Lieu de rencontres, donc de commerce et d’échange, la ville a tôt fait de concentrer des fonctions qui l’ont rendue indispensable aux populations sédentaires et incontournable sur la route des premiers déplacements touristiques.
Œuvre du dynamisme et de l’audace de ses premiers habitants, elle s’est dotée au fil des siècles de constructions laïques et religieuses, d’écoles, d’universités, d’hôpitaux, d’ateliers, de marchés, d’estaminets et autres lieux de divertissement dont l’offre ne pouvait qu’être convoitée par des visiteurs nationaux puis internationaux.
Parallèlement, pour recevoir ces nouveaux venus, la ville s’est équipée d’auberges, de relais, d’hôtels, de palaces, de brasseries et autres constructions capables d’accueillir une population exogène de plus en plus désireuse de joindre utile et agréable, de combiner des activités professionnelles, médicales ou universitaires à des moments de divertissement.
Revenons en arrière : Très tôt, la vocation touristique de la ville s’est donc affirmée, notamment celle des grandes capitales européennes parmi lesquelles Paris arrive en tête suivie par Barcelone, Madrid, Rome ou Londres…
Tandis que, dans le nouveau monde, New York du haut de ses gratte-ciel a tôt fait de vampiriser le rêve américain et de s’imposer comme la destination mythique du monde contemporain... Racontées, décrites, filmées, peintes, ces villes ont d’autant mieux imprimé leurs images dans les esprits qu’elles ont bénéficié́ de liaisons maritimes ou ferroviaires et aéroportuaires et d’une promotion intensive de la part de leurs édiles conscients de l’importance économique du tourisme.
Le tourisme urbain en tant que tel est né de cette alchimie entre génie local et génie exogène, entre désir de rencontres et désir de fête et de culture. Des aspirations qui ne se sont jamais démenties et continuent de composer la plus grande part de l’imaginaire urbain, partagé entre deux styles : l’un très académique, l’autre contemporain.
Retrouvez tous les imaginaires touristiques
Œuvre du dynamisme et de l’audace de ses premiers habitants, elle s’est dotée au fil des siècles de constructions laïques et religieuses, d’écoles, d’universités, d’hôpitaux, d’ateliers, de marchés, d’estaminets et autres lieux de divertissement dont l’offre ne pouvait qu’être convoitée par des visiteurs nationaux puis internationaux.
Parallèlement, pour recevoir ces nouveaux venus, la ville s’est équipée d’auberges, de relais, d’hôtels, de palaces, de brasseries et autres constructions capables d’accueillir une population exogène de plus en plus désireuse de joindre utile et agréable, de combiner des activités professionnelles, médicales ou universitaires à des moments de divertissement.
Revenons en arrière : Très tôt, la vocation touristique de la ville s’est donc affirmée, notamment celle des grandes capitales européennes parmi lesquelles Paris arrive en tête suivie par Barcelone, Madrid, Rome ou Londres…
Tandis que, dans le nouveau monde, New York du haut de ses gratte-ciel a tôt fait de vampiriser le rêve américain et de s’imposer comme la destination mythique du monde contemporain... Racontées, décrites, filmées, peintes, ces villes ont d’autant mieux imprimé leurs images dans les esprits qu’elles ont bénéficié́ de liaisons maritimes ou ferroviaires et aéroportuaires et d’une promotion intensive de la part de leurs édiles conscients de l’importance économique du tourisme.
Le tourisme urbain en tant que tel est né de cette alchimie entre génie local et génie exogène, entre désir de rencontres et désir de fête et de culture. Des aspirations qui ne se sont jamais démenties et continuent de composer la plus grande part de l’imaginaire urbain, partagé entre deux styles : l’un très académique, l’autre contemporain.
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Le virage des années soixante-dix : la « movida » se met en marche
Parallèlement à la culture classique, les années soixante ont enregistré le développement d’un tourisme urbain moins élitiste basé sur sa vie nocturne, ses cabarets et autres bars de nuit, ses grands et petits évènements et surtout les salons, congrès et autres foires nationales et internationales.
Le tourisme urbain s’est aussi étoffé de la mise en valeur d’un patrimoine supposé « mineur » construit autour des cafés, les ateliers d’artistes et artisans, les tiers lieux, la banlieue et ses espaces improbables.
