Les petites agences et celles récemment créées ne répondent souvent pas aux critères des banques ou des assurances pour les garanties financières - DR : © Pixinoo Fotolia.com
Avec les récents changements autour de la garantie financière et ceux encore à venir, les professionnels du tourisme sont désormais presque tous au courant que l'Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme (APST) n'est pas seule sur le marché.
Des banques et des sociétés d’assurance sont en mesure de leur fournir cette garantie financière, obligatoire pour exercer avec, parfois, des conditions financières plus intéressantes que celles de l'APST.
Et elles ne se gênent pas pour le faire savoir !
Visiblement, leurs arguments font mouche chez certains opérateurs. Transat France a ainsi signé chez Groupama Assurance-Crédit, alors que Richou Voyages et Kuoni (Travel Lab) ont, eux, plutôt choisi Atradius.
Ces derniers jours, nous avons également appris le transfert de Go Voyages et Opodo, désormais réunis sous la nouvelle entité Go Voyages SAS, de l'APST vers la Société Générale.
Ces changements de garants concernent surtout de grosses entreprises ou des sociétés qui opèrent depuis de nombreuses années.
Des banques et des sociétés d’assurance sont en mesure de leur fournir cette garantie financière, obligatoire pour exercer avec, parfois, des conditions financières plus intéressantes que celles de l'APST.
Et elles ne se gênent pas pour le faire savoir !
Visiblement, leurs arguments font mouche chez certains opérateurs. Transat France a ainsi signé chez Groupama Assurance-Crédit, alors que Richou Voyages et Kuoni (Travel Lab) ont, eux, plutôt choisi Atradius.
Ces derniers jours, nous avons également appris le transfert de Go Voyages et Opodo, désormais réunis sous la nouvelle entité Go Voyages SAS, de l'APST vers la Société Générale.
Ces changements de garants concernent surtout de grosses entreprises ou des sociétés qui opèrent depuis de nombreuses années.
Difficile d'être garanti par une banque ou une assurance
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Les agences de voyages et les tour-opérateurs récemment créés semblent avoir plutôt tendance à se tourner vers l'APST.
Nous l'avons constaté en étudiant la liste des nouvelles immatriculations au Registre des Opérateurs de Voyages et de Séjours et de Voyages d'Atout France en janvier 2015.
Parmi les 35 sociétés immatriculées pour la première fois, près de la moitié (48,57 %) ont souscrit leur garantie financière à l'APST. (Voir ci-dessus)
Elles ne sont que 2 à s'être tournées vers Groupama, qui compte, pourtant plus de 170 clients parmi les 4 060 « agents de voyages ou apparentés » actuellement immatriculés.
Quant à Atradius, il ne fournit de garantie financière à aucune des agences de voyages immatriculées pour la première fois en janvier 2015. L'assureur en totalise pourtant 56 sur l'ensemble du Registre avec plusieurs « grosses prises » récentes comme nous l'avons évoqué plus haut.
"Les nouvelles entreprises sont perçues comme très risquées par les assureurs, explique Dominique Tourtet, responsable de la Communication chez Groupama Assurance-Crédit.
De nombreuses études démontrent que les 3 ou 4 premières années de vie d'une société sont celles au cours desquelles elle a le plus de chances de disparaître."
Dans une démarche d'analyse et de réduction des risques encourus, les banques et les assurances refusent ainsi bien souvent les dossiers des nouvelles agences de voyages. Celles-ci finissent donc, en grande majorité, dans les rangs de l'APST.
Une situation dont se félicite Raoul Nabet, Président de l'Association. Pour autant, il considère que les professionnels ne "viennent pas à l'APST par hasard ou par défaut." Ils y trouvent leur compte mais doivent souvent fournir d'importantes contre-garanties.
"Nous accordons beaucoup plus facilement notre garantie financière car nous sommes une organisation professionnelle. Nous ne sommes ni assureurs ni banquiers et n'avons pas les mêmes impératifs ni les mêmes objectifs que ces derniers, poursuit Raoul Nabet.
Notre but est de faciliter l'accès au marché au maximum d'entreprises. Nous favorisons ainsi la création d'emplois et permettons à de jeunes sociétés de se développer."
Quelques exceptions existent toutefois. Notamment Fancy Voyages, à Lyon, qui est garantie par Atradius depuis sa création en 1986.
Nous l'avons constaté en étudiant la liste des nouvelles immatriculations au Registre des Opérateurs de Voyages et de Séjours et de Voyages d'Atout France en janvier 2015.
Parmi les 35 sociétés immatriculées pour la première fois, près de la moitié (48,57 %) ont souscrit leur garantie financière à l'APST. (Voir ci-dessus)
Elles ne sont que 2 à s'être tournées vers Groupama, qui compte, pourtant plus de 170 clients parmi les 4 060 « agents de voyages ou apparentés » actuellement immatriculés.
