Le ciel français va bien, peut-être même trop bien.
Si les voyageurs sont légèrement moins nombreux, les capacités le sont aussi, entraînant une flambée des prix salvatrice, pour des compagnies largement éprouvées par deux années de crise sanitaire.
Requinquées par un redressement de leurs marges, les entreprises du secteur se refont une santé.
L'amélioration des comptes des compagnies n'est pas passée inaperçue auprès des salariés qui, pour beaucoup, avaient dû consentir à des efforts financiers durant le coronavirus.
Maintenant que cette maladie n'est plus qu'un lointain souvenir (ou presque), les DRH des transporteurs français voient les préavis de grève s'accumuler sur leurs bureaux.
Après Corsair, Air Antilles, French bee, c'est au tour d'Air Caraïbes de connaitre un mouvement social.
"Le malaise vient des APC (Accords de performance collective, ndlr), où nous avons perdu près de 13% de nos revenus. A cela vous ajoutez l'inflation.
De plus, les NAO (Négociations annuelles obligatoires, ndlr) des pilotes ont débouché sur une hausse de 20%, d'après le SNPL. Il y a une inégalité sur la rémunération au sein de la compagnie," fait savoir Philippe Bourgain, le délégué syndical au SNPNC-FO.
Si les voyageurs sont légèrement moins nombreux, les capacités le sont aussi, entraînant une flambée des prix salvatrice, pour des compagnies largement éprouvées par deux années de crise sanitaire.
Requinquées par un redressement de leurs marges, les entreprises du secteur se refont une santé.
L'amélioration des comptes des compagnies n'est pas passée inaperçue auprès des salariés qui, pour beaucoup, avaient dû consentir à des efforts financiers durant le coronavirus.
Maintenant que cette maladie n'est plus qu'un lointain souvenir (ou presque), les DRH des transporteurs français voient les préavis de grève s'accumuler sur leurs bureaux.
Après Corsair, Air Antilles, French bee, c'est au tour d'Air Caraïbes de connaitre un mouvement social.
"Le malaise vient des APC (Accords de performance collective, ndlr), où nous avons perdu près de 13% de nos revenus. A cela vous ajoutez l'inflation.
De plus, les NAO (Négociations annuelles obligatoires, ndlr) des pilotes ont débouché sur une hausse de 20%, d'après le SNPL. Il y a une inégalité sur la rémunération au sein de la compagnie," fait savoir Philippe Bourgain, le délégué syndical au SNPNC-FO.
Grève Air Caraïbes : quel est le problème ?
Les réunions entre la nouvelle directrice générale du pôle aérien du groupe Dubreuil (Air Caraïbes, French Bee), Christine Ourmières-Widener n'y changent rien, la mobilisation ne faiblit pas.
Lundi 21 août 2023, les deux parties ont été conviées à échanger, lors d'une visioconférence.
"Contrairement à l'accoutumée, le micro était ouvert, nous avons pu poser des questions et non passer par le tchat pour interpeller les responsables présents.
Ces entretiens sont contreproductifs, il y a des petites avancées, mais sur les deux points bloquants nous n'avançons pas," poursuit le délégué syndical.
La nouvelle DG, qui a pris ses fonctions le 1er juillet dernier, n'a pas vraiment apprécié le cadeau de bienvenue, nous dit-on.
D'après le steward, il ne faut pas voir dans le changement de visage à la tête du management d'Air Caraïbes, une opportunité pour les PNC.
La grève n'aurait pas été anticipée en fonction de l'arrivée de Christine Ourmières-Widener, nous explique-t-on.
"Elle nous en parle, mais nous n'avions pas du tout fait en fonction du calendrier de l'entreprise. Déjà l'année dernière ces disparités de traitement existaient, nous avons attendu le résultat des négociations avec les PNT pour réagir," rappelle Philippe Bourgain.
La hausse de salaire obtenue par les pilotes ne serait pas exactement de 20%, d'après l'élu, mais plutôt de 15%.
Alors que le personnel navigant commercial a déjà obtenu une hausse des salaires de 5%, il souhaiterait non pas le même montant que les commandants de bord, mais plutôt "entre 4 et 5%" d'augmentation à partir du 1er janvier 2024.
Lundi 21 août 2023, les deux parties ont été conviées à échanger, lors d'une visioconférence.
"Contrairement à l'accoutumée, le micro était ouvert, nous avons pu poser des questions et non passer par le tchat pour interpeller les responsables présents.
Ces entretiens sont contreproductifs, il y a des petites avancées, mais sur les deux points bloquants nous n'avançons pas," poursuit le délégué syndical.
La nouvelle DG, qui a pris ses fonctions le 1er juillet dernier, n'a pas vraiment apprécié le cadeau de bienvenue, nous dit-on.
D'après le steward, il ne faut pas voir dans le changement de visage à la tête du management d'Air Caraïbes, une opportunité pour les PNC.
La grève n'aurait pas été anticipée en fonction de l'arrivée de Christine Ourmières-Widener, nous explique-t-on.
"Elle nous en parle, mais nous n'avions pas du tout fait en fonction du calendrier de l'entreprise. Déjà l'année dernière ces disparités de traitement existaient, nous avons attendu le résultat des négociations avec les PNT pour réagir," rappelle Philippe Bourgain.
La hausse de salaire obtenue par les pilotes ne serait pas exactement de 20%, d'après l'élu, mais plutôt de 15%.
