Jean Eustache, AmériGo : "la demande sur les GIR est faible je propose à mes confrères de co-remplir les destinations" - DR
TourMaG.com - Avec l'ouverture des frontières et l'allègement des restrictions, sentez-vous une reprise de l'activité ?
Jean Eustache : Tous les segments de marché ne sont pas sur la même longueur d'onde. L'individuel et le "à la carte" sont repartis du feu de Dieu. Les groupes font également un bon démarrage.
En revanche c'est un peu plus compliqué sur les GIR et circuits accompagnés.
TourMaG.com - Pensez-vous que cette reprise inégale est aussi liée aux destinations ?
Jean Eustache : Toutes les destinations du continent américain sont soit restées ouvertes (Mexique), soit sont réouvertes depuis longtemps. Les demandes sont là.
D'ailleurs sur l'Amérique Latine où nous aurions pu avoir des doutes sur la remise en route de certains prestataires, nous avons d'excellents retours. Les voyages se déroulent très bien.
La différence vient essentiellement du type de voyage. En « à la carte », la demande est très forte, surtout sur le Canada et les USA.
Nous avons beaucoup de demandes et un taux de confirmation meilleur que par le passé.
En fait, les agences se débrouillent avec les demandes simples mais se tournent vers nous pour les demandes plus complexes avec des budgets plus importants. Nous remarquons aussi qu’avoir un tour-opérateur qui endosse toute la responsabilité du dossier rassure davantage les agences.
En GIR, la demande est toujours faible quel que soit les destinations. Cette clientèle est majoritairement constituée de retraités qui ont été très inquiétés par la pandémie. Les voyageurs sur les GIR ont envie de repartir mais il faudra attendre 2023. La grande question est : retrouverons nous les volumes de 2019 dès l’année prochaine ?
Jean Eustache : Tous les segments de marché ne sont pas sur la même longueur d'onde. L'individuel et le "à la carte" sont repartis du feu de Dieu. Les groupes font également un bon démarrage.
En revanche c'est un peu plus compliqué sur les GIR et circuits accompagnés.
TourMaG.com - Pensez-vous que cette reprise inégale est aussi liée aux destinations ?
Jean Eustache : Toutes les destinations du continent américain sont soit restées ouvertes (Mexique), soit sont réouvertes depuis longtemps. Les demandes sont là.
D'ailleurs sur l'Amérique Latine où nous aurions pu avoir des doutes sur la remise en route de certains prestataires, nous avons d'excellents retours. Les voyages se déroulent très bien.
La différence vient essentiellement du type de voyage. En « à la carte », la demande est très forte, surtout sur le Canada et les USA.
Nous avons beaucoup de demandes et un taux de confirmation meilleur que par le passé.
En fait, les agences se débrouillent avec les demandes simples mais se tournent vers nous pour les demandes plus complexes avec des budgets plus importants. Nous remarquons aussi qu’avoir un tour-opérateur qui endosse toute la responsabilité du dossier rassure davantage les agences.
En GIR, la demande est toujours faible quel que soit les destinations. Cette clientèle est majoritairement constituée de retraités qui ont été très inquiétés par la pandémie. Les voyageurs sur les GIR ont envie de repartir mais il faudra attendre 2023. La grande question est : retrouverons nous les volumes de 2019 dès l’année prochaine ?
GIR : "je propose à mes confrères de co-remplir des destinations"
TourMaG.com - La pandémie de covid semble s'affaiblir, les réservations sur les GIR pourraient repartir ?
Jean Eustache : Effectivement, la presse ne parle plus de la pandémie de covid. Il faudrait que le rythme s'accélère au printemps. Nous sommes en retard.
C’est pour cette raison que je propose à mes confrères de co-remplir des destinations. Je pense qu’il faut vraiment jouer la sécurité pour 2023 sur ce type de séjour.
Plutôt que chacun produise son GIR dans son coin, l'un pourrait se focaliser par exemple sur l'Argentine et l'autre sur le Guatemala... Surtout que bien souvent nous travaillons avec les mêmes réceptifs.
Je trouve intéressant pour 2023 - cela pourrait être transitoire - que l'on puisse s'échanger les productions et les programmes. De toute façon c'est le moment d'avoir des idées et d'échanger.
