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Initiatives locales : la cacophonie où chacun joue sa propre partition

l'analyse de Christian Orofino, co-président de l'OBGET


Christian Orofino, co-président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET), revient sur l'émiettement des initiatives locales en matière de tourisme. Des initiatives touristiques locales qui "restent souvent inconnues sur les marchés internationaux dont la promotion est concentrée sur un tourisme passif".


Rédigé par Christian Orofino le Mercredi 6 Novembre 2013

Les professionnels TO et agences devraient s’intéresser à la mise en place de ces produits touristiques « du terroir ». Ces productions sont aussi une chance pour nous, professionnels,  de se diversifier et de renouveler des offres que l’on peut construire tout près de chez nous. -  © stephcoffman - Fotolia.com
Les professionnels TO et agences devraient s’intéresser à la mise en place de ces produits touristiques « du terroir ». Ces productions sont aussi une chance pour nous, professionnels, de se diversifier et de renouveler des offres que l’on peut construire tout près de chez nous. - © stephcoffman - Fotolia.com
Mardi 15 octobre avait lieu au Sénat une séance consacrée au bilan de la loi de modernisation des services du tourisme promulguée en 2009, l’occasion aussi de faire un point sur la situation du tourisme en 2013.

Cette séance à laquelle participait la seule Ministre Madame Sylvia PINEL comptait en tout et pour tout une douzaine de sénateurs présents dans l’hémicycle sur 348 inscrits : c’est dire que le cri de guerre «tourisme cause nationale » lancé par François Hollande n’a pas encore réussi à mobiliser les troupes.

Et pourtant cette désaffection nationale ne reflète pas l’investissement réel des élus locaux pour le développement touristique de leur territoire.

Chaque Maire, chaque Conseiller, chaque Sénateur, chaque Député réfléchit et agit dans le cadre de son champ électoral afin de trouver à travers le tourisme, des axes de développement économique pour sa commune, son canton ou sa région.

Mais aucune de ces initiatives locales ne s’inscrit dans un plan national, c’est un peu comme si un livre était écrit par plusieurs écrivains et que chacun en publiait un chapitre seul de son côté.

Les initiatives locales inconnues sur les marchés internationaux

Cet investissement politique crée aussi à chaque niveau, des administrations du tourisme, souvent à quelques kilomètres (parfois mètres) les unes des autres, sans communication et parfois se concurrençant entre elles.

Cet empilement émiette les moyens et étouffe l’initiative.

Il est évident qu’un ministre du tourisme, quelle que soit son étiquette politique, ne peut diriger un orchestre national où chacun, fort des prérogatives et des pouvoirs de la décentralisation, joue sa propre partition.

Ces initiatives touristiques locales restent souvent inconnues sur les marchés internationaux dont la promotion est concentrée sur un tourisme passif.

Celui-ci consiste à se reposer sur un patrimoine existant sans effort de valorisation de l’environnement social et écologique.

Ce tourisme passif n’est plus rémunérateur. Preuve en est la perte de vitesse des dépenses moyennes par touriste qui séjournent en France.

Impliquer la participation des populations

Un renouvellement est indispensable. Il doit passer par l’émergence d’un tourisme durable en France qui fasse appel non plus aux seules richesses patrimoniales de deux régions : l’Ile de France et la région PACA, mais aussi aux valeurs et savoir faire des femmes et des hommes de tous les territoires de l’Hexagone.

Le tourisme c’est d’abord une émotion, l’émotion de la découverte, de l’insolite, de la surprise.

Or, les moyens de communication actuels permettent un tourisme virtuel qui, quand il devient réel ne surprend pas et même souvent déçoit parce qu’il n’a pas prévu le paramètre humain.

Un autre tourisme, le tourisme durable existe : il implique la participation des populations dont les cultures ne peuvent pas être « traduites » sur internet. Cet autre tourisme permettra un renouvellement de l’offre française.

De plus, la majorité des visiteurs étrangers estiment que le comportement des Français indifférents au tourisme nuit à l’image de la France.

Mais comment pourrait-il en être autrement puisque le citoyen n’est à aucun moment sollicité par une quelconque initiative touristique ?

Le tourisme ne peut être exclusivement dédié aux vieilles pierres

Quel accueil doit-on réserver à un touriste auprès de qui on n’a cessé de promouvoir la hauteur de la tour Eiffel et pas un seul moment les femmes et les hommes qui vivent en bas de cette Tour Eiffel ?

Par contre, si ces mêmes Français sont impliqués dans un projet touristique dans lequel ils apportent une part de compétence ou de service, ils vont très vite se sentir concernés par « le tourisme cause nationale » et devenir naturellement hospitaliers.

Le tourisme actuel ne peut être exclusivement un tourisme dédié aux vieilles pierres comme il ne peut se satisfaire uniquement de solutions numériques. La seule rencontre humaine est aussi un motif de déplacement touristique.