Quant à Atradius, il ne fournit de garantie financière à aucune des agences de voyages immatriculées pour la première fois en janvier 2015. L'assureur en totalise pourtant 56 sur l'ensemble du Registre avec plusieurs « grosses prises » récentes comme nous l'avons évoqué plus haut.
"Les nouvelles entreprises sont perçues comme très risquées par les assureurs, explique Dominique Tourtet, responsable de la Communication chez Groupama Assurance-Crédit.
De nombreuses études démontrent que les 3 ou 4 premières années de vie d'une société sont celles au cours desquelles elle a le plus de chances de disparaître."
Dans une démarche d'analyse et de réduction des risques encourus, les banques et les assurances refusent ainsi bien souvent les dossiers des nouvelles agences de voyages. Celles-ci finissent donc, en grande majorité, dans les rangs de l'APST.
Une situation dont se félicite Raoul Nabet, Président de l'Association. Pour autant, il considère que les professionnels ne "viennent pas à l'APST par hasard ou par défaut." Ils y trouvent leur compte mais doivent souvent fournir d'importantes contre-garanties.
"Nous accordons beaucoup plus facilement notre garantie financière car nous sommes une organisation professionnelle. Nous ne sommes ni assureurs ni banquiers et n'avons pas les mêmes impératifs ni les mêmes objectifs que ces derniers, poursuit Raoul Nabet.
Notre but est de faciliter l'accès au marché au maximum d'entreprises. Nous favorisons ainsi la création d'emplois et permettons à de jeunes sociétés de se développer."
Quelques exceptions existent toutefois. Notamment Fancy Voyages, à Lyon, qui est garantie par Atradius depuis sa création en 1986.
Et pour les petites agences ?
D'autres professionnels du tourisme souhaiteraient faire de même. Mais pour une petite structure, indépendante avec un seul point de vente et un chiffre d'affaires modeste, il est quasiment impossible de décrocher une garantie financière chez une banque ou une assurance.
Le fondateur d'une petite agence du Jura a récemment tenté de quitter l'APST. "J'ai effectué une demande de devis chez Atradius mais je n'ai d'abord pas eu de réponse", raconte-t-il.
Après plusieurs relances, l'assurance accepte tout de même de donner suite à sa sollicitation. Mais là, mauvaise surprise : Atradius lui demande une contre-garantie bancaire ou un nantissement de SICAV monétaire d'au moins 100 000 euros, soit la moitié du montant de la caution demandée.
"Je suis une petite agence de voyages, je ne représente pas un gros risque. Pourquoi me demande-t-on autant de contre-garanties ?", s'interroge le fondateur de l'agence jurassienne.
Il soupçonne l'assureur de vouloir "se débarrasser" de son dossier en lui exigeant des contre-garanties à un niveau inaccessible pour lui.
Il a également contacté Groupama mais n'a obtenu aucune réponse jusqu'à présent. "Du coup, je n'ai pas le choix, je vais rester à l'APST", conclut-il.
Pour espérer décrocher une garantie financière dans une banque ou une assurance, "les petites agences établies depuis plusieurs années, doivent être stables et très solides financièrement, répond le responsable de la Communication chez Groupama.
Il faut qu'elles soient en mesure de payer la prime annuelle (500 à 1 000 € annuels pour une garantie de 200 000 €, Ndlr) et toutes leurs autres charges fixes."
Il cite notamment l'exemple d'une agence qui l'a récemment contacté. Elle est dans l'obligation légale de disposer d'une garantie financière de 200 000 euros alors qu'elle affiche un chiffre d'affaires annuel d'à peine 2 000 €. Pas de quoi couvrir ses frais fixes.
"Son dossier n'a aucune chance d'être reçu, à part à l'APST", assure Dominique Tourtet.
Le fondateur d'une petite agence du Jura a récemment tenté de quitter l'APST. "J'ai effectué une demande de devis chez Atradius mais je n'ai d'abord pas eu de réponse", raconte-t-il.
Après plusieurs relances, l'assurance accepte tout de même de donner suite à sa sollicitation. Mais là, mauvaise surprise : Atradius lui demande une contre-garantie bancaire ou un nantissement de SICAV monétaire d'au moins 100 000 euros, soit la moitié du montant de la caution demandée.
"Je suis une petite agence de voyages, je ne représente pas un gros risque. Pourquoi me demande-t-on autant de contre-garanties ?", s'interroge le fondateur de l'agence jurassienne.
Il soupçonne l'assureur de vouloir "se débarrasser" de son dossier en lui exigeant des contre-garanties à un niveau inaccessible pour lui.
Il a également contacté Groupama mais n'a obtenu aucune réponse jusqu'à présent. "Du coup, je n'ai pas le choix, je vais rester à l'APST", conclut-il.
