[La Chine a besoin de faire redémarrer son économie très affaiblie par la crise sanitaire - Depositphotos.com Auteur PromesaStudio
Dans son discours de vœux, le président Xi Jinping, conforté dans son poste lors du dernier congrès du parti communiste, promet à la population chinoise un avenir prospère et stable mais il leur promet aussi « le développement inéluctable du rôle de leader de leur pays pour l’humanité tout entière ». (sources China Daily).
C’est dire les ambitions de surpuissance d’un pays qui a effectivement décidé d’avoir une politique expansionniste, voire impérialiste non seulement sur sa zone géographique mais aussi sur tous les états embarqués dans le train des « Routes de la soie ».
Autre grande nouvelle qui n’a pas manqué de créer le chaos au sein des destinations européennes et occidentales en général : la fin de la politique du « Zéro Covid » ! Une bonne nouvelle apparemment pour tous les réceptifs spécialisés sur ce marché, pour le commerce des grands magasins, pour l’aérien… et pour les Chinois enfin délivrés de trois années terribles d’enfermement.
C’est dire les ambitions de surpuissance d’un pays qui a effectivement décidé d’avoir une politique expansionniste, voire impérialiste non seulement sur sa zone géographique mais aussi sur tous les états embarqués dans le train des « Routes de la soie ».
Autre grande nouvelle qui n’a pas manqué de créer le chaos au sein des destinations européennes et occidentales en général : la fin de la politique du « Zéro Covid » ! Une bonne nouvelle apparemment pour tous les réceptifs spécialisés sur ce marché, pour le commerce des grands magasins, pour l’aérien… et pour les Chinois enfin délivrés de trois années terribles d’enfermement.
Sauf que (par exemple), sur les 120 passagers d’un vol Pékin-Milan du 22 décembre, la moitié ont été testés positifs au Covid. Relatée par toute la presse internationale, cette information a sonné l’alarme dans de nombreux pays qui, traumatisés par la propagation de l’épidémie en 2020, ont d’emblée décidé de remettre en œuvre leur politique de restrictions sanitaires.
Parmi eux : le Maroc a décidé purement et simplement de fermer ses frontières aux Chinois. Mais, le Japon, les Usa, le Canada, l’Espagne, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Grèce, Italie… ont pour leur part décider de les accueillir avec test PCR à l’arrivée, masques à bord et quarantaines en cas de tests positifs.
Quant à la France, elle a beau adopter une attitude similaire, elle ne cache pas son plaisir à travers des déclarations emphatiques de « bienvenue » « Amis chinois, on vous attend les bras ouverts » leur déclare-t-elle. Certes « business is business », mais le faible taux de vaccination de la population chinoise, les alertes de l’Organisation mondiale de la santé et l’opacité dont les autorités chinoises ont entouré l’évolution de l’épidémie ne sont pas de nature à rassurer.
Elles devraient d’autant moins rassurer les destinations touristiques que l’on estime à 37 millions le nombre de contaminations quotidiennes en Chine. Pire, on considère qu’un tiers de la population de grandes villes comme Pékin et Shanghai est contaminée !
Or, c’est bien de là que sont originaires la plus grande partie des candidats au voyage. Lesquels, c’est vrai, ont fait exploser le nombre de consultations sur les sites spécialisés comme Ctrip. A l'approche de la fête du Printemps, qui se déroulera du 21 au 27 janvier, les touristes chinois ont multiplié par dix leurs recherches.
Notamment sur 10 destinations proches comme Macao, Hong Kong, le Japon, la Thaïlande, la Corée du Sud, les États-Unis, Singapour, la Malaisie, l'Australie et le Royaume-Uni !
Parmi eux : le Maroc a décidé purement et simplement de fermer ses frontières aux Chinois. Mais, le Japon, les Usa, le Canada, l’Espagne, la Corée du Sud, la Thaïlande, la Grèce, Italie… ont pour leur part décider de les accueillir avec test PCR à l’arrivée, masques à bord et quarantaines en cas de tests positifs.
Quant à la France, elle a beau adopter une attitude similaire, elle ne cache pas son plaisir à travers des déclarations emphatiques de « bienvenue » « Amis chinois, on vous attend les bras ouverts » leur déclare-t-elle. Certes « business is business », mais le faible taux de vaccination de la population chinoise, les alertes de l’Organisation mondiale de la santé et l’opacité dont les autorités chinoises ont entouré l’évolution de l’épidémie ne sont pas de nature à rassurer.
Elles devraient d’autant moins rassurer les destinations touristiques que l’on estime à 37 millions le nombre de contaminations quotidiennes en Chine. Pire, on considère qu’un tiers de la population de grandes villes comme Pékin et Shanghai est contaminée !
