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Indaba 2023 : les Français reviennent à grands pas en Afrique du Sud

Les FITs et le MICE sont déjà de retour, les séries des T-O mettent plus de temps


Le sentiment est plutôt à l’optimisme au sein des principaux réceptifs sud-africains qui ont l’habitude de travailler avec leurs partenaires français. Après deux longues années de disette, les visiteurs sont de retour. Ils sont toujours fidèles à une programmation classique mais commencent progressivement à renouveler leurs expériences de l’Afrique du Sud. Nous avons fait le point avec les réceptifs qui travaillent sur le marché français à l'occasion d'Indaba 2023.


Rédigé par le Vendredi 12 Mai 2023

Un Indaba animé avec des propositions renouvelées (©BC)
Un Indaba animé avec des propositions renouvelées (©BC)
Les opinions sont largement convergentes et les données récoltées par la South African Tourism le confirment, les Français reviennent à grands pas en Afrique du Sud.

Le volume des années fastes n’est pas encore au-rendez-vous. Peut-être ne le sera-t-il pas avant un certain temps, mais l’activité est soutenue par des dépenses nettement supérieures aux années précédentes et une envie – même un peu timide - de sortir du tandem incontournable Le Cap-Kruger pousse les réceptifs à proposer des alternatives plus innovantes.

La clientèle française pour l’Afrique australe se décompose inégalement entre les voyageurs individuels, les groupes constitués, les groupes incentives et les séries envoyées par les tour-opérateurs qui programment des GIR.

Voir les vidéos live du salon Africa’s Travel Indaba


Afrique du Sud Indaba 2023 : le come back

Elodie Bonnefon, Akilanga (©BC)
Elodie Bonnefon, Akilanga (©BC)
Les trois premiers segments ont largement fait leur « come back », confirme Elodie Bonnefon, responsable du réceptif Akilanga, un incontournable des agences françaises, à commencer par les voyageurs individuels CSP+.

« Nous avons totalement vécu le phénomène du « revenge travel », cette envie de se faire plaisir après deux années de frustration et d’économies accumulées pour les vacances », se plait-elle à raconter.

« Quand les dossiers individuels bloquaient sur les prestations supplémentaires, jugées un peu chères, la période récente fait sauter les barrières. Nos clients n’hésitent plus à rajouter des options, de la montgolfière, de l’hôtel plus chic, des extensions et des découvertes plus originales ».

Le travail des réceptifs en est que plus intéressant : « Il y a encore une majorité de demande pour le circuit classique qui part du Cap, suit la route des Vins pour terminer dans le parc Kruger, mais on voit déjà les demandes évoluer.

Il y a une volonté manifeste d’être plus proche de la population, de la nature, des animaux. Nous avons élargi nos gammes d’hébergement vers du camping et favoriser les rencontres locales.
»

La pédagogie est encore nécessaire pour expliquer la situation réelle

Game drive safari par Thomson Africa (©Thomson)
Game drive safari par Thomson Africa (©Thomson)
Même son de cloche chez les autres réceptifs habitués au marché français. Pour Jonathan Gadiah, directeur général de Thomson Africa, la reprise du volume depuis la France a été largement freinée par une mauvaise perception de la situation locale.

« Nous devons faire preuve encore de beaucoup de pédagogie et d’explication pour que nos interlocuteurs soient rassurés. Le variant Omicron nous a fait beaucoup de tort et l’attitude de « panique » des autorités françaises pour déconseiller l’Afrique du Sud n’était pas du tout justifiée ».

C’est encore la priorité des réceptifs sud-africains pour redonner confiance et faire le point sur la situation réelle dans le pays, notamment en matière d’approvisionnement et de sécurité énergétique. « C’est vrai qu’il y a des coupures de courant en ville de temps en temps », reconnait Jonathan Gadiah, « mais nous faisons en sorte que tous les hébergements choisis aient leur propre générateur pour pallier les coupures et que les clients ne s’en aperçoivent même pas ».

