Touchée par l’attentat du 11 Septembre, l’Amérique du nord a montré qu’elle avait des fragilités et que les conflits auxquels elle participait à l’autre bout du monde, pouvait ébranler son image et sa tranquillité. - Depositphotos.com Auteur S-Design13
Premier point : depuis l’après-guerre, de nombreuses dates ont marqué l’histoire des continents mais quelques-unes seulement ont véritablement transformé les rapports entre puissances et déréglé l’histoire en cours.
La construction européenne d’une part, les guerres de décolonisation d’autre part ont totalement modifié les géopolitiques nord africaines, africaines et asiatiques.
La création de l’état d’Israël a bouleversé la géopolitique du Moyen-Orient. Plus tard, la chute du Mur de Berlin en 1989 et l’éclatement de l’URSS ont mis fin à la guerre froide avant que la Chine en 2001 n’entre sur la scène internationale en rejoignant l’Organisation mondiale du commerce et en ouvrant ses frontières.
Mais, plus tôt, le 11 septembre 2001 avait fait vaciller l’Occident et démontré les capacités de nuisance de mouvances islamistes prêtes à se battre pour Dieu contre les humains. Le choc était de taille.
Les centaines d’actes terroristes qui ont suivi n’ont pas démenti les nouvelles tensions à l’œuvre en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du nord. Et puis, après des guerres régionales auxquelles une moindre attention a été accordée tant elles étaient lointaines ( Tchétchénie, Géorgie… mais aussi Afghanistan, Soudan, Yemen…) l’entrée des chars russes en Ukraine a prouvé que notre monde était capable de faire exploser le fragile équilibre sur lequel il reposait.
Et que toutes les cartes, celles de l’alimentation, l’énergie, le commerce en général et le tourisme pouvaient en être bouleversées. Souvent de façon durable.
La construction européenne d’une part, les guerres de décolonisation d’autre part ont totalement modifié les géopolitiques nord africaines, africaines et asiatiques.
La création de l’état d’Israël a bouleversé la géopolitique du Moyen-Orient. Plus tard, la chute du Mur de Berlin en 1989 et l’éclatement de l’URSS ont mis fin à la guerre froide avant que la Chine en 2001 n’entre sur la scène internationale en rejoignant l’Organisation mondiale du commerce et en ouvrant ses frontières.
Mais, plus tôt, le 11 septembre 2001 avait fait vaciller l’Occident et démontré les capacités de nuisance de mouvances islamistes prêtes à se battre pour Dieu contre les humains. Le choc était de taille.
Les centaines d’actes terroristes qui ont suivi n’ont pas démenti les nouvelles tensions à l’œuvre en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique et en Amérique du nord. Et puis, après des guerres régionales auxquelles une moindre attention a été accordée tant elles étaient lointaines ( Tchétchénie, Géorgie… mais aussi Afghanistan, Soudan, Yemen…) l’entrée des chars russes en Ukraine a prouvé que notre monde était capable de faire exploser le fragile équilibre sur lequel il reposait.
Et que toutes les cartes, celles de l’alimentation, l’énergie, le commerce en général et le tourisme pouvaient en être bouleversées. Souvent de façon durable.
USA, Canada : une relative tranquillité
Destinations privilégiées convoitées par tous les voyageurs du monde, USA et Canada ont, depuis la fin de la guerre, offert grands spectacles naturels et culturels, sécurité, équipements de qualité.
Mais, touchée par l’attentat du 11 Septembre, l’Amérique du nord a montré qu’elle avait des fragilités et que les conflits auxquels elle participait à l’autre bout du monde, pouvait ébranler son image et sa tranquillité.
Tandis qu’aujourd’hui, le Pew Research révèle la russo phobie extrême des Nord Américains, tout donne à penser que les arrivées de touristes russes seront longtemps compromises. Tandis que la Chine dont les positions vis-à-vis de la Russie ne sont pas claires pourrait pâtir d’un regain de désamour, limitant les entrées du tourisme chinois dans le pays.
