il faudra également qu’il s’alimente sur place auprès des producteurs locaux, en laissant les lieux intacts à son départ, en lui donnant le temps de se régénérer une année sur deux par exemple… Bref !
Il consommera les lieux pour leur bien en général et pas uniquement pour son bien seul.
D’une attitude « consommatrice », il passera à une attitude « régénérative »… ce qui implique bel et bien un tournant à 180 degrés dans ses habitudes et son état d’esprit. Ce qui n’est déjà pas si mal !
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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