C'est sur que cela peut paraître paradoxal de vouloir collaborer avec des concurrents. Mais plutôt que d'inscrire 15 personnes chacun de son côté pour qu'au final le voyage ne puisse pas se faire. Autant faire le groupe à 30 personnes, et que le circuit puisse partir !
Lorsque nous annulons un circuit faute de participants c'est très déceptif : pour le client d'abord, pour l'agence ensuite qui vous a fait confiance et enfin pour le tour-opérateur qui a passé du temps à monter les produits.
Nous le voyons, les agences appellent pour savoir si c'est sûr que le voyage va partir.
Jean Eustache : Effectivement, la presse ne parle plus de la pandémie de covid. Il faudrait que le rythme s'accélère au printemps. Nous sommes en retard.
C’est pour cette raison que je propose à mes confrères de co-remplir des destinations. Je pense qu’il faut vraiment jouer la sécurité pour 2023 sur ce type de séjour.
Plutôt que chacun produise son GIR dans son coin, l'un pourrait se focaliser par exemple sur l'Argentine et l'autre sur le Guatemala... Surtout que bien souvent nous travaillons avec les mêmes réceptifs.
Je trouve intéressant pour 2023 - cela pourrait être transitoire - que l'on puisse s'échanger les productions et les programmes. De toute façon c'est le moment d'avoir des idées et d'échanger.
C'est sur que cela peut paraître paradoxal de vouloir collaborer avec des concurrents. Mais plutôt que d'inscrire 15 personnes chacun de son côté pour qu'au final le voyage ne puisse pas se faire. Autant faire le groupe à 30 personnes, et que le circuit puisse partir !
Lorsque nous annulons un circuit faute de participants c'est très déceptif : pour le client d'abord, pour l'agence ensuite qui vous a fait confiance et enfin pour le tour-opérateur qui a passé du temps à monter les produits.
Nous le voyons, les agences appellent pour savoir si c'est sûr que le voyage va partir.
Amérique du Nord : hausse des prix et concurrence des marchés domestiques
TourMaG.com - L'Amérique du Nord a retrouvé des couleurs depuis l'annonce de l'ouverture du Canada en septembre et des Etats-Unis en novembre 2021 ?
Jean Eustache : Oui comme je vous le précisais plus haut, la demande est très forte sur les voyages à la carte, surtout sur le Canada et les USA. En revanche sur ces destinations, nous sommes confrontés à des hausses de prix due à l’inflation et à un retour à la normale des prestataires qui n’est toujours pas à 100 %.
Les loueurs manquent de voitures (crise des semi-conducteurs), des hôtels ont fermé, et nous sommes d’avantage « en concurrence » avec la clientèle domestique.
Avec des frontières fermées pendant 18 mois, les Canadiens et les Américains se sont mis à découvrir leur propre pays. Ils remplissent les hôtels à certaines périodes et surtout ils paient plus cher et laissent de plus gros pourboires.
Et puis les prix augmentent. Nous sommes dans une vraie spirale inflationniste en Amérique du Nord. La journée d'autocar est plus chère, idem pour les guides...
Enfin les partenaires resserrent les rangs. Ils ont durci les conditions d'annulation, de départs ou encore d'acompte... Globalement tout devient plus compliqué.
Jean Eustache : Oui comme je vous le précisais plus haut, la demande est très forte sur les voyages à la carte, surtout sur le Canada et les USA. En revanche sur ces destinations, nous sommes confrontés à des hausses de prix due à l’inflation et à un retour à la normale des prestataires qui n’est toujours pas à 100 %.
Les loueurs manquent de voitures (crise des semi-conducteurs), des hôtels ont fermé, et nous sommes d’avantage « en concurrence » avec la clientèle domestique.
Avec des frontières fermées pendant 18 mois, les Canadiens et les Américains se sont mis à découvrir leur propre pays. Ils remplissent les hôtels à certaines périodes et surtout ils paient plus cher et laissent de plus gros pourboires.
Et puis les prix augmentent. Nous sommes dans une vraie spirale inflationniste en Amérique du Nord. La journée d'autocar est plus chère, idem pour les guides...
Enfin les partenaires resserrent les rangs. Ils ont durci les conditions d'annulation, de départs ou encore d'acompte... Globalement tout devient plus compliqué.