Alors que le personnel navigant commercial a déjà obtenu une hausse des salaires de 5%, il souhaiterait non pas le même montant que les commandants de bord, mais plutôt "entre 4 et 5%" d'augmentation à partir du 1er janvier 2024.
Air Caraïbes : "la stabilité de planning" en question
"Nous avons déjà eu 5%, nous souhaiterions donc une garantie d'obtenir ce montant au début de l'année prochaine. Nous sommes plutôt raisonnables dans nos revendications," considère le responsable syndical.
Sauf que la direction ne veut pas s'engager sur une telle hausse, en raison des NAO 2023 désormais closes et puisque celles de 2024 ne sont pas encore ouvertes.
Mais le statu quo n'est pas l'apanage de la rémunération, il existe un autre point de friction empêchant une levée du préavis.
"Il y a aussi l'histoire de la stabilité de planning. Depuis maintenant 20 ans, la compagnie fonctionne sans système de réserve. Nous avons un système un peu caché, nous devons avoir des méthodes plus sérieuses.
Nous sommes partis parfois sur des vols avec 3 ou 4 PNC en moins à bord, autant un, je le conçois," poursuit Philippe Bourgain.
Et sur ce point, les échanges achoppent. Même si des petites avancées ont été faites, la mobilisation ne faiblit pas malgré la durée.
Pour l'heure, aucune nouvelle réunion entre les syndicats et la direction n'a été planifiée, même si pour le représentant du SNPNC, le mouvement social commence à peser dans les comptes de la compagnie.
Sauf que la direction ne veut pas s'engager sur une telle hausse, en raison des NAO 2023 désormais closes et puisque celles de 2024 ne sont pas encore ouvertes.
Mais le statu quo n'est pas l'apanage de la rémunération, il existe un autre point de friction empêchant une levée du préavis.
"Il y a aussi l'histoire de la stabilité de planning. Depuis maintenant 20 ans, la compagnie fonctionne sans système de réserve. Nous avons un système un peu caché, nous devons avoir des méthodes plus sérieuses.
Nous sommes partis parfois sur des vols avec 3 ou 4 PNC en moins à bord, autant un, je le conçois," poursuit Philippe Bourgain.
Et sur ce point, les échanges achoppent. Même si des petites avancées ont été faites, la mobilisation ne faiblit pas malgré la durée.
Pour l'heure, aucune nouvelle réunion entre les syndicats et la direction n'a été planifiée, même si pour le représentant du SNPNC, le mouvement social commence à peser dans les comptes de la compagnie.
Air Caraïbes : "Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre..."
Alors que le programme de vol n'a pas été modifié par les préavis, cela pourrait ne pas durer éternellement.
"La fin du mois approche et les marges de manœuvre du management pour garantir le plan de vol vont se faire de plus en plus restreintes, bien qu'il ait recours à des affrètements, près d'une quinzaine. Puis au niveau commercial, l'image est très mauvaise," croit savoir le représentant.
Outre les pertes financières occasionnées, c'est surtout les conditions de vol dégradées qui pourraient pousser les têtes pensantes du transporteur à réagir.
Selon l'élu, des passagers auraient refusé en début de semaine l'embarquement à bord d'un avion Wamos Air, à cause d'un confort moindre, en absence notamment de divertissement à bord.
Face à une direction qui ne lâche rien, un noyau dur de syndiqués ne souhaitent pas perdre de terrain, et le conflit pourrait s'accélérer. Dans les rangs des PNC, des voix se font de plus insistantes pour abandonner les préavis de 5 jours.
"Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, mais nous regardons pour poursuivre la grève d'une autre manière, en déposant un préavis illimité, voire même de lever les préavis quelques heures avant la grève, pour les désorganiser."
Il reste encore quelques heures pour le SNPNC-FO afin de décider la suite à donner au mouvement, sauf si d'ici là, Christine Ourmières-Widener trouve les mots justes, guidée par l'inoxydable Marc Rochet.
Le dernier préavis se terminait le 25 août 2023, le temps est compté pour tout le monde.
"La fin du mois approche et les marges de manœuvre du management pour garantir le plan de vol vont se faire de plus en plus restreintes, bien qu'il ait recours à des affrètements, près d'une quinzaine. Puis au niveau commercial, l'image est très mauvaise," croit savoir le représentant.
Outre les pertes financières occasionnées, c'est surtout les conditions de vol dégradées qui pourraient pousser les têtes pensantes du transporteur à réagir.
Selon l'élu, des passagers auraient refusé en début de semaine l'embarquement à bord d'un avion Wamos Air, à cause d'un confort moindre, en absence notamment de divertissement à bord.
Face à une direction qui ne lâche rien, un noyau dur de syndiqués ne souhaitent pas perdre de terrain, et le conflit pourrait s'accélérer. Dans les rangs des PNC, des voix se font de plus insistantes pour abandonner les préavis de 5 jours.
"Nous ne sommes pas des va-t-en-guerre, mais nous regardons pour poursuivre la grève d'une autre manière, en déposant un préavis illimité, voire même de lever les préavis quelques heures avant la grève, pour les désorganiser."
Il reste encore quelques heures pour le SNPNC-FO afin de décider la suite à donner au mouvement, sauf si d'ici là, Christine Ourmières-Widener trouve les mots justes, guidée par l'inoxydable Marc Rochet.
Le dernier préavis se terminait le 25 août 2023, le temps est compté pour tout le monde.