Après avoir vu les standards, les jeunes surtout se sont mis en quête d’itinéraires alternatifs permettant de découvrir un patrimoine « underground » un peu moins prisé. Quant au shopping, cette activité touristique indispensable, il s’est déplacé des grands magasins aux marchés et autres boutiques éphémères, vide-greniers, brocante…
De destination bourgeoise, la ville s’est muée en destination initiatique façon « auberge espagnole ». Barcelone, Madrid, Berlin, Londres… sont devenues les grandes gagnantes de la géographie touristique. Avec tous les problèmes que cela a pu poser par la suite…
Le tourisme urbain s’est aussi étoffé de la mise en valeur d’un patrimoine supposé « mineur » construit autour des cafés, les ateliers d’artistes et artisans, les tiers lieux, la banlieue et ses espaces improbables.
Après avoir vu les standards, les jeunes surtout se sont mis en quête d’itinéraires alternatifs permettant de découvrir un patrimoine « underground » un peu moins prisé. Quant au shopping, cette activité touristique indispensable, il s’est déplacé des grands magasins aux marchés et autres boutiques éphémères, vide-greniers, brocante…
De destination bourgeoise, la ville s’est muée en destination initiatique façon « auberge espagnole ». Barcelone, Madrid, Berlin, Londres… sont devenues les grandes gagnantes de la géographie touristique. Avec tous les problèmes que cela a pu poser par la suite…
Un symbolisme polysémique
D’un point de vue symbolique, la ville est à la fois unique et polysémique. Elle est avant tout symbole de vie, donc de mouvement, de rencontres, de partage, d’intelligence et par extension : de savoir, de connaissances, de lumières, de création, de progrès.
Mais, cette symbolique commune est doublée pour chaque ville d’une symbolique qui lui est propre. Rio c’est la plage, la samba, le carnaval, une certaine image de l’exotisme. Rome, c’est l’histoire antique et ses monuments prestigieux, le romantisme, la « dolce vita » et le Vatican.
Venise, c’est l’esthétique patrimonial à l’état pur sur fond de mystères, de secrets. C’est le génie européen combiné au génie de l’Orient. C’est le bon goût de l’Italie. Paris, c’est le romantisme, c’est la littérature, c’est l’histoire, celle de l’art et celle des hommes, mais c’est aussi le french cancan, les cabarets où l’on s’encanaille, le luxe et, c’est la Tour Eiffel !
Istanbul, c’est la porte « sublime », c’est le passage vers un Orient fantasmé. New York, c’est la modernité́, l’innovation, la création, la vitesse, la ville où l’on ne dort pas, reflet de l’hégémonie économique, politique, financière et culturelle nord-américaine. San Francisco en revanche, c’est la contre-culture des années hippies submergée par les start-ups de la Silicon Valley.
C’est le Flower Power et les premiers mouvements d’émancipation des femmes, des Afro Américains et des gays… anéantis plus tard par la flambée de l’immobilier et du coût de la vie.
Mais, cette symbolique commune est doublée pour chaque ville d’une symbolique qui lui est propre. Rio c’est la plage, la samba, le carnaval, une certaine image de l’exotisme. Rome, c’est l’histoire antique et ses monuments prestigieux, le romantisme, la « dolce vita » et le Vatican.
Venise, c’est l’esthétique patrimonial à l’état pur sur fond de mystères, de secrets. C’est le génie européen combiné au génie de l’Orient. C’est le bon goût de l’Italie. Paris, c’est le romantisme, c’est la littérature, c’est l’histoire, celle de l’art et celle des hommes, mais c’est aussi le french cancan, les cabarets où l’on s’encanaille, le luxe et, c’est la Tour Eiffel !
Istanbul, c’est la porte « sublime », c’est le passage vers un Orient fantasmé. New York, c’est la modernité́, l’innovation, la création, la vitesse, la ville où l’on ne dort pas, reflet de l’hégémonie économique, politique, financière et culturelle nord-américaine. San Francisco en revanche, c’est la contre-culture des années hippies submergée par les start-ups de la Silicon Valley.
C’est le Flower Power et les premiers mouvements d’émancipation des femmes, des Afro Américains et des gays… anéantis plus tard par la flambée de l’immobilier et du coût de la vie.