Les GIR partent avec moins de clients ce qui améliore la qualité de l'expérience

Gilles Guiot, Go Tourism (©BC)
Gilles Guiot, Go Tourism (©BC)
Gilles Guiot, directeur général de Go Tourism, ne décolérait pas quand Air France a fait débarquer l’un de ses groupes programmés sous prétexte que le Gouvernement avait mis l’Afrique du Sud sur sa liste rouge. « Ils sont arrivés deux jours plus tard via les Pays-Bas qui a été plus lucide sur la situation », explique-t-il.

Ce sont ces freins psychologiques mais aussi le prix des billets d’avion qui ont explosé qui ralentissent encore le retour des séries des TO.

« Les clients individuels avec de gros moyens ne sont pas trop gênés par l’aérien, d’autant que les prestations terrestres sont très intéressantes en termes de rapport qualité/prix », analyse Gilles Guiot. « Mais les tour-opérateurs qui doivent rentabiliser leurs GIR sont plus frileux. La tendance est plutôt bonne et on revoit ces séries reprendre avec de plus petits groupes : une douzaine ou vingtaine de clients au lieu des 40 des années précédentes. Ce qui est préférable pour la qualité des visites et de l’expérience globale ».

Des safaris en vélo électrique pour aller dans le sens de la responsabilité

Henri Menard, African Eagle (©BC)
Henri Menard, African Eagle (©BC)
Cette expérience proposée par les réceptifs locaux évolue progressivement. Ce n’est pas encore une révolution écologique et responsable mais la prise en compte d’un tourisme plus durable est nécessaire, voire évidente. « Ce n’est pas vraiment un sujet en Afrique du Sud où la plupart des réserves ont déjà intégré ces notions de conservation, de préservation, de respect de la faune et de la flore depuis longtemps », constate Henri Menard, directeur général d’African Eagle.

Il n’empêche que son réceptif va pousser dans cette direction : « Nous proposons des safaris en vélo électrique par exemple et nous faisons attention à la labellisation des hébergements ».

Pour sa part, Élodie Bonnefon d’Akilanga constate que la préoccupation RSE s’est diffusée très largement chez ses prestataires. « Les grands hébergements étaient déjà dans le mouvement qui se distille désormais jusqu’à la plus petite guest house ». Elle aussi adapte sa production à une demande « d’authenticité » qui se manifeste chez ses partenaires français.

« La particularité de la clientèle française est d’être plus curieuse, surtout chez les repeaters qui sont assez nombreux. Nos propositions pour des « food tours », axés sur les gastronomies locales, sont bien reçues et la découverte de nouvelles destinations comme le Lesotho.

Le tourisme urbain se développe aussi grâce à des projets de revitalisation de certains quartiers reconquis par des artistes ou de jeunes entrepreneurs. C’est le cas de Maboneng à Johannesburg et au Cap, mais aussi d’un nouveau développement Jewel City à Jo’Burg
».

Une énergie créative qui se dégage chez les prestataires locaux

Tous, sur place, s’accordent pour mettre en avant l’énergie et le dynamisme des prestataires qui ont traversé deux années terribles sans beaucoup d’aides des gouvernements national ou provinciaux. La corruption et l’inefficacité administrative sont des situations acquises qui poussent à trouver des solutions dans l’entraide, dans l’imagination, dans la débrouillardise créative.

La création de la Small Tourism Enterprises Association (voir entretien avec Jabu Matsilele) en est l’illustration ou l’expérience originale de la South African Animal Sanctuary Alliance qui propose que les animaux deviennent propriétaires de leurs réserves pour éviter tout projet qui irait contre leur présence et leur intérêt.

Lire aussi :
- Africa Travel Indaba 2023, l’Afrique australe veut renouer avec ses performances

- South African Tourism : "Les Français sont des touristes comme on les aime, prêts à sortir des sentiers battus"

Bruno Courtin Publié par Bruno Courtin Responsable rubrique Partez en France - TourMaG.com
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