Or, c’est bien de là que sont originaires la plus grande partie des candidats au voyage. Lesquels, c’est vrai, ont fait exploser le nombre de consultations sur les sites spécialisés comme Ctrip. A l'approche de la fête du Printemps, qui se déroulera du 21 au 27 janvier, les touristes chinois ont multiplié par dix leurs recherches.
Notamment sur 10 destinations proches comme Macao, Hong Kong, le Japon, la Thaïlande, la Corée du Sud, les États-Unis, Singapour, la Malaisie, l'Australie et le Royaume-Uni !
Les ambitions réelles chinoises se cachent derrière la façade touristique
Tandis que sur les réseaux sociaux comme Weibo, 80 millions de « followers » ont suivi l’hashtag : « Where to travel next year » ! Certes, ce sont les destinations intérieures qui composent le trio de tête des destinations choisies. Et il est clair que les motivations familiales sont les plus largement partagées.
Mais, si l’envie de voyager est bien là et pourra se concrétiser aussi rapidement que les compagnies aériennes remettront en marche leurs liaisons, à des tarifs accessibles, considérer comme un geste de libéralisation de la part du gouvernement chinois de telles mesures, tient de la crédulité.
La Chine a besoin de faire redémarrer son économie très affaiblie par la crise sanitaire. Elle a en particulier besoin de faire repartir son industrie pharmaceutique, manquant elle aussi de médicaments indispensables à sa population.
Par ailleurs, on le sait, elle a besoin de calmer la révolte sous-jacente d’une partie de sa population qui n’a pas hésité, malgré les dangers, à descendre dans la rue et à exhiber sa colère sous les yeux des caméras. Un mauvais point pour le pouvoir en place qui doit aussi faire oublier au niveau international la question ouïghour et détourner l’attention de l’opinion des problèmes des droits de l’homme afin de mener tranquillement sa politique d’expansion territoriale.
Mais, si l’envie de voyager est bien là et pourra se concrétiser aussi rapidement que les compagnies aériennes remettront en marche leurs liaisons, à des tarifs accessibles, considérer comme un geste de libéralisation de la part du gouvernement chinois de telles mesures, tient de la crédulité.
La Chine a besoin de faire redémarrer son économie très affaiblie par la crise sanitaire. Elle a en particulier besoin de faire repartir son industrie pharmaceutique, manquant elle aussi de médicaments indispensables à sa population.
Par ailleurs, on le sait, elle a besoin de calmer la révolte sous-jacente d’une partie de sa population qui n’a pas hésité, malgré les dangers, à descendre dans la rue et à exhiber sa colère sous les yeux des caméras. Un mauvais point pour le pouvoir en place qui doit aussi faire oublier au niveau international la question ouïghour et détourner l’attention de l’opinion des problèmes des droits de l’homme afin de mener tranquillement sa politique d’expansion territoriale.
La très dangereuse menace taïwanaise
Car, l’Empire du Milieu, après être venu à bout des Hongkongais au terme de mois de révoltes et avoir réussi à les faire rentrer dans son giron, ne cache pas ses intentions d’en faire autant avec Taïwan. Pour le gouvernement de Pékin, l’île est une province sécessionniste qui, malgré l’opposition de nombreux Taïwanais, ne peut rester une nation autonome.
Préparant prudemment les armes et la stratégie de l’affrontement décisif, Pékin avance à pas de géant. Ainsi, le 13 décembre dernier en particulier, « demeurera une journée riche en tensions interétatiques en Asie-Pacifique » écrit le magazine en ligne Asyalist.
En Asie orientale, les forces armées chinoises étaient à l’œuvre, non plus sur terre mais dans les airs… avec 21 appareils à la volumétrie jamais vue. Ce qui aggrave plus que jamais la menace d’un conflit qui dégénèrera d’autant plus vite qu’à la Maison Blanche, Joe Biden n’a pas caché ses intentions d’intervenir militairement en cas d’invasion de l’île.
S’opposeraient alors les deux plus grandes armées du monde puisque l’on estime que l’armée chinoise a investi d’énormes sommes d’argent ces dernières années pour conquérir la domination militaire mondiale.
Autres tensions, celles qui opposent Chinois et Indiens dans l’Himalaya. Lesquelles sont d’autant plus graves qu’elles font tous les jours des victimes. Titiller les Vietnamiens via les installations intempestives d’îles artificielles en mer de Chine n’est pas non plus de nature à apaiser la situation de la région.
Là encore, Pékin estime avoir des « droits historiques » sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et réclame la souveraineté sur un espace délimité par la « ligne à neuf traits », qui englobe des zones revendiquées par le Vietnam, la Malaisie, les Philippines, le Brunei.
Quant au Japon qui avait une politique d’ouverture, il se referme d’ores et déjà afin de se mettre à l’abri du conflit taiwanais dont il est particulièrement proche.