Ce tourisme durable est générateur d’emplois, alors que le tourisme classique stagne en terme économique et social, et pas seulement sur des emplois spécifiques au tourisme.

De plus ce tourisme existe, un exemple fort parmi d’autres en est donné par la « République des artistes » créée il y a quinze ans par des artistes et artisans dans un petit quartier de Vilnius en Lituanie autoproclamé indépendant.

C’est un état d’opérette dans un écrin de verdure avec son Président, ses ministres, sa constitution, sa monnaie : « l’euroz ».

Penser aux produits touristiques du "terroir"

Peintre, forgerons potiers, sculpteurs et autres artistes et artisans ont fait de ce lieu un monde parallèle qui donne l’impression aux touristes de se retrouver dans une autre dimension humaine.

Ceci parce que chaque habitant, chaque artiste est un acteur de cette « micro-nation » officieuse et donnent en spectacle non pas un monument sans vie mais un savoir artistique dans une relation chaleureuse.

UZUPIS, nom de ce quartier, est devenu le rendez vous incontournable des visiteurs nationaux et internationaux.

Paradoxalement ce tourisme durable construit à partir de richesses locales humaines, écologiques et culturelles, doit être l’affaire de professionnels car il doit proposer une production pakagée avec transport, hébergement, restauration et activités représentatives, un assemblage qui permet aussi un meilleur revenu.

Les professionnels TO et agences devraient s’intéresser à la mise en place de ces produits touristiques « du terroir ». Ces productions sont aussi une chance pour nous, professionnels, de reprendre la main sur les organismes publics, de se diversifier et de renouveler des offres que l’on peut construire tout près de chez nous.

Ainsi, avec des élus locaux orientés tous dans le même sens : celui de la promotion de toute la France, avec des professionnels apportant leur savoir faire et leur forces commerciales et avec des citoyens motivés pour participer à une entreprise collective qui leur apporte un mieux vivre et une valorisation, le tourisme français actuellement en miettes sera devenu alors non seulement une cause nationale mais aussi une cause populaire porteur d’optimisme et donc de croissance.

Christian OROFINO
Président de TOURCONSEIL
Co-Président de l'OBGET
Ex PDG et DG du TO VISIT FRANCE
Président de la commission Tourisme responsable du SNAV
Co-Président de l'Observatoire Géo Politique et Environnemental du Tourisme (OBGET)

Page Facebook de l'OBGET

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Tags : OBGET, orofino
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Commentaires

1.Posté par Ayla le 07/11/2013 08:09 | Alerter
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C’est incroyable que la France, un des pays à la diversité la plus riche du monde, stagne ainsi en terme de réceptif.
Je ne pense pas que les pouvoirs publics soient les seuls à blamer et suis totalement d’accord avec le titre de cet article : « la cacophonie où chacun joue sa propre partition ».
Il semble que les acteurs français manquent de discernement sur la globalité du produit France. Chacun voit son petit produit dans son coin alors que le voyage est constitué d’un ensemble de services qui doit être assemblé, harmonisé. Ce que j’appelle la « chaîne du voyage ». Et j’ai trouvé en France très peu de solidarité qui permette cet enchaînement de services, de vision à moyen ou long terme et surtout de souplesse.
J’ai essayé par deux fois de monter un réceptif en France, avec une offre nationale, sachant que j’avais déjà les clients (B to B) et une expérience de 15 ans en tant que réceptif à l’étranger dans des pays très touristiques.
Je me suis heurtée à différentes difficultés qui m’ont finalement fait renoncer.
D’abord, le refus d’un prêt à la création d’entreprise alors que mon dossier avait reçu les félicitations et encouragements de l’APS qui m’avait même offert la garantie.
La raison probable du refus : l’élu local qui dirigeait la commission des prêts était autocariste, proposait lui même des circuits, et je portais ombrage à ses affaires.
Les hôteliers refusaient d’aller au delà de 7% de commission et les tarifs groupe... ils connaissaient pas! Je parle d’hôtellerie locale. Je ne voulais pas travailler avec les grandes chaînes car je proposais justement des produits orientés « terroirs ».
Les réglementations trop strictes au niveau transport qui empêche toute souplesse.
La mentalité très fermée dans les provinces où dès qu’on propose une innovation, ou sortir un peu des sentiers battus, il n’y a plus personne avec qui parler.
En bref, si j’avais les clients, les négociations avec les fournisseurs étaient épuisantes. Situation aberrante et assez unique à la France j’ai l’impression.
En 2009 je suis repartie à mes premiers amours et ai monté un réceptif au Moyen-Orient sur le triangle Sinaï/Israël/Jordanie. Le Sinaï est devenue destination sinistrée très rapidement, mais Israël se développe très bien sur les secteurs de niche. Peu de bureaucratie, excellentes relations fournisseurs, souplesse de fonctionnement... Tout va bien merci...!
Que diable étais-je allée faire dans la galère réceptif France ?

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