Si l’on ajoute la crainte des Européens par rapport aux risques réels ou fantasmés d’entrée en guerre en Ukraine, les flux depuis notre « vieux continent » seront aussi compromis. Mais, malgré tout, c’est la pandémie qui a le plus affecté le tourisme aux USA et c’est le taux de change du dollar et ses niveaux d’inflation qui rebattront les cartes de son avenir.
Mais, touchée par l’attentat du 11 Septembre, l’Amérique du nord a montré qu’elle avait des fragilités et que les conflits auxquels elle participait à l’autre bout du monde, pouvait ébranler son image et sa tranquillité.
Tandis qu’aujourd’hui, le Pew Research révèle la russo phobie extrême des Nord Américains, tout donne à penser que les arrivées de touristes russes seront longtemps compromises. Tandis que la Chine dont les positions vis-à-vis de la Russie ne sont pas claires pourrait pâtir d’un regain de désamour, limitant les entrées du tourisme chinois dans le pays.
Si l’on ajoute la crainte des Européens par rapport aux risques réels ou fantasmés d’entrée en guerre en Ukraine, les flux depuis notre « vieux continent » seront aussi compromis. Mais, malgré tout, c’est la pandémie qui a le plus affecté le tourisme aux USA et c’est le taux de change du dollar et ses niveaux d’inflation qui rebattront les cartes de son avenir.
Amérique centrale : instabilité, criminalité…
Un peu plus au sud, le Mexique, grande destination touristique recevant quelque 50 millions de visiteurs internationaux, semble à l’abri des conflits externes. Sauf que ce pays rongé par la criminalité liée aux règlements de compte des cartels de la drogue, n’a rien d’une destination sûre.
Des états entiers comme Guerrero qui autrefois, grâce à Acapulco, constituait l’une des destinations les plus prisées du pays, le Michoacan, Sinaloa, la Basse Californie… se sont transformés en une sorte de far-west dans lequel les crimes quotidiens défraient l’actualité.
Même le Yucatan, porte d’entrée de la destination pour une majorité de touristes, est devenu le théâtre d’assassinats en plein jour, sur la plage ou les bars de la station vedette de Cancun. Compte tenu de la corruption ambiante, et de l’incapacité des dirigeants à la combattre, les choses ne devraient pas s’arranger rapidement et le tourisme mexicain pourrait finalement être plus affecté dans les années à venir qu’il l’est aujourd’hui.
Malheureusement, en Amérique centrale, le Mexique n’est pas le seul dans ce cas. Guatemala, Honduras et Salvador sont aussi rongés par la corruption autant que par la misère.
Le crime organisé y a aussi mis sous sa coupe les élites politiques, poussant les plus pauvres à l’émigration et les opposants à l’exil. Pour le seul Salavador, on note dernièrement que les autorités avaient arrêté plus de 20 000 personnes soupçonnées d'être liées à des gangs. Et rien ne dit que la situation s’arrangera à l’avenir.
Des états entiers comme Guerrero qui autrefois, grâce à Acapulco, constituait l’une des destinations les plus prisées du pays, le Michoacan, Sinaloa, la Basse Californie… se sont transformés en une sorte de far-west dans lequel les crimes quotidiens défraient l’actualité.
Même le Yucatan, porte d’entrée de la destination pour une majorité de touristes, est devenu le théâtre d’assassinats en plein jour, sur la plage ou les bars de la station vedette de Cancun. Compte tenu de la corruption ambiante, et de l’incapacité des dirigeants à la combattre, les choses ne devraient pas s’arranger rapidement et le tourisme mexicain pourrait finalement être plus affecté dans les années à venir qu’il l’est aujourd’hui.
Malheureusement, en Amérique centrale, le Mexique n’est pas le seul dans ce cas. Guatemala, Honduras et Salvador sont aussi rongés par la corruption autant que par la misère.
Le crime organisé y a aussi mis sous sa coupe les élites politiques, poussant les plus pauvres à l’émigration et les opposants à l’exil. Pour le seul Salavador, on note dernièrement que les autorités avaient arrêté plus de 20 000 personnes soupçonnées d'être liées à des gangs. Et rien ne dit que la situation s’arrangera à l’avenir.
