Les agents de voyages en ont ras-le-bol des grèves dans le secteur du transport qui ont un impact sur leur organisation, sur leurs finances et qui n'incitent pas les clients à réserver des voyages.... - Auteur : kotoyamagami Fotolia
Les agences de voyages vont devoir, une nouvelle fois, être sur le pied de guerre.
En effet, une nouvelle série de grèves touchera les transports cette semaine. Sur les rails, l'Unsa, Sud-Rail et la CGT-Cheminots ont appelé à la grève dès le 31 mai 2016 au soir.
Dès jeudi 2 juin 2016, ce sera au tour des agents de la RATP, à Paris, de se mettre en grève illimitée. Enfin, l'ensemble des syndicats du personnel de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) ont déposé un préavis de grève pour la période de vendredi 3 à dimanche 5 juin 2016.
Conséquences : les agents de voyages anticipent déjà des difficultés pour leurs clients sur le départ et sur le retour.
"Ce sera le week-end le plus dur et le plus calamiteux pour la profession, notamment au niveau financier. Les vols sont réservés un an à l'avance, lorsque nous procédons à des re-bookings, les prix ont été multipliés par 2,5, et c'est nous qui prenons en charge la différence", déplore Alain Hamon, PDG du groupe Le Vacon (30 agence et un TO Voyages Internationaux).
Laurent Abitbol, président du groupe Marietton a aussi fait ses comptes : "chaque jour de grève coûte 1,5 M€ sur le business travel."
François Piot, président de Prêt-à-Partir ne cache pas non plus les difficultés sur le voyage d'affaires : "le mois de mai n'est pas bon, nous avons plus d'avoirs que de factures", constate t-il.
En effet, une nouvelle série de grèves touchera les transports cette semaine. Sur les rails, l'Unsa, Sud-Rail et la CGT-Cheminots ont appelé à la grève dès le 31 mai 2016 au soir.
Dès jeudi 2 juin 2016, ce sera au tour des agents de la RATP, à Paris, de se mettre en grève illimitée. Enfin, l'ensemble des syndicats du personnel de la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) ont déposé un préavis de grève pour la période de vendredi 3 à dimanche 5 juin 2016.
Conséquences : les agents de voyages anticipent déjà des difficultés pour leurs clients sur le départ et sur le retour.
"Ce sera le week-end le plus dur et le plus calamiteux pour la profession, notamment au niveau financier. Les vols sont réservés un an à l'avance, lorsque nous procédons à des re-bookings, les prix ont été multipliés par 2,5, et c'est nous qui prenons en charge la différence", déplore Alain Hamon, PDG du groupe Le Vacon (30 agence et un TO Voyages Internationaux).
Laurent Abitbol, président du groupe Marietton a aussi fait ses comptes : "chaque jour de grève coûte 1,5 M€ sur le business travel."
François Piot, président de Prêt-à-Partir ne cache pas non plus les difficultés sur le voyage d'affaires : "le mois de mai n'est pas bon, nous avons plus d'avoirs que de factures", constate t-il.
Un climat peu propice aux ventes
Les voyagistes doivent aussi s'organiser pour re-protéger les voyageurs impactés par les annulations. Chez Richou Voyages, l'heure est au décompte des départs prévus ce week-end.
De son côté, le groupe Le Vacon a mis en place un service qui travaille à plein temps sur le rebooking des clients. "Nous essayons d'anticiper au maximum, mais la difficulté c'est que nous ne connaissons qu'au dernier moment le programme des vols impactés par la grève", explique Alain Hamon.
Et pour compliquer encore davantage la situation, les blocages tombent en pleine saison : "Mai et juin sont des mois très importants pour notre groupe, avec plusieurs opérations spéciales" ajoute t-il. "Il faut faire quelques chose, ces grèves sont une catastrophe", Il a d'ailleurs écrit aux Entrepreneurs du Voyage (SNAV).
Un sentiment de "ras-le-bol" partagé par Didier Munin, PDG de Boiloris (30 agences en Ile-de-France) : "Nous ne sommes jamais en condition de travailler. Il y a eu les terribles évènements du 13 novembre et l'attentat de Bruxelles, et maintenant il y a des manifestations à Paris et des grèves dans toute la France. Cela coupe l'envie de voyager, les clients sont attentistes, ils n'ont pas envie de s'inscrire... "
Jean Korcia, président de Manor est également très inquiet : "De toute ma vie, j'ai rarement vu une situation aussi préoccupante. C'est une catastrophe pour la profession. Sur le loisir, les clients n'ont pas envie de réserver de vacances. Sur le business travel, les clients s'intéressent de plus en plus à la visioconférence.
Pour finir, au lieu d'avoir une activité normale, nous passons 75% de notre temps à répondre aux inquiétudes des clients qui veulent savoir s'ils auront leur vols !"
De son côté, le groupe Le Vacon a mis en place un service qui travaille à plein temps sur le rebooking des clients. "Nous essayons d'anticiper au maximum, mais la difficulté c'est que nous ne connaissons qu'au dernier moment le programme des vols impactés par la grève", explique Alain Hamon.