Préparant prudemment les armes et la stratégie de l’affrontement décisif, Pékin avance à pas de géant. Ainsi, le 13 décembre dernier en particulier, « demeurera une journée riche en tensions interétatiques en Asie-Pacifique » écrit le magazine en ligne Asyalist.
En Asie orientale, les forces armées chinoises étaient à l’œuvre, non plus sur terre mais dans les airs… avec 21 appareils à la volumétrie jamais vue. Ce qui aggrave plus que jamais la menace d’un conflit qui dégénèrera d’autant plus vite qu’à la Maison Blanche, Joe Biden n’a pas caché ses intentions d’intervenir militairement en cas d’invasion de l’île.
S’opposeraient alors les deux plus grandes armées du monde puisque l’on estime que l’armée chinoise a investi d’énormes sommes d’argent ces dernières années pour conquérir la domination militaire mondiale.
Autres tensions, celles qui opposent Chinois et Indiens dans l’Himalaya. Lesquelles sont d’autant plus graves qu’elles font tous les jours des victimes. Titiller les Vietnamiens via les installations intempestives d’îles artificielles en mer de Chine n’est pas non plus de nature à apaiser la situation de la région.
Là encore, Pékin estime avoir des « droits historiques » sur la quasi-totalité de la mer de Chine méridionale et réclame la souveraineté sur un espace délimité par la « ligne à neuf traits », qui englobe des zones revendiquées par le Vietnam, la Malaisie, les Philippines, le Brunei.
Quant au Japon qui avait une politique d’ouverture, il se referme d’ores et déjà afin de se mettre à l’abri du conflit taiwanais dont il est particulièrement proche.
Tourisme et Covid à la chinoise : des armes de dissuasion massive
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Dans ce contexte pour le moins menaçant, ne soyons pas naïfs : la réouverture des frontières et la libéralisation des déplacements touristiques accomplit son rôle habituel. D’une part, on calme la population intérieure du plus grand pays du monde en la laissant se déplacer plus ou moins librement.
D’autre part, on se refait une moralité aux yeux des puissances internationales en affichant une volonté de coopération et de normalisation des relations avec les destinations « amies ».
Enfin, on fait redémarrer l’économie touristique sérieusement mise à mal ces trois dernières années. Mais, par la même occasion, on diffuse sans la moindre précaution le virus et les variants dont la planète a toutes les peines du monde à se débarrasser.
Car, comme nul ne l’ignore, même en pratiquant tests PCR et quelques mesures barrières aux arrivées dans les aéroports, les touristes chinois peuvent arriver de n’importe quelle destination en train, sans contrôle.
Insidieusement, les autorités chinoises créent par cette mesure apparemment irréfléchie, mais certainement préméditée, la discorde entre les pays européens incapables une fois de plus de se mettre d’accord entre eux. Sachant à quel point ses touristes sont convoités par l’ensemble des grandes destinations pour leurs dépenses, elle utilise donc de nouveau le tourisme comme un outil majeur de sa diplomatie qu’elle peut actionner à sa guise et qui marche !
… Évitons donc toute forme de précipitation… le monde est devenu un volcan dont les éruptions soudaines et prolongées ne sont pas près de s’éteindre. Aux professionnels du tourisme de s’adapter à cette donne qui se prolongera et à jouer la carte de la prudence.
A lire aussi le Décryptage : le tourisme chinois est-il une arme de distraction massive ?
D’autre part, on se refait une moralité aux yeux des puissances internationales en affichant une volonté de coopération et de normalisation des relations avec les destinations « amies ».
Enfin, on fait redémarrer l’économie touristique sérieusement mise à mal ces trois dernières années. Mais, par la même occasion, on diffuse sans la moindre précaution le virus et les variants dont la planète a toutes les peines du monde à se débarrasser.
Car, comme nul ne l’ignore, même en pratiquant tests PCR et quelques mesures barrières aux arrivées dans les aéroports, les touristes chinois peuvent arriver de n’importe quelle destination en train, sans contrôle.
Insidieusement, les autorités chinoises créent par cette mesure apparemment irréfléchie, mais certainement préméditée, la discorde entre les pays européens incapables une fois de plus de se mettre d’accord entre eux. Sachant à quel point ses touristes sont convoités par l’ensemble des grandes destinations pour leurs dépenses, elle utilise donc de nouveau le tourisme comme un outil majeur de sa diplomatie qu’elle peut actionner à sa guise et qui marche !
… Évitons donc toute forme de précipitation… le monde est devenu un volcan dont les éruptions soudaines et prolongées ne sont pas près de s’éteindre. Aux professionnels du tourisme de s’adapter à cette donne qui se prolongera et à jouer la carte de la prudence.
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Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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