Pour espérer décrocher une garantie financière dans une banque ou une assurance, "les petites agences établies depuis plusieurs années, doivent être stables et très solides financièrement, répond le responsable de la Communication chez Groupama.
Il faut qu'elles soient en mesure de payer la prime annuelle (500 à 1 000 € annuels pour une garantie de 200 000 €, Ndlr) et toutes leurs autres charges fixes."
Il cite notamment l'exemple d'une agence qui l'a récemment contacté. Elle est dans l'obligation légale de disposer d'une garantie financière de 200 000 euros alors qu'elle affiche un chiffre d'affaires annuel d'à peine 2 000 €. Pas de quoi couvrir ses frais fixes.
"Son dossier n'a aucune chance d'être reçu, à part à l'APST", assure Dominique Tourtet.
"Sans l'APST, la moitié des agences n'existerait pas"
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Les adhérents de l'Association représentent 67 % des « agents de voyages ou apparentés » immatriculés en France.
"Sans nous, près de 50 % des agences de voyages françaises ne pourraient pas exister, estime Raoul Nabet. Parmi elles, la grande majorité est composée de TPE (très petites entreprises, Ndlr).
Grâce à l'APST, ces petites entreprises ont la chance de pourvoir se développer et ainsi espérer devenir moyennes, puis, parfois, grosses."
De nombreuses voix se sont récemment élevées pour critiquer le fonctionnement et la gestion de l'organisation solidaire.
Certains estiment que « les bons y paient pour les mauvais ». D'autres pensent qu'elle n'évalue pas assez sérieusement les risques de ses adhérents et expose donc ses membres aux conséquences d'éventuels sinistres de grande ampleur.
Toutefois, parmi les "petites" agences consultées dans le cadre de la rédaction de cet article, la plupart affirme ne pas vouloir démissionner de l'APST.
Encore faudrait-il pouvoir le faire !
"Sans nous, près de 50 % des agences de voyages françaises ne pourraient pas exister, estime Raoul Nabet. Parmi elles, la grande majorité est composée de TPE (très petites entreprises, Ndlr).
Grâce à l'APST, ces petites entreprises ont la chance de pourvoir se développer et ainsi espérer devenir moyennes, puis, parfois, grosses."
De nombreuses voix se sont récemment élevées pour critiquer le fonctionnement et la gestion de l'organisation solidaire.
Certains estiment que « les bons y paient pour les mauvais ». D'autres pensent qu'elle n'évalue pas assez sérieusement les risques de ses adhérents et expose donc ses membres aux conséquences d'éventuels sinistres de grande ampleur.
Toutefois, parmi les "petites" agences consultées dans le cadre de la rédaction de cet article, la plupart affirme ne pas vouloir démissionner de l'APST.
Encore faudrait-il pouvoir le faire !
Les nouvelles agences de voyages qui souhaiteraient souscrire une garantie financière ailleurs qu'à l'APST n'ont actuellement pas beaucoup de solutions.
Mais, il semblerait que cette situation soit en train de légèrement évoluer. En effet, nous avons constaté que, sur les 35 nouveaux immatriculés de janvier, 9 (25,71 %) sont garantis par Schneider Borthers & Partners.
Au niveau global, seuls 1 % des 4 060 « agents de voyages ou apparentés » immatriculés ont souscrit leur garantie financière auprès de ce groupe.
Il s'agit d'un fonds d'investissement qui bénéficie d'une licence financière d'émission de cautions et garanties financières depuis février 2000. Une activité qu'il gère, en France, via la marque « Schneider Finance ». Une équipe de 7 personnes y est employée.
Mais, il semblerait que cette situation soit en train de légèrement évoluer. En effet, nous avons constaté que, sur les 35 nouveaux immatriculés de janvier, 9 (25,71 %) sont garantis par Schneider Borthers & Partners.
Au niveau global, seuls 1 % des 4 060 « agents de voyages ou apparentés » immatriculés ont souscrit leur garantie financière auprès de ce groupe.
Il s'agit d'un fonds d'investissement qui bénéficie d'une licence financière d'émission de cautions et garanties financières depuis février 2000. Une activité qu'il gère, en France, via la marque « Schneider Finance ». Une équipe de 7 personnes y est employée.
L'APST peut être réquisionnée pour prendre en charge le sinistre d'un opérateur non adhérent
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"En cas de nécessité, le Ministre chargé du Tourisme peut demander à l’Association d’exécuter ou de faire exécuter sans mise en jeu du fonds de garantie professionnel tout ou partie des obligations de mise en œuvre de la garantie financière au profit d’entreprises ou d’organismes non Adhérents à l’Association dans les mêmes conditions que s’il s’agissait d’un Membre Adhérent défaillant"
(article 7 des Statuts "cas particulier d’intervention").
(article 7 des Statuts "cas particulier d’intervention").