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II. République Dominicaine, le pays aux mille facettes

Action pays... République Dominicaine,


La destination caribéenne ne se limite pas aux plages de Punta Cana, aussi paradisiaques soient-elles. Entre le fier passé historique de sa capitale Saint-Domingue, la nature exubérante qui tapisse sa cordillère centrale et sa chaude culture latino incarnée par le merengue, elle ne manque pas de charme pour qui ose prendre des chemins de traverse...


Rédigé par Nicolas Langis le Lundi 19 Décembre 2016

Une folle partie... de dominos !

© DR
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Étouffé par un déluge de klaxons, Le Malecon - boulevard qui borde la mer sur une douzaine de kilomètres – est bien moins tranquille que la Zona Colonial.

Dans la ville nouvelle, la place de la Culture ne désemplit pas. Quelques maisons coloniales côtoient des immeubles « repeints » par les publicités, les rues sont « décorées » de fils électriques... La vie tropicale, bruyante et colorée, s’y vit de trottoirs en trottoirs, noirs de monde dès la moiteur du crépuscule.

Chaque soir, on joue aussi aux dominos ! Partout, à l’ombre des flamboyants, sur les places ou dans les bars rafraîchis par des ventilos à bout de souffle, les Dominicains se retrouvent pour des joutes passionnées.

Mais attention : les dominos sont un jeu machiste ! Seuls les hommes jouent, parfois parient... Il est facile d’adapter le jeu et d’organiser un tournoi par équipe, sur la plage, lors d’un barbecue ou à l’hôtel... Pour une fois, les dames seront de la partie ; et tant pis si elles mettent les hommes en échec !

« Beisbol » ou merengue ?

Beisbol © DR
Beisbol © DR
Rien à voir pourtant avec le « vrai » sport national de République Dominicaine : le «beisbol», comprenez-le... base-ball !

Dans l’île bercée par les influences américaines, c’est une véritable religion. Au point que les joueurs dominicains rivalisent avec les Américains, à l’instar de Sammy Sosa - le Zidane local – qui a joué dans l’équipe des White Sox de Chicago...

Une initiation - par les joueurs d’une véritable équipe - ajoute une note sportive à un incentive. L’épreuve promet quelques belles surprises et de joyeux fous rires ! Il faut d’abord apprendre le maniement du gant et de la batte. Avant de mouiller le maillot en passant à la pratique.
Et là, ça se corse !

Casquettes des plus fameux clubs de République Dominicaine solidement vissées sur le crâne, les moins performants ne font généralement que brasser du vent.

Heureusement, quelques « pointures » sauvent à coup sûr l’honneur en envoyant la balle à plusieurs mètres, sans faire de casse. Les mauvaises langues y verront la chance du débutant...

Reste enfin la danse, omniprésente sur l’île. Un vrai sport là encore ! Avec sa rythmique endiablée, le merengue exige un déhanché hors pair ; quand la bachata, plus lancinante, demande une attention de tous les instants pour éviter le dérapage... Pas si facile ! Pourquoi ne pas organiser une « compétition » inspirée de l’émission « Danse avec les stars ».

Après une rapide initiation, les danseurs sont éliminés les uns après les autres jusqu’à l’ultime couple gagnant. Et ça, j’achète !

Une mer... de vert !

La République Dominicaine (vaste comme deux fois la Belgique) est tout aussi surprenante à l’intérieur des terres.

Les « trucks safaris » permettent d’explorer l’arrière-pays au départ de Punta Cana, à bord d’anciens camions de transport de voyageurs locaux reconvertis en bus pittoresques, que l’on pourra remplacer par des 4x4 plus confortables.

Après le bleu turquoise, voici donc venu le temps du vert émeraude... Le cœur de la vraie République Dominicaine bat ici. D’abord des villages aux « casitas » (maisons) bleues ou roses, comme autant de touches de couleurs sur la toile d’un peintre naïf.

Les épiceries cachées derrière des fenêtres barrées de fer forgé succèdent aux bars improbables qui vibrent au rythme des ventilos.
Ambiance animée, entre les mobylettes pétaradantes sur lesquelles embarquent 4 ou 5 personnes (!), et les pick-up déglingués. Et puis soudain, le calme... Une mer de cannes à sucre fait oublier le chaos urbain.

Le long des pistes poussiéreuses qui balafrent la plus grande exploitation de l’île (200000 hectares!), on croise quelques « jinete » (les cow-boys de la région) perchés sur leurs chevaux; des ribambelles de gamins aussi, venus des villages voisins.

