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IGA prône l'intégration des systèmes pour gagner en productivité

La rentabilité de l’industrie du tourisme


Avec 6,7% du PIB, le secteur du tourisme compte dans la structure de notre économie. La destination France, et ses 60 millions de touristes, est la première du monde. Mais ces chiffres flatteurs n’occultent pas la réalité : la rentabilité de l’industrie du tourisme ne dépasse pas les 2%, selon Guy Raffour. Autant dire que tout ce qui touche à la productivité devient un enjeu de première importance. Quels sont les leviers à actionner ? Une meilleure maîtrise du temps pour une efficacité accrue et la réduction de coûts par l’automatisation des systèmes. C’est valable pour les agences loisirs comme les affaires.
Nous poursuivons nos entretiens auprès de Jean Dominique Evain, directeur commercial d’IGA, prestataire de service, éditeur et intégrateur de solutions pour les agences de voyages.


Rédigé par Rémi Bain Thouverez le Jeudi 5 Février 2015

© auryndrikson - Fotolia.com
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i-tourisme : 2014 restera une année morose pour le secteur du tourisme. Le baromètre SNAV-Atout France mesure la baisse des réservations et elle est sévère, avec un pic à -11% en novembre. L’e-tourisme, pour la première fois de son histoire affiche une croissance négative. Il devient vital de gagner en productivité afin de limiter les coûts. Nous savons que c’est un axe de travail prioritaire pour IGA. Quelles sont les grandes lignes d’économies que les agences vont pouvoir réaliser ?

Jean Dominique Evain :
"Vous avez raison de mettre l’accent sur la productivité. Lorsque les ventes se portent mal, il reste toujours la possibilité de réduire ses coûts.

C’est doublement bénéfique. Vous réduisez le risque entrepreneurial en période difficile et vous optimisez votre rentabilité lors de la reprise."

i-tourisme : Alors, quels sont les leviers principaux avec lesquels les agences vont pouvoir agir ?

JDE :
"Il y en a plusieurs. Je commencerais par insister sur l’intégration entre les systèmes.

Chez IGA, nous y avons beaucoup travaillé. Notre objectif était d’optimiser la connectivité entre les GDS et nos solutions.

Pour les agences, les bénéfices sont majeurs et immédiatement mesurables."

i-tourisme : De quelle façon ?

JDE :
"En leur donnant la possibilité d’intégrer, à la source, sans intervention humaine, les bonnes informations de base, comme le matricule du voyageur.

C’est la garantie d’éviter les erreurs et de gagner du temps."

"Mieux orienter les ressources de l’agence"

i-tourisme : C’est possible de se passer de l’intervention d’un vendeur ?

JDE :
"Non, pas du vendeur, il est toujours indispensable, et doit se concentrer à la vente en toute sérénité.

Ce que l’on gagne, c’est le temps des gestionnaires en backoffice, qui passent des heures à compléter, corriger des données comme des remarques ou des classes absentes ou mal renseignées par exemple."

i-tourisme : De quel ordre ? Vous l’avez mesuré?

JDE :
"Oui, nous avons mesuré l’effet de ces automatismes en affaires : si on acquiert l’information à la source, c’est un minimum de 15% de productivité que vous allez gagner, avec des pics à 30% dans certains cas."

i-tourisme : C’est beaucoup ?

JDE :
"Oui, et c’est visible à l’œil nu quand vous visitez les agences.

Vous étiez habitué à constater l’énorme quantité de papier qui s’entassait sur les bureaux. Avec la solution ‘’no touch’’, tout est dématérialisé, ce qui évite la manipulation des documents et les erreurs de saisie.

Ce n’est pas le moindre des avantages. Il faut ajouter le temps gagné qui va vous permettre de mieux orienter les ressources de l’agence vers les activités qui rapportent."

L’intégration des systèmes

i-tourisme : Donc les agences sont mieux rangées ?

JDE :
"Ce n’est pas une plaisanterie, c’est bien réel avec moins d’erreurs, moins de personnes pour des activités non-créatrices de valeur."

i-tourisme : Concrètement, pour qu’on vous comprenne, comment cela fonctionne-t-il?

JDE :
"L’information, nous l’avons dans notre backoffice. Il nous suffit de la pousser sur l’écran du vendeur pour qu’elle entre dans le circuit.

C’est une évolution technologique toute récente. Il y a un an, on ne pouvait pas le faire.

C’est l’illustration concrète de ce que je vous expliquais par l’intégration des systèmes. C’est la même chose avec les messages comptables."

i-tourisme : Et pour les web services aussi je suppose ?