L’exception costa ricaine
Fort heureusement, cette partie du continent américain offre un havre de paix de plus en plus populaire sur le plan touristique. Il s’agit du Costa Rica, une république démocratique présidentielle.
Totalement démilitarisé depuis la fin de la dernière guerre, ce petit état accueille bon an mal an près de 5 millions de touristes auxquels il offre un cadre naturel totalement préservé grâce aux efforts entrepris et maintenus depuis une soixantaine d’années.
Exemplaire, le Costa Rica qui a réussi aussi en partie à atténuer la pauvreté, devrait rester imperméable aux violences de ses voisins et poursuivre un développement touristique exemplaire. A condition qu’il limite ses flux et ne soit pas débordé par son succès.
Totalement démilitarisé depuis la fin de la dernière guerre, ce petit état accueille bon an mal an près de 5 millions de touristes auxquels il offre un cadre naturel totalement préservé grâce aux efforts entrepris et maintenus depuis une soixantaine d’années.
Exemplaire, le Costa Rica qui a réussi aussi en partie à atténuer la pauvreté, devrait rester imperméable aux violences de ses voisins et poursuivre un développement touristique exemplaire. A condition qu’il limite ses flux et ne soit pas débordé par son succès.
Le revirement positif de l’Amérique du sud
Enfin, notons que la mosaïque sud-américaine pour sa part a bien changé en quelques décennies. Et en mieux ! En effet, selon les derniers chiffres de 2018, les résidents européens y ont effectué 6,7 millions de voyages.
Parmi eux, on a compté 29% d’Allemands, 20% de Britanniques, 12% de Français et 12% d’Espagnols… qui ont visité la Colombie, le Chili et l’Argentine, le Pérou, le Brésil… Des destinations qui, hors Covid, progressent régulièrement et devraient continuer de la faire grâce à de situations politiques relativement stables alors que dans les années soixante-dix, les dictatures défiguraient les visages de nombreux pays.
Le Brésil a en effet connu une dictature de 1964 à 1985. Le Chili, après le coup d’état de Pinochet en 1973 est resté une dictature jusqu’en 1990. L’Argentine, à l’issue du coup d’état du général Videla en 1976 et de ses successeurs jusqu’en 1983 a connu une situation dramatique qui s’est soldée par 30 000 disparus et 15 000 fusillés. Quant à sa situation économique, elle n’en finit pas de présenter des défaillances structurelles, limitant ses espoirs d’entrer dans le concert des grandes puissances.
Dans la Cordillère des Andes, les choses n’allaient guère mieux. Les dictatures, sous des dehors plus présentables, étaient la règle en Bolivie, au Pérou, en Equateur, en Colombie où là aussi sévissaient les narco trafiquants menés par Pablo Escobar et les opposants de tendance maoïstes du Sentier Lumineux.
Mais, aujourd’hui, grâce à leurs atouts culturels et naturels et une plus grande stabilité politique, ces pays ont vu doubler e nombre de visiteurs étrangers.
Ainsi en Colombie, on a atteint en 2018 : plus de 6 millions d’arrivées dont une grande partie en croisières. Quant au Pérou, sa promotion assourdissante conjuguée à l’aura de son passé Inca suffisent à faire oublier les soubresauts de sa vie politique agitée où le nouveau président de gauche a du mal à maintenir un cap social.
Alors que Chili, Argentine pour leur part se disputent le leadership touristique, il semblerait que le Brésil lui, avec à sa tête un président autoritaire et une politique environnementale dramatique, est peut-être le plus exposé à une désaffection touristique de la part des Européens et nord-Américains. A moins que le candidat du patri des travailleurs : Lula reprenne les rênes du pays et en change la situation économique en réduisant les inégalités, la pauvreté, donc la violence.
Quant au Venezuela qui, avec le gouvernement de Hugo Chavez, faisait figure de pays fréquentable, ruiné, il n’offre rien d’une destination touristique. Et cela devrait hélas durer.