Tourisme urbain : canicules, terrorisme, surtourisme… les menaces à surveiller
Place Saint Marc. Venise. Photo Josette Sicsic
Les atouts historiques artistiques des grandes et petites villes de mieux en mieux mis en valeur, les nouveaux musées et salles de spectacles, combinés à une modernisation de l’hôtellerie et surtout à̀ une intensification de l’offre de sorties, shopping, spectacles... laissent augurer d’un avenir positif pour le tourisme urbain. D’autant que de nombreuses villes ont mis leur talent dans trois composantes indispensables au tourisme : la mobilité́ douce et non polluante, le « verdissement » des bâtiments pour lutter contre pollution et canicules et une animation permanente faisant de la ville une fête.
Alors que « smart cities » et villes résilientes multiplient les efforts pour sauvegarder la qualité de vie de leurs résidents et de leurs visiteurs, nul ne pourra nier que les risques terroristes et le trop plein touristique menacent réellement l’avenir du tourisme urbain. Comme c’est d’ores et déja le cas dans des villes comme Barcelone, Amsterdam, Dubrovnik, certains quartiers de Paris, de Rome, Florence, Séville, et hélas, dans cette perle du tourisme urbain italien : Venise qui, malgré les promesses des autorités municipales, la mise en place de droits d’entrée et de portiques, se transforme en vaste bazar, rongé par la corruption de ses édiles.
Quant aux problèmes climatiques et surtout les canicules, ils sont les ennemis numéro 2 du tourisme urbain, suivis par la mauvaise qualité de l’air et les pics de pollution qui éloignent de nombreux visiteurs. Enfin, le développement de la location privée de type Airbnb dont tout le monde sait à quel point elle a contribué à pousser hors des villes une population modeste et à muséifier certains quartiers, n’est pas pour aider à sauver les imaginaires touristiques urbains.
La menace de désaffection est donc réelle si l’on ne trouve pas de remèdes énergiques contre les phénomènes qui empoisonnent la ville, notamment ce surtourisme dont la presse du monde entier se fait en permanence l’écho, qui aboutit à des manifestations de plus en plus nombreuses des populations locales peu disposées à supporter des excès dont elles ne recueillent que des nuisances et peu de bénéfices.
Alors que « smart cities » et villes résilientes multiplient les efforts pour sauvegarder la qualité de vie de leurs résidents et de leurs visiteurs, nul ne pourra nier que les risques terroristes et le trop plein touristique menacent réellement l’avenir du tourisme urbain. Comme c’est d’ores et déja le cas dans des villes comme Barcelone, Amsterdam, Dubrovnik, certains quartiers de Paris, de Rome, Florence, Séville, et hélas, dans cette perle du tourisme urbain italien : Venise qui, malgré les promesses des autorités municipales, la mise en place de droits d’entrée et de portiques, se transforme en vaste bazar, rongé par la corruption de ses édiles.
Quant aux problèmes climatiques et surtout les canicules, ils sont les ennemis numéro 2 du tourisme urbain, suivis par la mauvaise qualité de l’air et les pics de pollution qui éloignent de nombreux visiteurs. Enfin, le développement de la location privée de type Airbnb dont tout le monde sait à quel point elle a contribué à pousser hors des villes une population modeste et à muséifier certains quartiers, n’est pas pour aider à sauver les imaginaires touristiques urbains.
La menace de désaffection est donc réelle si l’on ne trouve pas de remèdes énergiques contre les phénomènes qui empoisonnent la ville, notamment ce surtourisme dont la presse du monde entier se fait en permanence l’écho, qui aboutit à des manifestations de plus en plus nombreuses des populations locales peu disposées à supporter des excès dont elles ne recueillent que des nuisances et peu de bénéfices.
Venise : en alerte maximale
Laissons la parole, car elle est synthétique, à Matteo Sechi, président de l’association citoyenne Venessia : « Nous sommes en train de devenir Pompéi, une ville que les gens viennent visiter, disent qu’elle est magnifique, mais où personne ne vit. Le danger est très important. Les Vénitiens ne sont pas contre les touristes. Il est juste que les touristes puissent visiter Venise, mais il est aussi juste que les Vénitiens puissent y vivre. Le défi est de réussir à gérer ces deux mondes différents. »
Josette Sicsic - DR
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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