JDE :
"Oui, bien sûr, avec le même bénéfice d’usage et en plus une meilleure granularité pour une gestion plus fine."

"On appelle ça un système spaghetti"

i-tourisme : Comment ?

JDE :
"Sans rentrer dans la technique, sachez simplement que nous avons créé une application qui est une interface de connexion sous forme de webservice entre Sabre et nous.

Ainsi, pour tous les champs obligatoires, il est possible de faire remonter l’information sur une fenêtre qui apparaît sur l’écran du vendeur."

i-tourisme : Ça paraît simple, pourquoi ne pas l’avoir fait avant ?

JDE :
"Car à chaque flux, il fallait développer, « en dur », une interface.

Vous imaginez facilement la limite du principe. Dans notre métier, on appelle ça un système spaghetti.

La multiplication des flux entraîne un traitement financier excessif et complique à l’extrême la programmation.

Aujourd’hui, grâce à des développements Java open source, nous avons résolu le problème par la création d’une plateforme qui permet un dialogue direct des systèmes entre eux."

i-tourisme : Plus de spaghetti ?

JDE :
"Eh bien non, justement. C’est l’avantage, vous pouvez intégrer facilement : une assurance, une location de voiture, un transfert, etc.

De plus, c’est sans risque d’erreur pour l’utilisateur puisqu’il ne fait qu’appeler l’information. C’est automatique, il n'y a pas de doubles saisies."

"Avec notre technologie Java, on a une petite avance"

i-tourisme : Mais ces fournisseurs - que ce soit un assureur, un portail de location de voiture ou un hôtel - comment, sans API, parvenez-vous à vous connecter avec eux ?

JDE :
"Il n’y a rien de magique. Les langages sont maintenant normalisés et c’est nous, à l’intérieur de notre plateforme, qui nous adaptons au format d’entrée des partenaires.

Avec cette technologie, il suffit que le partenaire nous donne une adresse internet et nous entrons l’URL dans notre système.

Avant, nous devions systématiquement faire appel à un développeur chez nous et chez le fournisseur. Vous imaginez le temps gagné ?"

i-tourisme : C’est un avantage concurrentiel pour vous ?

JDE :
"Packager les informations et les rendre accessibles, d’autres éditeurs le font. On peut juste dire qu’avec notre technologie Java, on a une petite avance.

Mais notre principal avantage concurrentiel se situe surtout dans notre capacité à intégrer cette information dans notre backoffice."

i-tourisme : C'est-à-dire ?

JDE :
"Aller chercher l’information est une chose, mais la valeur ajoutée réside dans son intégration. Elle dépend de la richesse fonctionnelle que votre expérience vous autorise à traiter.

Pour ce qui nous concerne, nous nous appuyons sur l’historique que nous ont apporté nos grands clients affaires.

C’est à ce niveau que notre avantage concurrentiel prend tout son sens. Comme pour la dématérialisation, l’intégration dans le système est l'élément déterminant."

Un portail collaboratif

Jean Dominique Evain, directeur commercial d’IGA - DR
Jean Dominique Evain, directeur commercial d’IGA - DR
i-tourisme : La dématérialisation compte aussi dans la productivité. C’est opérationnel chez IGA ?

JDE :
"Oui, et nous avons préféré développer notre solution plutôt que de faire appel au marché. C’est une question de pertinence métier.

Le tourisme est une activité trop spécifique, avec les destinations, la variable coût, les caractéristiques voyageurs, etc.

Pour garantir une customisation optimale pour nos clients, nous ne pouvions pas acquérir une technologie standard."

i-tourisme : Avez-vous un exemple ?

JDE :
"Si une facture pose problème dans une série de 250, elle peut bloquer l’ensemble.

Si vous avez intégré tous les process métiers du tourisme, la solution isolera la facture défectueuse et validera les 249 autres. Votre trésorerie n’en sera pas pénalisée.

Nous sommes en présence d’un portail collaboratif qui favorise le dialogue client / agence dans la validation des relevés de factures."

i-tourisme : Pour conclure, abordons maintenant la question des statistiques. Comment pouvez-vous aider vos clients à optimiser leur activité ?

JDE :
"Je pense surtout au tableau de bord que nous fournissons.

Nous mettons à la disposition de nos clients un portail internet avec des informations dynamiques. Nous pouvons zoomer sur une donnée en particulier, quelle que soit l’activité : mer, air, terre, voiture, hôtel, etc.

C’est interactif et en temps réel. C’est autre chose qu’un tableau Excel dont il fallait attendre la publication une fois par mois.

Maintenant, c’est consultable à la demande depuis votre terminal : PC ou tablette."

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