Des difficultés de recrutements
TourMaG.com - La crise liée au covid a amené de nouvelles problématiques...
Jean Eustache : Oui parfois c'est à se demander à quoi servent nos 30 ans d'expériences dans la profession !
Nous faisons face à des problématiques de ressources humaines, à des problématiques sur les destinations avec des protocoles qui changent et enfin avec les goûts des clients...
Nous faisons aussi face à une pénurie de papier pour nos brochures !
Lire aussi : Crise du papier : demain plus de brochures en agences ?
TourMaG.com - Les difficultés liées aux ressources humaines sont partagées par l'ensemble des acteurs...
Jean Eustache : Effectivement. L'une des principale difficulté vient des démissions que nous avons eu pendant 2 ans. Aujourd’hui l’activité reprend et les recrutements sont compliqués. Je pense qu'Omicron a été la vague de trop.
Il faut trouver des volontaires. Chez Amérigo nous avons très tôt mis en place le télétravail, mais il faut quand même réunir les équipes une fois par semaine. La situation n'est pas facile à gérer.
Jean Eustache : Oui parfois c'est à se demander à quoi servent nos 30 ans d'expériences dans la profession !
Nous faisons face à des problématiques de ressources humaines, à des problématiques sur les destinations avec des protocoles qui changent et enfin avec les goûts des clients...
Nous faisons aussi face à une pénurie de papier pour nos brochures !
Lire aussi : Crise du papier : demain plus de brochures en agences ?
TourMaG.com - Les difficultés liées aux ressources humaines sont partagées par l'ensemble des acteurs...
Jean Eustache : Effectivement. L'une des principale difficulté vient des démissions que nous avons eu pendant 2 ans. Aujourd’hui l’activité reprend et les recrutements sont compliqués. Je pense qu'Omicron a été la vague de trop.
Il faut trouver des volontaires. Chez Amérigo nous avons très tôt mis en place le télétravail, mais il faut quand même réunir les équipes une fois par semaine. La situation n'est pas facile à gérer.
"L'entreprise est très solide"
TourMaG.com - Votre entreprise est-elle armée pour cette reprise ?
Jean Eustache : J'espère qu'au Printemps nous aurons une véritable reprise pour 2023. Nous enregistrons de très belles journées de réservations entrecoupées de journées moins bonnes... L'activité est en dents de scie. Nous aimerions qu'elle se normalise.
Amérigo a de la chance d'être une petite boîte. Nous sommes agiles et nous pouvons nous adapter.
Financièrement l’entreprise est très solide grâce aux mesures d’économie que j’ai pris très tôt et grâce au Fonds de Solidarité qui nous a beaucoup aidé.
Et je tiens d'ailleurs à remercier le gouvernement pour son soutien…
Jean Eustache : J'espère qu'au Printemps nous aurons une véritable reprise pour 2023. Nous enregistrons de très belles journées de réservations entrecoupées de journées moins bonnes... L'activité est en dents de scie. Nous aimerions qu'elle se normalise.
Amérigo a de la chance d'être une petite boîte. Nous sommes agiles et nous pouvons nous adapter.
Financièrement l’entreprise est très solide grâce aux mesures d’économie que j’ai pris très tôt et grâce au Fonds de Solidarité qui nous a beaucoup aidé.
Et je tiens d'ailleurs à remercier le gouvernement pour son soutien…
Zoom sur AmériGo :
AmériGo a été créé en 2003 par Jean Eustache, franco-canadien. Ce voyagiste est spécialiste des Amériques du Nord au Sud.
Amérigo propose des voyages "à la carte", des voyages de groupes ainsi que des circuits accompagnés en Argentine, au Bahamas, en Bolivie, au Brésil, au Canada, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, en Equateur, aux Etats-Unis, au Guatemala, au Mexique, et au Pérou.
Retrouvez ses catalogues sur Brochuresenligne.com
Amérigo propose des voyages "à la carte", des voyages de groupes ainsi que des circuits accompagnés en Argentine, au Bahamas, en Bolivie, au Brésil, au Canada, au Chili, en Colombie, au Costa Rica, à Cuba, en Equateur, aux Etats-Unis, au Guatemala, au Mexique, et au Pérou.
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