Premier stop aux abords du quai de chargement qui borde une voie ferrée. Un gigantesque portique, des wagons rouillés, une cabane en bois et quelques Haïtiens la machette à la main, venus gagner ici leur pain... Quel décor !

Cigares et cacao...

© DR
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Second arrêt dans un « ranch », après une jolie route à travers d’immenses cocoteraies qui escaladent les collines et des vallées verdoyantes livrées aux vaches, où s’épanouissent caféiers et bananiers.

Ici, on enfourche un cheval pour une tranquille balade au milieu des prairies, avant de tenter de rouler un cigare lors d’un team building enfumé... Car on l’oublie parfois mais la République Dominicaine n’a rien à envier à Cuba !

Elle produit 400 millions de cigares par an et fournit quelques- unes des marques les plus fameuses (Romeo y Julietta, Monte-Cristo...).

Cigare à la bouche, enveloppée d’un nuage de fumée, l’ouvrière qui fait la démonstration roule jusqu’à 250 cigares par jour. Pas facile de répéter l’opération et pour beaucoup, le cigare espéré ne sera qu’un pauvre cigarillo décharné...

L’étape suivante, dans une maison traditionnelle qui propose une initiation aux saveurs locales - de la vanille à la cannelle - est plus accessible !
Sans oublier le cacao, autre spécialité qui fait la réputation de la République Dominicaine bien au-delà de ses frontières, puisque 40 % de la production est exportée en Suisse.

Dans la province de Hato Mayor, les producteurs dévoilent même leurs secrets de fabrication. On s’initie à l’art de la coupe des fèves dans la moiteur d’une plantation, avant de découvrir les cuves de fermentation, puis de rejoindre les villageoises de l’association Esperanzas Unitas qui transforment le cacao en doux produits et fortes liqueurs...

Retour à l’ère jurassique !

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Sur la côte nord de la République Dominicaine, Puerto Plata fut d’abord la porte d’entrée du pays (c’est ici que débarqua Christophe Colomb), puis la première zone touristique de la République Dominicaine, avant que Punta Cana ne lui fasse de l’ombre.

Elle tente aujourd’hui de séduire à nouveau les entreprises, avec de véritables atouts. Des rues tracées au cordeau, quelques maisons coloniales en bois de couleurs vives, un fort flanqué de grosses tours qui témoigne de son passé espagnol... la ville ressemble à beaucoup de ces cités caribéennes à l’atmosphère nonchalante.

En son cœur récemment rénové, notamment sur la place centrale, des cireurs de chaussures traquent les visiteurs avant que ces derniers ne s’engouffrent dans les boutiques de peintures naïves.

Mais le vrai souvenir local, c’est l’ambre. Cette résine fossilisée, largement récoltée dans la région, a même son musée dont le logo inspira Steven Spielberg pour « Jurassic Park ».

De là, les villages qui s’étalent avec délice le long de l’Atlantique dévoilent des caractères bien trempés.

Frime assurée à Cabarete, paradis des épicuriens ! Ses rouleaux attirent les kitesurfeurs, séduits par l’ambiance « peace and love ».

Sur le sable doré, dans les bars de plages ou les boutiques dédiées au dieu surf, de jeunes éphèbes roulent des mécaniques pour épater quelques déesses latinos.

Voisine, la petite station de Sosua a conservé son ambiance des années 50 et cultive une atmosphère plus familiale.

Le ballet des baleines

© DR
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La route qui longe l’Atlantique s’échoue enfin à Samana, une péninsule qui fend les eaux au nord-est de la République Dominicaine. Tout autour de la ville de Las Terrenas et jusqu’au délicieux village de pêcheurs de Las Galeras, de longues plages sauvages frangées de cocotiers accueillent des « robinsonnades » teintées d’aventures !

Une autoroute met désormais la péninsule à seulement 2 h 30 de Saint-Domingue. Pourquoi s’en priver ?

Plusieurs chics hôtels ont investi la région, discrets pour ne pas fragiliser l’écosystème unique de la région. Entre deux baignades, il faut oser prendre la clé des champs et partir explorer le parc national Los Haitises; faire du canoë dans les mangroves, explorer les grottes secrètes dont certaines sont tapissées de peintures rupestres, ou partir à dos de cheval à l’assaut de la cascade d’El Limon qui dégouline de la montagne; soit deux heures d’une excursion dans une nature luxuriante. Idéal pour prendre l’air tout en musclant les fessiers !

Même les baleines ont succombé au charme de Samana. Chaque hiver, de janvier à mars, elles envahissent la baie, à découvrir lors d’une sortie en mer en bateau privé... Faut-il y voir dans ce spectacle des mâles frappant l’eau à coups de nageoires pour se défier une métaphore de la vie en entreprise ?


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