Et pour compliquer encore davantage la situation, les blocages tombent en pleine saison : "Mai et juin sont des mois très importants pour notre groupe, avec plusieurs opérations spéciales" ajoute t-il. "Il faut faire quelques chose, ces grèves sont une catastrophe", Il a d'ailleurs écrit aux Entrepreneurs du Voyage (SNAV).
Un sentiment de "ras-le-bol" partagé par Didier Munin, PDG de Boiloris (30 agences en Ile-de-France) : "Nous ne sommes jamais en condition de travailler. Il y a eu les terribles évènements du 13 novembre et l'attentat de Bruxelles, et maintenant il y a des manifestations à Paris et des grèves dans toute la France. Cela coupe l'envie de voyager, les clients sont attentistes, ils n'ont pas envie de s'inscrire... "
Jean Korcia, président de Manor est également très inquiet : "De toute ma vie, j'ai rarement vu une situation aussi préoccupante. C'est une catastrophe pour la profession. Sur le loisir, les clients n'ont pas envie de réserver de vacances. Sur le business travel, les clients s'intéressent de plus en plus à la visioconférence.
Pour finir, au lieu d'avoir une activité normale, nous passons 75% de notre temps à répondre aux inquiétudes des clients qui veulent savoir s'ils auront leur vols !"
"J'ai rarement vu une situation aussi préoccupante"
Jean-Pierre Mas, président du syndicat reconnaît que ces mouvements sociaux compliquent considérablement le travail des agents de voyage : "Mais il n'y a pas de solution miracle. Les agents de voyages ne sont pas la préoccupation majeure des pouvoirs publics en ce moment. Nous essayons d'intervenir auprès des compagnies pour qu'elles assouplissement leurs conditions d'annulation."
Il poursuit : "ces grèves sont irritantes d'autant qu'elles sont organisées par une poignée de syndicalistes rétrogrades qui s'attaquent directement à la mobilité.
Fabrice Dariot, PDG de Bourses des vols, se veut plus modéré : "Le contexte n'est pas favorable, mais il est difficile de mesurer réellement l'impact des grèves sur les ventes effectuées en ligne."
Quant à la grève prévue en fin de semaine dans l'aérien, il reste à la fois serein et vigilant : " Le système peut absorber un certain désordre. Dans le cadre d'une grève du contrôle aérien, nous sommes sur un réduction de capacités et pas dans un blocage total.
Les grèves sont endémiques à la France. Les clients, les compagnies et les distributeurs ont appris à s'organiser pour tenir informer au mieux les clients des retards et des changements"
Informer reste évidemment une priorité pour les réseaux. Chez Selectour Afat, les communiqués de la SNCF et des compagnies aériennes sont relayés sur l'Intranet Saphir.
C'est aussi l'information qui prime chez Selectour Afat Bleu Voyages, qui effectue une veille quotidienne. Des flash d'informations sont envoyés tous les jours aux clients affaires et aux agences du réseau, et sont mis en ligne sur Twitter et Internet.
En plus de ces mouvements sociaux, les pilotes d'Air France pourraient à leur tour cesser le travail.
68 % des pilotes de la compagnie adhérents au syndicat se sont prononcés en faveur "d'un mouvement de grève long" en juin 2016 pour protester contre la baise à venir de leurs salaires.
S'ils venaient à passer à l'acte ce serait un nouveau coup dur en perspective....
Il poursuit : "ces grèves sont irritantes d'autant qu'elles sont organisées par une poignée de syndicalistes rétrogrades qui s'attaquent directement à la mobilité.
Fabrice Dariot, PDG de Bourses des vols, se veut plus modéré : "Le contexte n'est pas favorable, mais il est difficile de mesurer réellement l'impact des grèves sur les ventes effectuées en ligne."
Quant à la grève prévue en fin de semaine dans l'aérien, il reste à la fois serein et vigilant : " Le système peut absorber un certain désordre. Dans le cadre d'une grève du contrôle aérien, nous sommes sur un réduction de capacités et pas dans un blocage total.
Les grèves sont endémiques à la France. Les clients, les compagnies et les distributeurs ont appris à s'organiser pour tenir informer au mieux les clients des retards et des changements"
Informer reste évidemment une priorité pour les réseaux. Chez Selectour Afat, les communiqués de la SNCF et des compagnies aériennes sont relayés sur l'Intranet Saphir.
C'est aussi l'information qui prime chez Selectour Afat Bleu Voyages, qui effectue une veille quotidienne. Des flash d'informations sont envoyés tous les jours aux clients affaires et aux agences du réseau, et sont mis en ligne sur Twitter et Internet.
En plus de ces mouvements sociaux, les pilotes d'Air France pourraient à leur tour cesser le travail.
68 % des pilotes de la compagnie adhérents au syndicat se sont prononcés en faveur "d'un mouvement de grève long" en juin 2016 pour protester contre la baise à venir de leurs salaires.
S'ils venaient à passer à l'acte ce serait un nouveau coup dur en perspective....