Parmi eux, on a compté 29% d’Allemands, 20% de Britanniques, 12% de Français et 12% d’Espagnols… qui ont visité la Colombie, le Chili et l’Argentine, le Pérou, le Brésil… Des destinations qui, hors Covid, progressent régulièrement et devraient continuer de la faire grâce à de situations politiques relativement stables alors que dans les années soixante-dix, les dictatures défiguraient les visages de nombreux pays.
Le Brésil a en effet connu une dictature de 1964 à 1985. Le Chili, après le coup d’état de Pinochet en 1973 est resté une dictature jusqu’en 1990. L’Argentine, à l’issue du coup d’état du général Videla en 1976 et de ses successeurs jusqu’en 1983 a connu une situation dramatique qui s’est soldée par 30 000 disparus et 15 000 fusillés. Quant à sa situation économique, elle n’en finit pas de présenter des défaillances structurelles, limitant ses espoirs d’entrer dans le concert des grandes puissances.
Dans la Cordillère des Andes, les choses n’allaient guère mieux. Les dictatures, sous des dehors plus présentables, étaient la règle en Bolivie, au Pérou, en Equateur, en Colombie où là aussi sévissaient les narco trafiquants menés par Pablo Escobar et les opposants de tendance maoïstes du Sentier Lumineux.
Mais, aujourd’hui, grâce à leurs atouts culturels et naturels et une plus grande stabilité politique, ces pays ont vu doubler e nombre de visiteurs étrangers.
Ainsi en Colombie, on a atteint en 2018 : plus de 6 millions d’arrivées dont une grande partie en croisières. Quant au Pérou, sa promotion assourdissante conjuguée à l’aura de son passé Inca suffisent à faire oublier les soubresauts de sa vie politique agitée où le nouveau président de gauche a du mal à maintenir un cap social.
Alors que Chili, Argentine pour leur part se disputent le leadership touristique, il semblerait que le Brésil lui, avec à sa tête un président autoritaire et une politique environnementale dramatique, est peut-être le plus exposé à une désaffection touristique de la part des Européens et nord-Américains. A moins que le candidat du patri des travailleurs : Lula reprenne les rênes du pays et en change la situation économique en réduisant les inégalités, la pauvreté, donc la violence.
Quant au Venezuela qui, avec le gouvernement de Hugo Chavez, faisait figure de pays fréquentable, ruiné, il n’offre rien d’une destination touristique. Et cela devrait hélas durer.
L’inoxydable île rouge : Cuba
Enfin quelques mots sur Cuba, une véritable exception touristique. En effet, aussi répréhensible soit sa vie politique qui est loin de s’être démocratisée, l’île reste une icône de la scène politique mondiale qui n’en finira pas d’attirer les sympathisants de sa révolution.
Qui dit Cuba dit en effet des figures emblématiques que l’on continue de célébrer, sans trop entrer dans le détail de la gouvernance qu’elles ont ensuite imposée au pays.
Un pays certes victime de l’un des pires embargos de l’histoire mondiale mais qui, malgré tout, poursuit une politique d’ouverture plus ou moins visible et rentable pour son tourisme.
Suite : du Pakistan à la Syrie, une histoire complexe
Qui dit Cuba dit en effet des figures emblématiques que l’on continue de célébrer, sans trop entrer dans le détail de la gouvernance qu’elles ont ensuite imposée au pays.
Un pays certes victime de l’un des pires embargos de l’histoire mondiale mais qui, malgré tout, poursuit une politique d’ouverture plus ou moins visible et rentable pour son tourisme.
Suite : du Pakistan à la Syrie, une histoire complexe
Journaliste, consultante, conférencière, Josette Sicsic observe depuis plus de 25 ans, les mutations du monde afin d’en analyser les conséquences sur le secteur du tourisme.
Après avoir développé pendant plus de 20 ans le journal Touriscopie, elle est toujours sur le pont de l’actualité où elle décode le présent pour prévoir le futur. Sur le site www.tourmag.com, rubrique Futuroscopie, elle publie plusieurs fois par semaine les articles prospectifs et analytiques.
Contact : 06 14 47 99 04
Mail : touriscopie@gmail.com
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